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101. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Préface. »

Voici le plan et le contenu du livre. […] Nous ne manquons pas de travaux, ou au moins de morceaux de choix sur les différents genres de littérature répandus dans les livres de nos écrivains les plus élevés.

102. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Bacon, distinguant les divers sens du mot poésie, choisit justement pour sa division des sciences i celui que j’indique ici ; à ce point qu’il rejette du genre des poèmes les satires, les élégies, les épigrammes et les odes, pour les renvoyer à la philologie et à l’art de l’orateur ; et, au contraire, il regarde comme appartenant à la poésie toutes les histoires fictives, et, par conséquent, les romans, les contes, les fables, les emblèmes des anciens sages et les paraboles des livres saints. […] Elle consiste dans l’exacte représentation des objets réels, possibles, ou au moins vraisemblables, dans la donnée principale du livre.

103. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

De même que l’on entend aujourd’hui par les mots, unité humanitaire, unité sociale, la loi commune qui régit les individualités renfermées sous les noms collectifs, humanité, société, et l’objet où elles tendent toutes par des chemins divers, ainsi, dans un livre, l’unité de dessein indique la pensée commune qui régit, l’idée finale où tendent, sous des formes et par des voies différentes, toutes les pensées particulières. […] Si cette explication nous paraît contestable ou incomplète, si Vico, Herder et notre siècle cherchent ailleurs la clé des événements, l’idée de Bossuet, parfaitement en harmonie d’ailleurs avec l’opinion de son époque, était en même temps éminemment propre à donner à son livre l’unité littéraire. […] Ici, tout se réduit à l’origine de nos idées ; là, à cette proposition : — « Le meurtre de Clodius fut un acte licite. » Nous avons blâmé la forme brusque et tranchante des premiers mots de l’Emile : « Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. » Mais, d’autre part, de ce principe une fois bien posé découle l’idée unique qui circule jusqu’à la fin du volume : « L’éducation consiste donc à se rapprocher le plus possible de l’état de nature, à s’éloigner le plus possible de l’état de société. » Que cette proposition soit ou non un paradoxe, ce n’est ici le lieu ni de la justifier, ni de la combattre ; je ne prétends établir qu’une chose, c’est qu’elle communique au livre de Jean Jacques l’intérêt et la rapidité, en lui donnant, comme à l’éducation même, l’unité de dessein. […] Moins sévère que Buffon, je ne demande pas en effet que l’auteur, avant de prendre la plume, ait disposé son livre tout entier dans son cerveau.

104. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

J’adore le Seigneur ; on m’explique sa loi ; Dans son livre divin, on m’apprend à la lire Et déjà de ma main je commence à l’écrire. […] On nous traîne, on nous1 livre à nos accusateurs, A maître Petit-Jean, messieurs. […] La voix de Dieu se fait entendre aux enfants par la bouche de ses ministres, par les instructions et les conseils paternels, par les livres saints lus avec recueillement, par les merveilles de la nature. […] La réponse en elle-même est parfaite ; car il n’y a pas là un mot qui ne soit pas dans les livres saints.

105. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

Sans doute, l’importance de ces préceptes est incontestable, et l’on ne s’étonnera pas que les mœurs et les passions, l’ithos et le pathos, occupent une si grande place dans les écrits des anciens, et qu’Aristote, par exemple, y ait consacré presque tout le second livre de sa Rhétorique ; mais nous aurions tort aujourd’hui de placer dans l’ invention les passions et les mœurs, si nous les prenions dans l’acception antique. […] Les pensées que fait naître cette infinie variété de physionomies, de costumes, de poses, ne sont-elles pas plus fertiles en instruction réelle que tous les livres et toutes les leçons possibles ? […] Ce ne sont pas, en effet, les livres sur les variétés caractéristiques des siècles et des nations qui nous manquent ; mais parfois l’esprit de flatterie, celui de dénigrement, les préjugés en un sens quelconque ont guidé les auteurs, ou bien ils ont tracé des portraits de fantaisie.

106. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Vieillards, vous aimerez à retrouver dans les livres de morale le tableau du monde où vous aurez joué votre rôle et le souvenir affaibli des agitations de votre cœur. […] D’abord jetez-moi au feu vos livres de rhétorique : vous en avez tiré au collége tout ce que vous en pouviez tirer : vous n’en avez pas plus besoin aujourd’hui que de votre première grammaire ou de votre premier dictionnaire. […] Je sais des gens de robe qui n’ont dans leur bibliothèque que des livres de droit, et qui s’en vantent.

107. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si l’on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre, par une direction tout ensemble libérale et sévère, à séparer le mort du vif, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais, ou du médiocre. […] L’esprit de ce livre est contenu dans la page que voici, et que j’emprunte à un de nos maîtres préférés : « Les leçons de littérature, pour être utiles et remplir leur véritable objet, doivent se composer en grande partie de lectures, d’extraits abondants, faits avec choix… L’accent qui insiste, qui souligne, pour ainsi dire, en lisant ; quelques remarques courantes et comme marginales, qui se glissent dans la lecture et s’en distinguent par un autre ton ; quelques rapprochements indiqués comme du doigt suffiront pour mettre l’auditeur à même de bien saisir la veine principale, et de se former une impression.

108. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Le marquis de Pompignan eu a traduit, ou imité en vers le premier livre. […] On a vu le plan de ce poëme, non moins admirable par une suite de raisonnemens solides et lumineux, que par la magnificence et la sublimité des images, sur-tout dans les morceaux, où le poëte rend les beautés des livres saints. […] Hippolyte et Britannicus sont vertueux ; mais ils sont un peu coupables ; le premier, parce qu’il aime Aricie, fille et sœur des Pallantides, ennemis de Thésée ; le second, parce qu’il se livre aveuglément aux perfides conseils de Narcisse. […] En de plus chères mains ma retraite vous livre. […] Que du Scythed avec moi l’alliance jurée De l’Europe en ces lieux ne me livre l’entrée ?

109. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Si cet objet est, ou est censé être mâle, le nom est du genre masculin, désigné par le mot le ou un : = le père, un père : = le livre, un livre. […] La plupart des noms, tant substantifs qu’adjectifs, doivent être terminés par une s, quand ils sont au pluriel : = quel est le livre le mieux écrit ? quels sont les livres les mieux écrits ? […] Les substantifs qui n’ont point de singulier, sont accordailles, ancêtres, annales, appas (charmes) ; armoiries, arrhes, balayures, basses (bancs de sable, ou rochers cachés sous l’eau) ; bésicles (sortes de lunettes) ; brisées, broussailles, caravanes (campagnes que les chevaliers de Malte sont obligés de faire sur mer) ; catacombes (grottes souterraines où l’on enterrait les corps morts) ; confins, conserves (lunettes) ; décombres, ébats, échasses, effondrilles (parties grossières qui restent au fond d’un vase) ; élémens (principes d’un art, d’une science) ; émondes (branches superflues) ; entours et environs (lieux d’alentour) ; entrailles, entraves, épousailles, fastes (tables, ou livres du calendrier des anciens romains) ; fiançailles, frais (dépense, dépens) ; francs (pièce de monnoie) ; funérailles, goguettes (propos joyeux) ; hardes, limites, matériaux, mœurs, obsèques, ossemens, pierreries, pleurs, prémices, ténèbres, us (usages) ; vacances (temps auquel les études cessent) ; vacations (cessation de séances des gens de justice) ; vergettes (époussette) ; vitraux, etc. […] Dans celle-ci : = ce livre est bien écrit ; ce est adjectif, parce qu’il qualifie, en quelque sorte, le substantif livre.

110. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Horace, livre II, 15. […] Horace, livre III, 1. […] Le livre de Ruth offre souvent des sentiments de ce genre. […] Il en est de même des adieux d’Hector et d’Andromaque, au Ve livre de l’Iliade. […] Ce sentiment se rencontre souvent dans l’Écriture, surtout dans le Livre de Job et dans les Psaumes.

111. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre V. Des sermons de Bossuet. »

Et que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisqu’enfin une seule rature doit tout effacer ? […] Maury, c’est l’usage admirable qu’il fait de l’Écriture : au lieu de citer les livres saints en fastidieux érudit, il s’en sert en orateur plein de verve.

112. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

Bojesen, qui a publié une édition spéciale de ce XIXe livre des Problèmes (Copenhague, 1836) : ἡδίονι ἣδιον, au lieu de ἣδιον ἡδίονι. […] Même usage chez les Crétois, selon Élien, Histoires diverses, II, 39, et Strabon, livre X, p. 482  à Mazaca, ville de Cappadoce, selon Strabon, liv. 

113. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

Vous l’aviez rempli, ô mon Dieu, de la crainte de votre nom ; vous l’aviez écrit sur le livre éternel, dans la succession des saints rois qui devaient gouverner vos peuples ; vous l’aviez revêtu de grandeur et de magnificence. […] Châteaubriand, Génie du Christianisme, IIIe partie, livre IV, chap. 3.

114. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Calmons le désespoir où la fureur me livre ; Approche ce fauteuil, va me chercher un livre. […] Quel livre voulez-vous lire en votre chagrin ? […] Le premier comprend les six premiers livres ; l’auteur les publia sous le titre modeste de Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine, en 1668. […] Le second contient les cinq livres suivants, publiés en 1678, avec une pièce de vers en tête à la louange de madame de Montespan, et le troisième, composé à l’intention du duc de Bourgogne, forme le douzième livre. À partir du septième livre, La Fontaine sort du pur genre d’Ésope.

115. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

La Fontaine, Livre VIII, Fable ii. […] La Fontaine, livre IX, fable iv. […] Il y a quelques livres répandus dans sa chambre indifféremment ; ouvrez-les, c’est le Combat spirituel, le Chrétien intérieur et l’Année sainte ; d’autres livres sont sous la clef. […] Telle est cette Description de la prise de Babylone par Cyrus, qu’il serait un peu long de rapporter ici ; et ailleurs celle d’un cheval de bataille, que Dieu lui-même nous a tracée dans le livre de Job : « Est-ce vous, dit Dieu à Job, qui avez donné au cheval la force et le courage ? […] « Le style de l’Écriture, dit La Harpe, est au-dessus de tout autre : les trois grandes vertus du christianisme, la Foi, l’Espérance et la Charité respirent dans les psaumes, comme dans tous les livres émanés de l’Esprit Saint, et c’est là ce qui rendra toujours ce recueil si précieux : car, sans la foi, l’âme est privée de lumières ; sans la charité, le cœur est vide de bonnes œuvres : sans l’espérance, la vie n’a point d’objet, et la mort n’a point de consolation. » À toutes les citations qui ont été faites dans ce chapitre : nous ajouterons le célèbre Cantique de Moïse, que tous les enfants des Israélites devaient apprendre par cœur, Ce beau cantique est plein d’éloquence.

116. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Assurément les deux rhéteurs latins ne négligent pas l’harmonie ; l’un, dans le Traité de l’orateur, l’autre, au livre IX des Institutions, dissertent longuement aussi sur la valeur des pieds, dans la poésie comme dans la prose, sur l’arrangement des syllabes, sur le pouvoir d’une longue ou d’une brève mise en sa place, sur le charme des ïambes, des pæons, des crétiques, habilement distribués. […] D’une part le style épistolaire, la narration historique ou romanesque, la plaisanterie, la satire, de l’autre les livres techniques et didactiques, en général tout ce qui est éminemment froid et positif, ou tout à fait piquant et léger s’en accommode mal. […] Tout ce que dit le maître de philosophie est textuellement extrait d’un ouvrage de Galeoti, mort en 1478, et surtout du livre de Cordemoy, de l’Académie française, intitulé Discours physique de la parole.

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