Il environne son héros d’une majesté nouvelle, en le comparant à Apollon lui-même conduisant, sur les sommets du Cynthus, les chœurs de danses célébrées en son honneur (Ænéid. […] Homère et Virgile, à son exemple, pour nous donner une idée de deux héros qui s’avancent fièrement au combat l’un contre l’autre, les comparent au dieu Mars et à l’Épouvante, s’élançant du fond de la Thrace contre les peuples (Il.
Jamais des auteurs juifs n’eussent trouvé ce ton ni cette morale ; et l’Evangile a des caractères de vérité si grands, si frappans, si parfaitement inimitables, que l’inventeur en seroit plus étonnant que le héros. » C’est selon l’esprit de cet Evangile, que la morale du chrétien nous apprend à vivre. […] Aussi, voit-on le guerrier, dont la conscience est tranquille, affronter avec bien plus d’audace et d’intrépidité, les périls et la mort : Nous avons parlé souvent ensemble du prince Eugène, qui, dans toutes ses expéditions militaires, portoit sur lui l’Imitation de Jésus-Christ ; de l’immortel et vertueux Turenne, qui étoit de l’exactitude la plus scrupuleuse à remplir tous ses devoirs de religion ; de ce grand Condé, qui, vainqueur dans les plaines de Rocroi, se prosterna au milieu du champ de bataille, pour rendre ses hommages et ses actions de grâces au Dieu des armées, qui seul tient en ses mains la balance des combats et la destinée des empires ; de ce grand Condé, qui, dans ses derniers momens, pour détruire les injustes soupçons que la calomnie avoit voulu jeter sur sa foi, crut devoir déclarer qu’il n’avoit jamais douté des mystères de la religion, quoi qu’on eût dit, et dont la mort fut tout à la fois, et celle du héros, et celle du parfait chrétien.
Son inspiration cesse de lui appartenir à lui seul ; il la prête à ses héros, il la fait passer dans leur bouche. […] Le poëte, qui déjà dans l’épopée s’effaçait derrière ses héros, se cache ici et disparaît complètement. L’action se développe seule ; les héros s’adressent à nous sans intermédiaire, et nous apprennent directement par le dialogue leurs mœurs, leurs pensées et leurs passions. […] Les Grecs, dans les fêtes de Bacchus, firent paraître sur un théâtre leurs dieux et leurs héros, pour varier et égayer le culte du dieu du vin, culte à la fois héroïque et plaisant, lyrique et moqueur. […] Élevé dans le sein d’une chaste héroïne, Je n’ai point de son sang démenti l’origine.
Le devoir de l’historien est aussi de consacrer la mémoire des souverains qui ont protégé la religion, des savants qui l’ont défendue, des héros chrétiens qui l’ont cimentée de leur sang. […] Nous lui devons aussi les Mœurs des chrétiens ; excellent ouvrage où il nous fait parfaitement connaître ces hommes si admirables par leurs vertus ; supérieurs à tous les héros par leur courage, et dont le grand Corneille a dit avec autant d’énergie que de vérité, dans sa tragédie de Polyeucte 114 : Nos princes ont-ils eu des soldats plus fidèles ? […] Nous y voyons d’ailleurs les plus grands héros que Rome et la Grèce aient produits.
(Vies de Plutarque, suivies des Parallèles de ses héros.) […] Les héros sont à peu près exclusivement ceux de la fable ou de l’histoire. […] Ils ont oublié qu’une des conditions principales de l’épopée est la foi des poètes et de leurs lecteurs dans les conceptions épiques et les aventures merveilleuses de leurs héros. […] …………………………………………… Faites choix d’un héros propre à m’intéresser, … On s’ennuie aux exploits d’un conquérant vulgaire, … etc. […] Elle a produit au moyen âge deux cents poèmes populaires consacrés à des héros chrétiens et français.
La pratique des vertus chrétiennes rehausse la gloire des plus grands Héros. […] Ainsi, il y a une faute dans ce vers de Racine : Ce Héros expiré N’a laissé, dans mes bras, qu’un corps défiguré. […] De-là, l’abbé d’Olivet conclut que, ce héros expiré, n’est pas plus français, que ce héros parlé, pour ayant parlé.
Ils tombent ces héros, ils tombent ces vengeurs ; Ils meurent, et nos jours sont heureux et tranquilles !
On ne les emploie que pour peindre les personnages qui sont en première ligne dans une action, les héros que l’on célèbre en histoire, en éloquence, en poésie. […] L’auteur, après avoir décrit scrupuleusement le lieu de la scène, ainsi que la situation des personnages secondaires relativement à son héros, rappelle les paroles échappées à Turenne, et nous le montre prenant des précautions inaccoutumées, comme pour nous donner le change sur le sort qui l’attend, et frapper un coup plus terrible, lorsque la catastrophe arrivera. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais. […] Mais quand ce cri a ramené le héros à son devoir, et qu’il a prononcé ces mots : Je suis chrétien ! […] Cependant, dans ce dernier genre de discours, l’orateur ayant pour but d’émouvoir ses auditeurs et de leur donner une haute idée de son héros, s’efforce le plus souvent de faire de chacun de ses récits autant de tableaux animés, brillants et pathétiques.
La vie des héros a enrichi l’histoire, et l’histoire a embelli les actions des héros : ainsi je 11e sais qui sont plus redevables, ou ceux qui ont écrit l’histoire à ceux qui leur en ont fourni une si noble matière, ou ces grands hommes à leurs historiens. […] L’éloquence de Démosthène ne convient point à Thucydide ; une harangue directe qu’on met dans la bouche d’un héros, qui ne la prononça jamais, n’est guère qu’un beau défaut, au jugement de plusieurs esprits éclairés. […] Le grand reproche que tous les critiques anglais nous font, c’est que tous nos héros sont des Français, des personnages de romans, des amants tels qu’on en trouve dans Clélie, dans Astrée et dans Zaïde. […] Si l’amour est insipide dans presque toutes ses pièces, nous sommes les premiers à le dire : nous convenons tous que ses héros ne sont que des raisonneurs dans ses quinze ou seize derniers ouvrages. […] Tous avez raison de dire que le sel de ses satires ne pouvait guère être senti par un héros vandale, qui était beaucoup plus occupé de l’humiliation du czar et du roi de Pologne que de celle de Chapelain et de Cotin.
C’est par cette force que les héros se maintiennent en un état paisible, et conservent l’usage libre de leur raison, dans les accidents les plus surprenants et les plus terribles. […] Comme sa passion l’obligea à ne mettre sa politique qu’en second, dans sa conduite d’héroïne d’un grand parti, elle en devint l’aventurière. […] On s’élève, on se purifie dans les heures qu’on passe en tête à tête avec cet athlète, ce héros, ce martyr du monde moral et invisible281. […] Ses héros sont voisins de nous : on se reconnaît en eux. Dans ses héroïnes, il combine avec un art exquis les nuances les plus délicates.
Évitez toutefois, dans ces parallèles, de rabaisser un autre saint pour relever davantage votre propre héros. […] C’est, dit l’abbé Marcel, le développement d’une morale puisée dans l’ensemble de la vie du héros, et, du moins en partie, appuyée sur son éloge. […] Si le héros que vous célébrez a commis des fautes, gardez-vous de les nier ou de les dissimuler ; avouez-les avec ménagement et discrétion ; montrez la faiblesse de l’homme dans la grandeur du héros : vous serez plus intéressant, parce que vous serez plus vrai. […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros. […] Les hautes vertus de tous les grands hommes, de tous les héros chrétiens, depuis Abel jusqu’à nos jours, sont proposées à l’imitation du fidèle.
Qui me dira, quand j’entre dans une salle de spectacle, au cinquième acte d’un drame, et que je vois l’héroïne en proie à une sorte de frénésie convulsive, quand j’entends ses cris et ses sanglots, quand elle se tord les mains et souvent se roule à terre, qui me dira si c’est l’amour, la colère ou la douleur qui la pousse à cet excès ?
Le fougueux Pindare chanta, sur le ton le plus énergique et le plus élevé, la puissance des Dieux et les exploits des héros.
Héros, n. m. grand guerrier, etc.
Ce sont les lamentations d’une héroïne de roman, qui, née en Italie, a le goût des lettres, des arts, et se trouve condamnée par son mariage au séjour d’une petite ville d’Angleterre où des commérages vont remplacer pour elle les plaisirs de l’esprit.
Ulysse a épuisé auprès d’Achille toutes les ressources de l’éloquence, lui a fait valoir le sacrifice de la fierté d’Agamemnon, a fait un étalage pompeux des présents qu’il lui destine ; mais le héros est toujours inflexible. […] et la dose d’encens était raisonnable : mais elle paraît trop faible encore au déclamateur Lucain, qui, non content de mettre son héros (et quel héros !)