Que m’importe, dit l’auteur113 que j’ai déjà cité, de savoir si Annibal avait les dents bêtes. pourvu que son historien me fasse connaître la grandeur de son génie ; qu’il me montre un esprit hardi, inquiet, des pensées vastes, un cœur intrépide, et tout cela animé d’une ambition désordonnée, mais soutenue d’une constitution robuste, comme l’a dépeint Tite-Live. […] Il n’y a point d’histoire qu’on puisse comparer à celle-ci pour la certitude, la grandeur, l’importance et la variété des événements. […] La grandeur de l’exécution répond parfaitement à la grandeur du dessein. […] Montesquieu, dans ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. […] C’est une histoire purement politique de la naissance et de la chute de la nation romaine, ou si l’on veut, le recueil des faits divers, dans lesquels l’auteur découvre, par son génie, les véritables causes de la grandeur de ce peuple, et celles de sa décadence : vrai chef-d’œuvre, qu’on ne peut lire avec fruit que quand on possédera bien l’histoire romaine, jusqu’à l’extinction de l’empire.
Ils s’entretiennent ensemble de ce qu’ils voient et de ce qu’ils goûtent : ils foulent à leurs pieds les molles délices et les vaines grandeurs de leurs anciennes conditions qu’ils déplorent : ils repassent avec plaisir ces tristes mais courtes années, où ils ont eu besoin de combattre contre eux-mêmes et contre le torrent des hommes corrompus, pour devenir bons : ils admirent le secours des Dieux qui les ont conduits, comme par la main, à la vertu, au milieu de tant de périls. […] Louis les animant du feu de son courage, Se plaint de sa grandeur qui l’attache au rivage. […] « La fausse grandeur est farouche et inaccessible : comme elle sent son faible, elle se cache, ou du moins ne se montre pas de front, et ne se fait voir qu’autant qu’il faut pour imposer, et ne paraître point ce qu’elle est, je veux dire, une vraie petitesse. La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire. […] Car la guerre qu’il entretint si longtemps par ambition, fut la première source de cette grandeur, où la monarchie française est parvenue sous le dernier règne.
Quelquefois, à l’autel, Je présente au grand prêtre ou l’encens ou le sel2 ; J’entends chanter de Dieu les grandeurs infinies ; Je vois l’ordre pompeux de ses cérémonies. […] Je ne me flatte point d’une gloire insensée : Je sais de vos présents mesurer la grandeur ; Mais plus ce rang sur moi répandrait de splendeur, Plus il me ferait honte et mettrait en lumière1 Le crime d’en avoir dépouillé l’héritière. […] Athalie a sa grandeur, et fait admirer au moins le poëte. […] Comparez la Grandeur et la misère de l’Homme, par Pascal, et l’Épître de saint Paul aux Romains, ch. […] L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux : Soit que, déshérité de son antique gloire, De ses destins perdus il garde la mémoire ; Soit que de ses désirs l’immense profondeur Lui présage de loin sa future grandeur.
Une lecture réfléchie des livres saints, en le pénétrant de la grandeur et de la sainteté de notre religion, élèvera son âme et son génie, donnera à ses pensées et à son style la noblesse et la majesté convenables. […] Ce genre de discours demande beaucoup d’élévation dans le génie, une grandeur majestueuse qui tient un peu à la poésie. […] Chargé du soin de vous instruire, et l’exciter votre piété, par la vue même les grandeurs humaines et du terme fatal où elles aboutissent, je viens satisfaire à ce que vous attendiez de moi. […] « Un cœur, dit-il, dont la solidité a été à l’épreuve de toute la gloire et de toute la grandeur du monde, c’est ce qui fera le sujet de votre admiration ; I. […] Il est mort en Héros chrétien, parce qu’il a fait paraître, en mourant, toute la grandeur de son âme.
Une lecture réfléchie des livres saints, en le pénétrant de la grandeur et de la sainteté de notre religion, élèvera son âme et son génie, donnera à ses pensées et à son style la noblesse et la majesté convenables. […] Ce n’était pas autre chose chez les anciens, et alors il ne différait de l’éloge ordinaire que par la grandeur de l’assemblée. […] Il demande beaucoup d’élévation dans le génie, et, dans l’expression, une grandeur majestueuse qui tient un peu de la poésie. […] L’orateur peut, dans l’exorde, pour tenir les esprits en suspens, se livrer à un certain désordre qui est un effet de l’art, éclater en plaintes et en gémissements sur la courte durée et la fragilité des grandeurs humaines. […] On y admire une théorie du style, contestable peut-être en quelques points, mais bien remarquable par la grandeur des idées et la magnificence de l’expression.
Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d’une juste grandeur, sans être courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de l’âne ; sa crinière accompagne bien sa tête, orne son cou et lui donne un air de force et de fierté ; sa queue traînante et touffue couvre et termine avantageusement l’extrémité de son corps : mais l’attitude de la tête et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps à donner au cheval un noble maintien. […] Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la nature : elle l’a placé dans l’ordre des oiseaux au dernier degré de l’échelle de grandeur ; son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori. […] Pour le volume, les petites espèces de ces oiseaux sont au-dessous du taon pour la grandeur et du bourdon pour la grosseur.
Au sentiment de notre grandeur et de notre misère, il associe l’accent d’un cœur qui a souffert. […] Les Pensées ne sont que des fragments du grand ouvrage sur lequel il consuma les dernières années de sa vie ; mais ces fragments présentent quelquefois une beauté si accomplie, qu’on ne sait en vérité qu’y admirer davantage, ou la grandeur et la vigueur des sentiments et des idées, ou la délicatesse et la profondeur de l’art. » 1. […] Le sens de cette parabole est que l’homme ressemble par sa misère et sa grandeur à ce roi de hasard.
Toutes ces misères-là mêmes prouvent sa grandeur. […] La misère se concluant de la grandeur, et la grandeur de la misère, les uns ont conclu la misère d’autant plus qu’ils en ont pris pour preuve la grandeur ; et les autres concluant la grandeur avec d’autant plus de force qu’ils l’ont conclue de la misère même, tout ce que les uns ont pu dire pour montrer la grandeur n’a servi que d’un argument aux autres pour conclure la misère, puisque c’est être d’autant plus misérable qu’on est tombé de plus haut : et les autres, au contraire. […] Il est encore dangereux de lui trop faire voir sa grandeur sans sa bassesse. […] Sa mort pleine de grandeur et d’humilité. […] L’empire se maintint par la grandeur du chef : le prince était grand, l’homme l’était davantage.
Rapin46, de savoir si Annibal avait les dents belles, pourvu que son historien me fasse connaître la grandeur de son génie, qu’il me montre un esprit hardi, inquiet, des pensées vastes, un cœur intrépide, et tout cela animé d’une ambition désordonnée, mais soutenue d’une constitution robuste, comme l’a dépeint Tite-Live ? […] La nature, qui semblait l’avoir fait naître pour commander au reste des hommes, lui avait donné un air d’empire et de dignité dans ses manières ; mais cet air de grandeur était tempéré par la douceur et la facilité de ses mœurs. […] La grandeur et les périls d’une pareille entreprise ne l’épouvantèrent point. […] Si on veut connaître l’histoire dans toute sa grandeur et dans toute sa noblesse, c’est dans les livres saints qu’il faut l’envisager. […] S’il fut demeuré paisible dans la Macédoine, la grandeur de son empire n’aurait pas tenté ses capitaines, et il eût pu laisser à ses enfants le royaume de ses pères ; mais, parce qu’il avait été trop puissant, il fut cause de la perte de tous les siens.
Il y a des phrases, des mots, des tours qui ont de l’éclat et de la grandeur : ceux-là sont destinés à paraître dans les genres élevés. […] Le style sublime est celui qui, par la grandeur et l’énergie des pensées, la force et la noblesse des sentiments, la vivacité et l’éclat des images, la hardiesse des figures, la beauté frappante des comparaisons, l’impétuosité des mouvements, l’harmonie des tours, la majesté des périodes, la magnificence et la pompe des expressions, étonne et émeut les esprits, agite l’âme avec force, l’élève au-dessus d’elle-même, la ravit, la transporte d’admiration. […] La magnificence du style consiste dans la grandeur des pensées et dans la noblesse des sentiments unies à la vivacité des images, à la majesté des figures, à l’harmonie des périodes, et à toutes les beautés du style. C’est la richesse jointe à la grandeur. […] Il a plus ou moins de simplicité ou de grandeur, suivant la nature du sujet ; et dans les diverses parties du sujet même, il s’élève ou se tempère encore, il se varie avec chaque détail en conservant l’unité de l’ensemble.
Des lettres n’ont ni sujet spécial, ni forme particulière, ni ton qui leur soit propre ; ni grandeur, ni divisions qui soient connues, même approximativement. […] Il convient, quand on écrit à une personne de la plus haute distinction, d’éviter la seconde personne des verbes, et de se servir d’une périphrase en disant, selon le cas, Votre Majesté, Votre Altesse, Votre Éminence, Votre Excellence, Votre Grandeur. […] Si la personne occupe une position assez élevée pour qu’on évite avec elle la seconde personne, on écrit de même à la fin, en mettant à la ligne toutes les sections de phrases, comme il a été dit : Je suis, Monseigneur, de Votre Altesse, ou de Votre Éminence, ou de Votre Excellence, ou de Votre Grandeur, le très humble, etc.
Voyez dans le premier sujet ces beaux vers du début : Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux. […] Tantôt paraissant lui-même étonné de la grandeur et de l’importance de son sujet, il se dit inspiré par un Dieu ; il impose silence à toute la nature, et invite les mortels à l’écouter. […] Quelle grandeur infinie ! […] Emplois, grandeurs tant désirées, J’ai connu vos illusions. […] -C., fut le plus célèbre des lyriques grecs par la grandeur des idées, la beauté des images, les écarts et les transports fougueux de l’enthousiasme.
Trop indulgent pour nos passions, il les regarda comme des forces qu’on peut tourner à la vertu, et crut trop à la bonté originelle de notre nature ; mais ne lui reprochons pas l’idée généreuse de concilier cette grandeur et cette misère qui avaient effrayé l’imagination de Pascal. […] L’on ne mesure bien, d’ailleurs, la force et l’étendue de l’esprit et du cœur humains que dans ces siècles fortunés ; la liberté découvre, jusque dans l’excès du crime, la vraie grandeur de notre âme ; là, brille en pleine lumière la force de la nature ; là, paraît la vertu sans bornes, le plaisir sans infamie, l’esprit sans affectation, la hauteur sans vanité, le vice sans bassesse et sans déguisement. […] Cependant, cet aimable stoïcien, que sa constante vertu, son génie, son humanité, son inflexible courage me rendaient infiniment cher, m’a fait verser bien des larmes sur la faiblesse de sa mort : c’est une extrême pitié de voir tant de vertu, tant de force et de grandeur d’âme vaincues, en un moment, par le plus léger revers au milieu de tant de ressources, et de tant de faveurs de la fortune !
Le ton déclamateur, la manie des antithèses et de l’amplification le déparent trop souvent, et lui ôtent le caractère principal de toute véritable grandeur, la simplicité noble. […] « Quand on est dans la première place du monde, on ne peut plus s’élever qu’en abaissant sa propre grandeur ».
Ce discours a un double but : il fait ressortir la grandeur, les talents, les vertus du personnage qu’il célèbre, en le proposant à l’admiration et à l’imitation des auditeurs ; puis il montre la mort triomphant de la grandeur et de la gloire, et l’orgueil humain confondu devant l’égalité de la tombe. […] Le nom de Bossuet est inséparable de l’oraison funèbre : il a donné à ce genre un caractère de grandeur et de perfection sublime qui ne sera sans doute jamais surpassé.
Cicéron, dans une de ses oraisons contre ce concussionnaire, dit de ces statues : leur beauté les mit en danger d’être prises ; leur grandeur les sauva . […] Il faut nécessairement les revêtir des ornements de l’expression, pour leur donner un certain air de nouveauté, de grandeur, de noblesse, ou un autre agrément quelconque. […] Mais il dit, la terre se tut en sa présence ; et cette expression donne à la pensée de la vivacité, de l’énergie et de la grandeur. […] Les idées les plus profondes, les plus brillantes, les plus sublimes se montrent sous sa plume, avec toute leur force, tout leur éclat, toute leur grandeur, sans que les règles de la langue soient violées. […] Il y a des phrases, des mots, des tours qui ont de l’éclat et de la grandeur : ceux-là sont destinés à paraître dans les genres élevés.