Oui, messieurs, n’en déplaise à l’esprit de diatribe et de dénigrement, cet aveugle qui regarde, je crois en l’humanité et j’ai foi en mon siècle ; n’en déplaise à l’esprit de doute et d’examen, ce sourd qui écoute, je crois en Dieu et j’ai foi en sa providence.
Ce n’est pas avec des phrases toutes faites et des lieux communs qu’ils veulent être jugés : que de grands prêtres classiques ont tué la foi par la superstition ! […] Elle s’applique aux Anciens et à tous ceux des grands poëtes qui sont déjà, à quelques égards, ou qui seront un jour eux-mêmes des Anciens, à tous ceux qui ne sont plus nos contemporains et vers lesquels on ne revient qu’en remontant à force de rames le courant passé : « Les œuvres des grands poëtes, dit-il, demandent qu’on les approche au début avec une foi entière en leur excellence ; le lecteur doit être convaincu que, s’il ne les admire point pleinement, c’est sa faute et non la leur.
Il y a même des vérités, comme les mystères de notre foi, qui ne peuvent être établies que par des preuves extrinsèques. […] L’onction est un mélange de foi et de charité qui nous pénètre des vérités de la religion, et nous donne la puissance de toucher les autres. […] Donc la religion est vraie ; donc il faut s’y attacher, vivre selon ses lois et rendre sa foi certaine par ses bonnes œuvres. […] Dieu l’a fait saint par l’efficace de sa foi et de sa douceur. […] Je ne vous dis plus comme autrefois : Donnerez-vous les premiers aux nations le spectacle d’un peuple assemblé pour manquer à la foi publique ?
— Par an, ma foi, monsieur, Dit avec un ton de rieur Le gaillard1 savetier, ce n’est point ma manière De compter de la sorte ; et je n’entasse guère Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin J’attrappe le bout de l’année ; Chaque jour amène son pain. […] monseigneur, dit l’écuyer, dans les pays que j’ai parcourus avant d’être à votre service, j’en ai vu, par la foi que je vous dois, d’une taille bien plus grande, et un, entre autres, gros comme un bœuf. — Belle fourrure, répond le chevalier, pour un chasseur habile ; et il chemine en silence. […] Il a la foi du paysan chicaneur dans l’homme de loi ; c’est pour lui l’oracle. […] Ma foi, j’aime déjà ma ferme à la folié.
La foi populaire les fournissait au poëte, qui n’avait ici rien à inventer, mais seulement à choisir.
Là, ce n’est plus le langage humain, c’est Dieu lui-même qui parle par les prophètes ; c’est lui qui met dans la bouche de David l’expression la plus vraie et la plus touchante de la douleur de l’âme, tempérée par les élans de la foi et de l’espérance religieuse : telle est entre autres le psaume qui chante la captivité de Babylone (Super flumina Babylonis), et que Chateaubriand appelle le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .
Ma muse en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poëte1 Qu’on vante en lui la foi, l’honneur, la probité ; Qu’on prise sa candeur et sa civilité ; Qu’il soit doux, complaisant, officieux, sincère : On le veut, j’y souscris, et suis prêt à me taire2 Mais que pour un modèle on montre ses écrits, Qu’il soit le mieux renté de tous les beaux esprits, Comme roi des auteurs qu’on l’élève à l’empire, Ma bile alors s’échauffe, et je brûle d’écrire ; Et, s’il ne m’est permis de le dire au papier, J’irai creuser la terre, et, comme ce barbier, Faire dire aux roseaux, par un nouvel organe : « Midas, le roi Midas, a des oreilles d’âne3 ». […] Vous aurez beau vanter le roi dans vos ouvrages Et de ce nom sacré sanctifier vos pages : Qui méprise Cotin n’estime point son roi, Et n’a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi.
Ma foi, oui. […] Par ma foi ! […] par ma foi ! ma foi jurée ! […] Ma foi !
Je ne vous dis plus comme autrefois : Donnerez-vous les premiers aux nations le spectacle d’un peuple assemblé pour manquer à la foi publique ? […] Malgré tout ce qui aurait pu déconcerter sa foi politique, elle ne renia aucune des généreuses aspirations de sa jeunesse, et le souvenir des crimes de la Révolution ne put ébranler sa ferme croyance aux progrès de la raison humaine. […] Que les amis de la vie religieuse et de la foi chrétienne ne se fassent pas illusion : c’est là le plus grand obstacle qu’ils rencontrent, le poids le plus lourd qu’ils aient à soulever. […] Placé sous la restauration dans les rangs de l’opposition libérale, il demandait à l’histoire des armes nouvelles pour la cause qu’il avait embrassée avec foi et ardeur. […] Mais le duc refusa durement, et dit que l’homme qui avait menti à sa foi et à sa religion n’aurait d’autre sépulture que le sable du rivage.
Cet ouvrage précieux, en nous rappelant les instructions que nous avons reçues dès nos plus tendres années, nous servira de guide dans toutes les matières de foi. […] Aussi, voit-on le guerrier, dont la conscience est tranquille, affronter avec bien plus d’audace et d’intrépidité, les périls et la mort : Nous avons parlé souvent ensemble du prince Eugène, qui, dans toutes ses expéditions militaires, portoit sur lui l’Imitation de Jésus-Christ ; de l’immortel et vertueux Turenne, qui étoit de l’exactitude la plus scrupuleuse à remplir tous ses devoirs de religion ; de ce grand Condé, qui, vainqueur dans les plaines de Rocroi, se prosterna au milieu du champ de bataille, pour rendre ses hommages et ses actions de grâces au Dieu des armées, qui seul tient en ses mains la balance des combats et la destinée des empires ; de ce grand Condé, qui, dans ses derniers momens, pour détruire les injustes soupçons que la calomnie avoit voulu jeter sur sa foi, crut devoir déclarer qu’il n’avoit jamais douté des mystères de la religion, quoi qu’on eût dit, et dont la mort fut tout à la fois, et celle du héros, et celle du parfait chrétien.
La foi plantée dans l’Amérique, parmi tant d’orages, ne cesse pas d’y porter des fruits. […] Souvenez-vous que son sang coule dans vos veines, et que l’esprit de foi qui l’a sanctifié doit être la vie de votre cœur. […] L’Amérique : elle fut plutôt conquise par la soif de l’or que par la foi chrétienne et la charité évangélique.
— Ma foi, j'écoute ! […] Que ma foi, mon amour, mon honneur y consente ! […] Qui de nous, en lisant Châteaubriand et Lamartine, ne s'ést pas écrié : Ici, pour nous toucher, la foi parle à nos cœurs, Et son accent si doux charme encor nos douleurs ! […] … C'est ton père, c'est moi, C'est ma seule prison qui t'a ravi ta foi. […] Sa foi le sauve du péché ; Du crime, enfant de cette vie, Jamais son cœur n'est entaché.
Boileau ne pense pas que le christianisme puisse se prêter au merveilleux de l’épopée : De la foi d’an chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles. […] Le but des Portugais est la propagation de la foi ; et Vénus se charge du succès de l’entreprise. […] Cependant elle ne produira ces heureux effets qu’autant que le poète se montrera plein de foi dans la divinité qu’il implore.
D’illustres princes de l’Église n’ont pas dédaigné d’applaudir à nos efforts ; de nous féliciter d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; de nous louer d’avoir mis de la netteté dans notre plan, de la clarté dans notre méthode, de la justesse dans nos définitions, et surtout d’avoir rattaché à notre enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus ; de nous permettre de compter sur leurs plus favorables dispositions à l’égard de nos travaux, et sur la reconnaissance de tous les amis des lettres, mais surtout des lettres chrétiennes ; d’apprécier toute l’importance de notre œuvre, et d’appeler sur elle les bénédictions les plus abondantes ; enfin, de nous exhorter à servir la cause des bonnes-lettres avec un zèle qui ne se ralentisse jamais.
Théodore de Bèze (1519-1605), l’orateur calviniste du colloque de Poissy, a écrit pour sa foi, en prose et en vers, en latin et en français, des ouvrages, parmi lesquels se distingue son Histoire ecclésiastique de l’Eglise réformée au royaume de France. — Aux nombreux traités dogmatiques de Duplessis-Mornay (1548-1623), le « pape des huguenots », répond le cardinal Du Perron (1559-1618). […] Les truyes en leur gesine42 (saulve l’honneur de toute la compaignie) ne sont nourries que de fleurs d’orangiers. — Mais, dist Panurge, vendez m’en ung, et ie vous le payeray en roy, foi de pieton43. […] « Une foi, une loi, un roi » Ceux qui veulent planter la religion chrestienne avec armes, espée et pistolets font bien contre leur profession qui est de souffrir la force, non de la faire… Ne vault l’argument dont ils s’aydent, qu’ilz prennent les armes pour la cause de Dieu, car la cause de Dieu ne veult estre defendue avec armes : Mitte gladium tuum in vaginam. […] Et d’elle tenant maintenant le lieu, me doit comme tel une protection telle que je l’ay jusqu’icy ressentie, et que Dieu me fera la grâce qu’elle me continuera ; et cognoistra que ceux qui luy veulent faire faire cbose si inaudite que de manquer à la parole de sa majesté et à la foi publique, annullant une déclarant si authentique qui tient lieu de contract de mariage d’une fille de France, veuslent attirer sur votre majesté le blasme d’une violence si injuste, et luy faire perdre l’affection des plus obligées et fidelles créatures. […] Et je lui dis doucement pour le rassurer : Mais, après tout, mon père, à quoi avez-vous pensé de donner le nom de suffisante à une grâce que vous dites qu’il est de foi de croire qu’elle est insuffisante en effet ?
Foi, n. f. croyance, fidélité.