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70. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Les matières sur lesquelles l’éloquence peut s’exercer sont si variées et si nombreuses que vouloir les réduire en classes, entrer dans le détail de chacune de ces classes, en déterminer la nature, en développer les règles, ce serait entreprendre un ouvrage immense et vouloir réunir dans un seul traité tout ce que peuvent renfermer d’utile une infinité de traités volumineux. […] Il est vrai qu’en faisant connaître les qualités d’un bon style on en indique les vices ; mais cette manière est trop implicite ; quand il s’agit de principes, tout ce qu’on dit doit être clair et précis ; il faut entrer dans les détails. […] Il se décharge sur eux du soin des faibles et des petits ; c’est par là qu’ils entrent dans l’ordre des conseils de sa sagesse éternelle. […] Sitôt qu’ils commencent à entrer dans nos passions, à être portés de haine ou d’amitié, d’indignation ou de crainte, ils font de votre affaire la leur propre. […] Mais échauffer, entraîner le juge, faire naître en lui tels sentimens que l’on veut, le forcer par le discours à verser des larmes et à entrer en indignation, voilà ce qui est extrêment rare.

71. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Mais, avant que d’entrer dans la narration de ces troubles, il est à propos de dire comme les choses se gouvernaient dans le cabinet. […] Voyez-le entrer dans un sermon où il apporte un zèle tout dévot, renforçant la solidité de la raison par l’ardeur de la charité. […] Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes : mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. […] Comme il était près d’entrer dans la chambre, madame la princesse de Conty, qui avait eu le temps d’accourir chez Monseigneur dans ce court intervalle de la sortie de la table, se présenta pour l’empêcher d’entrer ; elle le repoussa même des mains, et lui dit qu’il ne fallait plus désormais penser qu’à lui-même. […] « Lorsqu’avec mes soldats je suis entré dans Rome, je ne respirais ni la fureur ni la vengeance.

72. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Elle lui représente que nul mortel ne peut entrer impunément dans son royaume ; que, grâce à sa tendresse pour lui, il peut espérer de n’être point puni de sa témérité. […] Je suis immortelle, nul mortel ne peut entrer dans cette île sans être puni de sa témérité, et votre naufrage même ne vous garantirait pas de mon indignation, si d’ailleurs je ne vous aimais. […] Je ne suis jamais entré dans une vieille église, avec sa vierge, ses saints, ses vitraux qui reflètent en mille couleurs l’enfance de Jésus, sa fuite en Égypte, ou son sublime sacrifice, sans que mon imagination ne m’ait reproduit l’immense mouvement qu’imprima au monde la prédication chrétienne. […] Ruy-Blas vient d’entrer dans la salle, dite du Gouvernement, où se tiennent assemblés les ministres du roi l’Espagne.

73. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

madame la belette, Que l’on déloge sans trompette, Ou je vais avertir tous les rats du pays5 » La dame au nez pointu6 répondit que la terre Était au premier occupant7 C’était un beau sujet de guerre Qu’un logis8où lui-même il n’entrait qu’en rampant ! […] Sans leur aide, il ne peut entrer dans les esprits Que tout mal et toute injustice : Faute d’y recourir, on viole leurs lois. […] C’est dommage, Garo, que tu n’es point7 entré Au conseil de celui que prêche ton curé8 ; Tout en eût été mieux : car pourquoi, par exemple, Le gland, qui n’est pas gros comme mon petit doigt, Ne pend-il pas en cet endroit1 ? […] C’est un petit drame qui amène le menteur à se rétracter de la façon la plus comique : « Un chevalier, allant avec son écuyer en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, venait d’entrer en Espagne.

74. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

D’Aguesseau, selon Crévier, ayant à discuter les droits des prétendants à la succession d’un acteur de la Comédie italienne, ne se permit pas de le désigner par son nom de comédien : « Tiberio Fiorelli, dit-il, connu sous un autre nom dans le monde… » En marge, ajoute Crévier, est le nom de Scaramouche, qui a été jugé indigne d’entrer dans le texte. […] J’appellerai également riches ou fécondes ces phrases de Florus que loue Montesquieu : Florus nous représente en peu de paroles toutes les fautes d’Annibal : « Lorsqu’il pouvait, dit-il, se servir de la victoire, il aima mieux en jouir ; quum victoria posset uti, frui maluit. » Il nous donne une idée de toute la guerre de Macédoine, quand il dit : « Ce fut vaincre que d’y entrer ; introisse victoria fuit. » Il nous donne tout le spectacle de la vie de Scipion, quand il dit de sa jeunesse : « C’est le Scipion qui croît pour la destruction de l’Afrique ; hic crit Scipio qui in exitium Africæ crescit. » Vous croyez voir un enfant qui croit et s’élève comme un géant.

75. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

L’exorde sera simple, si le sujet n’a pas grande importance ou doit être discuté froidement ; insinuant, si l’orateur a besoin de ménager les passions ou les préjugés de ses auditeurs ; pompeux, si 1a majesté du sujet permet d’étaler tout d’abord les richesses de l’éloquence ; véhément, si la passion qui anime l’orateur et les auditeurs lui permet d’entrer brusquement en matière en lançant la foudre. […] Songez au moins qu’un ennemi cent fois plus terrible vous menace… Les rats, à qui les chats imposent encore, les rats, Messieurs, sont aux aguets ; ils n’attendent que le moment où vous aurez prononcé l’arrêt fatal que mon adverse partie sollicite, pour entrer en campagne et venir s’établir dans vos habitations, que vous serez forcés, oui, Messieurs, que vous serez forcés de leur abandonner.

76. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Délivré par le crédit d’amis puissants qu’il devait à la renommée de son savoir, il fut autorisé par le pape Clément VII à entrer au cloître de Maillezais, dans l’ordre des bénédictins. […] En ce point1 entra en la salle ou l’on banquetoit, et hardiment qu’il espouenta2 bien l’assistance ; mais, par autant3 qu’il auoit les bras lyez dedans, il ne pouoit rien prendre à manger, mais en grande peine4 se enclinoit5 pour prendre à tout6 la langue quelque lippée7.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Je ne crois pas qu’il m’ait reconnue ; mais je vous avoue que j’ai été étrangement saisie quand je l’ai vu entrer dans cette petite porte. […] Vous me parlez de vous avancer de l’argent sur les dix mille écus que vous aurez à toucher dans la succession de M. de Châlons6 : vous dites que je vous l’ai refusé, et moi je dis que je vous l’ai prêté ; car vous savez fort bien, et notre ami Corbinelli7 en est témoin, que mon cœur le voulut d’abord, et que, lorsque nous cherchions quelques formalités pour avoir le consentement de Neuchèse8, afin d’entrer en votre place pour être payé9, l’impatience vous prit.

78. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Enfin, vers les trois heures de l’après-midi, le roi, jetant un profond soupir, prononça distinctement ces paroles : « ô Seigneur, j’entrerai dans votre maison et je vous adorerai dans votre saint temple. » Et son âme s’envola dans le saint temple qu’il ôtait digne d’habiter. […] Il n’avait pas voulu entrer dans celle-ci par traité et sans son armée, de peur que son exemple n’autorisât les autres rois chrétiens à faire de même. […] Avec des cris joyeux ils entrent dans la vigne ; Chacun, dans le sillon que le maître désigne, Serpe en main, sous le cep a posé son panier. […] que les dents n’y sont pas placées pour rompre cette nourriture et la rendre capable d’entrer ? […]          Pour m’empêcher d’entrer chez nous, N’as-tu pas sur mon dos exercé ta furie ?

79. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — NOTIONS PRÉLIMINAIRES. » pp. 264-266

Les syllabes qui entrent dans la composition des vers sont longues, ou brèves, ou communes 23.

80. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

La pastorale ne peut, il est vrai, entrer dans la réalité, trop souvent grossière et pénible, de la vie des gens de la campagne : rien n’est moins heureux ni moins poétique.

81. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Vauvenargues 1715-1747 » pp. 196-198

Il tenta, mais en vain, d’entrer dans la diplomatie.

82. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Oreste avec ses Grecs dans le temple est entré. […] Enfin il est entré, sans savoir dans son cœur S’il en devait sortir coupable ou spectateur.

83. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Pour réussir dans l’invention, il faut se tracer un plan où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées ; c’est en marquant leur place sur ce plan, qu’un sujet sera circonscrit et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir. […] Il faut d’abord feindre d’entrer dans leurs dispositions, sembler condamner ce qu’ils condamnent eux-mêmes, les ramener peu à peu et ne faire usage de ses moyens que lorsque les préventions seront tombées ; 2° lorsque la matière que l’on traite peut faire une impression désagréable, il faut éviter de se servir de mots trop découverts et qui rappelleraient des idées contraires au but du discours ; 3° lorsque l’on a des reproches à faire, il faut en tempérer la vivacité par un ton affectueux, atténuer les fautes et en rejeter l’odieux soit sur un petit nombre de coupables soit sur la fatalité des circonstances, etc.

84. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Au nom de Dieu, ayez la bonté, ma très-chère, sœur1, d’entrer là-dessus dans mes sentiments. […] Le lendemain, à peine le duc de Bourgogne fut-il éveillé, que Fénelon entra chez lui, et, avec une gravité froide et respectueuse, lui adressa les paroles contenues dans ce morceau.

85. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Lorsque ce grand homme commençait à vieillir, Racine, né avec un génie heureux, un goût exquis, entra dans la carrière et donna une nouvelle forme à la tragédie. […] La parade est, à proprement parler, le dialogue qu’improvisent deux saltimbanques sur leurs tréteaux, pour amasser la multitude et l’engager à entrer dans les théâtres en plein vent, moyennant une petite rétribution. […] Molière ne fut donc pas le premier à tracer la carrière : il n’y entra pas même seul, puisque la même année 1635 qu’il donna au théâtre de Lyon l’Étourdi, sa première pièce, on donnait au théâtre des Paris les Rivales de Quinault.

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