Mais, 1re Circonstance, jamais son cœur ne se sentit plus cruellement déchiré, et il n’eut par lui-même aucune part à nos disgrâces. 2e Circonstance ; il eut le mérite des cœurs droits et des grandes âmes, en se condamnant lui-même. 3e Circonstance ; quoiqu’abandonné à sa mauvaise fortune, il refusa constamment tous les avantages qui auraient pu la relever, mais qui, en la relevant, lui auraient été un obstacle à son rétablissement dans les bonnes grâces et dans l’obéissance du Roi. 4e Circonstance ; il n’omit rien de ce qui dépendait de lui pour disposer les choses à la paix. 5e Circonstance ; il eut le plus grand soin, après son retour, de réparer ses malheurs par le redoublement de ses services. […] Au milieu même des égarements du monde, la religion se conserva dans son cœur ; et elle ne s’y conserva, que parce qu’il avait un cœur droit, etc. […] Il commence par contester le droit, ou par nier le fait, soit en tout, soit en partie. […] Ce que l’une a établi par un droit inviolable, l’autre vient de le confirmer par une auguste cérémonie. […] Savoir exactement à quoi se montent les revenus de l’État, pour augmenter, pour diminuer à propos certains droits déjà établis, ou pour en imposer de nouveaux ; comparer la recette avec la dépense, pour retrancher ou modérer celle-ci selon le besoin ; voilà le vrai moyen de parler d’une manière juste et convenable sur les finances.
Un des principaux articles étoit le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie Thérèse ; alliance qui acquéroit à la France des droits à la couronne d’Espagne, si le prince, frère de l’infante, venoit à mourir sans enfans, comme cela arriva.
« On a quelque peine à voir, je l’avoue encore, ceux qui labourent dans la disette, ceux qui ne produisent rien dans le luxe ; de grands propriétaires qui s’approprient jusqu’à l’oiseau qui vole et au poisson qui nage : des vassaux tremblants qui n’osent délivrer leurs maisons du sanglier qui les dévore ; des fanatiques qui voudraient brûler tous ceux qui ne prient pas Dieu comme eux ; des violences dans le pouvoir, qui enfantent d’autres violences dans le peuple ; le droit du plus fort faisant la loi, non-seulement de peuple à peuple, mais encore de citoyen à citoyen. » 2. […] Rapprochez cette page de Massillon (Panégyrique de Saint Louis) : « A la tête des armées, ce n’était plus ce roi pacifique, accessible à ses sujets, assis sous le bois de Vincennes avec une affabilité que la simplicité du lieu rendait encore plus respectable ; réglant les intérêts des familles, réconciliant les pères avec les enfants, démêlant les passions de l’équité, assurant les droits de la veuve et de l’orphelin, paraissant plutôt un père au milieu de sa famille qu’un roi à la tête de ses sujets, entrant dans des détails dont des subalternes se seraient crus déshonorés, et ne trouvant indigne d’un prince et indécent à la majesté des rois que d’ignorer les besoins de leurs peuples. […] Kœnig (Samuel), mathématicien allemand (1712-1757), fut pendant trois ans secrétaire dans la maison de la marquise du Châtelet ; puis il occupa à la Haye la chaire de philosophie et de droit naturel. […] je lui rendrai sa prose et ses vers de tout mon cœur, lui répliquai-je, quoique après tout j’aie plus d’un droit à cet ouvrage.
Le voici : c’est que chez tous les Grecs, tous les ministres, à commencer par toi, s’étant laissé corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je n’ai jamais été, moi, tenté ou engagé, ni par l’occasion, ni par la douceur des paroles, ni par la grandeur des promesses, ni par l’espérance, ni par la crainte, ni par aucun autre motif, à trahir ce que je regardai toujours comme les droits et les intérêts de ma patrie ; c’est que tous les conseils que je donnai, je ne les donnai jamais, ainsi que vous autres, penchant comme la balance, du côté qui reçoit davantage, mais que je montrai partout une âme droite et incorruptible ; c’est qu’ayant été plus que personne à la tête des plus grandes affaires, je me conduisis dans toutes avec une probité irréprochable. […] Imaginez-vous entendre Solon, ce grand philosophe, ce législateur fameux, dont les excellentes lois ont affermi chez nous la démocratie ; et Aristide, cet homme juste et désintéressé, qui a réglé les contributions de la Grèce, et dont le peuple, après sa mort, a doté les filles : l’un, vous conjurer avec cette douceur qui lui était si naturelle, de ne point préférer aux lois et à votre serment, les phrases éloquentes de Démosthène ; l’autre, se plaindre du mépris de la justice, vous demander si vous ne rougissez pas, en voyant que vos pères ont presque fait mourir, ont banni d’Athènes et de toute l’Attique Arthénius de Zélie, qui avait apporté chez les Grecs l’or des Perses ; Arthénius qui ne faisait que passer dans Athènes, qui était uni aux Athéniens par le droit de l’hospitalité ; et que vous, vous allez honorer d’une couronne d’or Démosthène, qui n’a pas apporté de l’or des Perses, mais qui en a reçu, et qui en possède encore pour prix de ses trahisons.
Ce qu’on a droit d’exiger dans toute fiction, drame ou roman, c’est d’abord que le dénoûment soit amené, c’est-à-dire, comme le veut Aristote, que les événements ne viennent pas simplement les uns après les autres, mais qu’ils naissent les uns des autres ; c’est ensuite qu’autant que possible il soit imprévu ; le premier élément de l’intérêt, c’est pour ainsi dire ce balancement de l’âme suspendue entre la crainte et l’espoir jusqu’à ce que D’un secret tout à coup la vérité connue Change tout, donne à tout une face imprévue. […] Le chancelier d’Aguesseau les a parfaitement établies61 « Le poëte, dit-il, doit faire en sorte que le commencement et le nœud de la tragédie servent comme d’ombre et de contraste à l’événement imprévu par lequel il doit achever de nous charmer ; mais il n’oublie pas que si nous aimons la surprise, nous méprisons celle dont on veut nous frapper en violant toutes les règles de la vraisemblance ; il évite donc de mettre le spectateur en droit de lui dire : Quodcumque ostendis mihi sic, incredulus odi ; il ne change point Proené en hirondelle, ni Cadmus en serpent, c’est-à-dire qu’il n’invente point un dénoûment fabuleux, et qui, suivant l’expression de Plutarque, franchisse trop audacieusement les bornes du vraisemblable.
Exercez-vous fréquemment à la parole dans la société des jeunes gens de votre âge : des discussions sur des points de droit, des improvisations sur des questions générales ayant trait à la politique, à la morale, à la science, à la philosophie, sont une excellente gymnastique oratoire. […] Je sais des gens de robe qui n’ont dans leur bibliothèque que des livres de droit, et qui s’en vantent.
L’un d’eux se prend un jour de querelle avec un passant : — Je te donnerai, maraud, un si grand coup de poing, que je t’enfoncerai la moitié du corps dans le mur, et ne te laisserai que le bras droit de libre pour me saluer. […] La concession. — On accorde à son adversaire les points qui ne sont pas discutés, pour avoir le droit de lui refuser celui qui est en question : Qu’on vante en lui la foi, l’honneur, la probité ; Qu’on prise sa candeur et sa civilité ; Qu’il soit doux, complaisant, officieux, sincère, On le veut, j’y souscris, et suis prêt à me taire, Mais que pour un modèle on montre ses écrits !
Ils auraient voulu qu’il connût mieux les droits des peuples et la dignité de l’homme. […] Portez, vous en avez le droit, portez vos plaintes au Sénat, invoquez les lois. […] citoyens, vous qui avez foulé, à ce point, l’autorité du Sénat, méconnu les égards dus à l’ennemi, les privilèges sacrés des ambassadeurs, violé le droit des gens. […] Et quel droit désormais avez-vous sur mon cœur, Vous qui l’avez rempli d’amertume et d’horreur ? […] Les mots ou les tours de phrase nouveaux peuvent, aussi bien que les mots ou les tours vieillis, nuire à la clarté : ils n’entrent pas de plein droit dans le domaine de la langue.
Celle-ci doit régner sur tes intentions, Celle-là présider à tes affections, Si tu veux de tes sens dompter la tyrannie ; L’humble simplicité vole droit jusqu’à Dieu, La pureté l’embrasse, et l’une à l’autre unie S’attache à ses bontés et les goûte en tout lieu. […] Si ton cœur était droit, toutes les créatures Te seraient des miroirs et des livres ouverts, Où tu verrais sans cesse en mille lieux divers Des modèles de vie et des doctrines pures : Toutes comme à l’envi te montrent leur auteur. […] Après qu’on eut mangé, mille et mille fusées S’élançant vers les cieux, ou droites ou croisées, Firent un nouveau jour, d’où tant de serpenteaux D’un déluge de flamme attaquèrent les eaux, Qu’on crut que, pour leur faire une plus rude guerre, Tout l’élément du feu tombait du ciel en terre.
Il parlait fort bien de la guerre, Des cieux, du globe de la terre, Du droit civil, du droit canon, Et connaissait assez les choses Par leurs effets et par leurs causes. […] Ces sortes de pensées se présentent en foule à tout homme d’un sens droit, et naissent sans effort du sujet que traite l’écrivain. […] Quelque sujet que l’on traite, et quelle que soit la forme de style que l’on emploie, on ne doit jamais oublier que le principe et le fondement de l’art d’écrire est, suivant Horace, le bon sens, c’est-à-dire, ce jugement droit, cette raison sage qui retient toujours dans de justes bornes l’esprit le plus vif et le plus brillant, l’imagination la plus féconde et la plus impétueuse.
Il jouit de toute la liberté, de toute la dignité d’une nation entière, en parlant devant elle et pour elle ; les principes éternels de toute justice sont là dans toute leur puissance naturelle, invoqués devant la puissance qui a le droit de les appliquer ; ils sont là pour servir l’homme de bien qui saura en faire un digne usage, pour faire rougir le méchant qui oserait les démentir ou les repousser. […] C’est lorsqu’un fait important est douteux, ou sa qualité contestée ; c’est lorsque la loi est obscure ou vague, ou que la relation du fait avec le droit n’est pas directe ou assez marquée ; c’est lorsque les preuves sont équivoques, les titres ambigus, les indices douteux, les conjectures, les probabilités, les vraisemblances balancées par des apparences contraires ; c’est lorsque l’aspect de la cause est favorable, et le caractère de la personne odieux ou suspect ; lorsque le procès paraît juste et le procédé malhonnête, que la forme est nuisible au fond, que l’esprit et la lettre de la loi se contrarient ou semblent se contrarier : c’est alors que le genre judiciaire est susceptible d’éloquence. […] Il faut s’exercer à gesticuler également des deux bras : si l’on ne remuait que le bras droit, le gauche prendrait une position torturée et désagréable, et l’on ferait même un contre-sens si l’on parlait à une personne placée à gauche. […] En cette position, l’orateur ou le lecteur n’éprouvent aucune fatigue, il fait les gestes avec le bras droit qui étant plus exercé a des mouvements plus gracieux. […] une chaîne légère, Que s’impose l’esprit, que l’école exagère ; Un charme à la mesure ajouté savamment, Mais qui ne doit gêner l’art ni le sentiment, Qui, juste sans effort, élégant sans emphase, Soumis à la pensée et soumettant la phrase, De la mode et du temps a pu subir les lois, Mais dont il faut garder et soutenir les droits.
Ce n’est pas que la philosophie n’ait des droits incontestables aux hommages des princes de la terre ; ils ont besoin de ses lumières, comme elle a besoin de leur appui et de leur protection : mais elle ne doit approcher du trône que pour l’affermir, que pour le rendre plus vénérable ; et je ne vois plus que la sédition raisonnée, dans cette audacieuse philosophie qui, sous prétexte de donner des leçons aux rois, relâche insensiblement tous les liens de la subordination naturelle, et ébranle par conséquent la société dans ses premiers fondements. […] permets ce nom à un vieillard qui t’a vu naître et qui t’a tenu enfant dans ses bras ; songe au fardeau que t’ont imposé les dieux ; songe aux devoirs de celui qui commande, aux droits de ceux qui obéissent.
De Maistre 1753-1821 [Notice] Né à Chambéry, dans une province où notre langue fut souvent parlée avec distinction, patricien de vieille roche, ancien sénateur du Piémont, représentant d’un souverain à demi-dépouillé, ministre plénipotentiaire de Sardaigne à la cour de Russie, Joseph de Maistre voua une haine mortelle à toutes les idées de la révolution, et s’instituant le défenseur du droit divin sous toutes ses formes, recula jusqu’aux siècles des Grégoire VII et des Innocent III. […] Cette époque est grande, je le pense, — moi qui ne suis rien, j’ai le droit de le dire !
Cicéron a plaidé quelquefois de mauvaises causes, je le crois ; il n’a jamais exprimé que des pensées droites et honnêtes. […] droits sacrés du citoyen !
Alamir, marchant droit à son but, et sans proférer un seul mot, donne le billet suivant à l’huissier de la salle, pour le remettre au président de l’auguste assemblée : « Alamir demande humblement la place vacante. » La cabale et l’intrigue y avaient déjà pourvu, et elle venait d’être accordée au protégé d’un Crésus ignorant. […] Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure, Crut pour ce coup que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié) Prit sa fronde, et du coup tua plus d’à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l’aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s’en retourna. […] César devait remporter sur Pompée ; il combattait ou paraissait combattre pour l’égalité des droits ; il attaque cette égalité lorsqu’il se croit le maître : il est immolé. […] Il fit une circonférence Du pied gauche à l’entour du droit, Et cela d’un air tant adroit, Ce pauvre fugitif de Troie, Que sa mère en pleura de joie.
Quiconque a pu franchir les bornes légitimes Peut violer aussi les droits les plus sacrés. […] Je pourrais décider, car ce droit m’appartient, Mais rapportons-nous-en. — Soit fait, dit le reptile.