. — Les deux premiers mots de ce court parallèle, aux deux coins, pèchent contre la propriété de l’expression. […] Sa longueur n’est pas rigoureusement déterminée ; cependant le plus souvent il sera court. […] Le petit tableau de l’orage est de main de maître ; il est court, mais la périphrase a permis au poète de prolonger l’harmonie. […] Les phrases seront tantôt courtes, tantôt périodiques, et toujours de formes variées. […] Phrases coupées, expressions vives et courtes, verbes au temps présent, images entassées, tout dans le style se presse, court comme un torrent, et c’est à peine si l’imagination peut suivre ce mouvement, bondissant comme un léopard (comparaison courte et vive, telle qu’il la fallait en cet endroit).
. ; et quand on leur demandait une explication précise de chacun de ces objets, rester court, ou balbutier des non-sens ! […] Voilà pourquoi, dans cet ouvrage, nous avons voulu être à la fois court et complet. […] Les textes que nous donnons comme exemples à l’appui des règles sont généralement courts ; il eût été facile de les multiplier et de les étendre ; mais les chrestomathies sont toujours là pour fournir au besoin des modèles.
C’est une créature qui renonce à son être pour n’exister que par la volonté d’un autre, qui sait même la prévenir, qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l’exprime et l’exécute ; qui sent autant qu’on le désire, et ne rend qu’autant qu’on le veut ; qui, se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s’excède, et même meurt pour mieux obéir1… Le cheval est de tous les animaux celui qui, avec une grande taille, a le plus de proportion et d’élégance dans les parties de son corps : car, en lui comparant les animaux qui sont immédiatement au-dessus et au-dessous, on verra que l’âne est mal fait, que le lion a la tête trop grosse, que le bœuf a les jambes trop minces et trop courtes pour la grosseur de son corps, que le chameau est difforme, et que les plus gros animaux, le rhinocéros et l’éléphant, ne sont pour ainsi dire que des masses informes. […] Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d’une juste grandeur, sans être courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de l’âne ; sa crinière accompagne bien sa tête, orne son cou et lui donne un air de force et de fierté ; sa queue traînante et touffue couvre et termine avantageusement l’extrémité de son corps : mais l’attitude de la tête et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps à donner au cheval un noble maintien. […] C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux-mouches : elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite d’un printemps éternel. […] A peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; et ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide : on compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet.
Petite lettre courte et sentimentale. […] Soyez court. […] Lettre courte. […] Scapin court après lui et lui redemande la bourse. […] Voici, pour vous aider, une courte notice.
N’est-ce point Pascal qui écrivait à un ami : « Excusez la longueur de cette lettre ; je n’ai pas eu le temps de la faire plus courte » ? […] « Quand on court après l’esprit, dit Montesquieu, on attrape la sottise. » J’ajoute qu’on attrape aussi l’obscur et le galimatias. […] Enfin, ne court-on point risque de paraître gauche et empesé sous cet habit d’emprunt, qu’on ne revêt cependant que pour se donner un air naïf et dégagé ? […] Il arrive un moment où une langue semble avoir atteint son apogée sous le rapport du style, et où l’on court grand risque d’innover sans améliorer.
Bientôt étudie les lois de l’équilibre, il se traîne, il se lève, il chancelle, il trébuche, il se redresse, il marche, il saute, il court ; il mesure, il connaît les distances ; il cherche, il atteint ce qu’il désire. […] Les constructions longues et traînantes embarrassent aussi la marche de la phrase ; il faut savoir n’être ni trop long, ni trop court ; l’homme de goût doit savoir quelle est la juste longueur qu’il doit donner à ses phrases, et tout sacrifier à la clarté. […] » Une mère en donnant le bouclier son fils qui partait pour la guerre, lui dit ces courtes paroles : « Dessus ou dessous » ce qui signifiait : Reviens sur ton bouclier, si tu es vaincu ; ou dessous, si tu es vainqueur. […] Toutes ces périodes respirent une harmonie continuelle : pour atteindre à cette précieuse qualité du style, nous remarquerons que tout le talent consiste à conserver le plus d’égalité possible entre les membres de la période ; à éditer les périodes trop longues et les phrases trop courtes : car les premières feraient perdre haleine, et les secondes obligeraient à chaque instant de s’arrêter ; à savoir dispenser les chutes masculines et féminines à la fin de chaque membre ; à bannir les mots qui riment ensemble, les consonances désagréables, et enfin à terminer le dernier membre d’une manière mélodieuse. […] Style coupé Le style coupé composé que de phrases courtes et détachées par le sens, tandis que le style périodique, comme nous le voyons, est un enchaînement de périodes.
Pour cela, on recommande que l’exorde soit modeste, ingénieux, court et propre au sujet. […] Il doit être court, c’est-à-dire proportionné à la longueur du discours et à l’importance du sujet. […] La narration doit être courte. […] Les réponses aux discours de réception sont généralement plus courtes et plus simples que les discours. […] Balzac, fondateur de ces prix, avait indiqué lui-même ces sujets, et jusqu’à la courte Prière à Jésus-Christ qui devait terminer ce discours.
Tout ce qu’on peut dire, c’est que conte est le terme générique, puisqu’il s’applique à toutes les narrations fictives, depuis les plus courtes jusqu’aux plus longues ; le roman ne se dit que de celles-ci. […] Ces pièces sont si courtes qu’il semble qu’il n’y ait aucun art à les raconter ; il est certain, pourtant, que tout le monde n’y réussit pas également ; que les uns récitent parfaitement une anecdote, tandis que d’autres le font si médiocrement, qu’on cherche, après qu’ils ont parlé, ce qu’il peut y avoir de piquant dans leur récit. […] Donnons ici, comme un modèle de l’art de faire ces petits récits, la page que La Harpe consacre au mesmérisme dans sa Correspondance littéraire, à propos de la mort de Court de Gébelin.
Il court au sien ; il voit.... […] Il court supplier le pape d’accorder une commutation de peine, et il l’obtient. […] Courte description. […] Cette narration doit être courte. […] Court éloge de ce grand homme.
« Prenez-le à l’ouverture du livre, dit-il, vous verrez qu’on ne trouve souvent dans chaque alinéa qu’une seule pensée énoncée avec autant d’élégance que de variété ; mais ses sermons sont si supérieurement écrits, si touchants, si affectueux, qu’on les trouve trop courts : c’est un ami qui vous embrasse en vous reprochant vos fautes ; et, malgré cette stérilité d’idées, dont l’esprit murmure quelquefois, le cœur est tellement satisfait, que Massillon vivra autant que la langue française ». […] c’est que la religion est dans Massillon ce qu’elle devrait être partout, et ce qu’on la trouve en effet, quand on la considère dans le véritable esprit de ses maximes ; c’est qu’il n’est pas une classe de la société, pas une circonstance dans la vie, où l’on ne puisse faire ce que nous prescrit cette religion par la bouche de l’orateur : tous les devoirs qu’il nous impose, en son nom, se trouvent si essentiellement liés à notre félicité temporelle, que l’on court volontiers au-devant d’un joug qui n’a rien d’effrayant dans la perspective, rien de pénible dans la pratique. […] mes frères, si nous sentions les misères de notre âme, comme nous sentons celles de notre corps ; si notre salut éternel nous intéressait autant qu’une fortune de boue, ou une santé fragile et périssable, nous serions habiles dans l’art divin de la prière ; nous ne nous plaindrions pas que nous n’avons rien à dire en la présence d’un Dieu à qui nous avons tant à demander ; il ne faudrait pas donner la gêne à notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir avec lui ; nos maux parleraient tout seuls ; notre cœur s’échapperait malgré nous-mêmes en saintes effusions, comme celui de la mère de Samuel devant l’arche du Seigneur ; nous ne serions plus maîtres de notre douleur et de nos larmes ; et la plus sûre marque que nous n’avons point de foi, et que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, c’est que nous ne savons que dire au Seigneur dans le court intervalle d’une prière. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ? […] L’avenir cessera de vous paraître incroyable, dès que vous cesserez de vivre comme ceux qui bornent toute leur félicité dans le court espace de cette vie ».
Le mot épigramme est tiré du grec : il signifie inscription ; et dans son sens le plus général il veut dire des pièces de vers tellement courtes qu’on pourrait ou les inscrire, ou les considérer comme inscrites sur un tombeau, sur un vase, au-dessous d’une statue, etc. Ainsi, le mot épigramme, dans son sens originel, s’applique tout simplement à une pièce de poésie très courte, comme de douze ou quinze vers au plus. […] Tout le monde trouva cette fonction d’agent de police, peu digne d’un général aussi élevé ; et Condé lui-même improvisa contre lui, dans le carrosse où on l’emmenait, ce couplet épigrammatique : Cet homme gros et court, Si connu dans l’histoire, Ce grand comte d’Harcourt Tout couronné de gloire, Qui secourut Cazal et qui reprit Turin, Est maintenant recors de Jules Mazarin. […] Ajoutons à ce que nous venons de dire sur toutes ces petites pièces, qu’on donne aussi très souvent, et assez improprement, le nom d’épigrammes à quelques contes très courts, et dont le sel consiste principalement dans le trait final.
Les hommes disent que la vie est courte, et je vois qu’ils s’efforcent de la rendre telle. […] Pourquoi vous plaindre que la vie est courte, puisqu’elle ne l’est pas encore suffisamment à votre gré ? S’il est un seul d’entre vous qui sache mettre assez de tempérance en ses désirs pour ne jamais souhaiter que le temps s’écoule, celui-là ne l’estimera point trop courte. […] Nous lisons ailleurs : « La vie est courte ; c’est donc une raison d’en user jusqu’au bout, et de dispenser avec art sa durée, afin d’en tirer le meilleur parti qu’il est possible. […] Cependant, si rapide qu’il soit, il se fait sentir à nos facultés comme une satisfaction qui produit le repos, et à juger de lui par cette courte apparition qui nous le révèle, nous pouvons le définir : le repos de l’être dans l’entière et inépuisable satisfaction de toutes ses facultés. » 1.
L’auteur l’exprime ordinairement lui-même par une sorte de sentence courte et frappante, qu’il place au commencement ou à la fin du récit. […] Phèdre, esclave grec amené à Rome et affranchi par Auguste, imita Ésope, et se montra original avec succès ; ses fables sont courtes, ses vers élégants et d’un style très pur.
Quintilien veut qu’elle soit courte, claire et probable : lucidam, brevem, verisimilem . Elle sera courte, s’il n’y a rien d’inutile ; car dans le cas même où vous aurez beaucoup de choses à dire, si vous ne dites rien de trop, vous ne serez jamais trop long. […] C’est ce qu’Aristote sans doute a voulu nous faire entendre, lorsqu’il nous a donné le conseil et le modèle à la fois de la plus courte et de la meilleure peut-être des conclusions, pour le plus grand nombre des plaidoyers : j’ai dit, vous m’avez entendu, vous connaissez l’affaire ; prononcez.
Cette moralité doit être claire, courte et intéressante. […] Nous n’avons malheureusement de lui que de courts fragments qui ne permettent pas de juger de sa valeur. […] Il ne nous reste des élégiaques grecs, Callinus, Tyrtée, Mimnerme, Solon, Simonide, Callimaque, Philétas, Hermésianax, que leurs noms et de bien courts fragments. […] Pendant le chant de l’épode, qui était toujours plus courte, les danseurs faisaient leurs mouvements sans tourner ni d’un côté ni d’un autre. […] Aussi, voyons-nous que la plupart des cantates sont fort courtes.
Il est plus court de prononcer d’un ton décisif, et qui emporte la preuve de ce qu’on avance, ou qu’elle est exécrable, ou qu’elle est miraculeuse. […] Le plus court, Irène, c’est de mourir, comme ont fait votre mère et votre aïeule. […] Il faut voir sur La Bruyère une courte mais belle appréciation de Vauvenargues, l’agréable notice de Suard, écrite en 1782, un chapitre du Génie du Christianisme, l’Eloge de Victorin Fabre, couronné par l’Académie française en 1810 ; enfin, plus récemment, un article de M.