L’exposition fait connaître : 1° Le caractère original de Bougainville ; 2° Quelques mots sur ses voyages ; 3° Son départ pour Brest ; 4° Sa rencontre avec M. de Boncourt ; 5° Quelques mots sur le caractère de M. de Boncourt. […] Il faut bien faire connaître les personnages, leurs actions, leurs caractères ; n’omettre aucune des circonstances de lieu, de temps, de moyen, qui expliquent les causes, les effets et rendent les événements naturels. […] Les jeunes personnes surtout qui veulent posséder une instruction complète, devront connaître quels sont les défauts à éviter dans ce genre de littérature, et quels sont les ornements qu’elles peuvent se permettre sans crainte ; et, comme la plus simple correspondance est sujette aux règles de l’art d’écrire, il est important qu’elles connaissent, je ne dirai pas les règles de ce style, qui n’en veut admettre aucune, mais les qualités essentielles qui donnent du prix à une lettre. […] « Je pars dans quelques jours pour Nisor, dit Montesquieu ; nous passerons par Toulouse, où je rendrai mes respects à Clémence Isaure que vous connaissez si bien. […] Vous connaissez la religion : je puis même dire que vous la connaissez belle et noble comme elle est : ainsi, il n’est pas possible que vous ne l’aimiez.
Non, il n’en faut pas davantage : je m’en étonnais au commencement, mais ma surprise est bientôt cessée, après que j’ai eu médité que ceux qui ne se connaissent point en pierreries sont trompés par le moindre éclat, et que le monde se connaît si peu en vertu, que la moindre apparence éblouit sa vue ; de sorte qu’il n’est rien de si aisé à l’honneur du monde que de donner du crédit au vice. […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue, vous mettrez fin à tous ces discours. […] Chacun est jaloux de ce qu’il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu’on remarque leur défaut : elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. […] Que si nous voulons les déconcerter et rompre cette intelligence, voici l’unique remède : un amour généreux de la vérité, un désir de nous connaître nous-mêmes tels que nous sommes, à quelque prix que ce soit. Quelle honte et quelle faiblesse que nous voulions tout connaître, excepté nous-mêmes ; que les autres sachent nos défauts, qu’ils soient la fable du monde, et que nous seuls nous ne les sachions pas !
Avant de s’essayer à composer sur cet instrument, il faut nécessairement le connaître, le posséder, en avoir compris toutes les ressources. […] Vinet, le meilleur livre que je connaisse en ce genre. […] « Connaître, a dit madame de Staël, sert beaucoup pour inventer. » Et Buffon : « L’esprit humain ne produit qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions. » Une nouvelle science acquise est une somme de pensées ajoutées à celles que l’on possédait déjà. […] Après cette préparation générale, les préparations particulières coûtent peu ; au lieu que, quand on ne s’applique qu’à des actions détachées, on en est réduit à payer de phrases et d’antithèses ; on ne traite que des lieux communs ; on ne dit rien que de vague ; on coud des lambeaux qui ne sont point faits les uns pour les autres ; on ne montre point les vrais principes des choses ; on se borne à des raisons superficielles et souvent fausses ; on n’est pas capable de montrer l’étendue des vérités, parce que toutes les vérités générales ont un enchaînement nécessaire, et qu’il faut les connaître presque toutes pour en traiter solidement une en particulier. » Mais de toutes les études préliminaires de l’écrivain, la plus importante est celle de la philosophie et surtout de la logique, qui enseigne la nature, les lois et les formes du raisonnement. […] Elle développe l’imagination, sans prêter, comme la fiction, au romanesque et à l’excentrique ; elle présente la méthode la plus efficace pour connaître à fond les annales des peuples anciens et modernes, à leurs plus brillantes époques ; en s’appuyant sur des faits, des caractères, des mœurs, des passions réelles, elle éloigne du vague et du lieu commun, et le jeune homme accoutume son âme à comprendre le grand, et à penser lui-même comme les illustres personnages qu’il fait parler.
Connaissez-vous rien de plus grand que l’antithèse de Socrate s’adressant à ses juges : « Maintenant retirons-nous, moi pour mourir, et vous pour vivre ; » rien de plus touchant que celle d’Hérodote : « Préférez toujours la paix à la guerre ; car pendant la paix, les enfants ensevelissent leurs pères, et pendant la guerre, ce sont les pères qui ensevelissent leurs enfants ; » rien de plus gracieux que celle de Quinault : Vous juriez autrefois que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une roule nouvelle, Plus tôt qu’on ne verrait votre cœur dégagé : Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine, C’est le même penchant qui toujours les entraîne ; Leur cours ne change point, et vous avez changé… L’antithèse est la vraie expression du sentiment, toutes les fois que l’esprit est tellement frappé d’un contraste qu’il ne peut le rendre d’une autre manière. […] « Qui ne sait qu’elle fut admirée dans un âge où les autres ne sont pas encore connues ; qu’elle eut de la sagesse dans un temps où l’on n’a presque pas encore de la raison ; qu’on lui confia les secrets les plus importants , dès qu’elle fut en âge de les entendre ; que son naturel heureux lui tint lieu d’expérience dès ses plus tendres années, et qu’elle fut capable de donner des conseils en un temps où les autres sont à peine capables de les recevoir ? […] Donc, c’est la loi de Dieu qui doit être la règle constante des temps, et non la variété des temps qui doit devenir la règle et la loi de Dieu. » Tout le monde connaît l’épigramme d’Ausone : Pauvre Didon, où t’a réduite De les maris le triste sort ? […] connaissez ceux qui vous appartiennent. Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons du moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas.
Maillet, à qui il ne manque que de la paresse, du relâche, de la détente de tête, pour travailler admirablement, et qui a travaillé avec autant d’éloquence que de courage, il y a vingt ans, contre la tyrannie de l’époque, comme l’attestent des opuscules, dont je vous ai remis, il y a dix ans, un exemplaire qui vous aurait fait connaître son mérite si vous l’aviez lu, mais que vous n’avez pas lu, parce que, occupé comme vous l’êtes, vous ne lisez rien, et je crois que vous faites bien, par une prérogative qui n’appartient qu’à vous ; M. […] Conseils à M. de Chateaubriand sur le Génie du christianisme 1 Fragment … Qu’il se souvienne bien que toute étude lui est inutile ; qu’il ait pour seul but, dans son livre, de montrer la beauté de Dieu dans le Christianisme, et qu’il se prescrive une règle imposée à tout écrivain par la nécessité de plaire et d’être lu facilement, plus impérieusement imposée à lui qu’à tout autre par la nature même de son esprit, esprit à part, qui a le don de transporter les autres hors et loin de tout ce qui est connu. […] Sans moi, vous ne connaîtriez pas, hors de votre famille, les délices de la contradiction ; sans moi, rien ne rappellerait jamais à votre souvenir l’ancienne et douce égalité. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1. […] N’ayant pu le faire connaître ici que par échappée, nous conseillons de lire l’avant-propos écrit avec une simplicité touchante par son parent M. de Raynal.
La troisième règle est de bien connaître le cœur de l’homme en général, et les inclinations particulières de ceux à qui nous nous adressons. […] Mais Cicéron connaît la passion dominante de ce juge ; c’en est assez pour le vaincre. […] La narration est un récit par lequel on fait connaître à l’auditeur le fond du sujet. […] Ainsi, suivant saint Augustin, la prédication a trois fins : que la vérité soit connue, qu’elle soit écoutée avec plaisir, et qu’elle touche les cœurs. […] Fontenelle était alors membre de l’Académie, et, par conséquent, exclu du concours et même du jugement des pièces dont il pouvait connaître les auteurs.
dit un fourbe, il est de mes amis : Je l’ai connu laquais avant qu’il fût commis : C’est un homme d’honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu’il a pris au monde. […] 4° Il y a une espèce d’ironie brève, mordante et envenimée, qui assaisonne les railleries du sel le plus amer : elle est connue sous le nom de sarcasme. […] Existence de Dieu Qu’est-il besoin de nouvelles recherches et de spéculations pénibles pour connaître ce qu’est Dieu ? […] » Si l’on veut connaître quelques beaux exemples d’hypotypose, on pourra lire la narration simple et touchante intitulée : Martyre de trois jeunes Souliotes. […] Voltaire nous fait connaître le moment où Égisthe attaque Polyphonte, dans une des scènes de sa tragédie de Mérope (acte V, sc.
Connaître bien ce personnage, c’est connaître l’éloquence grecque, jusqu’au temps où l’art des rhéteurs vint la perfectionner et aussi la corrompre. […] Nous connaissons l’homme : voyons maintenant l’orateur. […] Mais l’orateur, qui les connaît, sait l’art de les calmer. […] Étudions donc le caractère de cet orateur, et, quand nous le connaîtrons, nous connaîtrons et la nature de son éloquence, et les causes de l’ascendant qu’il exerça si longtemps sur Athènes et sur toute la Grèce. […] Mais Démosthène connaissait cette multitude comme un bon pilote connaît la mer qui a bercé son enfance.
Il faut essayer de connaître celui qui nous est naturel, n’en point sortir, et le perfectionner autant qu’il nous est possible. Ce qui fait que la plupart des petits enfants plaisent, c’est qu’ils sont encore renfermés dans cet air et ces manières que la nature leur a donnés, et qu’ils n’en connaissent point d’autres. […] C’est le proverbe bien connu : Larmes de crocodile.
En effet, il ne suffit pas qu’il existe : il faut qu’il soit connu ; il faut qu’il se connaisse lui-même. […] Le Directoire exécutif de la République française avait fait connaître à S.
Ceux-là connaissent, l’art oratoire, et l’ont usage de la Rhétorique. […] On connaît l’apologue d’Ésope servant des langues à son maître Xantus, comme la meilleure et la pire chose qui soit au monde. […] Tout le monde connaît le fameux raisonnement du Malade imaginaire sur la vertu soporifique de l’opium. […] Il connaît Nicodème, il connaît sa marâtre, Il en sait, il en voit la haine opiniâtre. […] Race infidèle, me connaissez-vous à cette fois ?
Sereine et austère, malgré l’essor d’un cœur ardent, sa jeunesse ne connut que les troubles de la pensée. […] Nos magistrats ont bien connu ce mystère. […] L’homme et l’univers En voyant l’aveuglement et la misère de l’homme, en regardant tout l’univers muet1, et l’homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme égaré dans ce recoin de l’univers, sans savoir qui l’y a mis, ce qu’il y est venu faire, ce qu’il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j’entre en effroi2 comme un homme qu’on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s’éveillerait sans connaître où il est, et sans moyen d’en sortir. […] Il y a dans toute cette page une tristesse éloquente, celle d’un penseur qui connaît à fond la misère humaine, et en souffre, parce qu’il aime les hommes.
André de Chénier 1762-1794 [Notice] Fils du consul général de France en Turquie, né d’une mère grecque, à Constantinople, élevé sous le beau ciel du Languedoc, André Chénier connut dès l’enfance la langue d’Homère. […] Ton corps débile a vu trois retours du soleil, Sans connaître Cérès, ni tes yeux le sommeil ! […] je lui ferai connaître Mille de mes larcins qu’il ignore peut-être3. […] Je ne connais point de grands hommes qui n’aient adopté de modèles.
» Elle s’afflige, elle se rassure, elle confesse humblement et avec tous les sentiments d’une profonde douleur que de ce jour seulement elle commence à connaître Dieu. […] Il ne sert de rien de prouver que leurs mouvements ont de la suite, de la convenance et de la raison ; mais s’ils connaissent cette convenance et cette suite, si cette raison est en eux ou dans celui qui les a faits, c’est ce qu’il fallait examiner. […] Tu ne connais pas Marie ni Jésus. Je veux un emploi pour faire connaître mes talents, qu’il ne faut pas enfouir. […] de Bausset dans son Histoire de Bossuet, on apprend à connaître Dieu, les hommes et soi-même ; et ces deux ouvrages peuvent tenir lieu d’un grand nombre de livres sur la religion et la morale. » La Harpe a dit justement : « Ceux qui n’ont pas lu les Méditations et les Elévations ne connaissent pas tout Bossuet. » 4.
Il connaît que les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. […] L’hyperbole exprime au-delà de la vérité pour ramener l’esprit à la mieux connaître. […] connaissez ceux qui vous appartiennent. Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons du moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas. […] Cette petite île, qu’on appelle à Neuchâtel l’île de la Motte, est bien peu connue, même en Suisse.
Dans le second, on fait connaître des observations relatives à la pratique. […] Ces parties du poème sont toujours celles que l’on connaît le mieux, et qui contribuent le plus à la réputation de l’auteur. […] Il faut alors qu’il connaisse toutes les richesses de la langue dans laquelle il écrit, pour exprimer ces objets avec une élégante noblesse. […] Le poème descriptif, tel que nous venons de le définir, n’était pas connu des anciens. […] Et ailleurs, en parlant d’un philosophe : Il connaît l’univers et ne se connaît pas.