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141. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Les secours mutuels que se prêtent des genres, en apparence si opposés, et les grandes beautés qui résultent, pour la tragédie, de la connaissance raisonnée des anciens, devraient bien convaincre les jeunes écrivains de l’importante nécessité de remonter à ces sources du vrai beau, de se pénétrer de l’esprit qui anime ces magnifiques compositions, avant de hasarder si légèrement d’informes essais, dont le mépris public ne tarde pas à faire une justice qui devrait être plus utile pour le goût.

142. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Tels sont les principes qui m’ont servi de guide pour les canevas de compositions. […] D’abord il me semble qu’il convient d’exercer l’élève à la composition, du moment qu’on met entre ses mains des préceptes de rhétorique, il peut travailler toutes les lettres (n° 1 à 29), les n° 38, 39, 44, 50, 59, 68, 75 et toutes les fables (n° 87 à 97). […] Je crois cette méthode peu propre à exercer leurs facultés créatrices ; il serait préférable de ne leur faire cette lecture qu’après correction faite de leur propre composition. […] Ces observations n’empêchent point cette composition d’être un des plus beaux tableaux de la poésie française. […] Les bonnes descriptions présentent assez ordinairement une suite de tableaux qui concourent tous à la perfection de ce genre de composition.

143. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

« La vérité, comme le dit Quintilien, est que l’art ôte, en effet, quelque chose à la composition, mais comme la lime au fer qu’elle polit, comme la pierre au ciseau qu’elle aiguise, comme le temps au vin qu’il mûrit. » Et, sans vouloir décider si l’éloquence est plus redevable à la nature qu’elle n’est redevable à l’art, nous ajouterons avec Horace et en traduisant sa pensée, d’un goût et d’un sens exquis, que « l’une réclame le secours de l’autre et, d’accord, concourent au même but8. » L’éloquence, du reste, requiert, comme autant de qualités essentielles, la solidité du fond ou de la preuve, l’enchaînement nerveux des idées ou du raisonnement, la clarté lumineuse de l’exposition ou de la méthode, toutes les apparences de la plus sincère bonne foi, une diction, enfin, et un débit propres à soutenir l’attention des auditeurs. […] Le syllogisme (du grec συλλογισμός) avec ses trois propositions, c’est-à-dire en forme, se rencontre rarement dans la composition oratoire, ou il s’y offre renversé. […] On y réussit par la réflexion, par la contention d’esprit et par l’application donnée aux objets qu’on veut peindre, aux ressorts qu’on veut mettre en jeu, par l’étude approfondie du cœur humain, le commerce des hommes, l’imitation des grands modèles, par de fréquentes compositions. […] Les figures entrent essentiellement dans la composition du style.

144. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

C’était la coutume des anciens ; mais quand on pense que les discours qu’ils prêtent à leurs personnages n’ont jamais été tenus, que ce sont des pièces d’éloquence qu’ils ont composées eux-mêmes à l’occasion des faits qu’ils rapportent, il est difficile de croire que ces discours, malgré le mérite de la composition, ne sont pas dans l’ouvrage des défauts réels.

145. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Ainsi, quand Virgile, dans ses Géorgiques, donne des préceptes sur l’agriculture ; quand Boileau, dans son Art poétique, indique les règles générales auxquelles sont soumises les compositions en vers, ils font des poèmes didactiques.

146. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Veut-on trouver des hommes de meilleure composition, ou du moins plus sincères, et qui, formant le plus grand nombre, doivent être écoutés par préférence ?

147. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Quand j’eus batelé263 plusieurs aimées ainsi imprudemment, avec tristesse et soupirs, à cause que je ne pouvais parvenir à rien de mon intention, et me souvenant de la dépense perdue, je m’avisai, pour obvier à si grande dépense, d’envoyer les drogues que je voulais approuver264 à quelque fourneau de potier ; et ayant conclu en mon esprit telle chose, j’achetai derechef plusieurs vaisseaux de terre, et les ayant rompus en pièces, comme de coutume, j’en265 couvris trois ou quatre cents pièces d’émail, et les envoyai en une poterie distante d’une lieue et demie de ma demeurance266, avec requête envers les potiers qu’il leur plût permettre cuire les dites épreuves dedans aucuns de leurs vaisseaux : ce qu’ils faisaient volontiers ; mais quand ils avaient cuit leur fournée et qu’ils venaient à tirer mes épreuves, je n’en recevais que honte et perle, parce qu’il ne se trouvait rien de bon, à cause que le feu des dits potiers n’était assez chaud, aussi que267 mes épreuves n’étaient enfournées au devoir requis268 et selon la science ; et parce que je n’avais connaissance de la cause pourquoi mes épreuves ne s’étaient bien trouvées, je mettais, comme j’ai dit ci-dessus, le blâme sus les matières ; derechef je faisais nombre de compositions nouvelles et les envoyai aux mêmes potiers, pour en user comme dessus269 : ainsi fis-je par plusieurs fois, toujours avec grands frais, perte de temps, confusion et tristesse. […] Ayant ce fait, je pris toutes ces pièces et les portai à une verrerie, afin de voir si mes matières et compositions se pourraient trouver bonnes aux fours des dites verreries. Or, d’autant que278 leurs fourneaux sont plus chauds que ceux des potiers, ayant mis toutes mes preuves dans les dits fourneaux, le lendemain, que279 je les fis tirer, j’aperçus partie de mes compositions qui avaient commencé à fondre, qui280 fut cause que je fus encore davantage encouragé de281 chercher l’émail blanc, pour lequel j’avais tant travaillé. […] Son Histoire naturelle, également remarquable par l’éclat des descriptions, par la profondeur de l’esprit philosophique qui anime cette vaste composition et par les idées générales qui en font l’unité, lui assure, ainsi que son fameux Discours sur le style, prononcé lors de sa réception à l’Académie française (1753), une place parmi nos plus grands prosateurs.

148. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Il faut faire de cette belle figure un usage très sobre dans les compositions en prose.

149. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

L’exemple que nous proposons, intitulé : Mort de Bayard, nous fera bien comprendre en quoi consiste ce cachet, indispensable à certaines compositions.

150. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

L’orateur est ici barbare dans l’attitude, dans l’accent, dans le style, dans la composition, dans l’invention.

151. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Misère et grandeur de l’homme 1 Les sages du monde, voyant l’homme, d’un côté si grand, de l’autre si méprisable, n’ont su ni que penser ni que dire d’une si étrange composition.

152. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Je préférai d’expliquer de mémoire les oraisons des plus célèbres orateurs grecs ; et alors j’eus le choix de tous les termes de ma langue, pour exprimer en liberté les pensées de mon auteur. » Voilà, je crois, le genre d’exercice le plus propre à former les disciples de l’éloquence ; et c’est celui que je substituerais à ces compositions futiles dont on fatigue les enfants. […] Une simple lecture ne les captive point, et ne laisse presque jamais dans de jeunes esprits que de légères traces ; la traduction est pénible et lente, et l’attention y est absorbée par les détails de l’expression : le travail d’apprendre par cœur est mécanique, dès qu’il est commandé, et se réduit à retenir des mots ; l’extrait n’excite aucune ardeur, aucune émulation dans l’âme ; enfin la composition en grand est insensée avant l’étude îles modèles. […] Celles qui, dans la chaleur de la composition, ne se présentent pas d’elles-mêmes, décèleraient trop l’artifice ; la nature les a inventées, la nature doit les placer. […] Il veut au moins qu’un orateur sache bien toute cette partie de la philosophie qui regarde les mœurs, ne lui permettant d’ignorer que les curiosités de l’astrologie et des mathématiques ; surtout il veut qu’il connaisse la composition de l’homme et la nature de ses passions, parce que l’éloquence a pour but d’en mouvoir à propos les ressorts. […] Sa composition est meilleure à être lue qu’à être prononcée ; d’ailleurs, quoi qu’il fasse, ses inflexions de voix sont uniformes et toujours un peu forcées ; ce n’est point un homme qui parle, c’est un orateur qui récite ou qui déclame ; son action est contrainte ; ses yeux trop arrêtés marquent que sa mémoire travaille, et il ne peut s’abandonner à un mouvement extraordinaire sans se mettre en danger de perdre le fil de son discours.

153. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Les uns, privés du secours d’une méthode, ignorant les moyens d’enchaîner des idées, de ménager les transitions, négligeant les motifs de développements fournis par la matière, se contentent de plaquer dans leurs devoirs quelques réminiscences, quelques lambeaux de périodes empruntées aux auteurs, et appliquées avec plus ou moins d’à propos ; d’autres apprennent par cœur des formes d’exordes et de péroraisons, qu’ils adoptent invariablement et qu’ils ajustent, comme des pièces de rapport, à tous les sujets ; d’autres enfin façonnent tant bien que mal une composition en français, qu’ils s’efforcent ensuite de convertir en Latin, avec l’aide du dictionnaire. […] Des compositions en latin, quels qu’en soient le mérite et les avantages, réclament une application trop soutenue ; c’est comme une page de musique, que déchiffre un musicien encore novice.

154. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Quant à la marche qu’ils doivent suivre dans la composition de leurs éloges funèbres, elle est la même que dans le Panégyrique.

155. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Considérée seulement quant à la composition des discours, la rhétorique contient trois parties : l’invention, la disposition et l’élocution.

156. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Bientôt il arriva que ces mots, dotés d’un nouveau sens, devinrent un des plus beaux ornements du langage ; les écrivains et les poètes surtout les semèrent dans leurs compositions, comme autant de pierres précieuses dont ils embellirent et enrichirent leur style.

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