Quelques hommes, en effet, voyant que la description jetait de l’agrément et de l’intérêt au milieu de l’aridité des préceptes didactiques, se sont imaginé qu’ils pouvaient composer un poème tout entier de descriptions ; ils ont alors décrit successivement une multitude d’objets souvent sans liaison entre eux, et par là ont fait perdre au poème didactique son unité et son utilité. […] L’art de composer un ouvrage, d’en assortir si bien les diverses parties qu’il forme un tout indivisible, manquait à ce poète. […] Mais il faut avouer que personne ne l’a eue à un plus haut degré ; et c’est là sans doute ce qui l’a conduit à composer ses poèmes de cette marqueterie où il était sûr de réussir. […] Camoëns, Portugais, né à Lisbonne en 1517, composa un poème sur la découverte des Indes, ou l’expédition de Vasco de Gama, qu’il intitula les Lusiades. […] Ce poème est composé de trente-six chants, tous fort longs.
Le vers pentamètre, comme nous l’avons dit, se compose de cinq pieds, qui se divisent en deux hémistiches de deux pieds et demi chacun. […] Le second hémistiche, au contraire, se compose nécessairement de deux dactyles, plus une césure (qui peut être brève ou longue) ; ce qui oblige, pour plus de facilité, de commencer le vers par le second hémistiche. […] Le second hémistiche ainsi achevé, il faudra composer le premier avec le reste de la matière : Colle sub | umbro | so | mollia | fraga le | gunt. […] 3° La tmèse, qui coupe et sépare certains mots composés. […] La cadence (de cadere, tomber) est une chute ou un repos qui se fait sentir après les différents pieds, et surtout après les différents membres qui composent le vers ou la phrase poétique.
Le nom de chacune des neuf muses, donné par acclamation aux neuf livres qui composent son histoire, prouve avec quel transport la lecture en fut entendue à l’assemblée des jeux olympiques, 445 ans avant J. […] D’un éclat différent mon camp frappait leur vue : Mon armée en silence à leurs yeux étendue, N’offrait de tous côtés que farouches soldats, Endurcis aux travaux, vieillis dans les combats ; Accoutumés au sang et couverts de blessures, Leur fer et leurs mousquets composaient leurs parures. […] Nos troupes sont composées de soldats d’Argos, de Mantinée, d’Athènes, des principales îles : comment, avec de si braves compagnons, douter un moment de la victoire ? […] Fatigués, la terre est leur lit ; le premier met que le hasard leur présente, est celui qui les rassasie ; et les nuits sont toujours plus longues que leur sommeil : et tu pourrais croire que des frondes et des lances durcies au feu feront reculer devant toi cette fameuse cavalerie composée de l’élite des Thessaliens, des Arcananiens, des Œtoliens !
Un trouvère nous apprend aussi qu’au ix e siècle des vers satiriques furent composés contre un comte de Poitiers qui s’était conduit lâchement en face des pirates Normands. […] A dater de cette époque, nous ne rencontrerons guère que des néologismes savants, c’est-à-dire des mots composés par les yeux, et qui semblent être entrés d’emblée dans notre dictionnaire, sans autre modification que celle de la désinence. […] Originaires de la société romaine, ils composaient deux c’asses : les uns, simples bateleurs, ressemblaient à nos saltimbanques de foire ; les autres, protégés par l’Église et par les princes, étaient les éditeurs ou les propagateurs des poëmes populaires qu’ils chantaient, avec accompagnement de viole ou violon, sur une mélopée analogue au récitatif de l’épitre ou de l’Évangile. […] Composée par le trouvère Richard, qui avait assisté à une expédition d’outre-mer.
Vous voulez savoir, par exemple, quelles règles peuvent déterminer l’étendue d’un ouvrage et des parties qui le composent. […] Vous composez, par exemple, un roman. […] Tout ouvrage qui n’est qu’une collection de sentences et de traits d’esprit a toujours quelque chose de décousu ; il semble composé non de membres joints l’un à l’autre, mais de pièces et de morceaux, e singulis non membres, sed frustis collata, dit Quintilien.
Non pas qu’il y ait un style austère, un fleuri et un mitoyen ; mais bien que la diction, de Thucydide, s’éloigne du langage ordinaire et est semée d’ornements, tandis que celle de Lysias est simple, et celle d’Isocrate moyenne, pour ainsi dire, et composée des deux autres. […] « Un beau style, répond admirablement Buffon, n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente ; toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent, tous les rapports dont il est composé sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. » Secondement. […] J’ai toujours remarqué qu’un beau morceau de poésie, lu avant de composer, et tout haut, s’il est possible, éveille l’imagination, échauffe le cœur, transporte dans les régions de l’idéal.
Cette imitation se fait par un discours, un style composé pour le plaisir, de telle sorte que chacune des parties qui la composent subsiste et agisse séparément et distinctement.
Puisse-t-on ne point adresser ce reproche à nos essais, qui composent une collection de modèles appropriés à tous les degrés de l’enseignement ! […] L’esprit de ce livre est contenu dans la page que voici, et que j’emprunte à un de nos maîtres préférés : « Les leçons de littérature, pour être utiles et remplir leur véritable objet, doivent se composer en grande partie de lectures, d’extraits abondants, faits avec choix… L’accent qui insiste, qui souligne, pour ainsi dire, en lisant ; quelques remarques courantes et comme marginales, qui se glissent dans la lecture et s’en distinguent par un autre ton ; quelques rapprochements indiqués comme du doigt suffiront pour mettre l’auditeur à même de bien saisir la veine principale, et de se former une impression.
Puisse-t-on ne point adresser ce reproche à nos essais, qui composent une collection de modèles appropriés à tous les degrés de l’enseignement ! […] L’esprit de ce livre est contenu dans la page que voici, et que j’emprunte à un de nos maîtres préférés : « Les leçons de littérature, pour être utiles et remplir leur véritable objet, doivent se composer en grande partie de lectures, d’extraits abondants, faits avec choix… L’accent qui insiste, qui souligne, pour ainsi dire, en lisant ; quelques remarques courantes et comme marginales, qui se glissent dans la lecture et s’en distinguent par un autre ton ; quelques rapprochements indiqués comme du doigt suffiront pour mettre l’auditeur à même de bien saisir la veine principale, et de se former une impression.
Pérennès, est composé d’organes matériels et d’une âme intelligente ; et, à cette double nature, physique et morale, correspondent deux points de vue, sous lesquels on peut considérer les choses. […] Sans doute le poète compose ses tableaux avec les éléments que lui fournit la nature ; mais, en l’imitant, il lui donne une grandeur, une beauté qu’elle n’a pas réellement, et, en cela, il répond encore à une disposition naturelle.
Que s’il est ainsi, qui ne voit que toute la nature conjurée ensemble n’est pas capable d’éteindre un si beau rayon ; et qu’ainsi notre âme, supérieure au monde et à toutes les vertus qui le composent, n’a rien à craindre que de son auteur » ? […] Maury, celui qui aurait même composé toutes les poétiques, serait beaucoup moins avancé dans la carrière de l’éloquence, que l’orateur qui aurait profondément senti une seule page de ces discours.
Chez les peuples primitifs, le poète était musicien i il préludait sur sa lyre, il s’animait au bruit de l’harmonie, il se donnait le ton et la mesure, il chantait, il composait d’inspiration ; les paroles naissaient en même temps que la musique ; de là une concordance parfaite entre le rythme musical et le rythme poétique. […] Chez les anciens, l’ode était chantée et représentée sur la scène ; elle se composait de plusieurs parties ou stances, qui prenaient le nom de strophe, antistrophe et épode, et qui correspondaient à certains mouvements du chœur.
C’est que, pour parvenir à cet état où l’ambition se figure tant d’agréments, il faut prendre mille mesures toutes également gênantes, et toutes contraires à ses inclinations ; qu’il faut se miner1 de réflexions et d’étude ; rouler pensées sur pensées, desseins sur desseins, compter toutes ses paroles, composer toutes ses démarches ; avoir une attention perpétuelle et sans relâche, soit sur soi-même, soit sur les autres. […] Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.
Ainsi, Malherbe a composé, pour la mettre sur une fontaine, cette pensée aussi salutaire que vraie : Vois-tu, passant, couler cette onde, Et s’écouler incessamment ? […] La forme de la chanson n’est pas toujours la même : sous Louis XIV, c’était souvent une petite pièce composée de vers inégaux, assemblés sans aucun ordre arrêté d’avance, et qu’on devait ensuite mettre en musique. […] Indiquons seulement ici l’épithalame, qui est une chanson de noces ; la musette, qui est une chanson champêtre ; le pot-pourri, qui est une chanson composée de couplets à chanter sur des airs différents, et par conséquent inégaux.
On voit par là, que le discours oratoire est un discours composé pour des occasions publiques et brillantes. […] Il est seulement question de cette invention oratoire, qui est un effet de l’art, et au moyen de laquelle, l’orateur peut aisément trouver les choses qui doivent composer son discours. […] Pour le prouver, voici comment il fait l’énumération des plus grands événements, qui composent la vie de cette princesse. […] Les principales parties qui le composent, sont l’exorde, la narration, la confirmation et la péroraison. […] Un peintre qui veut composer un tableau, imagine d’abord le dessin, observe ensuite les proportions, et achève enfin son ouvrage, en donnant à l’objet qu’il peint, ce coloris qui lui est propre, et qui enlève tous les suffrages.
Le professeur Crevier a composé une rhétorique en deux volumes, qui ne présente rien de nouveau. […] La courte phrase ou incise est dans sa force lorsqu’elle est composée de deux ou trois mots. […] Si la phrase se compose de deux membres, le plus long doit ordinairement la terminer. […] Le style de Gorgias de Léontium est formé de phrases courtes, composées de deux membres qui se correspondent. […] Le fameux aréopage d’Athènes était composé de cinquante juges au moins.