Il n’y a donc que le choix et la disposition qui nous appartiennent ; et il est vrai de dire que notre langage sera plus ou moins distingué, selon que nous aurons été plus ou moins judicieux dans l’emploi des mots, et selon que nous aurons su, par d’heureuses combinaisons, donner une forme gracieuse aux expressions les plus simples, aux termes les plus vulgaires. […] L'harmonie dans le discours résulte du choix et de la disposition ingénieuse des mots qui forment les propositions, de la liaison bien ordonnée des propositions qui composent la phrase ou la période, enfin de la variété dans la forme et l’étendue des périodes qui composent le discours. […] L'harmonie des mots, qui donne de l’éclat à nos pensées par la beauté sonore des expressions, exige un choix, un ensemble de mots d’une prononciation facile, coulante, et qui flatte agréablement l’oreille. Boileau, dans son Art poétique, a su joindre le précepte à l’exemple, quand il a dit : « Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Cette harmonie résulte non seulement du choix des mots et de leur disposition ; mais encore de la texture, de la coupe et de l’arrangement des différentes parties qui forment une phrase, des différents membres qui composent une période.
La nature de cette guerre, la nécessité de n’en confier la conduite qu’à un général habile, et le choix de ce général ; voilà le plan et la division naturelle de ce discours, l’un des plus beaux de Cicéron. […] « Plût aux Dieux que Rome eût assez de braves et intègres citoyens, pour que vous fussiez embarrassés sur le choix de celui qu’il faut mettre à la tête d’une pareille guerre !
Faisons notre choix dans nos propres instincts. […] C’est alors que ce mot de classique prend son vrai sens, et qu’il se définit pour tout homme de goût par un choix de prédilection et irrésistible.
Or les règles aident l’esprit dans le choix du sujet, soutiennent le génie dans la création du plan, dirigent le goût dans la distribution des ornements.
Il doit, en second lieu, faire un choix convenable entre les circonstances diverses qui se rapportent à l’événement qu’il raconte. […] Leur mérite consiste aussi beaucoup dans le choix et la fidélité des caractères qu’on y retrace. […] Le grand art d’une description pittoresque consiste donc dans le choix des circonstances. […] Il n’est aucune personne de goût qui puisse mettre en doute que le choix d’un héros ne doive, avant tout, fixer l’attention du poète épique, et que ce n’est qu’après ce choix qu’il puisse déterminer la fable qui sera le sujet principal du poème. […] J’avoue cependant qu’il me semble qu’Homère fut moins heureux que Virgile dans le choix de son sujet.
Quelquefois un discours entier a dû son mérite et son succès au choix heureux du passage qui lui sert de texte.
Il faut aussi que le langage soit beau, et que, par le choix des mots, la délicatesse des expressions, la structure de la phrase, il revête ces formes gracieuses, ces tournures élégantes qui donnent de la noblesse au style et caractérisent le véritable écrivain.
On l’appelle fleuri, parce qu’il fait usage des ornements ; il comporte l’agrément des expressions, se distingue par le choix et l’harmonie des mots, par la variété des sons et par des tours brillants et animés. […] Scrupuleux dans le choix des mots, il n’admet que la fleur des expressions en usage, et souvent il remplace un terme familier par une ingénieuse : périphrase. » (Filon.) […] Il s’occupe surtout du choix des mots, de l’arrangement des phrases et des artifices de l’élocution, au reste, il descend presque jusqu’au familier ou s’élève presque jusqu’au sublime, suivant la dignité des sujets qu’il traite. […] À cette première règle, dictée par le génie, si l’on joint de la délicatesse et du goût, du scrupule sur le choix des expressions, de l’attention à ne nommer les choses que par les ternîtes les plus généraux, le style aura de la noblesse ; si l’on y joint encore de la défiance pour son premier mouvement, du mépris pour tout ce qui n’est que brillant, et une répugnance constante pour l’équivoque et la plaisanterie, le style aura de la gravité, il aura même de la majesté ; enfin, si l’on écrit comme on pense, si l’on est convaincu de ce que l’on veut persuader, cette bonne foi avec soi-même, qui fait la bienséance pour les autres, et la vérité du style, lui fera produire tout son effet, pourvu que cette persuasion intérieure ne se marque pas par un enthousiasme trop fort, et qu’il y ait partout plus de candeur que de confiance, plus de raison que de chaleur.
Le choix ne peut être douteux entre ces deux variantes.
Parle-t-il du choix dès chevaux ? […] Dans le choix des coursiers, ne sois pas moins sévère. […] Je laisse, poursuit-il en parlant de Léonor, je laisse à son choix liberté tout entière. […] On n’a qu’à y ajouter plus de choix, plus de précision, plus de vivacité, plus de sel, plus de gaîte. […] Il laisse à Andromaque le triste choix de l’épouser, ou de voir périr son fils.
La poésie pastorale ou bucolique comprend l’idylle et l’églogue : le mot idylle veut dire petite pièce, petit tableau ; et le mot églogue, pièce de choix.
Le choix du sujet n’est pas indifférent. […] L’élégance ajoute aux qualités essentielles l’agrément et la distinction, et elle y parvient par le choix des pensées, des expressions, des tours, des nombres.
Cet honneur vous regarde, et j’ai fait choix de vous, Pharnace : allez, soyez ce bienheureux époux. […] Vous, que rien n’y retient, partez dès ce moment, Et méritez mon choix par votre empressement : Achevez cet hymen ; et, repassant l’Euphrate, Faites voir à l’Asie un autre Mithridate. […] J’eus soin de vous nommer, par un contraire choix, Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix ; Je fus sourde à la brigue, et crus la renommée ; J'appelai de l’exil je tirai de l’armée, Et ce même Sénèque et ce même Burrhus Qui depuis...
Entre tant de pages, également inspirées par la vertu et le génie, notre choix était bien difficile. […] Par vos travaux et par votre exemple, les véritables beautés du style se découvrent de plus en plus dans les ouvrages français, puisqu’on y voit la hardiesse, qui convient à la liberté, mêlée à la retenue, qui est l’effet du jugement et du choix.
L'élocution est l'expression de la pensée par la parole ; elle a pour objet le choix et l'arrangement des mots, c'est-à-dire le style et le tour. […] L'harmonie du style dépend du choix des mots et de l'arrangement de ces mots dans la phrase ; du mélange des syllabes longues et des syllabes brèves ; des mots qui ont plusieurs syllabes avec ceux qui n'ont qu'une ou deux syllabes. […] C'est du choix des mots et de leur arrangement dans la phrase que résulte ce tout qu'on appelle nombre périodique. […] L'imitation guide l'écrivain dans le choix des pensées et dans le choix des tours qui peuvent orner son style ; elle exige qu'il reproduise les pensées et les tours sans se servir des mêmes mots que le passage qu'il veut imiter.
Les secours sont si multipliés aujourd’hui pour un pareil ouvrage, les sources où l’on peut puiser des préceptes et des exemples sont si riches et si fécondes, qu’il n’est guère possible de se méprendre au choix des uns ou des autres.