. — Eh bien, cherchons-là ensemble. » Il la retrouvent. « Vous êtes un saint, monsieur l’abbé : vous avez retrouvé ma vache ! […] Les femmes et les enfants des soldats étaient venus chercher un refuge dans les chambres des ponts supérieurs, et là ils priaient et lisaient l’Écriture sainte avec les femmes des officiers et des passagers.
La cascade La cascade qui pleut dans le gouffre qui tonne Frappe l’air assourdi de son bruit monotone ; L’œil fasciné la cherche à travers les rameaux ; L’oreille attend en vain que son urne tarisse ; De précipice en précipice, Débordant, débordant à flots toujours nouveaux, Elle tombe, et se brise, et bondit, et tournoie, Et du fond de l’abîme ou l’écume se noie, Elle-même remonte en liquides réseaux, Comme un cygne argenté qui s’élève et déploie Ses blanches ailes sur les eaux2. […] Il me semblait déjà dans mon oreille entendre De sa touchante voix l’accent tremblant et tendre, Et sentir, à défaut de mots cherchés en vain, Tout son cœur me parler d’un serrement de main3 ; Car, lorsque l’amitié n’a plus d’autre langage, La main aide le cœur, et lui rend témoignage4. […] Mon œil cherchait quelqu’un qu’il pût interroger ; Mais dans les champs déserts, ni troupeau, ni berger. […] mon pauvre Fido, quand, tes yeux sur les miens, Le silence comprend nos muets entretiens ; Quand, au bord de mon lit épiant si je veille, Un seul souffle inégal de mon sein te réveille ; Que, lisant ma tristesse en mes yeux obscurcis, Dans les plis de mon front tu cherches mes soucis, Et que, pour la distraire attirant ma pensée, Tu mords plus tendrement ma main vers toi baissée ; Que, comme un clair miroir, ma joie ou mon chagrin Rend ton œil fraternel inquiet ou serein, Révèle en toi le cœur avec tant d’évidence, Et que l’amour dépasse encor l’intelligence ; Non, tu n’es pas du cœur la vaine illusion, Du sentiment humain une dérision, Un corps organisé qu’anime une caresse, Automate trompeur de vie et de tendresse2 !
Mais il doit s’accommoder à la faiblesse de l’entendement de ses auditeurs, quand il vient pour les instruire ; à la trempe de leur esprit, quand il veut les persuader ; au naturel enfin de leur âme, quand il cherche à les émouvoir. […] L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J.
On se pique de ce qu’on n’est pas aussi estimé que l’on croit le mériter, et on l’est d’autant moins qu’on cherche plus à l’être. […] N’y cherchons pas la forme, mais la matière, qui est exquise.
À la ville, à la campagne, en voyage, dans la bonne ou mauvaise fortune, celui qui aime les lettres porte cette passion partout, partout il cherche à la satisfaire. […] Voyons la part qu’il faut faire à ces critiques, et en indiquant les sources auxquelles il a puisé, cherchons à déterminer ce qui lui revient en propre. […] Entendue dans sa plus haute acception, ou peut la définir, l’effort de la réflexion se portant sur les œuvres de l’esprit pour y chercher la réalisation de l’idéal. […] Observateur profond, écrivain plein de verve, de bon sens et de naturel, il a atteint la perfection dans son art, et la gloire sans l’avoir cherchée. […] Partout d’ailleurs, dans votre ouvrage, on remarque un goût sûr, une critique fine et profonde, une science que votre modestie cherche vainement à dissimuler.
Ensuite on cherchera un mot de deux syllabes, dont la première soit longue et la seconde brève, comme prātă l[ATTcaractere]tă, etc., pour achever le dactyle du cinquième pied : ……. | prātă fĕ | rēbānt. […] Quand on aura disposé ainsi les deux derniers pieds, il faudra chercher dans la matière de quoi faire un pied et demi, depuis la césure du troisième pied, jusqu’au dactyle du cinquième. […] Après cela, on cherchera, pour achever le dactyle, un mot de deux syllabes, dont la première soit longue et l’autre brève : …… dōctŭs A | pōllŏ că | nit. […] Il faut alors chercher dans son esprit ou dans ses souvenirs d’autres expressions qui rendent aussi bien et mieux, s’il est possible, l’idée du mot que l’on veut changer. — Supposons qu’il y ait dans la matière ces deux mots fluctus dividere, fendre les flots, il sera facile de voir que le verbe dīvĭdĕrĕ ne convient ni au sens, ni à la mesure. […] Non, assurément ; c’est parce qu’elle est froide et glacée ; c’est parce que, en couvrant la surface de la terre, elle empêche ces petits habitants des airs d’y chercher leur nourriture.
Vous devez donc, ô Athéniens, étouffer vos douleurs particulières, pour ne voir et ne chercher que le bien général. […] » Je vais vous remettre sous les yeux la grandeur de votre empire, etc. » L’orateur cherche et trouve, dans l’exposé rapide des forces réelles des Athéniens, des moyens de ranimer leur constance et de soutenir leur espoir ; il achève de les enflammer par cette courte et énergique péroraison. […] J’ajoute que vos conquêtes en Sicile vous promettent l’empire de la Grèce entière, et que le mal du moins que vous ferez aux Syracusains, tournera à votre avantage et à celui de vos alliés. — Fermez l’oreille aux avis pusillanimes de Nicias, qui vous conseille une honteuse inaction, et qui cherche à répandre la division entre les jeunes gens et les vieillards. […] Non, non il faut leur opposer une force égale à la leur ; c’est dans le pays qui les a vus naître qu’il faut leur chercher des rivaux.
Les uns mettent la vertu à une hauteur si décourageante, qu’elle rebute les efforts du zèle le plus affermi, et ne permet son accès qu’à l’orgueil du sophiste qui cherche moins à valoir en effet mieux que ses semblables, qu’à les écraser de sa prétendue supériorité. […] 176Dans ma bouillante jeunesse J’ai cherché la volupté ; J’ai savouré son ivresse : De mon bonheur dégoûté, Dans sa coupe enchanteresse J’ai trouvé la vanité. […] 177J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de mes fontaines : Je le redemandais aux voix de mes sirènes ; Il n’était point dans moi, je ne le trouvais pas. […] On verse quelques pleurs, suivis d’un prompt oubli : Le corps né de la fange y rentre enseveli ; Et l’esprit, remonté vers sa source divine, Va chercher son arrêt où fut son origine.
« Avant de chercher, dit Buffon, l’ordre dans lequel on présentera ses pensées, il faut s’en être fait un autre, plus général et plus fixe, où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées ; c’est en marquant leur place sur ce premier plan qu’un sujet sera circonscrit, et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées principales, et qu’il naîtra des idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir. […] Si cette explication nous paraît contestable ou incomplète, si Vico, Herder et notre siècle cherchent ailleurs la clé des événements, l’idée de Bossuet, parfaitement en harmonie d’ailleurs avec l’opinion de son époque, était en même temps éminemment propre à donner à son livre l’unité littéraire. […] L’esprit, en effet, ne cherche à tenter Jésus que parce qu’il prévoit sa grandeur, parce que la naissance de Jésus, ses droits à la couronne, les prophéties qui l’annonçaient ne lui permettent pas d’en douter. […] Là ils chercheraient à saisir ou à rattacher le fil parfois brisé ou mêlé, du moins en apparence.
C’est avec un sentiment de douleur que j’apprends qu’un membre de l’Institut, célèbre par ses connaissances, mais tombé aujourd’hui en enfance, n’a pas la sagesse de se taire et cherche à faire parler de lui, tantôt par des annonces indignes de son ancienne réputation et du corps auquel il appartient, tantôt en professant hautement l’athéisme, principe destructeur de toute organisation sociale, qui ôte à l’homme toutes ses consolations et toutes ses espérances. […] La masse des hommes est faible, mobile parce qu’elle est faible, cherche fortune où elle peut, fait son bien sans vouloir le mal d’autrui, et mérite plus de compassion que de haine. Il faut la prendre comme elle est, s’en servir telle quelle, et chercher à l’élever si on peut ; mais, soyez-en sûrs, ce n’est pas en l’accablant de mépris qu’on parvient à la relever. […] Je ne crains que celles du Temps. » Ceci s’adresse à vous, esprits du dernier ordre, Qui, n’étant bons à rien, cherchez surtout à mordre.
Il suit de là qu’on ne peut diviser le style en catégories, d’après la nature des divers sujets, mais seulement d’après les divers écrivains, et par là même qu’il est inutile de chercher à établir des classifications de style. […] L’imitation est une gymnastique, une lutte avec un modèle, dans laquelle on cherche à faire comme lui, pour arriver, quand on est sûr de soi, à faire mieux, s’il se peut, en faisant autrement. […] Au contraire, êtes-vous porté au style nombreux et traînant, cherchez le nerf et l’énergie dans Pascal et dans Montesquieu.
Dépourvu de mètre et de forte accentuation, le vers français est un peu monotone ; il cherche à racheter ce défaut par la coupe qu’on appelle césure, et par la rime. […] Si l’oreille ne trouve pas ce nombre cadencé, ce rythme mélodieux qu’elle cherche et qu’elle attend, tout le charme s’évanouit. […] Il doit aussi chercher à approprier la stance au genre de composition qu’il adopte, et au caractère de sa pensée ; car, parmi les stances, les unes sont graves et pompeuses, les autres vives, gracieuses et légères : c’est le sentiment de l’harmonie qui doit toujours le guider, On peut faire des stances depuis trois jusqu’à dix vers ; on en trouve aussi de douze ; l’oreille n’en supporte guère de plus longues.
Trouvé ayant répondu qu’il ferait la proposition, mais que le comité seul déciderait, ledit Maillet, après être venu me chercher à Villeneuve, où je n’étais pas arrivé, est revenu me chercher à Paris, d’où je partais, sans avoir l’habileté de me saisir sur le chemin, parce qu’il est trop distrait, c’est-à-dire trop occupé pour être habile ; et il m’écrit pour jeter son cri de détresse, et m’appeler à son secours2. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Nous cherchâmes, tant qu’il fit jour, notre chemin à travers ces bois ; mais plus nous cherchions, plus nous nous perdions, et il était nuit noire quand nous arrivâmes près d’une maison fort noire.
Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection, qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies : c’est notre Virgile français. […] Dans cette enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin, et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin inspiré d’un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable ; accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler.
Il advint d’adventure Que le Lyon pour chercher sa pasture Saillit dehors sa caverne et son siege5, Dont (par malheur) se trouva pris au piege Et fut lié contre un ferme posteau. […] O quantesfoys aux arbres grimpé j’ay, Pour dénicher ou la pye, ou le geay Ou pour jeter des fruictz ja meurs et beaulx A mes compaings qui tendoient leurs chapeaux : Aucunesfoys aux montaignes alloye, Aucunesfois aux fosses devalloye, Pour trouver la les gistes des fouines, Des hérissons ou des blanches hermines, Ou pas à pas le long des buyssonnetz Allois chercher les nids des chardonnetz Ou des serins, des pinsons, ou lynottes. […] Sixains moraux Eusses-tu pour voler des ælles Jusqu’aux demeures eternelles, De Dieu ne cherche la grandeur. […] Je ne veux point de guide au chemin que je suy : Le chemin que je cherche est de sortir d’ennuy. […] Souvent nous nous plaisons aux parfums, aux couleurs, Sans chercher les vertus des odorantes fleurs.