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54. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

ces bras et ces fleurs, ces cheveux, ces pieds nus Si blancs, si délicats ! […] Le colosse se meut, lève le bras, et, avant même qu’il ait frappé, nul ne doute un instant que la victoire puisse être indécise. […] parlez, devant quels crimes Ont reculé vos bras ? […] Déjà pour la saisir Calchas lève le bras : « Arrête, a-t-elle dit, et ne m’approche pas. […] qu’il revient dans mes bras !

55. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

Les légendes elles-mêmes et l’histoire de l’Église pourraient devenir une source inépuisable d’inspirations : Marie, la divine bergère, conduisant parmi les lis les blanches brebis de son Fils ; sainte Agnès, au nom si doux, qui fait entre ses bras un lit pour le céleste Agneau ; sainte Madeleine, visitée dans la Sainte-Baume par les anges, et chantant avec eux les louanges de Dieu sept fois le jour ; saint François d’Assise parlant aux oiseaux et les faisant taire lorsqu’il récitait son bréviaire ; sainte Germaine marchant sur les flots, quand le torrent voisin de Pibrac, grossi par l’orage, l’empêchait de se rendre à l’église, et commandant à ses brebis de rester paisible autour de sa houlette pendant son absence, — ou bien obtenant du ciel, pour apaiser sa marâtre, le changement en fleurs admirables, au milieu de l’hiver, de quelques morceaux de pain qu’elle destinait aux pauvres. […] Outre la grâce dont nous venons de parler, on trouve dans les descriptions pastorales des allusions fréquentes aux circonstances de la vie champêtre, comme dans ces beaux vers de Virgile, imités par Racan : Sepibus in nostris parvam te roscida mala (Dux ego vester eram) vidi cum matre legentem ; Alter ab undecimo tum me jam ceperat annus, Jam fragiles poteram & terra contingere ramos… Il me passait d’un an ; et de ses petits bras Cueillait déjà des fruits dans les branches d’en bas.

56. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

son bras est désarmé. […] Ainsi dit, ainsi fait : les mains cessent de prendre,     Les bras d’agir, les jambes de marcher. […] M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. » 306. […] En baignant son visage Mes pleurs du sentiment lui rendirent l’usage, Et, soit frayeur encor, ou pour me caresser, De ses bras innocents je me sentis presser. […] Les personnages principaux seront des hommes tellement puissants, que le héros aura souvent besoin de leur conseil ou de leur bras, de leur crédit ou de leur fortune.

57. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

« Ô Fabriciusc, qu’eût pensé votre grande âme, si, pour votre malheur vous eussiez, vu la face pompeuse de Rome sauvée par votre bras, et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes ? […] Quel bras peut vous suspendre, innombrables étoiles ? […] Romeb, l’unique objet de mon ressentiment, Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ; Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur adore, Rome, enfin que je hais, parce qu’elle t’honore, Puissent tous ses voisins ensemble conjurés, Saper ses fondements encor mal assurés !

58. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VII. Septième espèce de mots.  » pp. 41-42

Tenir un enfant entre ses bras ; entre le printemps et l’automne.

59. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout. […] L’autre, les bras en l’air et les doigts écartés, semble concevoir les premières idées de la mort. […] Il a perdu la jambe dont il a repoussé sa mère, et il est perclus du bras dont il a menacé son père. […] Elle se tait ; mais ses bras tendus vers le cadavre lui disent : « Tiens, vois, regarde : voilà l’état où tu l’as mis !  […] Paul allait s’élancer à la mer, lorsque je le saisis par le bras : « Mon fils, lui dis-je, voulez-vous périr ? 

60. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Tu emprunteras des secours ; mais ces secours ne seront qu’un remède imparfait à ta faiblesse : l’action confiée à des bras étrangers, ou se ralentit, ou se précipite, ou change d’objet ; rien ne s’exécute comme le prince l’a conçu ; rien ne lui est dit comme il l’aurait vu lui-même, on exagère le bien ; on diminue le mal : on justifie le crime ; et le prince, toujours faible ou trompé, exposé à l’infidélité ou à l’erreur de tous ceux qu’il a chargés de voir et d’entendre, se trouve continuellement placé entre l’impuissance de connaître et la nécessité d’agir. […] permets ce nom à un vieillard qui t’a vu naître et qui t’a tenu enfant dans ses bras ; songe au fardeau que t’ont imposé les dieux ; songe aux devoirs de celui qui commande, aux droits de ceux qui obéissent.

61. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Mais si de vos flatteurs vous suivez la maxime, Il vous faudra, Seigneur, courir de crime en crime ; Soutenir vos rigueurs par d’autres cruautés, Et laver dans le sang vos bras ensanglantés. […] Non sans doute ; puisque sans les conseils parricides d’un confident aussi rusé que scélérat, il aurait étouffé toute sa haine dans les bras de son frère.

62. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XIV. » pp. 106-108

Plutarque dit que les Grecs, ce peuple si sensible, frémissaient de crainte que le vieillard qui devait arrêter le bras de Mérope n’arrivât pas assez tôt.

63. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Et tout ce cortège d’hommes libres et d’esclaves, et tous ces regards fixés sur lui seul, et tous ces bras, s’engourdiront-ils dans cet accès de démence ? […] Mais ce bras du dieu levé, brandissant la foudre étincelante, n’est pas indiqué. […] Ce bras étincelant qui darde un trait de feu ne vaut pas ce trait levé et flamboyant. […] Puisqu’il faut l’immoler, frappe, ton bras vengeur Ne saurait le manquer dans le fond de mon cœur. […] Ne le voyez-vous pas Descendre la colline et me tendre les bras ?

64. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

— La Sicile De là nous tend les bras, et bientôt, sans effort, Syracuse reçoit nos vaisseaux dans son port. […] Après quelques instants d’un horrible silence, Tout à coup le feu brille, il s’irrite, il s’élance… Le cœur de la guerrière alors s’est ranimé ; À travers les vapeurs d’une fumée ardente,         Jeanne, encor menaçante, Montre aux Anglais son bras à demi consumé. […]         Anglais, son bras est désarmé, La flamme l’environne, et sa voix expirante Murmure encore : « Ô France ! […] Rousseau, invitant, en 1715, les princes chrétiens à se réunir pour défendre Venise menacée par les Turcs, rappelle qu’au temps des croisades les chrétiens vinrent à bout des infidèles ; il le fait au moyen de cette comparaison : Comme un torrent fougueux qui, du haut des montagnes, Précipitant ses eaux, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés : Ainsi de Godefroi, les légions guerrières,         Forcèrent les barrières Que l’Asie opposait à leurs bras indomptés.

65. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Ie me tiens à cheval sans desmonter, et sans m’y ennuyer, huit et dix heures, Vires ultra sortemque senectæ 5 : nulle saison m’est6 ennemie, que7 le chauld aspre d’un soleil poignant8 ; car les ombrelles9, dequoy, depuis les anciens Romains, l’Italie se sert, chargent plus les bras qu’ils ne deschargent la teste. […] Son humeur visoit encores à une aultre fin : de me rallier avecques le peuple et cette condition d’hommes qui a besoing de nostre ayde ; et estimoit que je feusse tenu de regarder plustost vers celuy qui me tend les bras que vers celuy qui me tourne le dos : et feut cette raison pour quoy5 aussi il me donna à tenir sur les fonts6 à des personnes de la plus abjecte fortune, pour m’y obliger et attacher.

66. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Adèle accourt, de son frère suivie ; Tous deux du lit assiègent le chevet ; Leurs petits bras étendus vers leur mère, Leurs yeux naïfs, leur touchante prière, D’un seul baiser implorent le bienfait. […] Les deux poètes parlent des rochers où le jeune prince trouve la mort ; le premier le fait avec noblesse : À travers les rochers la peur les précipite  ; le second ajoute aux rochers une épithète qui, loin de faire de l’effet, excite le rire dans ce moment solennel : Sur les rochers pointus qui lui percent le flanc … Reconnaissons cependant que le récit de Pradon se recommande par de belles pensées qu’il ne doit point à Racine, telles que celle-ci qui contient l’expression d’un tendre sentiment : Il s’éloigne à regret d’un rivage si cher  ; et celle-ci qui respire l’intrépidité, la bravoure : Le minotaure en Crète à mon bras était dû ; Et les dieux réservaient ce monstre à ma vertu.

67. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères10, Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux, Et les mouches volaient dans l’air silencieux, Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature, Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis1, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la Roche Némée2. […] Que ne puis-je accourir, enfant, quand tu m’appelles, Quand tu me dis : je t’aime et te veux caresser ; Et que tes petits bras, comme deux blanches ailes,   S’ouvrent pour m’embrasser !

68. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Il ferma la bouche aux démons, étant encore dans les bras de sa mère. […] Arrête, a lui-même se prenant par le bras. […] Vous me direz que je veux donc vivre éternellement : point du tout ; mais, si on m’avait demandé mon avis, j’aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice ; cela m’aurait ôté bien des ennuis, et m’aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément. […] Que n’avez-vous pensé de bonne heure à vous faire de tels amis, qui maintenant vous tendraient les bras, afin de vous recevoir dans les tabernacles éternels ! […] Quel fut alors l’étonnement de ces vieilles troupes et de leurs braves officiers, lorsqu’ils virent qu’il n’y avait plus de salut pour eux qu’entre les bras du vainqueur !

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Racan. (1589-1670.) » pp. 165-168

Il rend leur nombre inutile, Et sans courage et sans bras, Fait de leur main immobile Tomber les armes à bas ; De ces légions impies Les fureurs sont assoupies Dans un morne étonnement ; Et leurs bataillons superbes Sont étendus sur les herbes Sans force et sans mouvement… Les Bergeries1.

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