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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Et par là cet honneur n’était dû qu’à mon bras. […] Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire, Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son roi, Trahit donc ma querelle et ne fait rien pour moi ? […] J’attaque en téméraire un bras toujours vainqueur ; Mais j’aurai trop de force, ayant assez de cœur. A qui venge son père il n’est rien d’impossible : Ton bras est invaincu1, mais non pas invincible. […] Qu’on nomme crime ou non ce qui fait nos débats, Sire, j’en suis la tête, il n’en est que le bras.

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Mon bras, chargé de fers, ne les put secourir. […] De vos bras, mes enfants, je ne puis m’arracher. […] Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T’ouvrent leurs bras sanglants, tendus du haut des cieux. Ton Dieu que tu trahis, ton Dieu que tu blasphèmes, Pour toi, pour l’univers, est mort en ces lieux mêmes ; En ces lieux où mon bras le servit tant de fois, En ces lieux où son sang te parle par ma voix. […] Nouvelle imitation de Racine, Iphigénie, IV, 4 : De mes bras tout sanglants il faudra l’arracher.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

Le malheureux poussait des cris épouvantables, et agitait vainement les bras comme pour demander du secours. […] dit Orso en lui offrant son bras. — Je n’ai pas besoin de votre bras, mon frère, mais prenez votre fusil, et votre boîte à cartouches. […] cria-t-elle en se précipitant dans ses bras, et l’étreignant avec force, Orso !

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

L’archevêque, en racontant ceci, disait : « Si j’avais tenu ce maraud-là, je lui aurais rompu les bras et coupé les oreilles4. » Une noce À sa fille J’ai été à cette noce de Madame de Louvois. […] Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé ; et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il voulait aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il allait, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là2. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il était mort, et qu’il avait une partie du cœur emportée. […] de Roye et beaucoup d’autres pensèrent mourir de douleur ; mais il fallut se faire violence, et songer aux grandes affaires qu’on avait sur les bras. […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de M.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Je suis si difficile à saigner, que c’est charité à vous de donner votre bras au lieu du mien. […] Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé, et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il vouloit aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnoître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il alloit, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là4. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il étoit mort, et qu’il avoit une partie du cœur emportée. […] Ce fut là où M. de Lorges, M. de Roye et beaucoup d’autres pensèrent mourir de douleur ; mais il fallut se faire violence, et songer aux grandes affaires qu’on avoit sur les bras. […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer.

7. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

On se représente avec plaisir Mme de Sévigné tendant les bras à la flatterie, qui lui dit qu’elle est aimée de sa fille. […] La pauvre mère en croit à peine à scs yeux ; elle oublie ses blessures pour prendre son enfant entre ses bras. […] Elance-toi dans mes bras. […] Ses bras robustes, ses cuisses et ses jambes nerveuses et à découvert décèlent sa force indomptable. […] Le petit tableau de ces deux amis qui meurent frappés du même coup, alors que l’un emporte emporte l’autre dans ses bras, est attendrissant.

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Prends, mon fils, laisse-toi fléchir à ma prière ; C’est ta mère, ta vieille, inconsolable mère Qui pleure ; qui jadis te guidait pas à pas, T’asseyait sur son sein, te portait dans ses bras ; Que tu disais aimer, qui t’apprit à le dire ; Qui chantait, et souvent te forçait à sourire Lorsque tes jeunes dents, par de vives douleurs, De tes yeux enfantins faisaient couler des pleurs4. […] Une clef vigilante a, pour cette journée, Sous le cèdre enfermé sa robe d’hyménée, Et l’or dont au festin ses bras seront parés, Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés. […] chez ton amant tu n’es point ramenée ; Tu n’as point revêtu la robe d’hyménée ; L’or autour de ton bras n’a point serré de nœuds. […] je t’ai vue en songe, et, de terreur glacé, J’ai vu sur des écueils ton vaisseau fracassé, Ton corps flottant sur l’onde, et tes bras avec peine Cherchant à repousser la vague ionienne.

9. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Mais, comme un autre  Machabée, son bras ne l’abandonna pas, et son courage irrité par tant de périls vint à son secours. […] 3° Les bras. […] Il faut s’exercer à gesticuler également des deux bras : si l’on ne remuait que le bras droit, le gauche prendrait une position torturée et désagréable, et l’on ferait même un contre-sens si l’on parlait à une personne placée à gauche. […] Les gestes des mains et des bras sont de trois sortes : indicatifs, imitatifs, affectifs. […] En cette position, l’orateur ou le lecteur n’éprouvent aucune fatigue, il fait les gestes avec le bras droit qui étant plus exercé a des mouvements plus gracieux.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Le repas achevé, la mère, du berceau Qui repose couché dans un sillon nouveau, Tire un bel enfant nu qui tend ses mains vers elle, L’enlève, et, suspendu, l’emporte à sa mamelle, L’endort en le berçant du sein sur ses genoux, Et s’endort elle-même, un bras sur son époux. […] Je vins au presbytère Comme j’avais coutume, à la Saint-Jean d’été, A pied, par le sentier du chamois fréquenté, Mon fusil sous le bras, et mes deux chiens en laisse, Montant, courbé, ces monts que chaque pas abaisse1 Mais songeant au plaisir que j’aurais, vers le soir, A frapper à sa porte, à monter, à m’asseoir Au coin de son foyer tout flamboyant d’érable, A voir la blanche nappe étendue, et la table, Couverte par ses mains de légume et de fruit, Nous rassembler causant bien avant dans la nuit2. […] Ma sœur et moi, cédant à tout par complaisance, Du nouveau possesseur épiâmes l’absence, Et, profitant de l’heure, appuyée à nos bras, Jusqu’au seuil de l’enclos nous traînâmes ses pas. […] C’était à chaque chose une exclamation, Un soupir, puis un mot de résignation, Puis de son bras au nôtre une étreinte plus vive, Qui trahissait l’élan d’une âme convulsive. […] J’entourai de mes bras son cou gonflé de joie ; Des gouttes de mes yeux roulèrent sur sa soie ; « O pauvre et seul ami, viens, lui dis-je, aimons-nous !

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

dit Orso en lui offrant son bras. — Je n’ai pas besoin de votre bras, mon frère, mais prenez votre fusil et votre boîte à cartouches. […] cria-t-elle en se précipitant dans ses bras et l’étreignant avec force, Orso ! […] C’est toi que je tiens dans mes bras !

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ! […] Agrippine quitte donc l’armée de son époux, portant dans ses bras son fils encore en bas âge, et traînant à sa suite les femmes de ses amis, éplorées comme elle. […] Ce que mon bras avait conquis, mon bonheur et ma prudence ont su le conserver. […] Chef ou soldat, je suis à vous : disposez de mon bras ou de mes conseils. […] As-tu donc oublié ces esclaves nombreux qui l’environnent, tous ces regards fixés sur lui seul ; ton audace aveugle désarmera-t-elle tout à coup tant de bras levés pour le défendre !

13. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Si cette fin est une flatterie, elle m’est si agréable que je la reçois à bras ouverts. […] Vous détaillerez en finissant le premier paragraphe, les usages les plus nobles des mains et des bras. […] Il vit le mort, dont la femme, suivant les usages de l’Orient, avait lavé la tête et les mains, fermé les yeux et croisé les bras. […] Mon Antigone, viens sur mon sein, entoure-moi de tes bras, fille chérie, je me mets sous ta protection. […] Elle leur dit qu’elle vient se jeter dans leurs bras avec son fils qui n’a que quelques mois.

14. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Parmi de pieuses reliques, on y vénérait un antique tableau de la Vierge, portant sur son bras gauche son divin enfant. […] Le glaive, le mousquet n’accablent pas son bras. […] C’est ainsi que mon bras… Sosie. […]          Ton bras t’en a fait le maître. […] Au moment des moissons, qui viendra vous les faire, Si chacun se promène et se croise les bras ?

15. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Certains iours vers le matin que on le vouloit faire tetter vne de ses vaches (car de nourrisses il n’en eut iamais aultrement, comme dict l’hystoire) il se deffit des liens qui le tenoyent au berceau vn des bras, et vous prent ladicte vache par dessoubz le iarret, et luy mangea la moytié du ventre, auecques le foye et les roignons, et l’eust toute deuoree, n’eust esté qu’elle14 cryoit horriblement comme si les loups la tenoient aux iambes, auquel cry le monde arriua, et osterent ladicte vache à Pantagruel ; mais ilz ne sceurent si bien faire que le iarret ne luy en demourast comme il le tenoit, et le mangeoit tresbien comme vous feriez d’vne saulcisse, et quand on luy voulut oster l’os, il l’aualla bien tost, comme vn Cormaran1 feroit vn petit poisson, et apres commença à dire : « bon, bon, bon !  […] Et ainsi demoura coy6 et pacificque ; car il ne pouuoit rompre tant facilement lesdictes chaisnes, mesmement qu’il7 n’auoit pas espace au berceau de donner la secousse des bras. » Mais voicy que8 arriva un iour d’vne grande feste, que son pere Gargantua faisoit un beau banquet à tous les princes de sa court9. […] Il essaya de rompre les chaisnes du berceau auecques les bras, mais il ne peut ; car elles estoyent trop fortes : adonc12 il trepigna tant des piedz qu’il rompit le bout de son berceau, qui toutesfoys estoit d’vne grosse poste13 de sept empans14 en quarré, et ainsi qu’il15 eut mys les piedz dehors il se aualla16 le mieux qu’il peut, en sorte que il touchoit les piedz en terre. […] En ce point1 entra en la salle ou l’on banquetoit, et hardiment qu’il espouenta2 bien l’assistance ; mais, par autant3 qu’il auoit les bras lyez dedans, il ne pouoit rien prendre à manger, mais en grande peine4 se enclinoit5 pour prendre à tout6 la langue quelque lippée7.

16. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant ! […] On dit : son bras est armé d'un fer vengeur ; l'homme pense et raisonne ; la brute suit l'instinct que le créateur lui a donné. […] On ne dirait pas avec Boileau : Et d'un bras, à ces mots, qui peut tout ébranler, Lui-même, en se courbant, s'apprête à le rouler, parce que cette expression à ces mots, ne peut modifier le substantif bras. […] J'ai pleuré quatorze printemps Loin des bras qui m'ont repoussée : Reviens, ma mère, je t'attends Sur la pierre où tu m'as laissée. […] … Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T'ouvrent leurs bras sanglants tendus du haut des cieux.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

.) — Ses petits bras lassés Avaient dans son panier glissé, les mains ouvertes ; D’herbes et d’églantine elles étaient couvertes. […] C’est le Dieu tout-puissant, c’est la Muse implacable Qui, dans ses bras de feu, t’a portée au tombeau2. […] Leurs bras, à mon berceau dérobant mon enfance, Me portaient sous la grotte où Virgile eut naissance, Où j’entendais le bois murmurer et frémir.

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