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70. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Sa vie fut presque tout entière domestique et privée, bien que l’amitié de M. de Fontanes l’ait appelé au poste d’inspecteur général de l’Université. […] Je l’appellerais volontiers un sage qui mérita d’être heureux. […] Trouvé ayant répondu qu’il ferait la proposition, mais que le comité seul déciderait, ledit Maillet, après être venu me chercher à Villeneuve, où je n’étais pas arrivé, est revenu me chercher à Paris, d’où je partais, sans avoir l’habileté de me saisir sur le chemin, parce qu’il est trop distrait, c’est-à-dire trop occupé pour être habile ; et il m’écrit pour jeter son cri de détresse, et m’appeler à son secours2. […] Qu’il file la soie de son sein ; qu’il pétrisse son propre miel ; qu’il chante son propre ramage ; il a son arbre, sa ruche et son trou : qu’a-t-il besoin d’appeler là tant de ressources étrangères1 ? […] « Il n’y a qu’un pécheur larmoyant qui ait pu appeler la mort un squelette, dit, dans l’Intrigue et l’amour de Schiller, l’héroïne de la pièce, Louise, se préparant au suicide et l’excusant d’avance ; c’est un doux et aimable enfant, au visage rose comme le dieu de l’amour, mais moins trompeur ; un génie silencieux et secourable, qui offre son bras à l’âme fatiguée du pèlerin, qui la fait monter sur les degrés du temps, lui ouvre le magique palais, lui fait un signe amical et disparaît. » Cette définition de la mort ressemble, trait pour trait, à celle qu’en fait le P.

71. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

La vraie et la fausse gloire Nous appelons vaine la gloire qu’on se donne ou pour ce qui n’est pas en nous, ou pour ce qui est en nous, mais non pas à nous, ou pour ce qui est en nous et à nous, mais qui ne mérite pas qu’on s’en glorifie. […] Les autres pour un peu de science veulent être honorés et respectés du monde, comme si chacun devait aller à l’école chez eux et les tenir pour maîtres : c’est pourquoi on les appelle pédants. Les autres se pavanent sur la considération de leur beauté, et croient que tout le monde les muguette1 : tout cela est extrêmement vain, sot et impertinent : et la gloire qu’on prend de si faibles sujets s’appelle vaine, sotte et frivole.

72. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

C'est du choix des mots et de leur arrangement dans la phrase que résulte ce tout qu'on appelle nombre périodique. […] On l'appelle philosophique, quand il a pour objet une vérité ; mais si cette vérité est une situation de la vie pastorale, on l'appelle pastoral ; et on l'appelle dramatique, quand il est mis en action et qu'il appartient aux pièces ordinaires de théâtre. […] Si cette description a pour objet son hypocrisie, son avarice, sa vanité, etc., on l'appelle caractère. […] Si, comme dans l'épopée, cette fable a pour objet une action héroïque et peint de grandes passions, comme la terreur, la pitié, on l'appelle tragédie. […] On appelle coup de théâtre, cette surprise qui en change tout à coup la face.

73. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Sénèque l’appelle le vice d’une âme faible. — Ne te lamente point avec ceux qui pleurent : c’est un des préceptes de Marc-Aurèle, et la doctrine commune des stoïciens. […] Aucune distinction n’appelait aux emplois publics une classe de citoyens préférablement aux autres. […] Mais l’amour de ton cœur s’appelle d’un beau nom : La liberté ! […] La grandeur infinie de la mer ravit dès le premier aspect ; mais il faut la contempler longtemps pour apprendre qu’elle a aussi cette autre partie de la beauté qu’on appelle la grâce. […] Au pied de ses remparts quel intérêt m’appelle ?

74. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Aussi est-il juste d’appeler le premier un poète et le second un physicien, plutôt qu’un poète. […] Car certains sons émis par les bêtes sont indivisibles, et cependant je n’appelle aucun d’eux élément. […] Quelques mots semblent avoir ce caractère ; ainsi les cornes, appelées ἐρνύται, le prêtre, appelé ἀρητήρ. […] J’appelle « nécessaires » les signes dont se tire un syllogisme. […] J’appelle syllogismes oratoires et dialectiques ceux sur lesquels nous faisons des lieux.

75. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Cela ne s’appelle pas naître dans la pourpre, et il n’y a rien ici qui sente la grandeur d’un empire. […] Je ne veux point qu’un gendre puisse reprocher à ma fille ses parents, et qu’elle ait des enfants qui aient honte de m’appeler leur grand’maman. […] Mais, Messieurs, mon désir me pousse à deux plus glorieux titres, qui sont de m’appeler libérateur et restaurateur de cet État. […] Je ne vous ai point appelés, comme faisoient mes prédécesseurs, pour vous faire approuver leurs volontés. […] il appelle à soi toute l’autorité de la table ; et il y a un moindre inconvénient à la lui laisser entière qu’à la lui disputer.

76. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Il y a nécessairement deux parties dans l’épigramme : l’une qui est l’exposition du sujet, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée ; et l’autre qui est la pensée même, ce qu’on appelle la pointe, c’est-à-dire ce qui pique le lecteur, ce qui l’intéresse. […] La pensée ou pointe qui consiste dans un trait plaisant, ingénieux ou inattendu, et qui constitue ce qu’on appelle le sel de l’épigramme, doit être rendue d’une manière vive et agréable. […] L’inscription s’appelle épigraphe quand elle est placée au frontispice d’un livre, pour en indiquer, sous forme de sentence, l’objet ou l’esprit. […] Le triolet, ainsi appelé à cause de la répétition qu’il renferme, est aussi une espèce de rondeau. […] Le mot total du logogriphe est appelé le corps, et les parties que l’on sépare pour former d’autres mots se nomment les membres.

77. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Elles dérivent donc toutes de la comparaison ; la comparaison est le préalable de toutes les formes de langage que l’on appelle tropes. […] si vous saviez combien ils sont empêchés de leur personne, et combien ils sont petits de près, vous les remettriez bientôt à hauteur d’appui. » Voilà, ajoute-t-il, ce que j’appelle une figure préparée. […] Deux siècles se sont moqués de Benserade pour avoir dit à propos du déluge dans ses Métamorphoses d’Ovide en rondeaux : Dieu lava bien la tête à son image, traduction libre de Tertullien qui appelait le déluge la lessive générale de la nature, diluvium, naturœ generale lixivium. […] J’appelle anachronisme l’application à un siècle d’une image qui se rattache aux idées d’un autre siècle. […] Fontanier : Personnifications : Argos vous tend les bras, et Sparte vous appelle… On sait que sur le trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante… Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ?

78. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Le mot total du logogriphe est appelé le corps ; et les parties que l’on sépare pour former d’autres mots, sont appelées les membres. […] Le sel de l’épigramme consiste dans un trait plaisant, ingénieux et inattendu ; dans une pensée qui pique, qui intéresse, qui est rendue d’une manière vive et agréable, et qu’on appelle la pointe ou le bon mot. […] Les poètes de son temps l’appelaient le Virgile au rabot ; et Mainard assurait que les Muses ne doivent être assises que sur des tabourets, faits de la main de ce poète-menuisier . […] On appelle Inscription, des caractères gravés sur un édifice, un monument, au bas d’une statue, d’un portrait, etc. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une chose, une personne. […] Lorsqu’une chanson érotique contient une historiette d’amour, on l’appelle Romance.

79. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

» Je dis ; et tout le soir, attristant ces déserts, Sa cloche en gémissant le pleura dans les airs, Et, mêlant à ses glas des aboiements funèbres, Son chien, qui l’appelait, hurla dans les ténèbres. […] Il fut appelé Colossée, parce que là était la statue colossale de Néron. […] Rome ancienne était bâtie sur sept collines ; on l’appelle quelquefois la ville aux sept collines. […] M. de Lamartine a immortalisé ce chien : il s’appelle Fido, il restera classique. […] Je lis ailleurs dans M. de Lamartine :   « Voilà le toit que ma mère appelait avec tant d’amour sa Jérusalem, sa maison de paix !

80. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Et maintenant que la fortune nous comble de ses faveurs, maintenant que les Dieux nous appellent aux plus brillantes destinées, on nous défie ! […] Nos ennemis nous ont provoqués les premiers et nos amis nous appellent à leur secours. […] Tu peux appeler mes ennemis eux-mêmes comme témoins de mes bons procédés envers les Perses. […] Tels sont les titres au nom desquels les Romains veulent se faire appeler les maîtres de l’univers ! […] J’appelle à moi tous ceux qui ne songent pas à conserver la vie, tous ceux pour qui c’est assez de me suivre.

81. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Son premier abord n’a rien d’imposant, rien qui appelle l’attention, rien qui le fasse distinguer des autres chefs. […] Ce que les Latins appelaient exorde s’appelait chez les Grecs prélude 5 : c’était l’ouverture du morceau. […] — Qu’appelez-vous éloquence, génie de la parole ? […] Et il appelle cela observer la paix ! […] Le reste de la population se composait d’étrangers, appelés métèques.

82. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

        Le récit en farce en fut fait ;         On l’appela le Pot au lait. […] « Je vais, lui dit ce prince, à Rome où l’on m’appelle. […] Chez les Romains, la première poésie, si elle méritait ce nom, fut ce qu’ils appelèrent Satura, d’où nous avons fait la satire. […] C’est pour cela qu’on a appelé cette poésie lyrique, et parce qu’autrefois, quand on la chantait, la lyre accompagnait la voix. […] Chez les Grecs, elle était d’abord partagée en petites strophes égales qu’ils appelaient formes.

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Vainement il s’élance d’un glaçon sur un autre ; les glaçons s’entre-heurtent et fléchissent sous ses pas ; vainement il appelle à son secours ; la foule accourue sur les deux rives n’ose et ne peut tenter un hasard si périlleux : chacun lève les bras au ciel et fait des vœux stériles dans cette conjoncture. […] On l’appelle fleuri, parce qu’il fait usage des ornements ; il comporte l’agrément des expressions, se distingue par le choix et l’harmonie des mots, par la variété des sons et par des tours brillants et animés. […] Marmontel nous fait remarquer, que « la finesse, lorsqu’elle est employée à exprimer un sentiment, s’appelle délicatesse. Tel est ce mot de madame de Sévigné à, sa fille : J’ai mal à votre poitrine ; expression de génie, si l’on peut appeler ainsi ce que le cœur a inventé. […] En vain sa femme, attendant soir retour, lui prépare un feu clair et des vêtements chauds ; en vain ses petits-enfants, regardant par la fenêtre au travers des ténèbres, appellent leur père avec les cris et les larmes de l’innocence.

84. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

C’est ce que les naturalistes ont appelé Alluvions. […] Nous allons maintenant passer en revue les différentes espèces de lettres que l’on est appelé à écrire dans ses relations de société. […] Le placet ou la pétition ne s’adresse qu’au chef de l’État ou à des personnages haut placés, et est soumis de certaines lois qu’on appelle l’étiquette, et qui ne sont point du domaine du style épistolaire. […] Appelez ensuite à votre secours le style le plus agréable que vous possédiez, et ornez votre récit de tout l’agrément que vous êtes capable d’y répandre. […] Les lettres familières sont celles que nous sommes appelés à écrire, tous les jours de notre vie, aux personnes de notre famille, à nos intimes, à nos connaissances.

85. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Du milieu de ce terrain inculte que domine et qu’attriste encore un monument appelé par la voix populaire le tombeau de Néron 3, s’élève la grande ombre4 de la Ville Éternelle. […] Vous vous croiriez transporté au temps des vieux Sabins, ou au siècle de l’Arcadien Évandre, alors que le Tibre s’appelait Albula, et que le pieux Énée remonta ses ondes inconnues. […] Cousin parle ainsi du paysagiste Le Lorrain : « Le Lorrain est par-dessus tout le peintre de la lumière, et on pourrait appeler ses ouvrages l’histoire de la lumière et de toutes ses combinaisons, en petit et en grand, quand elle s’épanche sur de larges plans ou se brise dans les accidents les plus variés, sur la terre, sur les eaux, dans les cieux, dans son éternel foyer. […] Le tableau appelé un Paysage représente une vaste campagne chargée d’arbres et éclairée par le soleil levant : il y a là de la fraîcheur et déjà de la chaleur, du mystère et de l’éclat, avec des horizons de la plus suave harmonie. […] Le colibri doré sur les fleurs étincelle ; La colombe gémit ; tout s’unit, tout s’appelle, Dans les bois, dans les prés, dans les airs, sur les eaux.

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