Je ne veux point rappeler l’exemple trop ancien de C. […] l’exemple que je vais vous citer n’est pas fort ancien. […] Non, et entre plusieurs autres exemples, apprenez comment il pilla un temple très ancien et fort célèbre. […] Assez près de cette ville est un ancien temple de Junon, bâti sur un promontoire. […] Calpurnius, on y trouva qu’il fallait fléchir l’ancienne Cérès.
Antique Ancien. […] Ce vers, un des plus anciens de notre langue, a du nombre et de l’impulsion ; il est susceptible de tous les mouvements de la passion et de l’enthousiasme, et possède singulièrement le don d’imposer à l’oreille. […] Nos anciens poètes et surtout Ronsard, voulant imiter le grec et le latin, ont souvent transgressé la loi du repos final. […] Félix Clément, les poètes chrétiens remplacèrent, dans les hymnes latines, la quantité minutieuse et la prosodie compliquée des anciens, par une poésie rimée et fondée sur la numération des syllabes. […] Les monorimes paraissent avoir été en usage dans l’ancienne poésie arabe.
Les plus anciens poèmes lyriques connus aujourd’hui sont les deux cantiques de Moïse. […] Les anciens appelaient poème élégiaque celui qui était en vers hexamètres et pentamètres entrelacés, et le nom d’élégie tenait alors à la forme du poème aussi bien qu’au fond des choses. […] L’élégie, chez les anciens, s’est quelquefois confondue avec d’autres gemmes, à cause de la grande liberté dont elle jouissait alors. […] Et cette disposition est ancienne, puisque Tacite disait des Germains, nos ancêtres : Cantilenis infortunia sua solantur. […] Les anciens, en effet, célébraient leurs mariages, et surtout ceux de leurs princes, par des poésies lyriques ordinairement avec refrain, comme dans Catulle.
Les anciens genres renouvelés obtinrent un moment de vogue extraordinaire. […] Trop souvent, dans leur passion de l’antique, ils préfèrent l’imitation des anciens à l’imitation directe de la nature. […] C’est à l’école des anciens que s’étaient formés et perfectionnés nos plus grands écrivains. […] qui de nous aujourd’hui S’égale aux anciens tant estimés chez lui ? […] Il n’a guère cette qualité que lorsqu’il imite les anciens, parce que, tout en imitant, il s’efforce d’être créateur.
Les anciens ne l’appelaient la dépositaire des temps que pour la rendre l’institutrice de la vie, et Polybe disait avec profondeur que si elle ne cherchait pas le comment et le pourquoi des événements, elle n’était bonne qu’à amuser l’esprit. […] Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu.
Dans plusieurs cantons de la Corse, surtout dans les montagnes, un usage extrêmement ancien, et qui se rattache peut-être à des superstitions du paganisme, oblige les passants à jeter une pierre ou un rameau d’arbre sur le lieu où un homme a péri de mort violente. […] À mon avis, le malheur de l’histoire ancienne, c’est d’être enseignée par contrainte et d’être apprise lentement et péniblement. […] Hors du collége, si par fortune nous avons retenu quelque chose de ce qu’on nous y a montré, l’histoire ancienne pourra devenir pour nous la plus attachante lecture.
Les modèles, il est vrai, se sont multipliés, et nous sommes assez riches aujourd’hui pour nous dispenser de recourir aux anciens. […] Homère fut le père de la poésie ancienne, c’est le créateur de l’épopée ; Virgile n’a fait que l’imiter. — Démosthène fut le père de l’éloquence et le modèle de Cicéron. — Le grand Corneille a été le père de la poésie française et a tellement contribué à la perfection de Racine, qu’il est permis de se demander si, sans Corneille, Racine eût fait ses chefs-d’œuvre.
Saint François de Sales 1567-1622 [Notice] Issu d’une ancienne famille de Savoie, né au château de Sales, voué à Dieu par sa pieuse mère, Françoise de Sionas, il fit ses études au collége d’Annecy, sa rhétorique à celui de Clermont, sa philosophie en Sorbonne. […] Douillet, diminutif de l’ancien français douille, mon, tendre, qui procède du latin ductilis, mou.
Au lieu de ces deux vers, dont le second est vague et entaché d’un pléonasme, l’auteur avait d’abord écrit, ce qui valait mieux : Je l’ai vu tout sanglant, au milieu des batailles, Se faire un beau rempart de mille funérailles… On lit encore dans un passage d’Attila, où Corneille retrouve un instant son ancienne vigueur, II, 5 : Je l’ai vu, tout couvert de poudre et de fumée, Donner le grand exemple à toute son armée… 3. […] Corneille s’est encore servi de ce mot dans Horace, et Voltaire l’en félicite avec raison : « Ce terme, dit-il, n’a été employé que par Corneille et devrait l’être par tous les poëtes. » Il eût pu ajouter que le père de la tragédie en France ne l’avait nullement inventé, mais qu’il l’avait trouvé dans notre ancienne langue, où pour le tour et pour l’expression il y a encore bien des ressources précieuses à exhumer. […] Cet adverbe et généralement les finales des mots terminés en er étaient monosyllabes dans notre ancienne poésie. […] En cela, l’auteur ne dénature pas le genre ; il l’étend, il l’agrandit, comme l’avaient fait parfois les anciens. […] Ce n’est d’ailleurs qu’un retour à l’ancienne orthographe.
Voilà pourquoi sans doute les anciens, pour qui l’éloquence populaire était si importante, attachaient tant de prix et de mérite à la réunion des grands talents et des grandes vertus. […] Les anciens avaient, à cet égard, des privilèges que nous n’avons plus ; et cette considération doit nous faire éviter avec soin de donner à la déclamation une latitude qui ne serait plus que de l’extravagance devant un auditoire moderne.
Des auteurs anciens ont déjà douté si ce poëme était réellement d’Homère. […] Nos poëtes ont vu des défauts dans sa Poétique, pour le moins à notre égard, toutes choses étant aussi changées qu’elles le sont. » (Saint-Évremond, De la Tragédie ancienne et moderne.
Les anciennes éditions portent ϰαϰομιμήτως, qui n’est guère qu’un synonyme. […] Sur cet exemple et sur les autres exemples tirés d’Homère, les problèmes que soulève Aristote se retrouvent presque tous dans les anciens commentateurs, et particulièrement dans le scholiaste de Venise, qui contient de si nombreux extraits des études d’Aristote sur Homère.
J’avais un grand front, des yeux très-vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait du caractère d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. […] Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations : arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposants, montagnes, eaux dormantes, agitées, précipitées ; torrents, mers tranquilles, mers en fureur ; sites variés à l’infini ; fabriques grecques, romaines, gothiques ; architectures civile, militaire, ancienne, moderne ; ruines, palais, chaumières ; constructions, gréements, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein ; ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour ; tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés on confondus de ces lumières, aucune de ses scènes accidentelles qui ne fit seule un tableau précieux. » 1.
— Les adjectifs suivants, cruel, pareil, fol, mol, ancien, bon, gras, gros, nul, net, sot, épais, etc., doublent au féminin leur dernière consonne avec l’e muet : cruelle, pareille, folle, molle, ancienne, bonne, grasse, grosse, nulle, nette, sotte, épaisse.
Quoi de plus utile, en effet, après l’étude de la religion et des langues anciennes, surtout de la langue latine qui devra toujours être parmi nous la base des hautes études, quoi de plus avantageux que la connaissance des règles littéraires, depuis les notions élémentaires concernant le style jusqu’aux lois qui régissent les compositions les plus élevées du poète et de l’orateur ? […] Les noms d’Aristote, de Cicéron, d’Horace, de Quintilien, de Longin, chez les anciens ; de Vida, de Bouhours, de Jouvency, de Rollin, de Dumarsais, de Marmontel, de Le Batteux, de Blair, de La Harpe, de Domairon, de Tuet, de Girard, de Villiers, de MM. de Bonald, Le Clerc, Laurentie, Capot, chez les modernes, rappellent les autorités les plus hautes en fait de critique littéraire.
Réflexions sur les récits d’événements qui ont précédé l’action représentée, et sur les dénouements merveilleux dont le théâtre ancien nous offre de nombreux exemples. […] Nous avons une maxime en droit qu’il faut élargir la faveur et restreindre les rigueurs, odia restringenda, favores ampliandi ; et je trouve qu’un auteur est assez gêné par cette contrainte, qui a forcé quelques-uns de nos anciens d’aller jusqu’à l’impossible. […] Nos anciens, qui faisaient parler leurs rois en place publique, donnaient assez aisément l’unité rigoureuse de lieu à leurs tragédies. […] Quoi qu’il en soit, voilà mes opinions46, ou, si vous voulez, mes hérésies touchant les principaux points de l’art ; et je ne sais point mieux accorder les règles anciennes avec les agréments modernes. […] Fils d’un ancien ami de Louis XIII et filleul de Louis XIV, il ne sut pas néanmoins gagner la faveur du grand roi, qui s’accommodait mal de son caractère âpre et tranchant.