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2. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Brizeux, 1803-1858 » pp. 557-563

Il y eut parfois trop de brume dans ses horizons ; mais il est sain comme l’air de ses grèves2. […] — je vois les toits de ton village Baignés à l’horizon dans des mers de feuillage, Une grêle fumée au-dessus, dans un champ, Une femme de loin appelant son enfant1 ; Ou bien un jeune pâtre assis près de sa vache, Qui, tandis qu’indolente elle paît, à l’attache, Entonne un air breton si plaintif et si doux, Qu’en le chantant ma voix vous ferait pleurer tous.  […] Ici la muse à l’air de causer. […] La mort d’un homme sensible, qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature : l’homme n’est rien qu’un fantôme, une ombre, une vapeur, qui se dissipe dans les airs… » 1. […] Jeune et puissant Protéc aux formes toujours heuves, Il vogue, ardent navire, à tous les vents des mers ; S’allonge en ponts hardis sur le lit de nos fleuves, Fend, remorqueur tonnant, le vaste champ des airs ; Se roule autour du globe en splendide ceinture ; Rampe, en canaux de gaz, sous le sol tourmenté, Et porte aux nations, avec leur nourriture, La lumière, la paix, l’ordre, la liberté !

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Le commerce des honnêtes gens ne peut subsister sans une certaine sorte de confiance ; elle doit être commune entre eux : il faut que chacun ait un air de sûreté et de discrétion qui ne donne jamais lieu de craindre qu’on puisse rien dire par imprudence. […] On doit dire les choses d’un air plus ou moins sérieux et sur des sujets plus ou moins relevés, selon l’honneur et la capacité des personnes que l’on entretient, et leur céder aisément l’avantage de décider, sans les obliger de répondre, quand ils n’ont pas envie de parler. […] Il ne faut jamais rien dire avec un air d’autorité, ni montrer aucune supériorité d’esprit5. […] De l’air et des manières : ils doivent être naturels. […] Tout charme en un enfant dont la langue sans fard, A peine du filet encor débarrassée, Sait d’un air innocent bégayer sa pensée.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Le grand allongement des mâchoires est la principale cause de la différence entre la tête des quadrupèdes et celle de l’homme : c’est aussi le caractère le plus ignoble de tous ; cependant, quoique les mâchoires du cheval soient fort allongées, il n’a pas comme l’âne un air d’imbécillité, ou de stupidité comme le bœuf. La régularité des proportions de sa tête lui donne, au contraire, un air de légèreté qui est bien soutenu par la beauté de son encolure2. […] Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d’une juste grandeur, sans être courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de l’âne ; sa crinière accompagne bien sa tête, orne son cou et lui donne un air de force et de fierté ; sa queue traînante et touffue couvre et termine avantageusement l’extrémité de son corps : mais l’attitude de la tête et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps à donner au cheval un noble maintien. […] A peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; et ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide : on compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet. Leur battement est si vif, que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non-seulement immobile, mais tout à fait sans action.

5. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Un certain désordre, un air de négligence et d’abandon vont bien à la douleur. […] Quelles sont les règles du Récitatif ou de l’air ? […] Le récitatif commence, l’air suit, puis un autre récitatif, puis encore un autre air. […] Le récitatif est plus doux, plus simple ; l’air est plus vif, plus animé. […] Rousseau, une allégorie exacte dont les récits soient le corps, et les airs l’âme et l’application.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Ses discours ont grand air. […] M. de Turenne, qui avait une petite épée à son côté, l’avait aussi tirée, et après avoir regardé un peu, comme je vous ai déjà dit, il se tourna vers moi de l’air dont il eût demandé son dîner, ou de l’air dont il eût donné une bataille, et me dit ces paroles : « Allons voir ces gens-là3 !  […] Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle. […] Ses mémoires, dit Voltaire, sont écrits avec un air de grandeur, une impétuosité de génie et une inégalité qui sont l’image de la conduite de l’auteur.

7. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Des nuages sombres traversent les airs en formes horribles de dragon ; on y voit jaillir çà et là le feu pâle des éclairs. […] L’orfraie marine s’élève au haut des airs, et, n’osant s’abandonner à l’impétuosité des vents, elle lutte, en jetant des voix plaintives, contre la tempête qui fait ployer ses ailes. […] Qui pourrait décrire les mouvements que l’air communique aux végétaux ? […] Il semble que ces enfants de l’air soient nés pour danser ; ils font aussi entendre, au milieu de leur bal, des espèces de chants. Leurs gosiers ne sont pas résonnants comme ceux des oiseaux ; mais leurs corselets le sont, et leurs ailes, ainsi que des archets, frappent l’air et en tirent des murmures agréables.

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

En purifiant l’air, et attendrissant les cœurs, il contribua aussi à provoquer une renaissance poétique. […] Vous apercevez cà et là quelques bouts de voies romaines, dans des lieux où il ne passe plus personne ; quelques traces desséchées des torrents de l’hiver : ces traces, vues de loin, ont elles-mêmes l’air de grands chemins battus et fréquentés, et elles ne sont que le lit désert d’une onde orageuse qui s’est écoulée comme le peuple romain. […] Des aigles, entraînés par le courant d’air, descendent en tournoyant au fond du gouffre, et des carcajoux1 se suspendent par leurs longues queues au bout d’une branche abaissée, pour saisir dans l’abîme les cadavres brisés des élans2 et des ours. […] Tantôt ce sont des modulations languissantes, quoique variées ; tantôt c’est un air un peu monotone comme celui de ces vieilles romances françaises, chefs-d’œuvre de simplicité et de mélancolie2. […] Romances, par exemple l’air de la romance à Hélène : Combien j’ai douce souvenance, par M. de Chateaubriand.

9. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

J’ai reconnu cet air si vif des bois, Qu’avec tant de plaisir j’aspirais autrefois ; Le long frémissement qui court sous les ombrages, Semblable au bruit sans fin qui montait des rivages, Et cette odeur de mousse et de feuilles dans l’air, Et les pommiers penchés par le vent de la mer. […] D’un air indifférent une femme est venue, Du château, maintenant, habitante inconnue ; Et, comme un étranger qui, passant, curieux, Pour la première fois visiterait ces lieux, M’introduit dans l’enceinte, hélas ! qui fut la mienne, Me nomme chaque tour dont elle est gardienne, Me montre ces débris, pour moi si familiers, La salle et l’écusson des anciens chevaliers, La pierre qui, du haut des pentes ruinées, Paraît prête à tomber depuis quarante années ; Le manteau du foyer qui, de lierres tendu, Dans l’air, comme un balcon, demeure suspendu, Et, près du mur croulant où pendent quelques treilles, Le jardin où jadis bourdonnaient mes abeilles. […] Il me semble en mon sein sentir battre des ailes ; Un air intérieur me soulève avec elles, Me porte, et je m’envole à chaque lieu connu, Léger comme un oiseau vers son nid revenu. […] Ici, le soleil sur ma tête Rit sans cesse dans un ciel pur, Où la lumière sur l’azur Verse un air d’éternelle fête.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Le maitre d’école … Le voici ; son port, son air de suffisance, Marquent dans son savoir sa noble confiance. […] Il semble qu’un autre air parfume vos rivages ; Il semble que leur vue ait ranimé mes sens, M’ait redonné la joie, et rendu mon printemps. […] Ne vois-je point l’espace où, dans l’air s’élançant, S’élevait, retombait le ballon bondissant ? […] Elle craint le travail, et redoute la gêne ; L’air d’effort lui déplaît ; et lorsque dans sa main Vénus tient en riant les marteaux de Vulcain, Un air d’aisance encore embellit la déesse. […] Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux Que des palais romains le front audacieux ; Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine ; Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur angevine.

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

L’air emportait la voix, et ne permettait d’ouïr que le sifflement aigu des vergues et des cordages, et les bruits rauques des flots, semblables aux hurlements des bêtes féroces. […] Chacun a son mouvement : le chêne au tronc raide ne courbe que ses branches, l’élastique sapin balance sa haute pyramide, le peuplier robuste secoue son feuillage mobile, et le bouleau laisse flotter le sien dans les airs comme une longue chevelure. […] De longs tourbillons de poussière s’élevaient sur les chemins et restaient suspendus en l’air. […] Les troupeaux abattus sur les flancs des collines, le cou tendu vers le ciel, aspirant l’air, faisaient retentir les vallons de tristes mugissements ; le Cafre même qui les conduisait se couchait sur la terre, pour y trouver de la fraîcheur. Partout le sol était brûlant, et l’air étouffant retentissait du bourdonnement des insectes, qui cherchaient à se désaltérer dans le sang des hommes et des animaux.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

Les forêts agitées par les vents 2 Qui pourrait décrire les mouvements que l’air communique aux végétaux ? […] Chacun a son mouvement : le chêne au tronc raide ne courbe que ses branches, l’élastique sapin balance sa haute pyramide, le peuplier robuste secoue son feuillage mobile, et le bouleau laisse flotter le sien dans les airs comme une longue chevelure. […] Un air transparent, un lever du jour radieusement calme, des nuages en monceaux, du nord au midi, des nuages d’un éclat, d’une couleur molle et vive, du coton d’or sur un ciel bleu. » 1. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »

13. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Du seuil des portes éternelles Des légions d’esprits fidèles À sa voix s’élancent dans l’air. […] Ainsi lorsque des monts séparés par Alcide, Les aquilons fougueux fondent d’un vol rapide, Soudain les flots émus des deux profondes mers D’un choc impétueux s’élancent dans les airs. […] Dans cette nuit affreuse, environné d’éclairs, Le roi des dieux s’assied sur le trône des airs. […] Rien de plus imposant que l’idée d’une force surnaturelle, qui rend des êtres surnaturels capables d’arracher des montagnes et de les lancer dans les airs avec autant de facilité que de justesse ; mais plus cette idée est grande, plus elle deviendra puérile, basse et dégoûtante, si on l’accompagne de circonstances ridicules. […] Dans un fragment sur la guerre des dieux contre les géants, ce boursouflé déclamateur nous représente un de ces derniers faisant voler dans les airs l’île de Lemnos, avec tout l’atelier de Vulcain ; un autre arrachant le mont Ida avec ses forêts et ses fleuves ; et le poète ne manque pas d’observer que, tandis que la montagne était sur les épaules du géant, une de ses rivières coulait le long de son dos, etc. — Milton a transporté cette même fiction dans son Paradis Perdu, mais en l’ennoblissant par les détails, et en la relevant par le choix des expressions.

14. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

On y distingue deux parties ; les récits qui ordinairement n’excèdent pas le nombre de trois, et les airs dont chacun de ces récits est suivi. Dans le récit, le poète présente l’objet : dans l’air, il exprime le sentiment ou la réflexion qu’a dû faire naître la vue de cet objet. […] On peut employer dans les airs des vers de toute mesure, à l’exception de ceux de douze pieds : la majesté du vers alexandrin ne fournirait point assez aux chutes et à la vivacité d’un air de mouvement. […] Le style du récit doit avoir plus d’énergie et d’élévation que celui de l’air, qui doit être plus vif et plus animé. […] Un bruit formidable Gronde dans les airs.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Malgré tout cela, je lui trouvais l’air d’un homme de qualité, sans doute parce que je savais qu’il en était un. Nous autres personnes du commun, nous regardons les grands seigneurs avec une prévention qui leur prête souvent un air de grandeur que la nature leur a refusé1. […] Monseigneur, lui répondis-je d’un air modeste, je ne suis point assez éclairé pour faire des observations critiques ; et quand je le serais, je suis persuadé que les ouvrages de Votre Grandeur échapperaient à ma censure. » Le prélat sourit de ma réponse. […] Qu’on lise l’entretien de Gil Blas avec son ami, le perruquier Fabrice Nunez, qui s’est fait poëte pour être quelque chose : « Aussitôt (c’est Gil Blas qui parle de Fabrice), il chercha parmi ses papiers un sonnet qu’il me lut d’un air emphatique. […] Votre air libre et présomptueux me rassure, et me persnade tout le contraire.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Encore un peu de temps et la froidure s’en ira : patience, pauvre impatiente que je suis de voir des fleurs, un beau ciel, de respirer l’air tout embaumé du printemps ! […] il me tarde d’en jouir, de respirer à plein gosier l’air de dehors, si suave aujourd’hui. […] C’est qu’il faut quelque chose d’agréable aujourd’hui que partout on s’amuse, et nous voulions faire notre mardi gras au soleil, en plein air, en promenade. […] Je ne voudrais pas que mon âme prît tant de part à l’état de l’air et des saisons, comme une fleur qui s’épanouit ou se ferme au froid ou au soleil. […] Mon ami, je suis ce fraisier en rapport avec la terre, avec l’air, avec le ciel, avec les oiseaux, avec tant de choses visibles et invisibles que je n’aurais jamais fini si je me mettais à me décrire, sans compter ce qui vit aux replis du cœur, comme ces insectes qui logent dans l’épaisseur d’une feuille.

17. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Qui ne sait aussi qu’un des chants nationaux de l’Angleterre est un air fait par Lulli pour Louis XIV ? […] Avez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? […] On le voit à votre air. […] Si vous vouliez, monsieur, chanter un petit air. […] Le Comte, d’un air dédaigneux.

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