Vous avez bien d’autres affaires : le cours de l’argent, la hausse et la baisse, les faillites, la bouillotte ; ma foi, votre Paris est un autre coupe-gorge, et vous ne valez guère mieux que nous. […] Les Anglais en ont eu leur part, et des commissaires français, soupçonnés de ce commerce, sont arrêtés ici ; mais cette affaire n’aura pas de suite.
Habile, adroit, remuant, infatigable, mêlant les plaisirs aux affaires, homme de cour et de lettres, flatteur des souverains qu’il encensa pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut pas le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence. […] Vous êtes un mois entier à répondre ; et vous avez encore la bonté de vous faire illusion au point d’imaginer que vous serez capable d’un emploi, vous qui ne pouvez même pas vous faire dans votre cabinet une occupation suivie, et qui n’avez jamais pu prendre sur vous d’écrire régulièrement à vos amis, même dans les affaires intéressantes pour vous et pour eux. […] Je me tiens très-philosophe sur cette affaire.
L’étude est la consolation et le bonheur de toute la vie ; c’est une amie toujours fidèle ; ceux qui, pressés dans le tourbillon des affaires ou de ce que l’on appelle les plaisirs de ce monde, l’abandonnent quelque temps, la retrouvent avec de nouveaux charmes lorsqu’ils ont su l’aimer dans leur enfance, et que leur cœur n’a pas été gâté par la société des méchants. […] L’homme le plus occupé, l’homme placé dans la sphère la plus active, ne peut pas toujours être livré aux affaires. […] Il aurait dû tourner la phrase de cette manière : « Suivant l’usage qu’ils ont pris à l’Université d’économiser le temps et le papier, ils écrivent, etc. » Dans un autre passage, le même auteur a laissé sa pensée douteuse, en déplaçant un pronom relatif ; c’est dans la conclusion d’une de ses lettres à un membre du parlement : « Je viens, monsieur, de vous faire connaître mon opinion aussi bien que celle de la majorité des deux chambres dans cette importante affaire, vous pouvez vous y fier avec toute sécurité. » Est-ce à l’affaire ou à l’opinion que l’on doit se fier ? Suivant la grammaire, c’est à l’affaire ; suivant l’auteur, c’est sans doute à l’opinion.
Les lettres Vous êtes un exemple, monsieur, de l’utilité des lettres dans la carrière des affaires. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
., que le célèbre maréchal de Saxe se déterminait à chercher, autant qu’il pouvait, ce qu’il appelait des affaires de poste. […] Les Mémoires sont des histoires écrites par des personnes qui ont eu part aux affaires, ou qui en ont été les témoins oculaires. […] Il semble que l’illustre évêque de Meaux ait pris son vol vers les cieux, pour considérer la terre et tous ses habitants, la naissance et le cours des siècles, la suite et l’enchaînement des affaires humaines. […] Ils font très bien connaître les affaires du temps.
Les affaires l’ennuient, la lecture sérieuse le fatigue, le service d’armée trouble ses plaisirs, l’assiduité même de la cour le gêne. […] Il voyait tout de ses propres yeux dans les affaires principales. […] Je crains pour vous les discussions d’affaires, et tous les objets qui réveillent votre douleur. […] De mon côté, je vais vous répondre sur l’affaire du temps présent2 d’une manière qui vous montrera, si je ne me trompe, ma sincérité.
Il fit couper la tête à son coq, de colère, Pour l’avoir éveillé plus tard qu’à l’ordinaire : Il disait qu’un plaideur dont l’affaire allait mal Avait graissé la patte à ce pauvre animal6. Depuis ce bel arrêt, le pauvre homme a beau faire : Son fils ne souffre plus qu’on lui parle d’affaire. […] Voilà bien instruire une affaire !
J’aime les maisons où je puis me tirer d’affaire avec mon esprit de tous les jours. […] Comme ceux qui avaient part aux affaires n’avaient point de vertu, que leur ambition était irritée par le succès de celui qui avait le plus osé, que l’esprit d’une faction n’était réprimé que par l’esprit d’une autre, le gouvernement changeait sans cesse : le peuple, étonné, cherchait la démocratie, et ne la trouvait nulle part. […] Sur l’esprit des lois À M. le grand prieur de Solar, ambassadeur de Malte à Rome Fragments Monsieur, mon illustre commandeur, votre lettre a mis la paix dans mon âme, qui était embarbouillée d’une infinité de petites affaires que j’ai ici.
Malgré les murmures des anciens, la jeunesse se porta en foule à leurs leçons, et l’éloquence, qui n’avait été jusque-là qu’une prudence de manier affaires, et un bon sens et jugement en matière d’estat et gouvernement, devint un art, et le plus honoré et le plus fructueux de tous les arts. […] Il apprend la politique avec Thucydide, la philosophie avec Platon, et achève de se former dans le maniement des affaires. […] La scandaleuse affaire d’Harpalos prouva que s’il était inexpugnable à l’or de Philippe, il ne l’était pas toujours à celui des Perses.
Nous ne cesserons d’exhorter à la bonne foi et à la vertu, nous la regardons comme une des conditions sine quâ non du vrai talent ; nous sommes persuadé que, avant tout, il faut que chacun pense ce qu’il dit, que les avocats des deux parties ont l’un et l’autre l’intime conviction que la raison est de leur côté, que le fauteur de la république est aussi sincère dans son credo politique que celui de la monarchie ; mais, encore une fois, notre affaire n’est pas de leur inspirer des sentiments, mais uniquement de leur apprendre à communiquer aux autres ceux qu’ils ont. […] « M. le Tellier ne ressemble pas à ces âmes oisives qui n’apportent d’autre préparation à leurs charges que celle de les avoir désirées ; qui mettent leur gloire à les acquérir et non pas à les exercer ; qui s’y jettent sans discernement et s’y maintiennent sans mérite, et qui n’achètent ces titres vains d’occupations et de dignités, que pour satisfaire leur orgueil et pour honorer leur paresse : il se fit connaître au public par l’application à ses devoirs, la connaissance des affaires, l’éloignement de tout intérêt. » A ces exemples connus la littérature contemporaine pourrait en ajouter beaucoup d’autres.
La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] Çà, messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. » Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S’introduisent dans les affaires ; Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés 4 Liv.
La même énergie de conviction, la même fidélité à son propre jugement, qu’il portait dans l’appréciation générale des choses, l’accompagnaient dans la pratique des affaires. […] On eût dit, à sa résolution nette et tranquille, que c’était pour lui une chose naturelle de décider des affaires et d’en répondre : signe assuré d’un génie né pour gouverner ; puissance admirable quand elle s’unit à un désintéressement consciencieux.
Les représentants d’un peuple sont assemblés, pour discuter les grandes affaires nationales : un orateur va parler. […] Rarement se repaissent-ils d’espérances : le long usage du monde et des affaires, les mauvais succès qu’ils ont éprouvés, ou dont ils ont été témoins, le peu de fond qu’il y a à faire sur les apparences les plus spécieuses, les ont prémunis contre les illusions dont se paye la jeunesse. […] Voici un bien bel exemple de confirmation, que nous fournit Démosthène dans sa troisième Philippique, où il anime les Athéniens par l’espérance d’un meilleur succès dans la guerre contre Philippe, si, à l’exemple de ce Prince, ils veulent s’appliquer sérieusement au soin de leurs affaires. […] Pour moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des hommes libres, qu’une situation d’affaires pleine de honte et d’ignominie. […] J’aurais souhaité que mon discours eût pu répondre à la grandeur et à l’importance de l’affaire.
À d’autres temps, la théorie commode de l’art pour l’art ; tout dans notre époque, le mal comme le bien, tout nous avertit que l’éducation morale est la grande affaire de l’humanité, le salut ou la perte de l’avenir. […] La même énergie de conviction, la même fidélité à son propre jugement, qu’il portait dans l’appréciation générale des choses, l’accompagnaient dans la pratique des affaires. […] Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit des talents et de l’esprit : il est riche. […] Si on le prie de s’asseoir, il se met à peine sur le bord d’un siége ; il parle bas dans la conversation, et il articule mal ; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. […] Ô homme important et chargé d’affaires, qui, à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet !
Il le rendra bienveillant, si l’orateur donne à ceux qui l’écoutent une bonne opinion de son caractère, s’il parle avec probité, franchise et modestie ; il le rendra attentif, s’il fait envisager l’affaire dont il parle comme importante et capable d’intéresser la société. […] Pour moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des hommes libres qu’une situation d’affaires pleine de honte et d’ignominie.
Les uns passent toute la vie dans l’oisiveté et dans la paresse, inutiles à la patrie, à leurs concitoyens, à eux-mêmes ; les autres, dans le tumulte des affaires et des occupations humaines. […] Une démarche où la circonspection la plus attentive devrait encore craindre de se méprendre est toujours l’ouvrage des amusements et des goûts puérils de l’enfance : à peine commence-t-on à bégayer, qu’on décide déjà de l’affaire la plus sérieuse de la vie ; et ces paroles irrévocables qui prononcent sur notre destinée sont les premières qu’on nous apprend à former, avant même qu’on nous ait appris à les entendre ; on accoutume de loin notre esprit naissant à ces images suggérées ; le choix d’un état n’est plus qu’une impression portée de l’enfance ; ainsi, avant que nos penchants soient développés, et que nous sachions ce que nous sommes, nous nous formons des engagements éternels, et arrêtons ce que nous devons être pour toujours.