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46. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Cette situation de l’homme est, sans contredit, plus élevée et plus morale : on sent ici l’influence du christianisme qui a rendu à notre âme ses titres de noblesse en l’affranchissant du joug de la fatalité. […] Il n’a pas le ton élevé de la tragédie ; il choisit ses personnages autour de nous ; il représente la société telle qu’elle est ; enfin, il est l’expression des mœurs modernes. […] 2° Le drame, ou tragédie romantique, plus élevé en général que le drame populaire, s’en rapproche par plusieurs côtés. […] On distingue généralement trois espèces de comique ; le haut comique, ou le comique noble, qui peint la société élevée, les vices polis, les ridicules de la bonne compagnie ; il est sérieux, délicat, et ne fait rire que l’esprit : tel est d’un bout à l’autre le Misanthrope.

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

Autant qu’un homme assis au rivage des mers Voit, d’un roc élevé, d’espace dans les airs, Autant des immortels les coursiers intrépides En franchissent d’un saut. […] Il a fait sentir pourquoi Homère et les prophètes ne sont jamais plus différents que lorsqu’ils semblent le plus se rapprocher par le fond ou les détails du sujet qu’ils traitent ; et nous ne saurions trop inviter les maîtres et les disciples à se pénétrer de l’esprit qui a dicté le Génie du Christianisme, le plus beau trophée que le génie de la sensibilité et l’enthousiasme du vrai beau aient élevé depuis longtemps à la morale et à la religion.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Mon carrosse même avait été lié avec des cordes, et presque élevé sur le pont ; mais quelques uns de ceux qui le tiraient ayant lâché les câbles, il tomba dans le fond de l’eau et se perdit. […] Pour accomplir vos volontés, et faire craindre vos jugements, votre puissance renverse ceux que votre puissance avait élevés.

49. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

La Fontaine, né en 1620 à Château-Thierry, en Champagne, a élevé l’apologue à une si grande perfection, qu’il a fait oublier tous ses devanciers. […] Chez nous, les poètes qui se sont exercés dans la poésie pastorale, sous différents noms, sont fort nombreux ; mais ils ne se sont pas élevés à la même hauteur que Théocrite et Virgile. […] Perse, en ses vers obscurs, mais serrés et pressants, Affecta d’enfermer moins de mots que de sens, Juvénal, élevé dans les cris de l’école, Poussa jusqu’à l’excès sa mordante hyperbole. […] Rousseau qui nous a apporté ce genre de l’Italie ; il a lui-même fait quelques cantates d’une poésie si élevée, qu’on n’a jamais pu les mettre en musique d’une manière avantageuse. […] C’est dans la Bible qu’on trouve les plus beaux modèles de la poésie lyrique élevée.

50. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Si son objet est élevé, si elle ne fait tort ni à l’esprit humain qu’elle étudie dans son imposante unité, ni au génie de la France, qu’elle veut toujours montrer semblable à lui-même, ni à notre langue qu’elle défend contre les caprices de la mode, il faut avouer qu’elle se prive des grâces5 que donnent aux trois premières sortes de critique la diversité, la liberté, l’histoire mêlée aux lettres, la beauté des tableaux, la vie des portraits, les rapprochements de la littérature comparée. […] Sous chacun de ces trois premiers genres tout lecteur met des noms célèbres, en faisant une place à part pour celui de l’écrivain supérieur6 qui a élevé la critique à la hauteur de l’histoire, et prouvé que la science littéraire n’est pas la moins relevée des sciences morales. […] Il faut entendre dans le sens le plus élevé ce mot de chronique qui pourrait bien tomber dans la disgrâce du public sérieux, tant on en a fait abus.

51. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Virgile, plus modeste dans le choix de son sujet, semble n’avoir voulu qu’instruire le cultivateur ; mais il l’a honoré, et il a élevé à l’agriculture le plus beau monument que le premier des arts agréables pût élever au premier des arts nécessaires. […] De plus, l’auteur doit s’efforcer de rattacher avec art les épisodes à ce qui précède et à ce qui suit, et faire en sorte de redescendre avec grâce au style simple, après s’être élevé au style poétique et figuré, tempéré ou sublime. […] Le genre descriptif est-il aussi élevé que le poème didactique ? […] L’épître familière est celle qui roule sur des sujets peu élevés. […] Celui qui passe pour avoir été l’inventeur de la fable chez les Grecs est Hésiode, né à Cumes, en Éolie, province de l’Asie-Mineure, mais élevé à Ascrée, en Béotie, et qui florissait l’an 944 avant J.

52. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Après les tentatives hardies mais incomplètes du seizième siècle, le théâtre, sans règle, comme la poésie l’avait été jusqu’à Malherbe, cherchait son législateur : elle le trouva dans un jeune homme natif de Rouen, que sa famille avait élevé pour le barreau, et qui préférait à l’étude des lois le travail de la composition et des vers. […] Précipice élevé d’où tombe mon honneur1. ! […] est-il tache plus noire, Plus indigne d’un homme élevé pour la gloire ? […] Ce fut dans les compositions dramatiques grâce aux encouragements de Richelieu et de Louis XIV, que se sont donné en quelque sorte rendez-vous les plus grands génies du dix-septième et du dix-huitième siècle, par une rivalité féconde qui a élevé la gloire de la scène française au-dessus de celle de tous les autres pays.

53. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Justesse, élégance soutenue, richesse et convenance il a su réunir toutes les qualités disséminées dans les autres ; et les plus modestes, chez lui, n’ont porté aucun préjudice aux plus élevées. […] Quel plaisir d’élever un enfant qu’on voit croître1, Non plus comme un esclave élevé pour son maître, Mais pour voir avec lui renaître tant de rois ! […] Il s’agit du cénotaphe qu’Andromaque avait élevé à son époux en Epire, comme le rapporte Virgile (liv. 

54. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

nous le savons, le roman atteint rarement le but élevé que nous venons d’indiquer. […] La position élevée des femmes dans la société moderne, leur action puissante dans la vie privée et publique, entrent pour beaucoup dans cette importance qu’a prise le roman dans nos mœurs actuelles.

55. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Certains poètes sont sujets dans le dramatique à de longues suites de vers pompeux, qui semblent forts, élevés, et remplis de grands sentiments. Le peuple écoute avidement, les yeux élevés et la bouche ouverte, croit que cela lui plaît, et à mesure qu’il y comprend moins, l’admire davantage ; il n’a pas le temps de respirer, il a à peine celui de se récrier et d’applaudir. […] Pour le sublime, il n’y a même entre les grands génies que les plus élevés qui en soient capables. […] Les poètes ont au-dessus des orateurs l’enthousiasme, qui les rend même plus élevés, plus vifs et plus hardis dans leurs expressions. […] C’est par cet art que Virgile s’est élevé quelquefois dans l’églogue.

56. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Les Romains se sont élevés dans la poésie didactique à une hauteur dont les Grecs n’approchent pas. […] Au-dessous de Boileau, et à une place très élevée encore, il faut mettre L.  […] Rien de plus léger que le fond : c’est un perroquet élevé dans un couvent de nonnes, et qu’on envoie dans un autre couvent comme un oiseau unique. […] Lucain, né à Cordoue, en Espagne, en 59 de Jésus-Christ, fut élevé à Rome, dans la maison de Sénèque, son oncle.

57. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Vers le quart de la page, à partir du haut, on écrit seuls sur la ligne les mots Monseigneur, Monsieur, Madame ou Mademoiselle, selon l’état ou le rang de la personne, en ajoutant au mot Monsieur ou Madame le titre d’une dignité ou d’une charge élevée, s’ils en ont quelqu’une. […] Si la personne occupe une position assez élevée pour qu’on évite avec elle la seconde personne, on écrit de même à la fin, en mettant à la ligne toutes les sections de phrases, comme il a été dit : Je suis, Monseigneur, de Votre Altesse, ou de Votre Éminence, ou de Votre Excellence, ou de Votre Grandeur, le très humble, etc.

58. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Ainsi, la métaphore est parfois élevée, en quelque sorte, à la seconde puissance. […] Assurément, il y a dans les poésies de Lamartine de riches et brillantes descriptions, des narrations suaves et touchantes, des morceaux lyriques aussi irréprochables qu’élevés, mais, en même temps, il s’y trouve des passages, et, entre autres, une certaine dédicace à Maria Anna Elisa où s’accumulent les métaphores les plus fausses et les plus incohérentes que l’on puisse rencontrer : Doux nom de mon bonheur, si je pouvais inscrire Un chiffre ineffaçable au socle de ma lyre, C’est le tien que mon cœur écrirait avant moi, Ce nom où vit ma vie et qui double mon âme ; Mais pour lui conserver sa chaste ombre de femme, Je ne l’écrirais que pour toi. […] La chasteté naturelle dans le langage annonce l’homme bien élevé et de bon goût, comme la chasteté volontaire dans les mœurs indique la puissance et l’énergie du talent.

59. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Un obélisque de quatre-vingts pieds de haut, qui paraît à peine élevé en présence de la coupole de Saint- Pierre, est au milieu de la place. […] Rome moderne est élevée de quarante pieds au-dessus de Rome ancienne. […] Guizot, agrandi de toute son expérience d’homme d’État, n’a paru s’être élevé plus haut. […] Jouffroy une place élevée parmi les philosophes et les écrivains de notre temps. […] Ainsi s’est élevé peu à peu et enfin s’est achevé ce grand monument qui a mérité à M. 

60. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

Considérez dans le monde un homme bien élevé : son ton est parfait, ses manières simples, naturelles ; il est aimable sans prétention, agréable sans fadeur. […] Qu’ils se laissent aller dans leurs compositions à ces élans de l’âme ; qu’ils ne prennent des passions humaines que ce qu’elles ont de pur et d’élevé ; ils perfectionneront ainsi leur sensibilité et leur imagination ; ils s’affermiront dans la voie du bien.

61. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Plus pur que varié, plus élevé que fécond, plus élégant que robuste, son vers n’a pas toujours la clarté, l’aisance, la simplicité ou la précision ; mais on aime cette muse sereine, fière et gracieuse. […] Dans toutes ses compositions, roman, poésie ou drame, prose ou vers, la conception toujours élevée domine le reste.

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