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324. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

quelle froideur s’empare de votre âme !

325. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s’ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s’en éloignent.

326. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

J’ai un masque qui trompe l’artiste : soit qu’il y ait trop de choses fondues ensemble, soit que, les impressions de mon âme se succédant très-rapidement et se peignant toutes sur mon visage, l’œil d’un peintre ne me retrouvant pas le même d’un instant à l’autre, sa tâche devienne beaucoup plus difficile qu’il ne la croyait.

327. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

Pour lui donner la vie, mêlez le sentiment à l’image, soit que vous mettiez l’aspect des lieux en harmonie avec les émotions de l’âme ; soit que vous aviviez celles-ci par l’opposition ; soit que vous y rattachiez une espérance ou un souvenir public ou privé.

328. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Exemple : Le ciel nous rend toujours les biens qu’il nous prodigue, Vainement un mortel se plaint et le fatigue        De ses cris superflus : L’âme d’un vrai héros, tranquille, courageuse, Sait comme il faut souffrir d’une vie orageuse        Le flux et le reflux.

329. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

En vain, dans nos champs cultivés, l’imagination cherche à s’étendre ; elle rencontre de toutes parts les habitations des hommes ; mais, dans ces régions sauvages, l’âme se plaît à s’enfoncer dans un océan de forêts, à planer sur le gouffre des cataractes, à méditer au bord des lacs et des fleuves, et, pour ainsi dire, à se trouver seule devant Dieu2.

330. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

D’ailleurs, outre que la naïveté, la pureté des mœurs qui conviennent aux bergers, sont les qualités ordinaires de la religion et de la piété, il est certain que rien n’est plus propre à élever l’âme vers Dieu que le spectacle de la nature et la solitude des campagnes.

331. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Le sixain suivant de Boileau est d’un caractère tout différent : ce n’est plus la pensée, c’est la sensibilité qui en fait le mérite ; on l’appelle alors un madrigal et non pas une réflexion : Voici les lieux charmants où mon âme ravie        Passait à contempler Silvie, Ces tranquilles moments, si doucement perdus.

332. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

On peut lui appliquer ce trait : « qui dit auteur, dit oseur. » Exorde de son quatrième mémoire 1 Si l’être bienfaisant qui veille à tout m’eût un jour honoré de sa présence et m’eût dit : « Je suis Celui par qui tout est ; sans moi tu n’existerais point ; je te douai d’un corps sain et robuste ; j’y plaçai l’âme la plus active ; tu sais avec quelle profusion je versai la sensibilité dans ton cœur et la gaieté sur ton caractère ; mais tu serais trop heureux si quelques chagrins ne balançaient pas cet état fortuné : aussi tu vas être accablé sous des calamités sans nombre ; déchiré par mille ennemis ; privé de ta liberté, de tes biens ; accusé de rapines, de faux, d’imposture, de corruption, de calomnie ; gémissant sous l’opprobre d’un procès criminel ; garrotté dans les liens d’un décret ; attaqué sur tous les points de ton existence par les plus absurdes on dit ; et ballotté longtemps au scrutin de l’opinion publique, pour décider si tu n’es que le plus vil des hommes ou seulement un honnête citoyen », je me serais prosterné, et j’aurais répondu : « Être des êtres, je te dois tout, le bonheur d’exister, de penser et de sentir ; je crois que tu nous as donné les biens et les maux en mesure égale ; je crois que ta justice a tout sagement compensé pour nous, et que la variété des peines et des plaisirs, des craintes et des espérances, est le vent frais qui met le navire en branle et le fait avancer gaiement dans sa route.

333. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Sans parler des obscénités qui ne peuvent convenir qu’à des âmes viles et corrompues, et que les cœurs honnêtes réprouvent énergiquement, nous signalerons la diffamation et quelques défauts qui ont rapport au goût, comme la fausseté dans les pensées, les équivoques tirées de trop loin, les pensées basses et les hyperboles exagérées.

334. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Il faut employer de, quand le verbe exprime une action de l’âme : = l’honnête homme est estimé de ceux mêmes qui ne le sont pas. Il faut employer par, quand il exprime une action du corps, ou une action, à laquelle le corps et l’âme ont part : = les anciens monuments ont été détruits par les barbares du nord : = ce peuple est gouverné par un bon roi. […] Ainsi au lieu de dire : l’âme du ministre français, qui n’avait pas la barbarie de celle de cet usurpateur, n’en avait pas aussi la grandeur ; dites, n’en avait pas non plus la grandeur.

335. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Il dit : « Ne pleurez point5 ; Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite : Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère ; Je le désennuîrai6. […] Où son moi n’est pas en action, soit pour jouir, soit pour souffrir, l’homme n’est pas.La terre ne me dit tout ce qu’elle peut dire à l’homme que là où je la possède ;la mort ne se révèle tout entière à mon âme que lorsqu’elle me frappe dans les miens.

336. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Hippolyte, se justifiant auprès de Thésée, emploie huit vers à lui prouver que ce n’est pas tout à coup, mais insensiblement et par degrés, qu’une âme vertueuse devient capable d’un grand crime : Examinez ma vie, et voyez qui je suis.

337. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

dit-elle, et leur âme abusée Se promet dans mon ombre une victoire aisée : Mais allons : il est temps qu’ils connaissent la Nuit. »     A ces mots, regardant le hibou qui la suit, Elle perce les murs de la voûte sacrée : Jusqu’en la sacristie elle s’ouvre une entrée, Et dans le ventre creux du pupitre fatal Va placer de ce pas le sinistre animal.

338. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Vous êtes contraire à vous-même ; un fantôme de vertu vous rend ombrageux, et vous me faites bien sentir la vérité de ce qu’on dit, qu’il faut une âme forte pour oser faire les grands crimes.

339. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Et la quarte17 fut emportee des diables pour lier Lucifer qui se deschainoit en ce temps là à cause d’vne colicque qui le tormentoit extraordinairement, pour auoir mangé l’âme d’vn sergeant1 en fricassee à son desieuner.

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