Dans tout ce qu’on écrit, il faut observer les convenances, c’est-à-dire, les bienséances qui tiennent aux personnes, à l’âge, au temps, aux lieux, aux genres de composition. […] Un livre composé pour la jeunesse doit avoir un autre caractère que celui qui est écrit pour l’âge mûr. […] L’art des convenances consiste à modifier son langage d’après le genre de composition, le sujet, l’état des personnes, leur âge, leur éducation, leur rang, leur caractère, leur nation, etc.
J’éprouve sa durée en vingt ans de silence1, Et toujours d’âge en âge encor, je vois la France Contempler mes tableaux et leur jeter des fleurs. […] Oui, cette relique est sainte, — car Washington est le plus grand homme de tous les pays et de tous les âges.
Il ne faut pas croire que la poésie pastorale appartienne à l’âge d’or ou à la vie patriarcale ; elle n’en est qu’un reflet lointain et un souvenir ; elle apparaît aux époques où la civilisation, déjà avancée, incline vers la corruption et la décadence. […] Il a retrouvé la pastorale dans les montagnes de l’antique Helvétie, au milieu des mœurs patriarcales et des vertus de l’âge d’or.
Age, ducantur sortes… En iste peregrinu sorte designatur… Vides te, hospes, in crimen vocari Nobis autem expedi unde oriundus sis6, quod vitæ genus sequaris, quo consilio hanc navem conscenderis. — Jonas O7 ineluctabilem cœli vim !
Considérée dans son étymologie, la rhétorique n’est que l’art de parler ; mais la signification de ce mot, comme celle de beaucoup d’autres, s’est modifiée et étendue en passant de l’antiquité aux âges modernes. […] Mais les choses se sont modifiées dans les âges modernes ; et même en obéissant à l’idée romaine, au principe d’utilité positive et pratique, il est nécessaire de revenir aujourd’hui à cette universalité de préceptes applicables à tous les genres littéraires, dont les Grecs avaient donné l’exemple, et que la plupart des rhéteurs ont en tort d’abandonner pour se borner, à l’exemple des Romains, aux règles de l’éloquence. […] Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. » Et, pour passer du xvie siècle au xixe , car j’aime à montrer les préceptes réellement utiles et solides maintenus à travers les âges, en dépit des changements d’idées et des caprices de la mode : « Je voudrais, dit le héros d’un roman moderne, m’exprimer de prime abord, sans fatigue, sans effort, comme l’eau murmure et comme le rossignol chante. » Et le raisonneur du livre lui répond avec un grand sens : « Le murmure de l’eau est produit par un travail, et le chant du rossignol est un art.
Le Seigneur regarde la terre ; elle frémit de crainte : il touche les montagnes ; elles s’exhalent en fumée. » Le Marquis de Pompignan dans sa belle Ode tirée de ce psaume, a ainsi paraphrasé ce morceau : L’éclat pompeux de ses ouvrages, Depuis la naissance des âges, Fait l’étonnement des mortels. […] Un zèle dévorant les guide ; Et leur essor est plus rapide Que le feu brûlant de l’éclair… Dieu des jours, Dieu des temps, triomphe d’âge en âge, Jouis de ta grandeur, jouis de ton ouvrage, Tu regardes la terre, elle tremble d’effroi : Tu frappes la montagne, et sa cime enflammée Dans des flots de fumée S’abîme devant toi. […] Ainsi les âges se renouvellent ; ainsi la figure du monde change sans cesse ; ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure ; tout s’use, tout s’éteint. […] Le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit avec un air de vengeance et de fureur de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont emportés dans le cours fatal, l’insulter, en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. » Celui-ci est la description du jugement dernier dans le poème de la Religion par Racine le fils.
mais planter à cet âge ! […] Allons, vieillard, et sans république Il n’importe à la république Que tu fasses ton testament. » La Mort avait raison : je voudrais qu’à cet âge On sortît de la vie ainsi que d’un banquet1, Remerciant son hôte1, et qu’on fit son paquet : Car de combien peut-on retarder le voyage ? […] Le discours du vieillard est lent, posé, sentencieux ; il a la dignité de son âge. […] Ces vers rappellent le quatrain que Maucroix, l’ami de La Fontaine, fit à l’âge de quatre-vingts ans : Chaque jour est un bien que du ciel je reçoi, Je jouis aujourd’hui de celui qu’il me donne ; Il n’appartient pas plus aux jeunes gens qu’à moi, Et celui de demain n’appartient à personne. […] Hémardinquer, p. 291, le morceau qui commence ainsi : « N*** est moins affaibli par l’âge, etc. » 4.
L’adolescence n’est l’âge ni de la vengeance, ni de la haine ; elle est celui de la commisération de la clémence, de la générosité. Oui, je le soutiens, et je ne crains point d’être démenti par l’expérience, un enfant qui n’est pas mal né, et qui a conservé jusqu’à vingt ans son innocence, est, à cet âge, le plus généreux, le meilleur, le plus aimant et le plus aimable de tous les hommes4. […] S’il m’appartenait de vous donner des conseils, le premier que je voudrais vous donner, serait de ne point vous livrer à ce goût que vous dites avoir pour la vie contemplative, et qui n’est qu’une paresse de l’âme, condamnable à tout âge et surtout au votre4.
C’est pourquoi, sitôt que l’âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l’étude des lettres ; et, me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens des diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit. […] Cette célèbre école de l’Europe était le collége de la Flèche, où il entra à l’âge de huit ans. […] Son père, et sa fille morte en bas âge.
L’enfance et la vieillesse Après l’enfance, ce que je connais de plus intéressant au monde, c’est la vieillesse : il y a dans la faiblesse de ces deux âges, dans les espérances que donne l’un, dans les souvenirs que laisse l’autre, quelque chose de profondément touchant qui pénètre l’âme d’un sentiment de bienveillance que la sécheresse et la légèreté peuvent seules méconnaître. […] L’étude donne à l’enfance même ces habitudes sérieuses qui feront, dans l’âge viril, la dignité et la puissance.
Voyez ce faible enfant que le trépas menace, Il ne sent plus ses maux quand sa mère l’embrasse : Dans l’âge des erreurs, ce jeune homme fougueux N’a qu’elle pour ami, dès qu’il est malheureux : Ce vieillard, qui va perdre un reste de lumière, Retrouve encor des pleurs en parlant de sa mère. […] Le vieux Booz dit à Ruth : Je crains que mes vieux ans n’effarouchent votre âge. […] ……………………………………………… Par son âge, au travail à regret inhabile, Il presserait en vain le soc d’un bras débile ; Mais il ne peut languir dans un repos oisif : D’une épine noueuse aidant son pied tardif, Il va, des bords du champ, voir avancer l’ouvrage. […] La nature en Damon succombe au poids de l’âge ; De deux bras vainement sa marche se soulage ; Il sent fléchir sous lui ses genoux affaiblis ; Et bientôt, étendu sur son humble châlis, Ne se déguisant point son atteinte mortelle, Des ministres sacrés fait prévenir le zèle.
Il obtiendra les honneurs du triomphe avant l’âge fixé par les lois ! […] Combien j’ai souffert en Sicile et en Afrique, avant même d’avoir atteint l’âge de l’adolescence ? […] N’ont-ils pas, dans la sainte cité de Jérusalem, passé tout au fil de l’épée, sans respecter ni l’âge, ni le sexe ? […] et tu n’as pas pitié de ton enfant en bas âge, de ton épouse infortunée, qui bientôt sera veuve de toi ! […] Puis, quand le terme fatal est arrivé, ils ne sont pas condamnés à l’oubli ; leurs noms passent d’âge en âge jusqu’à la postérité la plus reculée.
Précis des quatre âges de la Littérature. […] La plupart de ces grands hommes fleurirent dans le siècle de Philippe et d’Alexandre ; âge heureux, qui est la première époque intéressante dans l’histoire de l’esprit humain.
Victor Cousin fut un maître déjà célèbre, à l’âge où d’ordinaire les mieux doués sont encore étudiants. […] De l’âge d’or, jadis vanté, C’est la plus fidèle peinture ; Mais toujours la simplicité Ne fait pas la belle nature.
Il s’adresse de préférence à Euripide, qui, par son intelligence des passions tendres, a le plus d’affinité avec son génie ; il donne à ses emprunts une couleur chrétienne, et accommode ses réminiscences mythologiques aux mœurs d’un âge raffiné. […] Dans un âge si tendre Quel éclaircissement en pouvez-vous attendre ? […] Cet âge est innocent : son ingénuité N’altère point encor la simple vérité4 Laissez-le s’expliquer sur tout ce qui le touche. […] Oui, il est très-avancé pour son âge.
La vertu seule continue son règne au travers des âges, et ni tyrans ni mensonges n’arrêtent le fleuve qui la porte à l’admiration de la terre. […] Le temps est une limite qui l’effraye pour ses œuvres, et les ruines accumulées le long des âges lui disent trop la vanité d’un service aussi précaire. […] Mais, chez les peuples vivants, la culture des lettres est, après la religion, le premier trésor public, l’arome de la jeunesse et l’épée de l’âge viril1. […] Le soleil ne passe plus sur sa tête comme un feu qui s’éteint le soir et se rallume au matin, mais comme la grave mesure des âges, apportant à chaque jour son devoir, à chaque siècle sa durée.