Leur voix est lasse parce qu’elle est infirme4 ; moins je les entends, plus ils me percent le cœur. Mais si leur voix n’est pas assez forte, écoutez Jésus-Christ qui se joint à eux : « Ingrat, déloyal, vous dit-il, tu manges5 et tu te reposes à ton aise ; et tu ne songes pas que je suis souffrant en cette maison, que j’ai la fièvre en cette autre, et que partout je meurs de faim, si tu ne m’assistes6. » La royauté Certes, ce ne sont ni les trônes, ni les palais, ni la pourpre, ni les richesses, ni les gardes qui environnent le prince, ni cette longue suite de grands seigneurs, ni la foule des courtisans, non1, non, ce ne sont pas ces choses que j’admire le plus dans les rois. […] quel sera mon étonnement, lorsque le juge sévère qui préside dans l’autre siècle, où celui-ci nous conduit, nous représentant en un instant toute notre vie, nous dira d’une voix terrible : « Insensés que vous êtes, qui avez tant estimé les plaisirs qui passent, et qui n’avez pas considéré la suite qui ne passe pas ! […] Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron.
Que dès notre réveil notre voix te bénisse ; Qu’à te chercher notre cœur empressé T’offre ses premiers vœux ; et que par toi finisse Le jour par toi saintement commencé4. […] La douceur de sa voix, son enfance, sa grâce, Font insensiblement à son inimitié Succéder… Je serais sensible à la pitié5 ! […] La voix de Dieu se fait entendre aux enfants par la bouche de ses ministres, par les instructions et les conseils paternels, par les livres saints lus avec recueillement, par les merveilles de la nature. […] Ce monosyllabe criard, rejeté à la fin du vers, va bien à la voix glapissante de l’avocat.
Deuxième partie L’éloquence du barreau I caractères généraux de l’éloquence romaine Quand la conquête macédonienne eut renversé la tribune et étouffé la voix de Démosthène, l’éloquence, bannie de la place publique, se réfugia dans les écoles. […] De même qu’un artiste exagère les proportions des statues qui doivent orner les fûts des colonnes ou les sommets des édifices, de même il donne à sa voix et à son action une ampleur digne du théâtre qu’il domine du regard et du geste. […] L’avocat s’empare de cette circonstance, et, penché sur la tribune, écrasant son adversaire du regard et du geste, d’une voix rapide et tonnante : « — Que fais-tu là immobile sur ton siége, Brutus ? […] tu n’en as pas l’ombre : ton peu de voix et de faconde, tu le prostitues dans ce honteux métier de calomniateur.
Oreste s’exprime ainsi devant Pyrrhus : Avant que tous les Grecs vous parlent ma voix, Soutirez que j’ose ici flatter de leur choix ; Et qu’à vos yeux, seigneur, je montre quelque joie De voir le fils d’Achille et le vainqueur de Troie. […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue, vous mettrez fin à tous ces discours. Au lieu de déplorer la mort des autres, grand Prince, dorénavant, je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte : heureux averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie, les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint !
On dirait même que le Dieu qui l’inspire, parle par sa voix. […] Rousseau imitant le prophète David, pour peindre l’aveuglement des hommes du siècle, s’écrie : Qu’aux accents de ma voix la terre se réveille. […] Son admirable structure Est la voix de la nature ! […] Ce Dieu si grand, -si terrible À nos voix daigne accourir : Sa bonté toujours visible Se plaît à nous secourir. […] Sa voix redoutable Trouble les enfers.
Sera-ce entre ces murs, que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] La douceur de sa voix, son enfance, sa grâce, Font insensiblement à mon inimitié Succéder… je serais sensible à la pitié ! […] Cieux, écoutez ma voix, terre, prête l’oreille. […] Vous, mes seuls compagnons, ô vous, monstres sauvages, (Car je n’ai plus que vous, à qui ma voix, hélas ! […] Qu’aux accents de ma voix la terre se réveille.
Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l’oreille. […] La chanson satirique s’appelait autrefois vaudeville, mot qui vient probablement de voix de ville, parce que la chanson faisait son butin des bruits qui couraient par la ville.
Étudions ces facultés intellectuelles qui nous font sentir, penser et raisonner ; donnons-leur une direction juste et élevée ; écoutons la voix infaillible de la conscience, qui nous fait toujours discerner le bien du mal : cette loi morale, en épurant nos cœurs, fortifiera aussi notre esprit. Laissons surtout notre âme s’émouvoir à la voix douce et pénétrante de la religion. […] De la dépouille de nos bois L’automne avait jonché la terre : Le bocage était sans mystère, Le rossignol était sans voix.
Et, là-dessus, j’ai à vous dire que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles, parce qu’elles expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes, parce qu’elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des voix. Il y a cinq voyelles, ou voix, A, E, I, O, U. […] La voix A se forme en ouvrant fort la bouche, A. […] La voix E se forme, en rapprochant la mâchoire d’en bas de celle d’en haut, A, E. […] La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas ; O.
Nous naissons avec la faculté de varier les accents de notre voix. […] Il essaya, en les réglant par le son de la voix, de les faire avec grâce et avec mesure.
Il suit de là que si le rhéteur vous dit : la phrase, il alla à Athènes, pèche contre l’harmonie ; c’est comme s’il disait : la répétition de la même émission de voix fatigue l’oreille qui écoute, parce qu’elle fatigue l’organe qui prononce. […] Denys d’Halicarnasse, qui s’en est spécialement occupé, distingue dans l’harmonie oratoire, comme dans la musique, la mélodie, le nombre, la variété, la convenance ; il calcule la portée de la voix, les intervalles, les chutes, la mesure composée d’un certain nombre de pieds, formés eux-mêmes d’un certain nombre de syllabes longues ou brèves, et présentant chacun leur caractère spécial, si bien que tout l’effet est manqué, même en prose, si vous mettez un dactyle au lieu d’un spondée, et un trochée au lieu d’un ïambe, etc. […] Pour plaire aux habiles, la période doit se dérouler avec aisance, abondance et harmonie ; qu’elle ne se prolonge pas indéfiniment comme ces phrases allemandes dont on ne trouve la fin qu’en sautant au moins un feuillet ; que les suspensions et les repos y soient ménagés avec assez d’art pour permettre au lecteur de respirer librement et à propos81 ; qu’elle se termine, autant que possible, par des sons pleins et soutenus, qui, tout en évitant le ridicule de l’esse videatur 82, empêchent la voix de tomber trop brusquement ; que pour flatter l’oreille et faciliter la prononciation, les membres en soient savamment balancés et proportionnés.
Lorsque l’écrivain ou l’orateur veulent communiquer le fruit de leurs pensées, soit par écrit, soit de vive voix, leur but principal est de persuader, c’est-à-dire de faire passer dans les âmes les sentiments dont ils sont animés ; et, pour réussir, ils doivent instruire, convaincre et toucher : c’est là ce que les anciens appelaient les trois devoirs de l’orateur. […] Les passions, qui sont l’amour des objets agréables et la haine des objets désagréables, nous poussent continuellement à rechercher les uns et à fuir les autres ; mais souvent elles rencontrent un obstacle, et cet obstacle, c’est le sentiment de la justice, c’est la loi du devoir qui nous dit : « Sois heureux si tu peux, mais non pas aux dépens du bonheur d’autrui. » Les passions ne s’arrêtent pas toujours à cette voix sacrée ; souvent elles nous conseillent d’immoler à notre intérêt particulier l’intérêt de nos semblables : alors elles deviennent coupables, et l’orateur ou l’écrivain serait criminel en cherchant leur appui. […] J’ai vu, seigneur, j’ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris, Il veut les rappeler, et sa voix les effraie. […] Pour les Pauvres Tandis qu’un timbre d’or, sonnant dans vos demeures, Vous change en joyeux chant la voix grave des heures, Oh ! […] Pour qui, sourd à la voix d’une mère immortelle, Et d’un père éperdu négligeant les avis, Vais-je y chercher la mort tant prédite à leur fils ?
Mais elle va devenir tout-à-coup éloquente et sérieuse, lorsque retentit la voix du Tiers-État dans le discours de d’Aubray, l’Ariste de la pièce, le chef des politiques, ce vrai patriote qui, réfutant tous les sophismes, démasquant tous les mensonges, domine un odieux charivari par sa raison, sa droiture et l’autorité d’un Démosthène bourgeois, aussi honnête qu’habile. […] Une cohue de voix discordantes et d’amendements insensés clôt la séance ; mais ce tapage n’empêche pas le gros bon sens populaire d’avoir le dernier mot par la bouche de Trepelu, le vigneron de Suresnes, soutenant avec la logique de Sganarelie que « le roi est le vrai soleil de France, et que le soleil est une belle invention, quoiqu’il gèle parfois sur les vignes. » Éditée pour la première fois en août 1594, trois mois après l’entrée d’Henri IV à Paris, la Ménippée avait circulé sous main avant l’ouverture des portes.
L’industrie du peintre y traduit non de molles et stériles rêveries, mais les soupirs, les accents d’un cœur religieux, le concert des voix intimes que l’enthousiasme du beau peut éveiller au fond même de la conscience. […] Dans l’air lourd plus de voix, hors5 le bruit des cigales Frappant le ciel cuivré de leurs notes égales.
Mon intelligence s’élève à Dieu et donne une voix à la nature, et l’Éternel daigne m’écouter. […] Une voix vint frapper mon oreille. […] ma voix s’élève à toi au milieu du silence de la nuit. […] L’accusateur est confondu : Flavio est absous d’une voix unanime. […] Pierre Huc fut acquitté d’une voix unanime.