Le plus célèbre des poètes didactiques grecs, après Hésiode, est Aratus, qui vivait 275 ans avant notre ère, et qui a, dans ses poèmes des Phénomènes et des Pronostics, décrit le ciel et ses mouvements, tels que les supposaient les anciens, et indiqué les présages qu’on pouvait tirer pour l’avenir de la position des astres. […] On croit communément qu’il était de Smyrne, en Ionie, et qu’il vivait trois générations après la guerre de Troie. […] Après Homère, la Grèce ne compte plus qu’un poète épique digne de ce nom : c’est Apollonius de Rhodes, qui vivait 250 ans avant notre ère, et qui a chanté l’expédition des Argonautes. […] Mais les passions qui font vivre la poésie n’y peuvent jouer qu’un bien faible rôle. […] Un mérite, enfin, qui n’est pas contesté à Voltaire, et qui suffirait seul pour faire vivre son ouvrage, c’est la perfection continue de son style, la noblesse des sentiments, et la sagesse des inventions, qui manque trop souvent aux autres poètes.
En obligeant le peuple français à faire la guerre, on l’obligera à ne penser qu’à la guerre, à ne vivre que de la guerre, et les légions françaises sont nombreuses et braves2. […] elles apprendront, après quelques années de guerre, à devenir sages et à vivre en paix4. […] L’on sent dans cette situation que si rien ne nous obligeait à vivre, il vaudrait beaucoup mieux mourir ; mais lorsque, après cette première pensée, l’on presse ses enfants sur son cœur, des larmes, des sentiments tendres raniment la nature, et l’on vit pour ses enfants. […] Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement : celui de l’homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. » Citons en terminant cette page de M. de Salvandy : « Napoléon Bonaparte, le héros des temps modernes, héros dans le sens antique du mot, héros à la façon de ces personnages épiques, demi-dieux de la terre, qui la remplissent de leurs exploits, laissent un souvenir ineffaçable dans la mémoire des hommes, prennent place dans toutes les traditions des peuples, grandissent de siècle en siècle, grâce aux actions surhumaines dont la fable grossit leur histoire, et finissent par laisser l’érudit incertain si ces Hercule, ces Sésostris, ces Romulus, dont le nom et les monuments sont partout, ont jamais vécu.
Laissez-le tel que la nature vient de l’ébaucher, laissez-le là nu, muet, plutôt mort que vivant ; il vivra peut-être, mais il vivra sans le savoir, hôte infirme de la création, âme perdue dans l’impuissance de se trouver elle-même. […] Il faut qu’il sorte de cet étroit horizon, et se prépare à marquer sa place dans cette société haletante où tous, ayant les mêmes droits dans les mêmes devoirs, vont lui disputer la gloire de vivre. […] En 1832, j’ai quitté le premier et à temps ce pauvre M. de Lamennais ; en 1836, je suis descendu de la chaire de Notre-Dame quand il le fallait, pour la reprendre un jour avec plus d’autorité ; en 1848, j’ai dit adieu à mon banc de législateur le lendemain de l’émeute qui avait brisé la République en la déshonorant, et, bien que tout le monde ne vit pas qu’elle était morte, j’ai eu à me louer de l’avoir aussi vite pressenti ; maintenant, je me retire devant d’autres écueils non par égoïsme, par lâcheté, pour vivre dans l’insouciance de Dieu et des hommes, mais pour les servir avec plus d’à-propos dans la mesure où je le puis encore.
Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses 1 2 3 4 5 6 L’espace d’un matin. […] Les vers doivent être une musique ; ils ne vivent que d’harmonie.
Dans le temps où nous vivons, et où il semble que l’instabilité nous donne la soif de la stabilité, il n’est qu’une sorte de gens dont on puisse dire qu’ils font leur fortune ; ce sont les élèves laborieux de nos lycées. […] Préparez-vous, dans la vie des affaires et des devoirs, ce que Montaigne appelle ingénieusement une arrière-boutique, où vous puissiez vivre quelquefois avec vous-mêmes, jouissant de vous, non pas stérilement, mais en vous étudiant de plus près, pour vous rendre meilleurs.
La scène retentit encore des acclamations qu’excitèrent à leur naissance le Cid, Horace, Cinna, Pompée, tous ces chefs-d’œuvre représentés depuis sur tant de théâtres, traduits en tant de langues, et qui vivront à jamais dans la bouche des hommes. […] Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation, qui surprend, enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut trouver quelques-uns, beaucoup plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux.
Certains animalcules ne vivent qu’un jour. […] Cicéron dit que l’on ne peut vivre heureux, si l’on ne vit vertueux. […] Les sénateurs vivaient la plupart du temps dans la campagne. […] Il vécut jusqu’à cent ans. […] Il est mort comme il a vécu.
Voilà des traits qui honorent et font vivre la mémoire d’un homme, et qui ont fait dire avec raison d’Isocrate, qu’il fut digne d’avoir des talents, puisqu’il eut des vertus. […] Il pensa, parla et vécut toujours pour la liberté de son pays, et travailla quarante ans à ranimer la fierté d’un peuple devenu, par sa mollesse, le complice de ses tyrans.
Depuis longtemps, au reste, le vénérable prélat vivait loin de la cour, dans son évêché de Clermont, qui avait été, en 1717, la récompense de ses talents. […] Les Français vivaient heureux ; et, sous un si bon roi, tout ce qu’ils pouvaient souhaiter à leurs enfants, c’était un successeur qui lui fût semblable1.
Il était plus d’une fois échappé à César de dire : J’ai assez vécu pour ma gloire. […] « C’est avec regret, César, que j’ai entendu souvent de votre bouche ce mot qui par lui-même est plein de sagesse et de grandeur : J’ai assez vécu, soit pour la nature, soit pour la gloire. […] Sans doute vous auriez assez vécu, si vous étiez né pour vous seul.
Ma première maxime était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant1 constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance, et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l’excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés2 de ceux avec lesquels j’aurais à vivre ; car, commençant dès lors à ne compter pour rien les miennes propres, à cause que je voulais les remettre toutes à l’examen, j’étais assuré de ne pouvoir mieux que de suivre celles des mieux sensés. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Vivre est l’antécédent, mourir le conséquent. A vécu veut donc dire est mort. […] ô vieillesse ennemie N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ! […] Le peuple trouverait plus de bonheur à vaincre et à vivre pour la cause de ses rois. […] Ne risque-t-on pas de se perdre dans les nuages, de vivre dans un air vaporeux où la nourriture (la pensée) est trop rare ?
Ésope était Phrygien ; il naquit environ six cents ans avant notre ère, et vécut dans l’esclavage. […] Les fabulistes latins sont d’abord et surtout Phèdre, affranchi d’Auguste, et Avianus qui vivait sous les Antonins. […] Un cerf lui dit : « Pauvre imprudent, Vivre libre et bâté n’est pas chose facile : Ne te crois pas indépendant, Mon ami, tu n’es qu’indocile. » § 49. […] Pyrrhus vivait heureux, s’il eût pu l’écouter ; Mais à l’ambition opposer la prudence, C’est aux prélats de cour prêcher la résidence. […] Mais elle était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin ; Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses, L’espace d’un matin.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Pourvu, vers 1554, d’un office de conseiller au Parlement de Bordeaux, marié vers la trentaine par convenance plus que par entraînement, honoré de relations illustres, étranger à toute passion, sauf à l’amitié, cette volupté choisie des cœurs épicuriens, privé par la mort de la Boétie d’une tendresse qu’immortalisa son deuil éloquent, ce magistrat philosophe soucieux avant tout de s’appartenir à lui-même, avait quarante-deux ans lorsqu’il se retira des affaires, sans autre ambition que celle de vivre chez lui et pour lui, dans sa tour de Montaigne, parmi ses livres et ses pensées. […] Disons seulement que, si trop de scepticisme et d’insouciance épicurienne se montre sous les contradictions de ses pensées notées au jour le jour, la faute en est au siècle où il vécut. […] Le bon pere que Dieu me donna, qui n’a de moy que la recognoissance de sa bonté, mais certes bien gaillarde2, m’envoya, dez le berceau, nourrir à un pauvre village des siens3, et m’y tint autant que je feus en nourrice, et encores au delà ; me dressant à la plus basse et commune façon de vivre : magna pars libertatis est bene moratus venter 4.