Vous oyrez4 crier, braire et tempester à l’appetit d’une partie hargneuse5 ; vous verrez les langues impures, venales et mercenaires mettre l’honneur des plus vertueux, illustres et grands personnaiges en compromis6, et ce dont je ne me sçaurois assez estonner, ces asnes d’Arcadie à qui les judges debvroient, à toutes les fois qu’ilz s’oublient et s’esmancipent contre la decence de leur robbe, mettre ung mords de bride, et leur fermer la bouche avec une bonne et grave reprimande, ilz les laissent divaguer de maniere qu’il semble à ces effrontez qu’ilz ont faict quelque beau chef-d’œuvre quand ilz ont, dient-ilz, bien lavé la teste7 à ung homme d’honneur, et mettent ceste haulte et sotte vanterie parmy leurs trophées… Et neantmoins ce sont ceulx ordinairement qui ont le plus de praticque1, parce qu’ilz se mettent à tous les jours, à toutes les causes ; et les bons playdeurs2, qui intenteroient ung procez sur la pointe d’une eguille3, les recherchent plus volontairement que les aultres, dont les mœurs sont composees à la prudence et modestie4 : vray ornement d’ung sçavant homme de bien, d’advocat5, lequel, faisant trop6 plus de cas de l’honneur que de gaing, ne soubtient jamais de cause contre sa conscience ; aussy la deffend il avec tant de vigueur, de force et de solides raisons, que l’on recognoist à vue d’œil7 qu’il ne se fonde pour obtenir la victoire que sur la verité et la justice de sa cause.
J’ai remporté hier une grande victoire.
Je les vois, prodiguant leur vie, Chercher ces combats meurtriers Couverts de fange et de lauriers, Et pleins d’honneur et de folie ; Je vois briller au milieu d’eux Ce fantôme nommé la Gloire, A l’œil superbe, au front poudreux, Portant au cou cravate noire, Ayant sa trompette en sa main, Sonnant la charge et la victoire, Et chantant quelques airs à boire Dont ils répètent le refrain1. […] Mais l’ivresse des Français est gaie, scintillante et téméraire ; c’est pour eux un avant-goût de la bataille et de la victoire. » 1.
Désormais, la victoire dépend de vous ; elle vous est nécessaire. […] C’est alors que les mouvements décident la victoire ; mais il faut que les raisonnements l’aient préparée, sans cela les mouvements heurtent et ne renversent pas. […] L’honneur les flatte, mais la victoire encore plus : car la jeunesse veut dominer, et la victoire est une espèce de domination. […] » — « La véritable victoire, celle qui met sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi. » Jouissez, prince, de cette victoire : jouissez-en éternellement par l’immortelle vertu de ce sacrifice. […] qu’il faut pour cela se faire de violences et remporter de victoires !
Telle fut l’occasion de la victoire d’Arques, remportée par Henri IV, en 1589, sur le duc de Mayenne, à six kil. de Dieppe.
Goûtera- t-il sans contradiction le fruit de cette victoire inhumaine qu’il a remportée sur les esprits ? […] Le colosse se meut, lève le bras, et, avant même qu’il ait frappé, nul ne doute un instant que la victoire puisse être indécise. […] Ils recherchent les distinctions, moins pourtant que la victoire ; car la jeunesse veut s’élever, et la victoire est une prééminence. […] quand, après sa victoire, Il me dit tout en pleurs : Viens, je te dois ma gloire, Viens ! […] victoire !
Ou, enfin, on veut savoir quelle est la victoire qui a décidé du sort de la Perse, par opposition à quelque autre victoire où Darius n’aurait pas été complètement vaincu. […] Cicéron, voulant faire comprendre que la gloire du peuple romain repose sur celle de Lucullus, dont les victoires ont été chantées par le poète Archias, a soin de dire, en commençant par le sujet, qui est l’idée principale : Populus enim romanus, Lucullo imperante, sibi Pontum aperuit. […] Pyrrhus, à qui il s’adressait, l’entendait de cette manière : Fils d’Eacide, je dis que tu pourras vaincre les Romains, tandis que le sens réel était que les Romains remporteraient sur lui la victoire.
« Oui, mes frères, la grandeur et les victoires du roi que nous pleurons ont été autrefois assez publiées : la magnificence des éloges a égalé celle des événements ; les hommes ont tout dit, il y a longtemps, en parlant de sa gloire.
Avant la bataille et après la victoire, il n’avait que de la modestie ; après la défaite, que de la fermeté ; dur pour les autres comme pour lui-même, comptant pour rien la peine et la vie de ses sujets aussi bien que la sienne : homme unique plutôt que grand homme, admirable plutôt qu’à imiter. […] Ce n’était plus, dis-je, ce roi pacifique et clément : c’était un héros toujours plus intrépide à mesure que le péril augmentait ; plus magnanime dans la défaite que dans la victoire ; terrible à ses ennemis, lors même qu’il était leur captif. » 2. […] À chaque défaite ils s’approchaient de la victoire ; et perdant au dehors, ils apprenaient à se défendre au dedans.
En vain deux fois la paix a voulu l’endormir : Loin de moi son courage entraîné par la gloire, Ne se plaît qu’à courir de victoire en victoire.
Mais un obstacle se dressa contre cette ambition altière : ce fut l’impérieuse politique de Philippe le Bel (1285-1314), prince avisé, jaloux de son autorité, favorable à la bourgeoisie, mais déloyal, besogneux, tyrannique, et auquel ne coûtait ni la violence ni la ruse pour s’assurer la victoire. […] Son livre est un monument qui nous rappelle l’œuvre principale du xve siècle, l’unité de la France conquise enfin par la victoire définitive de la monarchie, dont les destinées furent intimement liées à celles de notre langue et de notre littérature.
Qu’un Camille, qu’un Appius Claudius, qu’un Régulus, qu’un Caton laissent tomber quelques paroles émues de leur bouche respectée, le peuple, pressé d’émigrer à Véies, rentre dans ses sept collines, le sénat vote la guerre à outrance contre Pyrrhus, renonce au rachat des captifs, décrète l’entière destruction de Carthage : — « Allons remercier les dieux de nous avoir donné la victoire sur Annibal, » dit Scipion l’Africain, et cette boutade d’un grand homme l’emporte sur l’éloquence du tribun qui l’accuse. […] C’est peu pour lui de vaincre, s’il ne fait applaudir sa victoire.
Goûtera-t-il sans contradiction le fruit de cette victoire inhumaine qu’il a remportée sur les esprits ? […] Je ne vous raconterai pas la suite trop fortunée de ses entreprises, ni ses fameuses victoires dont la vertu est indignée, ni cette longue tranquillité qui a étonné l’univers. […] Il servit d’abord avec distinction, et il avait assisté à quelques-unes de nos dernières victoires, lorsqu’un mécontentement lui fit quitter de bonne heure la carrière des armes. […] Pour cela, je l’attaquai avec ses propres armes, c’est-à-dire par des victoires contre les ennemis de la république. […] Vous avez bien pour vous quelques victoires de plus et de plus grands excès.
Ainsi, lorsque dans les âges suivants on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l’admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n’en doutons point, Corneille tiendra sa place dans toutes ces merveilles.
Est-ce un roi couronné des mains de la victoire ? […] Les privilégiés ont voulu l’empêcher, l’Europe a tenté de la soumettre ; et, forcée à la lutte, elle n’a pu ni mesurer ses efforts, ni modérer sa victoire. […] Dirai-je que les jeux de son enfance ont été plusieurs victoires ? […] Sur le vaisseau se déployait un voile d’une étoffe légère, où de jeunes filles avaient représenté en broderie la victoire de Minerve contre ces mêmes Titans. […] Nous venez-vous, Julie, apprendre la victoire ?