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67. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Promu aux évêchés de Lavaur et de Nîmes, il honora l’épiscopat par ses vertus, comme il avait charmé les salons par ses agréments. […] combien de vraies vertus contestées ? […] Sanctifiez toutes vos vertus, en leur donnant pour motif l’envie de plaire à Dieu. […] La vertu seule, si peu à la mode, va au-delà des temps795. […] Que les Muses fassent naître en lui toutes les vertus ! 

68. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

« Un charme d’élocution continuel, dit-il, en parlant de Massillon, une harmonie enchanteresse, un choix de mots qui vont tous au cœur ou qui parlent à l’imagination ; un assemblage de force et de douceur, de dignité et de grâce, de sévérité et d’onction ; une intarissable fécondité de moyens se fortifiant tous les uns par les autres ; une surprenante richesse de développements ; un art de pénétrer dans les plus secrets replis du cœur humain ; de l’effrayer et de le consoler tour à tour ; de tonner dans les consciences et de les rassurer ; de tempérer ce que l’évangile a d’austère par tout ce que la pratique des vertus a de plus attrayant : c’est à ces traits que tous les juges éclairés ont reconnu dans Massillon un homme du très petit nombre de ceux que la nature fit éloquents ». […] « La morale des philosophes, dit-il, avait mis le pardon des offenses au nombre des vertus ; mais c’était un prétexte de vanité plutôt qu’une règle de discipline. […] L’éducation fortifia ces sentiments de la nature : on lui apprit à connaître un Dieu, à l’aimer, à le craindre ; on lui montra la vertu dans les règles ; on la lui rendit aimable par des exemples ; et quoiqu’il trouvât en lui des penchants opposés au devoir, lorsqu’il lui arrivait de s’y laisser emporter, son cœur prenait en secret le parti de sa vertu contre sa propre faiblesse. […] Pourquoi dis-tu : La vertu n’est rien, quand tu vas jouir du prix de la tienne ?

69. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Il nous met en appétit des aliments substantiels ou exquis en nous démontrant leur vertu par son exemple ; il puise aux sources pures avec tant de joie qu’il donnerait soif aux moins altérés. […] J’étais stoïcien avec Sénèque ; j’aurais voulu être le parfait citoyen avec Cicéron, l’homme juste, généreux, aimable, n’usant de son éloquence que pour défendre les faibles ou pour soutenir l’État contre les factieux : une douce chaleur se répandait dans mon âme et me rendait meilleur en me faisant croire à la vertu, au désintéressement, à l’héroïsme. […] Ce bien, ce beau, dont les faibles images me ravissent encore sous la forme imparfaite de nos vertus, de notre science, de notre sagesse humaine, il le réduit à un sec intérêt. […] À vrai dire, la Rochefoucauld ne laisse subsister que les vertus du dehors, que des apparences. […] Nous aurons beau essayer d’admirer notre propre sagesse et de nous contenter de nos vertus naturelles, de nos talents, de notre science, un sourire de scepticisme et de dédain nous échappera toujours malgré nous.

70. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Mais comme on pourrait m’objecter que cette remarque ne tend qu’à prouver l’influence d’une réputation de vertu et non de la vertu même, je dois démontrer que la vertu est encore favorable à l’éloquence par des raisons indépendantes de la confiance que sa réputation inspire. […] Dans ses portraits, dans ses récits, l’auteur doit toujours se ranger du côté de la vertu. […] Mais c’est un effet que ne pourra jamais produire l’écrivain qui n’a ni sensibilité ni vertu. […] Ses écrits respirent la probité et la vertu. […] Aussi les poèmes épiques soutiennent ou doivent soutenir la cause de la vertu.

71. (1873) Principes de rhétorique française

— Telles sont les vertus sur lesquelles l’orateur doit établir son autorité. […] L’homme a des mœurs réelles lorsqu’il a véritablement et au fond du cœur les vertus que nous avons nommées ; il a des mœurs oratoires quand ces vertus se peignent dans tout son discours. […] Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés.... […] Arnauld s’est finement raillé de cette erreur : Pour expliquer le battement des artères, l’attraction du fer par l’aimant, l’effet produit par le séné ou l’opium, certains savants ont imaginé comme causes la vertu pulsifique, la vertu magnétique, la vertu purgative et la vertu soporifique. De même les Chinois voyant une horloge auraient pu en expliquer les merveilleux effets par une vertu indicatrice qui marque les heures et une vertu sonorifique qui les fait sonner.

72. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

La justice est la reine de toutes les vertus. — 5. […] Le vice est opposé à la vertu. — 3. […] L’homme est né pour la vertu. — 7. […] La vertu est meilleure que la richesse. — 2. […] La vertu est le remède de l’âme. — 3.

73. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Mon père nous aimait tous également et nous inspirait les mêmes principes de vertu. […] Dieu pourrait-il permettre que le vice triomphât de la vertu ? […] Je suis digne d’être cru, et à cause des luttes passées que j’ai soutenues pour vous, et parce que les âmes qui arrivent à la fin de la carrière mortelle, participent à toutes les vertus. […] Sers-toi de mon malheur plutôt pour mettre en évidence ta vertu que pour assouvir ta vengeance. […] Discours de la Vertu à Hercule.

74. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Tout le monde aussi connaît sa vertu, son mérite, son application, sa probité, son désintéressement. […] peut-on même supposer qu’il y eût des vertus avant la société ? […] La vertu, monsieur, n’est pas une science qui s’apprenne avec tant d’appareil. […] Qu’elle est belle, quand la vertu dirige tous ses mouvements ! […] Je fus deux ans comme cela, et puis, je dis à mon tour, comme Brutus : O vertu !

75. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Édifier, éclairer, diriger les âmes fut son unique ambition, et c’est de lui qu’on peut dire : « Il ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Dans cette éloquence si saine, si substantielle et si forte, on voit rayonner la beauté morale d’un caractère. […] De là vient que nous admirons dans ses admirables Épîtres une certaine vertu plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements ; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. […] C’est par cette vertu divine que la simplicité de l’Apôtre a assujetti toutes choses. […] ainsi, puissiez-vous profiter de ses vertus, et que sa mort, que vous déplorez, vous serve à la fois de consolation et d’exemple ! […] La souveraine puissance ne leur a été accordée d’en haut que pour faire que la vertu soit aidée, que les voies du ciel soient élargies, et que l’empire de la terre serve l’empire du ciel. » (Oraison funèbre d’Henriette de France, exorde.)

76. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Nous entendons par là ce respect pour la vertu que l’auteur de la nature a gravé dans notre âme en caractères ineffaçables. […] Un nouveau degré de bonté ou même d’excellence s’ajoute au premier lorsque cet ouvrage est intéressant, bien écrit et instructif ; lorsque, enfin, il respire la vertu. Mais il est bien essentiel d’observer qu’un ouvrage où cette vertu ne serait pas respectée, réunît-il, d’ailleurs, toutes les autres qualités requises, serait à juste titre regardé comme mauvais, parce que, si l’on a eu raison de dire : rien n’est beau que le vrai, on doit dire avec plus de raison encore : rien n’est beau que l’honnête.

77. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

combien de vraies vertus contestées ! […] Molière se rencontre avec Bourdalone dans ce passage de Don Juan : « L’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. […] La charité est une vertu religieuse et chrétienne.

78. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Les uns mettent la vertu à une hauteur si décourageante, qu’elle rebute les efforts du zèle le plus affermi, et ne permet son accès qu’à l’orgueil du sophiste qui cherche moins à valoir en effet mieux que ses semblables, qu’à les écraser de sa prétendue supériorité. Les autres débarrassent si complètement la morale de tout ce qu’elle pourrait avoir de sévère, ils l’accommodent si bien à la faiblesse de l’homme et à la multitude de ses passions, que l’on ne sait s’ils ont voulu faire l’apologie du vice ou celle de la vertu. […] Où serait donc le prix de la vertu, et que deviendraient les espérances du juste, si ce triomphe momentané du méchant n’était pas déjà un dédommagement pour l’homme vertueux, qui n’y voit autre chose que la certitude d’un avenir où tout rentrera à sa place ? […] Ainsi, pour être heureux, il faudra étouffer, d’après cela, la sensibilité, le zèle et le courage qui enfantent et utilisent presque toutes les vertus… ? […] Cette grande vérité d’un avenir, cette base immuable sur laquelle reposent à jamais la morale et la vertu, a été établie par tous les moralistes, chantée partons les poètes anciens et modernes.

79. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Traité des vertus. Des vertus et des vices. […] Les vertus sont nécessairement un bien. […] Ce qui est vertu est plus grand que ce qui n’est pas vertu, et ce qui est vice plus grand que ce qui n’est pas vice. Car la vertu et le vice sont des fins, et ce qui n’est ni vice ni vertu n’est pas une fin.

80. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Dans Massillon : « Ce monde ennemi de Jésus-Christ, ce monde qui ne connaît pas Dieu, ce monde qui appelle le bien un mal et le mal un bien, ce monde, tout monde qu’il est, respecte encore la vertu, envie quelquefois le bonheur de la vertu, cherche souvent un asile et une consolation auprès des sectateurs de la vertu, rend même des honneurs publics à la vertu. » Inutile de s’arrêter à la répétition, ni d’en énumérer toutes les variétés indiquées par les rhéteurs. […] Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés ; Et jamais on n’a vu la timide innocence Passer subitement à l’extrême licence.

81. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

En même temps, par un singulier contraste, c’est lui qui a le mieux réussi dans la poésie légère, heureux si l’enjouement et la malice, qu’il prodigue en badinant, n’eussent pas offensé trop souvent la religion, la morale et la vertu. […]       Espagnols tant vantés, troupe jadis si fière, Sa mort anéantit votre vertu guerrière : Pour la première fois vous connûtes la peur. […] Bourbon tourna sur eux des regards pleins de grâce, Où régnaient à la fois la douceur et l’audace : « Soyez libres, dit-il ; vous pouvez désormais Rester mes ennemis ou vivre mes sujets… Choisissez. » A ces mots d’un roi couvert de gloire, Sur un champ de bataille, au sein de la victoire, On voit en un moment ces captifs éperdus2, Contents de leur défaite, heureux d’être vaincus : Leurs yeux sont éclairés, leurs cœurs n’ont plus de haine ; Sa valeur les vainquit, sa vertu les enchaîne ; Et, s’honorant déjà du nom de ses soldats, Pour expier leur crime, ils marchent sur ses pas. […] Le maître de ces lieux, le puissant Orosmane, Sait connaître, seigneur, et chérir la vertu. […] Réticence imitée de Racine, Britannicus, IV, 2 : Et ce même Sénèque, et ce même Burrhus Qui depuis… Rome alors estimait leurs vertus.

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