» Chrétiens, qu’une triste cérémonie assemble en ce lieu, ne rappelez-vous pas en votre mémoire ce que vous avez vu, ce que vous avez senti il y a cinq mois ? […] N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel3, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] L’armée en deuil est occupée à lui rendre les devoirs funèbres ; et la renommée, qui se plaît à répandre dans l’univers les accidents extrordinaires, va remplir toute l’Europe du récit glorieux de la vie de ce prince et du triste regret de sa mort. […] Les maisons étaient fermées ; le triste et morne silence qui régnait dans les places publiques n’était interrompu que par les gémissements des habitants ; les magistrats en deuil eussent volontiers prêté leurs épaules pour le porter de ville en ville : les prêtres et les religieux à l’envi l’accompagnaient de leurs larmes et de leurs prières. Les villes pour lesquelles ce triste spectacle était tout nouveau faisaient paraître une douleur encore plus véhémente que ceux qui l’accompagnaient ; et, comme si en voyant son cercueil on l’eût perdu une seconde fois, les cris et les larmes recommençaient. » 1.
N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] L’armée en deuil est occupée à lui rendre les devoirs funèbres ; et la renommée, qui se plaît à répandre dans l’univers les accidents extraordinaires, va remplir toute l’Europe du récit glorieux de la vie de ce prince et du triste regret de sa mort. […] Les maisons étaient fermées ; le triste et morne silence qui régnait dans les places publiques n’était interrompu que par les gémissements des habitants ; les magistrats en deuil eussent volontiers prêté leurs épaules pour le porter de ville en ville : les prêtres et les religieux à l’envi l’accompagnaient de leurs larmes et de leurs prières. Les villes pour lesquelles ce triste spectacle était tout nouveau faisaient paraître une douleur encore plus véhémente que ceux qui l’accompagnaient ; et, comme si en voyant son cercueil on l’eût perdu une seconde fois, les cris et les larmes recommençaient. »
On peut ensuite la voir telle qu’elle est de nos jours : l’état des bergers est bas, servile, laborieux ; leurs occupations sont devenues pénibles et désagréables, leurs idées tristes et grossières. […] Des trois états que nous venons d’indiquer, le second est trop bas et trop triste, le dernier trop raffiné et trop étranger à la simplicité de la nature, pour qu’on puisse en faire la base de la poésie pastorale. […] Selon que le sujet est triste ou gai, il convient de donner à la nature des formes et des couleurs qui correspondent aux sentiments que le poète veut inspirer ou décrire. […] Il faut que leurs passions, même les plus gaies ou les plus tristes, aient un caractère de modération. […] Si l’idylle exprime une passion, il faut que cette passion s’exhale en plaintes, en reproches modérés, si elle est triste, ou en expression joyeuses, mais toujours pleines de douceur, si elle est inspirée par la joie, la tendresse ou l’espérance.
. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ? […] « Il est triste, sans doute, dit-il, de venir prouver à des hommes à qui l’on a annoncé Jésus-Christ, que leur être n’est pas un assemblage bizarre et le fruit du hasard ; qu’un ouvrier sage et tout-puissant a présidé à notre formation et à notre naissance ; qu’un souffle d’immortalité anime notre boue ; qu’une portion de nous-mêmes nous survivra, etc. » Il est triste en effet, que de pareilles idées aient besoin d’être rappelées au souvenir des hommes ; plus triste encore qu’elles aient besoin de preuves ! […] Enfin, au milieu de ces tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme infortunée s’arrache comme à regret de ce corps de boue, tombe entre les mains de Dieu, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable ».
L’impression dominante qu’il nous laisse est pénible et triste : c’est une âme fébrile dans un corps malade. […] Il est bien vrai que la vie est triste, pleine de soucis, de mécomptes, d’inquiétudes, de douleurs ; mais tout cela dure peu. […] Il nous environne de ses dons, et nous refusons d’en jouir, par je ne sais quelle triste obstination à nous tourmenter nous-mêmes.
Tous nos tristes chrétiens… Lusignan. Tous nos tristes chrétiens…O jour ! […] Je vous revois enfin, chère et triste famille, Mon fils, digne héritier… vous… hélas ! […] j’ai combattu soixante ans pour ta gloire ; J’ai vu tomber ton temple et périr ta mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t’imploraient pour mes tristes enfants : Et lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie ! […] Sais-tu bien qu’à l’instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d’un malheureux amour, Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t’est donnée ?
Vertueux nourriciers de vos persécuteurs, Jusqu’à quand serez-vous vers ces tristes frontières Écrasés sans pitié sous ces mains meurtrières ? […] Si vers le soir un triste orage Vient ternir l’éclat d’un beau jour, Je me souviens qu’à votre cour Le temps change encore davantage. […] Entends-tu murmurer ce sauvage algébriste, A la démarche lente, au teint blême, à l’œil triste, Qui, d’un calcul aride à peine encore instruit, Sait que quatre est à deux comme seize est à huit ? […] Si le vin manque, la conversation est calme sans être triste, et on ne tarde pas à chercher dans le sommeil les forces nécessaires pour entreprendre la fatigue du lendemain. […] Helvétius, fastueux fermier général, triste philosophe qui professait le matérialisme, mort en 1771.
J’ai vu mes tristes journées Décliner vers leur penchant : Au midi de mes années Je touchais à mon couchant. […] Qu’on leur prête maintenant le sentiment qui animait le peuple hébreu ; qu’un poète distingué, qui fasse partie lui-même de l’exil, prenne alors la lyre, se transporte sur les rives de l’Euphrate, et ne voie plus dans les Français ses frères, que les tristes Israélites, nous pourrons avoir une idée du Super flumina Babylonis, etc. ; c’est-à-dire, de la plus belle élégie connue, du morceau le plus touchant que nous offre l’antiquité164. Les circonstances ont été ce que nous venons de dire ; voyons si le poète justifiera le reste du parallèle : Voyez le triste Hébreu, sur des rives lointaines, Lorsqu’emmené captif chez un peuple inhumain, À l’aspect de l’Euphrate il pleure le Jourdain : Ses temples, ses festins, les beaux jours de sa gloire, Reviennent tour à tour à sa triste mémoire : Et les maux de l’exil et de l’oppression Croissent au souvenir de sa chère Sion. […] Triste solum, Gilboa !
Dans le dolendum est d’Horace, je ne vois point de larmes, mais plutôt cet air et ce langage triste qui doivent nous en arracher à nous spectateurs, auditeurs, lecteurs, troupe de pleureurs, comme les appelle Diderot, qu’il chasse de la scène pour les reléguer au parterre. […] Et puis, que vous n’y parveniez pas, il vous quitte sans se plaindre ; la faute n’en est pas à vous, mais à lui qui, d’humeur triste, a pris un livre gai, ou d’humeur gaie, un livre triste.
Elle était seule, et malade, et triste de la mort d’une sœur religieuse ; elle était comme je la pouvais désirer2. […] Le premier qui fut en état de parler répondit à nos tristes questions : nous fîmes raconter sa mort. […] Quand on est triste, on aime à voir autour de soi la tristesse. […] et la triste demeure qu’un bois où les feuilles ne disent mot, et où les hibous prennent la parole.
le christianisme aurait rendu un bien triste service au monde en le désabusant de tout ce qu’il aimait, s’il ne lui avait pas proposé quelque chose de plus grand et de plus solide à aimer ! […] Je ne sais quoi de triste et d’amer se répandra sur nos gaietés mêmes. […] Triste sort des choses humaines ! […] Cicéron se soumettant avec une froide raison à la nécessité et finissant obscurément sa vie dans sa maison de Tusculum jouerait dans l’histoire un triste rôle.
qu’alors les aspects de l’Océan sont grands et tristes ! […] À son aspect, les fronts les plus tristes se dérident, ils sentent leur âme rassérénée. […] Pourtant l’âme du poète est triste et languissante ; on voit qu’il est découragé : il n’aurait pu dire pour lui-même ce qu’il fait dire à la jeune fille : il ne tient plus à la vie par tous les liens de la jeunesse, par les fleurs, le soleil et l’espoir. […] Ainsi, triste et captif, ma lyre… C’est une ellipse poétique d’un bel effet. […] Ce fut au moins une triste et dernière consolation pour les deux amis, que ce rapprochement du dernier voyage ; ils s’entretinrent de leurs travaux, de leurs anciennes espérances.
« Je ne puis, Messieurs, vous donner une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture se sert pour louer la vie et déplorer la mort du sage et vaillant Macchabée. […] Fléchier, après le magnifique exorde cité plus haut, où il s’élève au-dessus de lui-même, continue son discours par l’exposition suivante : « Chrétiens, qu’une triste cérémonie assemble en ce lieu, ne rappelez-vous pas en votre mémoire ce que vous avez vu, ce que vous avez senti il y a cinq mois ? […] « Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine ; pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros. […] « Et vous, ne viendrez-vous pas à ce triste monument, vous, dis-je, qu’il a bien voulu mettre au rang de ses amis ?
Je ne vous dis point l’intérêt extrême que j’ai toujours pris à votre fortune : vous croiriez que ce seroit le rabutinage qui en seroit la cause ; mais non, c’étoit vous ; c’est vous encore qui m’avez causé des afflictions tristes et amères, en voyant ces trois nouveaux maréchaux de France1. […] Le premier qui fut en état de parler répondit à nos tristes questions : nous fîmes raconter sa mort. […] Le cardinal de Bouillon parla de vous, et répondit que vous n’auriez point évité cette triste partie si vous aviez été ici. […] et la triste demeure qu’un bois où les feuilles ne disent mot, et où les hibous prennent la parole.
toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur. […] On parle tout haut ; il trouve qu’on parle trop, et qu’on est trop gai pendant qu’il est triste. On est triste : cette tristesse lui paraît un reproche de ses fautes. […] Si nous avons le front triste, c’est que nous la voyons. » « Vivez, jeunes élèves, avec la pensée de cette pente que vous descendrez comme nous Faites en sorte surtout de ne pas laisser s’éteindre dans votre âme cette espérance que la foi et la philosophie allument et qui rend visible, par delà les ombres du dernier rivage, l’aurore d’une vie immortelle. » 2.