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31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

L’entrée de la baie est comme défendue par une chaîne d’îlots de granit : il fallait voir les lames courir à l’assaut et se lancer follement contre ces masses avec des clameurs effroyables ; il fallait les voir prendre leur course et faire à qui franchirait le mieux la tête noire des écueils. […] Nous étions là, le corps incliné, les jambes écartées pour élargir notre base, pour résister avec plus d’avantage, et les deux mains cramponnées à nos chapeaux pour les assurer sur nos têtes. […] Féli1 pour le même labeur ; les heures d’étude et d’épanchement poétique, qui nous mènent jusqu’au souper ; ce repas qui nous appelle avec la même douce voix et se passe dans les mêmes joies que le dîner, mais moins éclatantes, parce que le soir voile tout, tempère tout ; la soirée qui s’ouvre par l’éclat d’un feu joyeux, et, de lecture en lecture, de causeries en causeries, va expirer dans le sommeil ; à tous les charmes d’une telle journée ajoutez je ne sais quel rayonnement angélique, quel prestige de paix, de fraîcheur et d’innocence, que répandent la tête blonde, les yeux bleus, la voix argentine, les ris, les petites moues pleines d’intelligence d’un enfant qui, j’en suis sûr, fait envie à plus d’un ange, qui vous enchante, vous séduit, vous fait raffoler avec un léger mouvement de ses lèvres, tant il y a de puissance dans la faiblesse ! […] « Tous les bruits de la nature : les vents, ces haleines formidables qui mettent en jeu les innombrables instruments disposés dans les plaines, sur les montagnes, dans le creux des vallées, ou réunis en masse dans les forêts ; les eaux, qui possèdent une échelle de voix d’une étendue si démesurée, à partir du bruissement d’une fontaine dans la mousse jusqu’aux immenses harmonies de l’Océan ; le tonnerre, voix de cette mer qui flotte sur nos têtes ; le frôlement des feuilles sèches, s’il vient à passer un homme ou un vent follet ; enfin, car il faut bien s’arrêter dans cette énumération qui serait infinie, cette émission continuelle de bruits, cette rumeur des éléments toujours flottante, dilatent ma pensée en d’étranges rêveries et me jettent en des étonnements dont je ne puis revenir.

32. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

On croit voir des abîmes suspendus sur sa tête. […] Ainsi forcé de se découvrir, l’infortuné Gaulois montre la tête. […] La tête du guerrier se partage, sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre. […] Comme Cymodocée, toujours pressée dans le sein de son époux, ouvrait sur lui des yeux pleins d’amour et de frayeur, elle aperçoit la tête sanglante du tigre auprès de la tête d’Eudore. […] Sa tête tomba ; le bourreau la montra au peuple en criant : « Dieu sauve le roi ! 

33. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Léonard de Vinci regardait tout pour tout dessiner, jusqu’aux salissures des vieilles murailles, où il trouvait des airs de tête, des figures étranges, des confusions de bataille, des habillements capricieux ; lui aussi, le poëte coloriste, a tout regardé pour tout peindre. […] Ainsi que l’oiseau met sa tête sous son aile, L’enfant dans la prière endort son jeune esprit ! […] Sur lui-même Si parfois de mon sein s’envolent mes pensées, Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées2 ; S’il me plaît de cacher l’amour et la douleur Dans le coin d’un roman ironique et railleur3 ; Si j’ébranle la scène avec ma fantaisie ; Si j’entre-choque aux yeux d’une foule choisie D’autres hommes comme eux, vivant tous à la fois De mon souffle, et parlant au peuple avec ma voix ; Si ma tête, fournaise où mon esprit s’allume, Jette le vers d’airain qui bouillonne et qui fume Dans le rhythme profond, moule mystérieux D’où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux ; C’est que l’amour, la tombe, et la gloire et la vie, L’onde qui fuit, par l’onde incessamment suivie, Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal, Fait reluire et vibrer mon âme de cristal1, Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore Mit au centre de tout comme un écho sonore2 ! […] Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m’en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde immense et radieux1 ! […] C’était jouer sa tête ; mais le maréchal, avec un merveilleux sang-froid, se contente de lui dire : « Vous ferez deux jours de salle de police, pour n’avoir pas vos armes en bon état », Se non e vero, e bene trovato.

34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Tandis que vous pensez à tant de choses, le canon gronde, votre tête est menacée ; mais ce qui est plus grave, des milliers d’hommes vous regardent, cherchent dans vos traits l’espérance de leur salut ; plus loin, derrière eux, est la patrie avec des lauriers ou des cyprès, et toutes ces images, on les chassera pour penser vite ; car, une minute de plus, et une combinaison infaillible a perdu son à-propos, et au lieu de la gloire, c’est la honte qui vous attend. […] Une couronne tombe avec fracas, entraînant la tête auguste qui la portait. Aussitôt, et sans intervalle, sont précipitées les têtes les plus précieuses et les plus illustres : génie, héroïsme, jeunesse, succombent sous la fureur des factions, qui s’irrite de tout ce qui charme les hommes.

35. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

Quand une de ces montagnes approchait de nous, j’en voyais le sommet à la hauteur de nos huniers, c’est-à-dire à plus de cinquante pieds au-dessus de ma tête ; mais la base de cette effroyable digue venant à passer sous notre vaisseau, elle le faisait tellement pencher que ses grandes vergues trempaient à moitié dans la mer qui mouillait le pied de ces mâts, de sorte qu’il était au moment de chavirer. […] Cependant, les vents balançaient sur ma tête les cimes majestueuses des arbres. […] Tout en écrivant, j’ai tourné la tête vers la fenêtre, et mon regard a été inondé de teintes si douces, si molles, si veloutées ; j’ai vu tant de choses merveilleuses à l’horizon, que je n’ai pu m’empêcher de jeter ici cette exclamation de ravissement. […] Le sol emporté devant nous manque à nos pas, tandis que d’autres colonnes de sable, enlevées derrière nous, roulent sur nos têtes.

36. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Je ne vous demande qu’une chose : si le seul but, l’unique désir d’Antigone est de voir tomber ma tête, laissez-moi mourir au milieu de vous. […] « Quant à moi, je suis prêt à me mettre à votre tête, prêt à affronter avec vous les hasards des batailles, pour le salut commun. […] En voyant les femmes romaines qui s’approchaient, il fut d’abord surpris ; puis apercevant son épouse à la tête de la députation, il résolut de persister dans sa résolution et de demeurer inflexible. […] Ne puis-je donc mourir, en retenant pendant un temps bien court ma respiration, ou en me brisant la tête contre la muraille ?  […] Lui-même se dévouera le premier, et sera un des six habitants de Calais, que le roi d’Angleterre, Édouard III, demande qu’on lui livre la tête et les pieds nus, et la corde au cou.

37. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Les légions, débordées à droite et à gauche, en tête et en queue, ne savaient où faire face ni à qui s’en prendre. […] Clodion, fils de Pharamond et père de Mérovée, brillait à la tête de ces cavaliers menaçants. […] Leurs mains soutenaient sur leurs têtes des corbeilles qui, sous un voile éclatant, renfermaient des instruments sacrés, des gâteaux et tout ce qui peut servir aux sacrifices. […] … Sous l’orage en fureur tu veux courber ma tête,            Ô maître souverain des dieux ! […] Mais cependant, mon fils, tu meurs si je n’arrête Le fer que le cruel tient levé sur ta tête.

38. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Il part à la tête de sa compagnie et se rend dans le quartier qui lui était assigné. […] Ce brave homme se met à leur tête et remonte avec eux le vallon. […] Cependant les vents balançaient sur ma tête les cimes majestueuses des arbres.

39. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Un homme qui montrait la lanterne magique Avait un singe dont les tours Attiraient chez lui grand concours ; Jacqueau, c’était son nom, sur la corde élastique Dansait et voltigeait au mieux, Puis faisait le saut périlleux ; Et puis, sur un cordon, sans que rien le soutienne, Le corps droit, fixe, d’aplomb, Notre Jacqueau fait tout au long L’exercice à la prussienne1 Un jour qu’au cabaret son maître était resté, (C’était, je pense, un jour de fête)2, Notre singe en liberté Veut faire un coup de sa tête. […] Le perroquet, la tête basse, Disait plus doucement : Cela ne sera rien. […] Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route, Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ; Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ; Détrompé, vers le soir, chercher une retraite ; Arriver haletant, se coucher, s’endormir : On appelle cela naître, vivre et mourir.

40. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique. […] Joubert disait : « Il faut toujours avoir dans la tête un coin ouvert et libre, pour y donner une place aux opinions de ses amis, et les y loger en passant. […] — Eh bien, la robe est un métier prudent ; Et cet air gauche, et ce front de pédant Pourront encor passer dans les enquêtes : Vous verrez là de merveilleuses têtes ! […] Un suc toujours égal est préparé pour eux ; Leur pied touche aux enfers, leur cime est dans les cieux ; Leur tronc inébranlable, et leur pompeuse tête, Résiste, en se touchant, aux coups de la tempête. […] Joubert disait : « Il faut toujours avoir dans la tête un coin ouvert et libre, pour y donner une place aux opinions de ses amis, et les y loger en passant.

41. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Qu’aucun de vous n’ignore donc, qu’il se convainque avant tout, que lorsqu’il monte au tribunal pour juger un infracteur de la loi, il va prononcer sur sa propre liberté : aussi le législateur a-t-il placé ces mots à la tête du serment des juges : Je jugerai suivant la loi, etc. […] Quel est, parmi les Grecs qui ont reçu quelque éducation, quel est l’homme qui ne gémira pas, en se rappelant ce qui se passait autrefois sur ce même théâtre, dans des temps plus heureux, et lorsque la république avait à sa tête de meilleurs magistrats ? […] Oui, mais on le lui a refusé : on lui a permis seulement de se faire peindre à la tête de l’armée, exhortant ses troupes. […] Le voici : c’est que chez tous les Grecs, tous les ministres, à commencer par toi, s’étant laissé corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je n’ai jamais été, moi, tenté ou engagé, ni par l’occasion, ni par la douceur des paroles, ni par la grandeur des promesses, ni par l’espérance, ni par la crainte, ni par aucun autre motif, à trahir ce que je regardai toujours comme les droits et les intérêts de ma patrie ; c’est que tous les conseils que je donnai, je ne les donnai jamais, ainsi que vous autres, penchant comme la balance, du côté qui reçoit davantage, mais que je montrai partout une âme droite et incorruptible ; c’est qu’ayant été plus que personne à la tête des plus grandes affaires, je me conduisis dans toutes avec une probité irréprochable.

42. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

« Ç’a été, dit-il, dans notre siècle, un grand spectacle, de voir dans le même temps et dans les mêmes campagnes, ces deux hommes que la voix commune de toute l’Europe égalait aux plus grands capitaines des siècles passés, tantôt à la tête de corps séparés, tantôt unis, plus encore par le concours des mêmes pensées, que par les ordres que l’inférieur recevait de l’autre ; tantôt opposés front à front, et redoublant l’un dans l’autre l’activité et la vigilance. […] Nous venons de voir Condé à la tête de ses troupes victorieuses ; suivons-le maintenant, avec Bossuet, dans sa retraite de Chantilly. […] Sans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l’action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » !

43. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Nous ressemblons tous à ces bûcherons qui se font un abri de quelques jours au pied d’un arbre, et qui, après avoir détruit tout ce qui est autour, coupent aussi le tronc contre lequel ils appuyaient la tête, et s’en vont. […] On traverse des cours silencieuses, en rencontrant çà et là des jeunes gens portant une toque sur la tête et une toge sur leurs épaules ; point de foule, point de bruit : une gravité dans l’air comme dans les murs noircis par l’âge ; car il me semble qu’ici on ne répare rien, de peur de commettre un crime contre l’antiquité. […] Que faire de soi quand on n’a plus à gagner son pain, et qu’au milieu d’une abondance qui épargne toute peine, on n’aperçoit rien sur sa tête qui appelle le travail par la responsabilité ?

44. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Sévigné. (1626-1696.) » pp. 48-53

Fouquet, qui l’était présentement de M. le prince, cet homme d’une capacité distinguée de toutes les autres, dont la bonne tête était capable de contenir tout le soin d’un Etat ; cet homme donc que je connaissais, voyant que ce matin à huit heures la marée n’était pas arrivée, n’a pu soutenir l’affront dont il a cru qu’il allait être accablé, et, en un mot, il s’est poignardé. […] On soupa, il y eut quelques tables où le rôti manqua, à cause de plusieurs dîners à quoi2 l’on ne s’était pas attendu ; cela saisit Vatel, il dit plusieurs fois : « Je suis perdu d’honneur ; voici un affront que je ne supporterai pas. » Il dit à Gourville : « La tête me tourne, il y a douze nuits que je n’ai dormi ; aidez-moi à donner des ordres » ; Gourville le soulagea en ce qu’il put. […] Vatel attend quelque temps ; les autres pourvoyeurs ne vinrent point ; sa tête s’échauffait, il crut qu’il n’aurait point d’autre marée ; il trouva Gourville, il lui dit : « Monsieur, je ne survivrai point à cet affront-ci. » Gourville se moqua de lui.

45. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Comme cet exercice est mon plaisir suprême, Je voulus, pour bien faire, aller au bois moi-même, Et nous conclûmes tous d’attacher nos efforts Sur un cerf que chacun nous disait cerf dix cors 1 ; Mais moi, mon jugement, sans qu’aux marques j’arrète 2 Fut qu’il n’était que cerf à sa seconde tête 3 Nous avions comme il faut séparé nos relais, Et déjeunions en hâte avec quelques œufs frais, Lorsqu’un franc campagnard avec longue rapière, Montant superbement sa jument poulinière, Qu’il honorait du nom de sa bonne jument, S’en est venu nous faire un mauvais compliment, Nous présentant aussi, pour surcroît de colère, Un grand benêt de fils aussi sot que son père. […] Une tête de barbe 1, avec l’étoile 2 nette ; L’encolure d’un cygne, effilée et bien droite 3 ; Point d’épaules non plus qu’un lièvre ; court jointé 4 Et qui fait dans son port voir sa vivacité ; Des pieds, morbleu, des pieds ! […] A te dire le vrai, cher marquis, il m’assomme : Notre cerf relancé va passer à notre homme, Qui, croyant faire un coup de chasseur fort vanté, D’un pistolet d’arçon qu’il avait apporté Lui donne justement au milieu de la tête, Et de fort loin me crie : « Ah !

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