…………………………………………………………………………… Il avait eu dans ce docte manoir Tous les secours qui mènent au savoir. […] Instruit, formé par leurs leçons fréquentes, Bientôt l’élève égala ses régentes : Finalement Ver-Vert savait par cœur Tout ce que sait une mère de chœur2. […] On sait qu’Amiens, deux ans avant d’honerer ainsi publiquement les lettres, avait rendu le même hommage au génie de l’érudition, dans la personne de du Cange. […] Le verbe est ici accompagné de deux sujets, lui et il : c’est une faute de grammaire que des exemples assez nombreux ne sauraient autoriser. […] Ainsi le poëte a su cacher sous les voiles d’une fable plaisante et frivole une très-grave et très-bonne leçon.
Il sait assortir les nuances du sentiment et de la pensée, caresser l’oreille, et charmer l’esprit par l’heureux choix des mots et l’harmonie d’une période savante. […] On dit que j’ai couru moi-même un grand danger ; mais je n’en sais rien2. […] nous savions tout ce que nous pouvions espérer, et nous ne pensions pas à ce que nous devions craindre. […] Elle ne savait pas même où elle allait. […] Chacun à l’envi faisait gloire de savoir et de dire quelque particularité de sa vie et de ses vertus.
Il ne saura d’où partir qu’il ne sache préalablement où arriver, et qu’il n’ait comparé, dans son esprit, les voies plus ou moins faciles, plus ou moins rapides qui le mèneront au but. […] Bien savoir où l’on va, voir nettement ce que l’on veut : voilà donc le principe. […] Mais en disant qu’il faut savoir où l’on va, j’ai ajouté qu’il faut bien voir ce que l’on veut. […] « Et il ne suffit pas de le dire, ajoute Quintilien, il faut savoir l’exagérer. » Je crains bien qu’ici l’un et l’autre n’exagèrent à leur tour. […] « La dernière chose qu’on trouve, dit-il, en faisant un ouvrage, est de savoir celle qu’il faut mettre la première. » J’ajouterais avec Voltaire : quelquefois !
On connaîtra, sans doute, que n’étant autre chose qu’un poëme ingénieux, qui, par des leçons agréables, reprend les défauts des hommes, on ne saurait la censurer sans injustice. […] Non, insolent, je ne veux point m’asseoir, ni parler davantage, et je vois bien que toutes mes paroles ne font rien sur ton âme ; mais sache, fils indigne, que la tendresse paternelle est poussée à bout par tes actions ; que je saurai, plus tôt que tu ne penses, mettre une borne à tes déréglements, prévenir sur toi le courroux du ciel, et laver, par ta punition, la honte de t’avoir fait naître. […] Que sais-je, moi ? […] Je suis pour le bon sens, et ne saurais souffrir les ébullitions de cerveau de nos marquis de Mascarille. […] Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin ?
On sait qu’un an après le décès de la reine, en 1684, il s’unit à la marquise de Maintenon par un mariage secret. Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire. […] Vous êtes assurément très-désagréable à Dieu ; voyez son exemple ; vous savez l’Évangile par cœur ; à quoi vous serviront tant d’instructions, si vous vous perdez comme Lucifer ? […] Je prie Notre-Seigneur de vous changer, et que je vous retrouve, à mon retour, modeste, humble, timide, et mettant en pratique tout ce que vous savez de bon ; je vous en aimerai beaucoup davantage. […] On sait que Racine, après la chute de Phèdre, abandonna le théâtre, et se repentit de ces chefs-d’œuvre où il faisait si éloquemment parler la passion.
Tu ne saurais, néanmoins, l’en passer un instant. […] Vous allez tout savoir. […] Ils savaient que Verrès était fort curieux des ouvrages de leur art. […] Nous avons su seulement que par la valeur et par la prudence de M. […] Pourquoi le saviez-vous ?
Chef de la religion et des armées, dépositaire et organe de toutes les lois, Moïse a su prendre tous les tons et remplir tous les devoirs que lui imposaient ces fonctions diverses ; mais il ne s’agit ici que de l’orateur. […] » Sachez que le Dieu qui vous conduit marchera lui-même devant vous, comme un feu dévorant qui consume tout sur son passage. […] « Vous savez de quelle manière je me suis conduit avec vous, depuis mon arrivée dans l’Asie. […] Vous savez si j’ai rien épargné, rien négligé, pour vous prodiguer l’instruction publique et particulière, pour prouver à ces mêmes Juifs et aux Gentils la nécessité du retour à Dieu et de la foi en J. […] Mais je les crains peu, et je saurai sacrifier ma vie pour arriver au but glorieux qui m’est proposé, pour remplir jusqu’à la fin le ministère sacré de la parole divine.
On sait d’avance qu’ils sont incapables de faiblir ; chacun d’eux pourrait dire avec Chimène : Le trouble de mon cœur ne peut rien sur mon âme. […] Aux peintures généreuses du cœur humain, il sut allier le sens historique, l’intuition qui devine le génie des temps et des lieux. […] Il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble ou plus vaillant que moi, pour juger de combien le Cid est meilleur que l’Amant libéral 5. […] Soit qu’il m’attaque en soldat, soit qu’il m’attaque en écrivain, il saura que je sais me défendre de bonne grâce. » (Notes de M. […] Allusion au passage suivant intitulé : Jugement sur Sénèque, Plutarque et Pétrone, où Saint-Évremond dit à propos du poëte latin : « Je ne sache aucun de ces grands génies qui ait pu faire parler d’amour Massinisse et Sophonisbe, César et Cléopâtre, aussi galamment que nous les avons ouïs parler en notre langue. » Saint-Évremond fut avec Madame de Sévigné un de ceux qui restèrent fidèles à la gloire de Corneille : Les lauriers d’Andromaque et de Britannicus leur semblèrent dérobés à la couronne qu’ils avaient posée sur le front de leur poëte.
On sait les exploits qui signalèrent en lui dès l’abord un des princes de la jeunesse, l’ange de l’école, un de ces élus qui font miracle par un don de nature. […] Ils se sentent eux-mêmes quelquefois pressés, et se plaignent de cette contrainte ; mais, chrétiens, ne les croyez pas : ils se moquent, ils ne savent ce qu’ils veulent. […] Quelle honte et quelle faiblesse que nous voulions tout connaître, excepté nous-mêmes ; que les autres sachent nos défauts, qu’ils soient la fable du monde, et que nous seuls nous ne les sachions pas ! […] On voit par cette lettre que Bossuet sait concilier la liberté du prédicateur avec le respect du sujet. […] On lit cette variante : Qu’il me semble que toute ma vie n’est qu’un songe : je ne sais si je dors.
Il faut ici, comme en tout, savoir garder un juste milieu. […] C’est ce qu’on ne saurait trop leur recommander. […] Partout ses réflexions sont profondes, ses descriptions frappantes ; il sait toucher, il sait émouvoir. […] Les poètes qui savent le mieux décrire sont les plus simples et les plus concis. […] Il se précipite dans les extrêmes, sans savoir jamais s’arrêter.
« Je ne sais, a dit La Bruyère, si l’on pourra mettre jamais dans les lettres plus de tour, d’agrément et de style que l’on n’en voit dans celles de Voiture1. » Son plus grand défaut est de manquer de naturel : toutefois on l’excusera, en songeant que l’on ne pouvait arriver à la grâce qu’en passant par la subtilité et la recherche. […] Pour moi, je ne sais pour quel intérêt ils tâchent d’ôter à Car ce qui lui appartient, pour le donner à Pour ce que, ni pourquoi ils veulent dire avec trois mots ce qu’ils peuvent dire avec trois lettres. […] On ne fera point de difficulté d’attaquer Mais, et je ne sais si Si demeurera en sûreté. […] Si vous saviez de quelle sorte tout le monde est déchaîné dans Paris à discourir de vous, je suis assuré que vous en auriez honte, et que vous seriez étonné de voir avec combien peu de respect et peu de crainte de vous déplaire tout le monde s’entretient de ce que vous avez fait. […] S’il n’eût trouvé, ajoutait-il, de la protection parmi les gens polis, n’était-il pas banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer ?
Vous savez peindre un cyprès : eh ! […] Le secret pour être admiré, c’est de savoir, par une alliance ingénieuse, rajeunir une expression surannée. […] Sachez donc ce qu’il faut pour me plaire, et pour plaire au public. […] que savez-vous, dirais-je, s’il ne l’a point fait exprès, et s’il désire vraiment qu’on le sauve ? […] Au reste, on ne sait pas trop d’où lui vient cette rage poétique.
Vous, monsieur, qui non-seulement étiez son frère3, mais qui avez couru longtemps une même carrière avec lui, vous savez les obligations que lui a notre poésie ; vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsqu’il commença à travailler. […] Vous le savez, vous qui avez toujours été uni avec lui d’une amitié qu’aucun intérêt, non pas même aucune émulation pour la gloire, n’a pu altérer. […] Judicieux dans toutes ses entreprises, intrépide dans le péril, infatigable dans le travail on ne saurait rien lui reprocher que d’avoir souvent exposé sa personne avec trop peu de précaution. […] Ce passage a été dignement apprécié par ce vers de Voltaire (IIIe de ses Discours sur l’homme) : C’est ainsi qu’un grand cœur sait penser d’un grand homme. […] Partout on peut constater, ce qui est le caractère des hommes de génie, que Louis XIV ne négligeait aucun détail, qu’il voulait tout voir et tout savoir, et qu’il y réussissait.
Ne savais-tu donc pas, comédienne imprudente, Que ces cris insensés qui te sortaient du cœur De ta joue amaigrie augmentaient la pâleur ? Ne savais-tu donc pas que, sur ta tempe ardente, Ta main de jour en jour se posait plus tremblante, Et que c’est tenter Dieu que d’aimer la douleur ? Oui, oui, tu le savais, qu’au sortir du théâtre, Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher. […] On sait que Phidias est un sculpteur athénien, contemporain de Périclès. — Tout peintre, tout statuaire qui ne sait pas, dans toutes ses figures, faire resplendir une âme, ne produit rien qui soit vraiment beau. […] Je n’y saurais songer sans crainte et sans espoir ; Et, quoi qu’on en ait dit, ma raison s’épouvante De ne pas le comprendre, et pourtant de le voir.
Mais cette magnificence était si éloignée de la sobriété et de la modestie du style oratoire, que la plus téméraire poésie, et la plus prodigue des biens qu’il faut ménager, ne saurait rien concevoir de plus déréglé. […] Il y a bien je ne sais quelle hardiesse qui menace de la part de l’homme, mais la force qui accable est toute de Dieu. […] Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, ils sont du ressort de ces deux juges : ils ne sauraient s’empêcher de comparaître devant l’un et l’autre tribunal et d’y rendre compte de leurs actions. […] Sans parler de ce qui se doit faire en l’autre monde, Dieu a divers moyens de se venger de ses ennemis en celui-ci ; mais il ne saurait mieux les punir qu’en laissant leur peine à leur discrétion. […] Et en effet, si vous ne le savez pas, je vous apprends qu’il y a autant de différence de rossignol à rossignol que de poëte à poëte.