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60. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

, IV, 642 et 644, où Didon est représentée : … Cœptis immanibus effera … ;   … Et pallida morte futura. […] Ajoutons que le sacrifice magique représenté par Rousseau peut soutenir le parallèle avec ceux que nous offrent ces chefs-d’œuvre de l’antiquité.

61. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

La pensée est vraie quand elle représente son objet tel qu’il est. […] La pensée claire est celle qui représente nettement et distinctement son objet. […] et puis, ne rien représenter qui ne convienne à la plante, au fleuve, à la colonne. […] L’éthopée (ἔθος, mœurs, ποιέω, décrire) consiste à représenter les vertus ou les vices, les qualités ou les défauts d’une personne. […] Elle ne raconte pas seulement, elle peint, elle représente ; elle a même un avantage sur la peinture : celle-ci ne représente qu’un seul moment dans une action ou un fait, tandis que la poésie peut en retracer la marche et les développements.

62. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — D — article »

On croit que c’est le même qu’Oannès, un des dieux syriens, et qui étoit représenté sous la figure d’un monstre, avec deux têtes, des mains et des pieds d’homme, et une queue de poisson.

63. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Ainsi, c’est grâce à ce caractère fondamental, qu’il diffère de la poésie lyrique qui est l’expression vive et animée du sentiment, du poème dramatique qui représente l’action au lieu d’en faire le récit, du poème didactique qui n’est qu’un tissu de principes et de préceptes, et des fastes en vers qui ne sont qu’une suite d’événements sans unité d’action. […] Or, il n’y a d’autre moyen d’y parvenir que de nous offrir des représentations convenables de faits héroïques et de caractères vertueux ; de nous montrer des héros qui, sous l’inspiration de la divinité, viennent à bout d’une glorieuse entreprise, en surmontant les plus terribles obstacles, et en triomphant de leurs propres faiblesses et de leurs passions ; enfin, de nous représenter la vertu victorieuse et glorifiée et le vice abaissé et puni, parce que la haute vertu est l’objet de l’admiration de tons les hommes. […] Ainsi, il serait ridicule de représenter Achille comme un orateur distingué, et Ulysse comme un foudre de guerre. […] Voltaire a heureusement imité ce passage lorsqu’il nous représente saint Louis montrant à Henri IV quelques-uns de nos rois et des grands hommes de notre nation.

64. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Peindre, c’est non-seulement décrire les choses, mais en représenter les circonstances d’une manière si vive et si sensible, que l’auditeur s’imagine presque les voir. […] Virgile et Horace lui-même n’ont pas laissé toutefois de représenter les poëtes se plaisant encore à chanter dans les enfers.

65. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Ils leur représentaient sans cesse les malheurs de leurs compatriotes, et leur mettaient devant les yeux cet exemple si triste. […] Qui pourrait représenter ici le bonheur de ces Troglodites ?

66. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

C’était donc déjà un genre de peinture plus étendu et plus perfectionné, puisqu’il représentait des choses invisibles par des analogies puisées dans le monde extérieur. […] Il suffira ici d’observer que les sons peuvent être employés à représenter trois objets principaux : 1º d’autres sons, 2º le mouvement, 3º les émotions, ou passions de l’âme. […] La troisième espèce d’objets que les sons des mots peuvent représenter, sont les passions et les émotions de l’âme. […] Elle consiste dans une exagération artificielle des circonstances d’un événement que nous voulons représenter sous des couleurs très vives soit en bien soit en mal. […] ) Les anciens rhéteurs insistent fortement sur ce point, et le représentent avec justesse comme la base nécessaire de l’éloquence du barreau.

67. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Lorsque, dans le combat des anges, Milton les représente arrachant des montagnes qu’ils se lancent les uns aux autres, il n’y a dans son écrit, comme l’observe M.  […] Les paroles, en effet, n’ont aucune espèce de ressemblance avec les pensées qu’elles expriment ou les objets qu’elles représentent ; mais une statue ou une peinture en ont une très grande avec l’original. […] Il y a deux genres de caractères écrits : ceux qui représentent des pensées et ceux qui représentent des mots. […] Quelques peuples sentirent, dans la suite, combien tous ces moyens de communication étaient imparfaits, obscurs ou fatigants ; ils commencèrent à envisager les avantages qu’ils tireraient des signes qui, au lieu de représenter directement les objets, représenteraient les mots destinés à désigner ces mêmes objets. […] Les pronoms sont une classe de mots qui tiennent de très près aux substantifs, et qui, comme l’indique leur dénomination, représentent ou remplacent le nom.

68. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Représentez-vous les Francs du moyen âge oubliant leurs haines privées et leurs querelles de châteaux pour suivre Godefroy en Palestine. […] Or, comme il n’y a pas de récompenses auxquelles les hommes soient plus sensibles qu’à celles qu’ils tiennent de l’estime et du choix libre de leurs égaux, représentez-vous, dans une ville comme Athènes, la plus démocratique des cités grecques, quelle émulation doit s’élever entre les orateurs. […] Représentez-vous, dans une cité de soixante-dix mille hommes, un groupe de vingt mille citoyens libres, tous égaux et maîtres des affaires. […] De là ces expressions si justement appliquées au travail oratoire : la couleur et le mouvement, c’est-à-dire l’art de noter les sons des idées et de représenter leurs attitudes. […] En vous montrant dans Démosthène le patriote, le dialecticien passionné, le peintre sobre et vigoureux, vous ai-je représenté l’orateur tout entier ?

69. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Horace, voulant représenter cette même pensée dans un autre endroit de ses ouvrages, s’est servi d’un autre tour qui n’est ni moins riche ni moins élégant que le précédent : Omnes eòdem cogimur ; omnium Versatur urnâ, seriùs, ociùs, Sors exitura, et nos in æternum Exilium impositura cymbæ. […] Et puisqu’il s’agit ici d’allégories, il serait difficile sans doute d’en citer une plus touchante, mieux amenée et mieux soutenue que celle du psaume 80, où le peuple d’Israël est représenté sous la figure d’une vigne ; et la figure soudent jusqu’à la fin sa beauté et sa correction : pas un trait essentiel d’omis, pas une circonstance capable d’intéresser, qui ne soit mise dans tout son jour. […] Quand nous sommes vivement frappés de quelque idée que nous voulons représenter, il est rare que nous n’allions pas au-delà de la vérité en cherchant à l’exprimer, parce que les termes ordinaires nous paraissent trop faibles pour peindre ce que nous sentons. […] En vain y chercherait-on le pallida mors, et cette belle image qui nous représente la mort renversant également la cabane du pauvre et le palais des rois, œquo pulsat pede  !

70. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Pour rendre les images plus sensibles et plus animées, on se sert ordinairement du temps présent, quoiqu’il soit question d’une chose passée : c’est afin de la représenter à l’imagination comme si elle s’accomplissait au moment où l’on parle. […] Décrire les avantages de la musique : elle est puissante à représenter certains phénomènes de la nature, tels que le bruit des torrents, le mugissement des vents, etc. […] Elle sait représenter les scènes les plus gracieuses, les personnages illustres qu’elle immortalise. […] Je ne veux point vous en parler davantage, ni célébrer, comme vous dites, toutes les pensées qui, me pressent le cœur : je veux me représenter votre courage, et tout ce que vous m’avez dit sur ce sujet, qui fait que je vous admire.

71. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

., produit par une idée vive et saillante dont l’imagination est fortement frappée à la vue de l’objet qu’elle se représente. […] En effet, quand le poète saisit la lyre, on le suppose fortement frappé des objets qu’il se représente : son sentiment est alors porté au plus haut point. […] Elle est, aussi bien que l’ode élevée, susceptible d’enthousiasme, puisque cet enthousiasme n’est qu’un sentiment produit par l’imagination qui se représente vivement un objet quel qu’il soit. […] Peut-on rien ajouter à la beauté du tableau où le poète représente cette magicienne ayant recours aux secrets de son art pour rappeler Ulysse ?

72. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Mais, puisque vous n’avez point vu tous ces maux, que la pensée vous les représente : figurez-vous une ville prise d’assaut, des murs renversés, des maisons livrées aux flammes, des vieillards, des femmes âgées, condamnés à oublier désormais qu’ils ont été libres, justement indignés, moins contre les instruments que contre les auteurs de leur désastre, et vous conjurant avec larmes de ne point couronner le fléau de la Grèce, de ne vous point exposer à la fatalité malheureuse attachée à sa personne ; car ses conseils, quand on les a suivis, ont été aussi funestes aux simples particuliers qu’aux états qu’il a voulu diriger. […] Transportez-vous en esprit dans la galerie des peintures : on y a représenté le combat de Marathon.

73. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Aussi peut-on dire que Molière s’est représenté lui-même sous les traits d’Alceste, et que, par la bouche de ce personnage, il nous a confessé les tortures de cœur que lui faisait éprouver sa femme, la séduisante et légère Armande Béjart. […] Le Joueur, représenté en 1695, annonça, sinon un rival, du moins un digne continuateur de l’auteur de Tartuffe et du Misanthrope. […] Quinault ne paraît avoir été que le poète du plaisir ; cependant il a senti aussi bien que Racine qu’il faut représenter l’amour comme une passion funeste et tragique, dont rougissent ceux qui en sont atteints. […] (Le théâtre représente le fleuve Achéron et ses sombres rivages.) […] Saint-Marc Girardin, représente assez bien la société un peu confuse du dix-huitième siècle, confusion qui ne dérangeait pas l’ordre extérieur de la société, mais qui produisait des contrastes de mœurs et de caractères dignes de la comédie.

74. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

Suffisait-il à Corneille d’avoir lu Tite-Live, de s’en représenter vivement plusieurs scènes, d’en saisir les traits principaux et de les combiner heureusement pour faire la tragédie des Horaces ?

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