/ 211
68. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Là encore se rencontrait le fait analogue à celui que présentait l’histoire de nos origines, le fait d’une conquête étrangère, et d’une lutte entre deux races violemment réunies sur le même sol. […] Des prêtres et des religieux qui avaient suivi en grand nombre l’armée d’invasion se réunirent pour prier et chanter des litanies, pendant que les gens de guerre préparaient leurs armes. […] Mignet ; ses Portraits et notices historiques et littéraires, réunis en 1852, forment un ensemble précieux d’études variées et solides. […] Les juges, revenus à Londres le 3 novembre, se réunirent le lendemain à Westminster, dans la chambre étoilée, et prononcèrent contre la reine d’Écosse une sentence de mort, que confirmèrent les deux chambres du parlement. […] Le premier consul, dont la prévoyance ne s’arrêtait jamais, songea tout de suite à pousser sur le débouché des montagnes, pour s’en emparer, Lannes, qui avait déjà sa division réunie et quelques pièces de quatre prêtes à rouler.

69. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Il n’y a, dans tout le domaine de la poésie, aucun sujet agréable et descriptif qu’un poète didactique, doué du génie de son art, ne puisse s’approprier et introduire dans son ouvrage, pourvu toutefois que de tels épisodes réunissent certaines conditions. […] Toutes les parties de son ouvrage réuniront l’agréable et le solide, de manière que l’un ne nuise point à l’autre. […] Mais un récit qui ne serait qu’un enchaînement d’aventures, sans une tendance commune qui les réunit en un point, serait un roman et non pas un conte.

70. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Au barreau, il n’est pas de plaidoyer où ces circonstances ne se rencontrent à peu près réunies. […] Il convient surtout aux occasions solennelles où un nombreux auditoire est réuni pour entendre traiter un sujet brillant. […] Le premier et le troisième motif devaient être réunis. […] Ces preuves ainsi réunies ont parfois une grande puissance ; si ce n’est pas la foudre qui renverse, c’est la grêle qui frappe à coups redoublés. […] Les orateurs de tribune réunissent rarement toutes ces conditions, mais pour faire face à toutes les situations, ils devraient les posséder toutes, au moins dans un certain degré.

71. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

Si le roi eût cédé aux prières de tant de serviteurs, qui ne craignaient que pour ses jours ; s’il n’eût demeuré sur le champ de bataille ; s’il n’eût fait revenir ses canons dispersés, qu’on retrouva avec tant de peine, aurait-on fait les efforts réunis qui décidèrent du sort de cette journée ?

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Vous le savez, monsieur, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père, a dit Notre-Seigneur Jésus-Christ ; il y a aussi plusieurs routes ici-bas pour les gens de bien, à travers les difficultés et les obscurités de la vie, et ils peuvent se réunir au terme sans s’être vus au départ, ni rencontrés en chemin1.

73. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Ce sont ces principes et ces règles que nous nous sommes efforcé de réunir dans ce Cours classique de littérature.

74. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Ainsi disparaîtra du langage ce vague où l’esprit se perd avant d’avoir pu saisir la pensée de celui qui parle ; les mots n’en imposeront plus, et l’on saura, par exemple, qu’une beauté est sentimentale, quand elle réunit tout ce qui est capable de réveiller en nous le sentiment du beau. […] Frappé d’un jour nouveau, je vis du haut des cieux Les immortels descendre et planer sur ces lieux : De leurs corps transparents, vêtus de légers voiles, Où l’or parmi l’azur rayonnait en étoiles, Le soleil nuançait l’ondoyante vapeur ; Ils suspendent leur vol ; et, réunis en chœur, Ils chantent à l’envi ces puissantes prières Qui soulagent des morts les peines passagères ; Ils consolent nos rois chassés de leurs tombeaux, Et souhaitent que Dieu pardonne à leurs bourreaux.

75. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Cependant, pour le sentir et le représenter de manière à le faire aimer aux autres, il faut réunir à un degré plus qu’ordinaire certaines facultés de l’âme. […] Le sentiment énergique est celui qui résulte d’une foule d’idées réunies sur un petit nombre de mots et qui éclate avec beaucoup de force et de vivacité. […] Une phrase bien faite doit réunir la correction, la précision et l’ordre. […] La déprécation ou obsécration est une prière pressante où l’on réunit les motifs les plus capables de fléchir et de toucher ceux auxquels on s’adresse. […] Son talent consistera précisément à réunir et à combiner leurs talents et leurs passions pour concourir à l’accomplissement de son œuvre.

76. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

C’est sans doute une grande et belle institution que d’avoir réuni les hommes dans un temple pour les instruire de leurs devoirs ; d’avoir établi des cours publics d’entretiens approfondis entre la religion et la conscience, d’avoir contrebalancé l’impunité du présent par la justice de l’avenir, d’avoir armé les orateurs sacrés de toute la puissance de la parole pour combattre les vices, éveiller la loi, remuer le cœur, ébranler l’imagination, subjuguer la volonté et enchaîner toutes les passions sous le joug de la loi par les liens les plus intimes des intérêts éternels ; d’avoir appelé chaque héros de l’Evangile à une si haute mission, en lui disant : viens occuper dans le sanctuaire la place de Dieu lui-même : toutes les vérités morales t’appartiennent ; tous les hommes ne sont plus devant toi que des pécheurs et des mortels ; et les dépositaires du pouvoir ne se distinguent à ta vue que par de plus grandes obligations, de plus redoutables dangers et la perspective d’un plus sévère jugement. […] Placé dans le sein même de la patrie, au-dessus de toutes les craintes, ou parce quelle peut les garantir de tous les dangers, ou parce qu’elle offre des motifs suffisants pour les braver tous ; au-dessus de tous les intérêts particuliers, parce qu’aux yeux de la raison, il se réunissent tous alors dans l’intérêt général, rien ne lui manque de ce qui peut échauffer le cœur, élever et fortifier l’âme, et donner à l’esprit des lumières nouvelles ; ni la grandeur des sujets, puisqu’ils embrassent les destinées publiques et les générations futures ; ni ce double aiguillon des difficultés et des encouragements, selon les anciens maîtres, si nécessaire à l’orateur : car il est ici en présence de toutes les passions ou connues ou cachées, généreuses ou abjectes ; il est de toutes parts assiégé, pressé, heurté par la contradiction, ou poussé, entraîné, enlevé par l’ assentiment général. […] J’ose dire à l’orateur de la patrie : Si tous ses représentants sont réunis pour t’entendre, s’ils délibèrent après t’avoir entendu, c’est pour assurer ton triomphe et le sien. […] Mais si loin que tu sois, / pense au foyer absent. — Avant de le quitter, /             viens / qu’il nous réunisse.

77. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Par son concours, les Orphée, les Linus réunirent autrefois les premières sociétés humaines, et les civilisèrent par la puissance de l’harmonie ; aussi les hommes reconnaissants ont-ils toujours cultivé avec amour un art aussi aimable. […] Voltaire se charge de nous l’expliquer lui-même : « Ce qu’on appelle esprit, dit-il, est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens, et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapprochement délicat entre deux idées communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée pour la laisser deviner. » Lorsque Voltaire parlait ainsi, c’est qu’il avait remarqué dans les différents écrivains épistolaires ces traits caractéristiques de l’esprit, et dont nous allons citer quelques exemples pour mieux faire comprendre en quoi consiste cette qualité. […] 6° L’assemblage de plusieurs épithètes ou expressions pareilles, réunies sur le même sujet, forment un tableau agréable, pourvu qu’elles ne soient pas trop nombreuses.

78. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Mais il observa attentivement différents avares ; il saisit les plus grands traits d’avarice qu’ils avaient faits ; il y ajouta, d’après la connaissance profonde qu’il avait du cœur humain, d’autres traits qu’il imagina qu’un avare est capable de faire : il réunit tous ces traits, les attribua à son personnage, et, par là, vint à bout d’en composer un caractère parfait dans son genre. […] Ces quatre genres, quoique séparés l’un de l’autre, peuvent se trouver, et se trouvent assez souvent réunis dans un même poème.

79. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

Elle perçait avec peine un brouillard lourd et rasant la terre, que le vent déplaçait çà et là en y faisant comme de larges trouées ; mais ces flocons grisâtres se réunissaient bientôt, comme les vagues séparées par un navire retombent, et remplissent le sillage qu’il vient de tracer.

80. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Ce sont des vallées enchantées, embellies par un printemps éternel ; des jardins délicieux où tout se réunit pour charmer les yeux et réjouir l’âme ; des palais ravissante où se font entendre d’ineffables harmonies.

81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

L’œil ardent réunit des faisceaux de lumière ; Deux noirs sourcils en arc protègent sa paupière, Et la lèvre, où s’empreint la rougeur du corail, De la blancheur des dents relève encore l’émail.

82. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

Cette poésie antique était la plus vraie et la plus complète ; c’était un cri d’amour et de reconnaissance envers Dieu, un transport d’admiration pour des vertus héroïques ou des actions sublimes ; elle fut le plus ancien de tous les arts, le produit de l’imagination et de l’inspiration réunies.

/ 211