Il y a plus : de tous les genres de discours publics, il n’en existe peut-être pas qui demande plus rigoureusement les charmes de l’élocution ; et la raison en est bien simple. […] Répétons-le donc encore ici, puisque l’occasion s’en présente naturellement, et ne craignons jamais de revenir souvent sur des vérités utiles : Ce n’est pas au barreau, ce n’est pas dans l’homme public seulement, que cette verbosité est condamnable ; elle est déplacée partout, ridicule partout, lors toutefois qu’elle ne finit pas par être odieuse.
En la traitant avec tout le soin qu’elle exige, je me suis proposé un double but ; d’abord d’apprendre aux jeunes gens comment on doit parler en public ; et en second lieu de les former à la lecture à haute voix. […] Chaque jour plus nécessaire, elle sera à l’avenir l’instrument de l’ambition, de la gloire et du bien public. […] Mais avouons qu’il est encore plus sûr de faire parler l’utilité publique, surtout, dit Cicéron (de Orat. […] Lorsque l’utilité publique et la dignité sont d’accord, l’éloquence populaire a tous ses avantages. […] C’est là que sont bien placées les figures hardies, la véhémence des pensées ; ces expressions d’une âme fortement émue et brûlante de l’amour du bien public.
La voix publique nous reproche le vice contraire, et toute l’antiquité les en a blâmés. […] Veut-on que tout un public s’abuse sur ces sortes de choses, et que chacun n’y soit pas juge du plaisir qu’il y prend ? […] Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public, et ne consultons, dans une comédie, que l’effet qu’elle fait sur nous. […] Bientôt la cupidité des particuliers acheva d’enlever ce qui avait échappé à l’avarice publique. […] C’est que la multitude décida de la victoire, et que le public a depuis fixé les rangs.
Et quand les désastres de la patrie, quand les douleurs publiques ne toucheraient pas vos âmes, à qui Pharsale n’a-t-elle pas légué un deuil personnel, une douleur privée ? […] les fortunes privées peuvent-elles subsister, quand la fortune publique périclite ? […] Quel homme pourrait désirer les fonctions publiques, exposé, s’il est malheureux, à être appelé en justice, et s’il est heureux, à être l’objet de l’envie ? […] Nous jouons un rôle bien peu important dans les affaires publiques, et notre fidélité fait toute notre gloire. […] elle était publique.
Ce terrible dialecticien s’en allait les provoquer partout où il pouvait les rencontrer, dans les rues, sous les portiques, dans les promenades publiques. […] Les jeunes gens allaient chercher dans leurs écoles et dans leurs cahiers des leçons qu’ils ne tardaient pas à oublier sur la place publique. […] Ils parlent des agitations du forum, des événements qui occupent l’attention publique, et, par une pente insensible, arrivent à discuter de l’éloquence. […] Je crois, au contraire, que plus un orateur a grandi en expérience et en réputation, plus il a une haute idée de son art et plus il craint de rester au-dessous de son sujet et de l’attente du public. […] Quelqu’un disait d’un acteur qui avait le regard fixe et concentré qu’il tournait le dos au public.
Thiers Né en 1797 [Notice] Orateur et homme d’État formé par une longue expérience de la vie publique, M. […] J’ai consacré à écrire l’histoire trente années de ma vie, et je dirai que, même au milieu des affaires publiques, je ne me séparais pas de mon art 1.
La matière de l’épigramme est très étendue : elle s’élève à ce qu’il y a de plus noble dans tous les genres, elle s’abaisse à ce qu’il a de plus petit ; elle loue la vertu, censure les vices et les abus, fronde les ridicules, venge le public des impertinences d’un fat, d’un sot, etc. […] Une des plus belles inscriptions que l’on puisse citer pour un monument public, est celle qui est gravée à l’entrée de l’arsenal de Paris : Ætna hæc Henrico Vulcania tela ministrat, Tela giganteos debellatura furores. […] Les vertus privées ont droit à cet hommage, comme les vertus publiques ; et les titres de bon parent, de bon ami, de bon citoyen, méritent bien d’être gravés sur le marbre.
C’est à chacun de juger par soi-même si ce qu’il offre au public ou ce qu’un fait donné lui présente a pu et dû se passer comme il le montre, eu égard, bien entendu, aux préliminaires de la pièce. […] Un homme tranquille se contente de penser, de réfléchir ; il ne dit pas ce qu’il pense au public : ce n’est que quand il sent un grand trouble au-dedans de lui-même qu’il éclate, qu’il marche à grands pas, qu’il fait des gestes et prononce des mots. […] Cependant il est très vrai que le public fait une différence entre ces divers sujets, et que l’on a jusqu’ici réservé le nom de tragédie aux pièces tristes dont les personnages sont de la plus haute condition. […] Ce fut lui, en un mot, qui donna le ton au public et qui mit le public en état de le donner aux auteurs163.
Un mérite auquel les érudits seuls pourront être sensibles et qui cependant intéresse tout le public des lecteurs, la renommée de nos grands écrivains et même la gloire littéraire de la France, c’est la correction et l’exactitude des textes. […] Alors les cris redoublèrent, et durant deux heures la place publique retentissait de ces mots : La grande Diane des Éphésiens ! […] Mais, ce que nul n’avait l’ait avant lui, ce que pendant plusieurs siècles ne devait tenter aucun de ses successeurs, il gouverna ses sujets pour eux-mêmes, et non pour lui seul, d’après des idées générales, avec des intentions publiques, préoccupé des besoins sociaux en même temps que de ses propres intérêts. […] Toutes les autres passions sauvent du moins les apparences ; on les cache aux yeux du public : une imprudence peut quelquefois les dévoiler ; mais le coupable cherche, autant qu’il est en soi, les ténèbres ; mais pour la passion de l’avarice, l’avare ne se la cache qu’à lui-même. Loin de prendre des précautions pour la dérober aux yeux du public, tout l’annonce en lui, tout la montre à découvert ; il la porte écrite dans son langage, dans ses actions, dans toute sa conduite, et, pour ainsi dire, sur son front.
On voit par là, que le discours oratoire est un discours composé pour des occasions publiques et brillantes. […] « Au milieu de la place publique de Messine37, un citoyen romain était cruellement frappé de verges ; tandis que dans ses cuisantes douleurs, à travers le bruit des coups redoublés, il ne faisait entendre d’autre plainte, d’autre cri que celui-ci : Je suis citoyen romain. […] ni la garde qui veille à la sûreté publique, ni la crainte du peuple, ni ton arrêt déjà prononcé dans le cœur de tous les gens de bien, ni le respect dû à ce lieu sacré, ni l’aspect de ces augustes sénateurs n’ont pu ébranler ton insolente audace ! […] Vous, magistrats, et sur les raisons que vous venez d’entendre, et sur celles que suppléera votre sagesse, prononcez en faveur de la patrie un jugement, tel que l’exacte justice le prescrit, et que l’utilité publique le demande ». […] Aussi, lorsque d’autres puissances prospèrent, on ne me voit point me promener avec un visage content et serein dans la place publique, étendre une main caressante, et d’une voix de congratulation, annoncer la bonne nouvelle à des gens, que je crois qui la manderont en Macédoine84.
Les rhapsodes, en chantant en public les poésies homériques, y mêlaient des gestes et des mouvements qui en faisaient une sorte de représentation dramatique. […] Le théâtre donnait ainsi aux mœurs publiques un caractère de stoïcisme en rapport avec le but de la société. […] Malgré tous les efforts de la critique, le drame l’a emporté ; il a presque tué la tragédie : Il a habitué le public à son allure indépendante, à ses émotions violentes et sensuelles : il l’a rendu avide de ces représentations fiévreuses qui ont quelques rapports avec les jeux du cirque et les combats de l’amphithéâtre. […] La comédie en se servant du ridicule, doit se garder de jamais abuser de cette arme terrible pour attaquer les personnes ou les choses dignes de respect, et encore moins pour les représenter sous une couleur fausse ; la malignité publique aime à se repaître-du mal et à tout critiquer, même le bien ; l’auteur qui flatte ce penchant est coupable.
……………………………………………………………………………………………… Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice, Et qu’enfin votre livre aille, au gré de vos vœux, Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux : Que vous sert-il qu’un jour l’avenir vous estime, Si vos vers aujourd’hui vous tiennent lieu de crime, Et ne produisent rien, pour fruit de leurs bons mots, Que l’effroi du public et la haine des sots ? […] L’Académie en corps a beau le censurer : Le public révolté s’obstine à l’admirer4 ……………………………………………………………………………………… La satire, dit-on, est un métier funeste, Qui plaît à quelques gens et choque tout le reste. […] Ajoutez que la profusion des faveurs dont il ne cessa d’être comblé par la cour formait un contraste assez choquant avec le discrédit où il tomba auprès du public vers la fin de sa vie.
C’est un art très sérieux, qui est destiné à instruire, à gouverner les passions, à corriger les mœurs, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques, à rendre les hommes bons et heureux. […] Les assemblées ne sont plus que des censures publiques : la vertu la plus entière n’est plus à couvert de la contradiction des langues ; les jeux sont devenus des trafics, ou des fraudes, ou des fureurs ; les repas, ces liens innocents de la société, des excès dont on n’oserait parler ; les plaisirs publics, des écoles de lubricité : notre siècle voit des horreurs que nos pères ne connaissaient même pas. […] Son nom, qui sera toujours en France comme le protecteur de l’instruction publique et des bonnes études, doit nous être sacré, puisqu’il est pour nous tous celui d’un bienfaiteur et d’un père. […] C’est donc ce qui les engage aujourd’hui, malgré elles, à donner au public le triste spectacle des troubles dont leur maison est agitée. […] On peut les comparer à ces décorations qui ornent le théâtre ou la place publique les jours de fête ; elles ne sont pas les seuls ornements du spectacle, mais elles brillent entre tous les autres.
Le Seigneur vous frappera de l’esprit de vertige ; et, dans l’excès de votre fureur, vous irez heurter, comme l’aveugle, les arbres de la voie publique. […] Vous savez si j’ai rien épargné, rien négligé, pour vous prodiguer l’instruction publique et particulière, pour prouver à ces mêmes Juifs et aux Gentils la nécessité du retour à Dieu et de la foi en J.
Nos anciens, qui faisaient parler leurs rois en place publique, donnaient assez aisément l’unité rigoureuse de lieu à leurs tragédies. […] À la fin, M. le duc de Beauvilliers s’avisa qu’il était temps de délivrer les deux princes d’un si fâcheux public. […] On sent quel échec l’autorité souveraine reçut deux fois, par la prison de ce prince et sa pénitence publique. […] Au contraire, le sacrifice mercenaire du bonheur public à l’intérêt propre est le sceau éternel du vice. On demande si la plupart des vices ne concourent pas au bien public, comme les plus pures vertus.