Mais si l’on veut avoir une idée complète de tout l’effet que peut produire la plus belle des figures, employée par le plus sublime poète, il faut la chercher dans le chant triomphal d’Isaïe, sur la chute et la mort du tyran de Babylone.
Il sait distinguer alors l’action en elle-même, des circonstances et des causes qui l’ont produite.
1° Accord des Pensées, ou Unité Lorsqu’il s’agit d’unir plusieurs pensées, la première condition, c’est qu’elles soient d’accord entre elles, qu’elles se rapportent à un objet unique, et qu’elles forment un tout pour produire sur l’esprit une seule impression, il faut donc rejeter les pensées qui ne seraient point utiles au sujet dont on s’occupe.
C’est ainsi que, sans le savoir, elle a produit d’inimitables modèles de style, et s’est placée au rang des plus grands écrivains de la France. […] Tu vois autour de toi, dans la nature entière, Les siècles entasser poussière sur poussière, Et le Temps, d’un seul pas confondant ton orgueil, De tout ce qu’il produit devenir le cercueil.
Nos pauvres sont nourris du produit de ces ouvrages, qui nous soumettent jusqu’aux nations qui nous haïssent.
Sainte-Beuve : « Je le comparerais volontiers à ces arbres dont il faut choisir les fruits ; mais craignez de vous asseoir sous leur ombre. » D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris ; que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche !
Cette méprise est rare chez lui ; mais elle a produit cependant quelques disparates que nous sommes obligés de relever.
L’exposition du sujet, c’est-à-dire, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée, doit se faire remarquer par cette précision de style, qui rejette tout ce qui est languissant et superflu.
« Tu es le premier pour qui la satiété ait produit la faim, puisqu’à mesure que tu as plus, tu désires davantage. — Serre à deux mains ta fortune ; elle glisse, et on ne la retient pas en dépit d’elle : c’est l’avenir plus que le présent qui donne un bon conseil.
La vraie philosophie n’a pas plus besoin du prestige des mots, que les idées vraiment grandes, vraiment sublimes, n’ont besoin, en poésie, du luxe et de la pompe de l’expression, pour produire leur effet.
Mais employés dans le sens figuré, ils peuvent produire un très bel effet en poésie.
Applaudi à l’hôtel de Rambouillet, admiré en Sorbonne par le grand Condé, il n’eut aucune impatience de se produire, et se déroba volontairement aux tentations de la faveur mondaine.
Pour ne se répandre que sur les dehors, elle n’en est que plus haïssable, parce que c’est toujours un défaut visible et manifeste ; il est vrai cependant qu’il offense plus ou moins, selon la cause qui le produit.
Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleur qui enchantent l’oreille et les yeux.
Autrement on s’attirerait l’épigramme ou le conseil que Maynard adressait à un poète de son temps : Ce que ta plume produit Est couvert de mille voiles : Ton discours est une nuit Veuve de lune et d’étoiles ; Mon ami, chasse bien loin Cette noire rhétorique ; Tes écrits auraient besoin D’un devin qui les explique ; Si ton esprit veut cacher Les belles choses qu’il pense, Dis-moi, qui peut t’empêcher De le servir du silence ?