Ce vers, à cause de son caractère grave et majestueux, convient aux grands poèmes, et à toutes les pièces sérieuses et de longue haleine. On l’emploie sans aucun mélange dans l’épopée, la tragédie, la satire et le poème didactique. […] On l’emploie d’ordinaire dans les ballades, les rondeaux, les contes, les poèmes badins, et rarement dans les odes, les élégies, les sonnets, les épigrammes. […] A quels poèmes conviennent les rimes plates, et quels sont les défauts à éviter dans ces sortes de rimes ? […] On appelle ainsi de petits poèmes dont tous les vers sont terminés de même et riment ensemble.
Les poèmes héroïques, les dramatiques, les satires, etc., doivent être en vers alexandrins. […] Ces quatre genres, quoique séparés l’un de l’autre, peuvent se trouver, et se trouvent assez souvent réunis dans un même poème. […] Il y en a d’autres auxquels on donne le nom de petits Poèmes, et d’autres nommés par excellence grands Poèmes.
Le ton élevé du poème lyrique, la vivacité de l’enthousiasme qui y règne, ne permettent pas de lui donner une grande étendue. […] Le poème lyrique prend généralement le nom d’ode, qui signifie chant.
On comprend, sous le nom de poésies fugitives, tous ces petits poèmes courts et légers destinés à plaire un moment. […] La ballade allemande à une autre forme et un autre caractère : c’est un petit poème d’un genre capricieux et fantastique, qui, sous une forme presque lyrique, contient ordinairement un récit merveilleux, une légende tragique, un rêve, une tradition populaire.
C’est pour cette sorte d’ouvrage qu’on a quelquefois proposé le nom de poème en prose. […] C’est une partie de la description des armes de Télémaque, description imitée des poèmes d’Homère et de Virgile, qui montrera ce que c’est que la prose poétique.
Et s’il parvient, selon toutes les règles de l’art, et même avec une perfection digne d’une autre œuvre, à composer un poème, ce ne sera qu’un poème héroï-comique19. Il pourra bien railler agréablement Chapelain sur son âpre et rude verve et ses douze fois douze cents méchants vers ; mais lui-même (on peut l’affirmer sans crainte) n’aurait jamais été capable de traiter dignement cette sainte légende de Jeanne d’Arc, où le merveilleux est l’histoire même, et qui est peut-être le plus beau sujet de poème épique qui soit au monde. — Mais une pareille matière demanderait l’âme et la lyre d’un Lamartine. — D’un autre côté, il semble que Boileau aurait pu aborder d’autres genres plus voisins du sien, la haute comédie, par exemple, et, marchant sur les traces de l’écrivain qui, selon lui, honorait le plus le règne de Louis XIV, composer peut-être, qui sait ? […] Horace, Art p., v. 351. — Dès que le nombre des beautés domine dans un poème, je n’irai pas, moi, me choquer de quelques taches.
4° Les poètes se permettent souvent des exagérations qui conviennent au merveilleux de leurs poèmes. C’est ainsi que Jupiter, dans l’Iliade et l’Énéide, d’un signe de tète ébranle tout l’Olympe ; que Turnus lance à Énée un roc que douze hommes ordinaires n’auraient pu soulever ; qu’Ajax écrase les Troyens avec une massue de trente-trois pieds de long et que Roland furieux, dans le poème de ce nom, arrache d’une main les arbres les plus forts. […] Racine le fils a traité le même sujet que Massillon, l’existence de Dieu, dans son poème de la Religion. […] Nous en trouvons encore un bel exemple dans le poème de la Religion, lorsque Racine le fils met en opposition la grandeur et la bassesse de l’homme. […] Boileau est fort amusant lorsque, dans son poème Le Lutrin, il compare la défaite et la fuite des chantres à la fuite d’un troupeau de moutons devant le loup cruel, et la déroute des Troyens devant le terrible Achille.
Aussi combien de ces poèmes applaudis qui ne sont plus que des titres dans l’histoire littéraire : les Saisons de Saint-Lambert, les Fastes de Lemierre, les Mois de Roucher ! […] « Mais quoi, me direz-vous, me haïr, me persécuter, parce que j’aurai fait un bon poème, une pièce de théâtre applaudie, ou écrit une histoire avec succès, ou cherché à m’éclairer et à instruire les autres ! […] Le poème de Pope adoucit mes maux et me porte à la patience ; le vôtre aigrit mes peines, m’excite au murmure, et, m’ôtant tout, hors une espérance ébranlée, il me réduit au désespoir. […] » Que me dit maintenant votre poème ? […] Né à Bagnols (Languedoc) le 27 juin 1753, après de bonnes études au séminaire de Sainte-Garde, à Avignon, il vint à Paris, et son premier écrit fut une lettre sur le poème des Jardins, de Delille, dont il relevait les défauts avec esprit.
Quant au sujet du poème c’est la conquête de la Rose, gardée par Danger (Domination, Tyrannie), Jalousie, Avarice, et qui est enfin cueillie par le héros, aidé de Bel-Accueil, Pitié, Franchise. […] Le ton de voix impose660 aux plus sages et change un discours et un poème de face. […] Forcé en 1726 de s’exiler en Angleterre, il y publia la Henriade, poème épique en dix chants.
Mais j’ai ajouté un assez grand nombre d’articles ; j’en ai développé bien d’autres avec beaucoup plus d’étendue, et je crois n’avoir rien omis, pour offrir, dans cette nouvelle Édition, un petit Cours complet des Belles-Lettres, où l’on pourra puiser les notions essentielles de toutes les parties de la littérature, depuis les premiers éléments de notre langue, jusqu’aux règles du Poème épique.
Homère et Virgile excellent dans ce grand art de peindre : leurs poèmes offrent une suite de tableaux de la dernière force et de la plus grande vérité. […] Enfin je citerai pour modèle d’hypotypose ces vers pittoresques du poème des Quatre Parties du Jour, par le C. de B***. […] Et ce charmant tableau du même Auteur, dans son poème des Quatre Saisons : Bacchusd de pampres couronné, Ouvre la scène des vendanges ; Il brille, il marche environné D’Amourse qui chantent ses louanges.
I vers employés seuls dans un poème.
est le poème de la douleur et de la plainte.
Je ne m’étendrai pas davantage sur les règles du roman, parce qu’on pourra appliquer celles du poème épique.
Quel enthousiasme vraiment sacré vous saisit, vous transporte malgré vous, dès le début de ce poème magnifique ! […] On serait tenté de croire que l’essor lyrique ne peut plus s’élever au-dessus de ces dernières images : le poète sacré va prouver le contraire, et de nouveaux personnages vont figurer encore dans son poème.