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69. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Et pourtant, quelle mine féconde, pour les observations qui ont rapport à la mythologie, à l’histoire, aux usages des peuples !

70. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il se trouve dans la bouche de ce vieillard de Syracuse qui s’adresse au peuple assemblé pour délibérer sur le sort des prisonniers athéniens, après la guerre de Sicile. […] vous souffrirez que votre victoire soit ainsi flétrie dans tout l’univers, et qu’on dise qu’un peuple qui, le premier, a dans sa ville érigé un temple à la Miséricorde, en a point trouvé dans la vôtre ? […] Quand on entre dans cette ville, on croit d’abord que ce n’est point une ville qui appartienne à un peuple particulier, mais quelle est la ville commune de tous les peuples, et le centre de leur commerce. […] Mais, après avoir dépouillé mon peuple, vous le mettez sous le pressoir, pour tirer de ses os quelque suc, et vous le brisez sous le moulin pour achever de le mettre en poudre. […] Malheur à vous qui bâtissez vos maisons du sang du peuple !

71. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Tous les siècles qui se sont écoulés jusqu’à nous, vous les regarderiez comme des instants fugitifs ; tous les peuples qui ont paru et disparu dans l’univers, toutes les révolutions d’empires et de royaumes, tous ces grands événements qui embellissent nos histoires, ne seraient pour vous que les différentes scènes d’un spectacle que vous auriez vu finir en un jour. […] En un mot, comme la première source de leur autorité vient de nous, les rois n’en doivent faire usage que pour nous… Ce n’est donc pas le souverain, c’est la loi, sire, qui doit régner sur les peuples : vous n’en êtes que le ministre et le premier dépositaire ; c’est elle qui doit régler l’usage de l’autorité, et c’est par elle que l’autorité n’est plus un joug pour les sujets, mais une règle qui les conduit, un secours qui les protége, une vigilance paternelle qui ne s’assure leur soumission que parce qu’elle s’assure leur tendresse. […] Il apporte, pour toute marque de vocation à un ministère d’humilité, des vues d’élévation et de gloire ; à un ministère de travail et de sollicitude, des espérances de repos et de mollesse ; à un ministère de désintéressement, de modestie et de charité, des projets de luxe, de profusion et d’abondance ; et, comme cet infidèle Héliodore, il ne vient dans le temple que parce qu’il a toujours ouï dire qu’il y trouverait des richesses immenses, et les dépouilles saintes des peuples. […] Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier, c’est un personnage public ; tout l’État est en lui ; la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. […] Ramassez tout ce qu’il y a de grand et d’auguste, voyez un peuple immense réuni en une seule personne ; voyez cette puissance sacrée, paternelle et absolue ; voyez la raison secrète qui gouverne tout le corps de l’État renfermée dans une seule tête ; vous voyez l’image de Dieu, et vous avez l’idée de la majesté royale.

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

Les grands hommes Lorsqu’une déplorable faiblesse et une versatilité sans fin se manifestent dans les conseils du pouvoir ; lorsque, cédant tour à tour à l’influence des partis contraires, et vivant au jour le jour, sans plan fixe, sans marche assurée, il a donné la mesure de son insuffisance, et que les plus modérés sont forcés de convenir que l’État n’est plus gouverné ; lorsqu’enfin à sa nullité au dedans l’administration joint le tort le plus grave qu’elle puisse avoir aux yeux d’un peuple fier, je veux dire l’avilissement au dehors, une inquiétude vague se répand dans la société, le besoin de la conservation l’agite, et, promenant sur elle-même ses regards, elle semble chercher un homme qui puisse la sauver. […] Mais que ce sauveur impatiemment attendu donne tout à coup signe d’existence, l’instinct national le discerne et l’appelle, les obstacles s’aplanissent devant lui, et tout un grand peuple volant sur son passage semble dire : « Le voilà !  […] l’Empereur le désir de mettre fin à la guerre qui désole les deux peuples ; l’intervention de la cour de Londres s’y est opposée.

73. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

L’imagination Ne diriez-vous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple, se gouverne par une raison pure et sublime, et qu’il juge des choses par leur nature, sans s’arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l’imagination des faibles ? […] Parabole Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine4 de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. […] Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas le roi que ce peuple cherchait, et que le royaume ne lui appartenait pas. […] Il cachait cette dernière pensée, et il découvrait l’autre : c’était par la première qu’il traitait avec le peuple, et par la dernière qu’il traitait avec lui-même3.

74. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Ce n’est pas un sénateur, un grand de Rome : c’est un homme des dernières tribus, ou même un pauvre esclave, non entouré de ses amis et de beaux discours, mais déchiré par les bêtes féroces et aux applaudissements du peuple. […] Il a vécu et il meurt pour Jésus-Christ ; il meurt en priant pour ses frères chrétiens, afin qu’ils persévèrent ; pour tout ce peuple de bourreaux, afin qu’il se convertisse. […] Soyez vertueux, dit-on au Portique, et méprisez le peuple. […] Le stoïcisme s’est dit : Que nous importe le peuple ?

75. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Les communications de peuple à peuple étaient moins fréquentes, et l’on était, par conséquent, moins bien informé des affaires des autres nations. […] Mais la poésie existait longtemps avant que leurs noms fussent connus, et même chez des peuples où ils ne parvinrent jamais. […] Nous pouvons croire aisément que les premiers peuples ne s’exprimèrent d’abord que dans la prose la plus humble et la plus pauvre. […] Les peuples ne se ressemblent jamais plus qu’à l’époque de la formation des sociétés. […] On y suppose que tout le peuple assiste à la procession.

76. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

Les Grecs sont les premiers peuples du monde, qui se soient immortalisés par ces sortes de productions. […] Les peuples du nord inondèrent l’Italie. […] Louis XIV monta sur le trône ; et bientôt il se fit une révolution étonnante dans le gouvernement, l’esprit, et les mœurs de tous les peuples de l’Europe.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Je visitai d’abord les peuples qui ne sont plus : je m’en allai m’asseoir sur les débris de Rome et de la Grèce, pays de forte et d’ingénieuse mémoire, où les palais sont ensevelis dans la poudre, et les mausolées des rois cachés sous des ronces. […] Je recherchai surtout dans mes voyages les artistes et ces hommes divins qui chantent les dieux sur la lyre, et la félicité des peuples qui honorent les lois, la religion et les tombeaux. […] Tâchez de vous figurer ce trouble et cet étonnement qui saisissaient les prophètes, lorsque Dieu leur envoyait la vision de quelque cité à laquelle il avait attaché les destinées de son peuple : Quasi aspectus splendoris 2. […] Le soleil, qui se couchait, versait des fleuves d’or par toutes ces galeries où roulait jadis le torrent des peuples ; de fortes ombres sortaient en même temps de l’enfoncement des loges et des corridors, ou tombaient sur la terre en larges bandes noires. […] Le véritable tombeau de Néron était à la porte du Peuple dans l’endroit même où l’on a bâti depuis l’église de Santa Maria del Popolo.

78. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Etymologiquement, il ne peut signifier que le langage des nobles ; mais quel est le langage des nobles, et en quoi diffère-t-il de celui du peuple ? […] peuples de l’extrémité de l’Orient, votre heure est venue. […] Enfin il nous fait voir le grand caractère d’Annibal, la situation de l’univers, et toute la grandeur du peuple romain, lorsqu’il dit : « Annibal fugitif cherchait au peuple romain un ennemi par tout l’univers ; qui, profugus ex Africa, hostem populo romano toto orbe quœrebat. » Voici maintenant un passage de Massillon qui peut, ce me semble, donner une idée de la magnificence du style, parce qu’il exprime une grande idée par une grande image. […] disait-elle, égaux par la vaillance, Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain, Peuples, formez une sainte alliance, Et donnez-vous la main. » Vous remarquez que le passage de Massillon, cité plus haut, réunit à la magnificence une singulière énergie d’expression.

79. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Que le roi ait confiance pour redonner courage à son armée et à son peuple. […] Les codes de lois suffisent-ils pour assurer la moralité d’un homme ou d’un peuple ? […] Comment explique-t-on que les Français voyagent si peu, comparativement à d’autres peuples ? […] Le peuple n’existe point pour elle. […] Il convient d’initier le peuple à la liberté politique.

80. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Le peuple, dans ton moindre ouvrage Adorant la prospérité, Te nomme grandeur de courage, Valeur, prudence, fermeté. […] Des vœux outrés, des projets vastes ; Des rois vaincus par des tyrans ; Des murs que la flamme ravage ; Des vainqueurs fumant de carnage ; Un peuple au fer abandonné : Des mères pâles et sanglantes, Arrachant leurs filles tremblantes Des bras d’un soldat effréné1. […] C’est un roi que l’équité guide, Et dont les vertus sont l’appui ; Qui, prenant Titus pour modèle, Du bonheur d’un peuple fidèle Fait le plus cher de ses souhaits ; Qui fuit la basse flatterie ; Et qui, père de sa patrie, Compte ses jours par ses bienfaits. […] Rois, soyez attentifs ; peuples, ouvrez l’oreille : Que l’univers se taise et m’écoute parler3.

81. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Ne se soutenant que d’apparence, et n’étant animée que de couleur, elle agit principalement sur l’esprit du peuple, parce que le peuple a tout son esprit dans les yeux et dans les oreilles3 ; et, faute de raisons et d’autorité, elle use de charmes et de flatterie : elle est creuse et vide de choses essentielles, bien qu’elle soit claire et résonnante de tons agréables. […] Et, pour passer du spécieux à l’utile, elle réunissait les Grecs divisés, et formait les ligues contre les Barbares : elle était la liaison du sénat avec le peuple, et la barrière entre Philippe et la liberté1. […] Ce n’était pas le flatteur et le parasite du peuple : c’était son censeur et son pédagogue1… Que ces grâces austères me plaisent !

82. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

C’est une vérité dont nous serons aisément convaincus, en consultant l’incalculable supériorité que l’éducation donne à l’homme civilisé sur les peuples barbares, relativement au raffinement du goût ; et la distance prodigieuse qu’elle met, chez le même peuple, entre ceux qui ont étudié les beaux-arts, et l’ignorant et stupide vulgaire. […] De là, ces témoignages nombreux de l’estime générale que les peuples les plus éclairés ont accordée, depuis tant de siècles, à des chefs-d’œuvre de génie, tels que l’Iliade d’Homère et l’Énéide de Virgile.

83. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Il voulut, pour témoigner la part qu’il prenait à l’affliction le son peuple, entrer dans la cabane. […] Le peuple observait tout dans un profond silence. […] La conversion de Clovis a entraîné celle de tout son peuple. […] Le peuple est assemblé et délibère sur leur sort ; on est généralement d’avis de les faire mourir. […] Aussitôt le courage de nos alliés est affermi ; les peuples d’une fidélité chancelante restent neutres.

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