Cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet homme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe1. […] N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel3, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées.
On le porta à Grenoble, sa patrie ; et le duc de Savoie lui fit rendre les honneurs qu’on rend aux Souverains.
Enée échappa à la ruine de sa patrie, après avoir vaillamment combattu pour la défendre.
Avant moi, ma patrie était une province obscure de l’Asie, et je la laisse souveraine de l’Asie entière. […] » Je vous conjure donc, mes enfants, au nom des dieux, de votre patrie, d’avoir des égards l’un pour l’autre, si vous conservez quelque désir de me plaire. […] « En supposant même ma mort naturelle, j’aurais encore sujet de me plaindre des Dieux, dont la sentence prématurée m’enlèverait, dans la force de l’âge, à mes parents, à mes enfants, à ma patrie.
Qu’il est glorieux de mourir pour la patrie !
Exaspéré par le despotisme de la reine mère, il s’exila de la France et eut le malheur de porter les armes contre sa patrie. […] On décide que la patrie d’Euripide sera sauvée, et celle gloire est due à la poésie. […] Mais sa douleur n’est rien auprès de l’honneur de sa patrie prête à se couvrir de honte. […] Callidore, il est vrai, allie la force de la jeunesse à la maturité de l’âge ; il peut encore être utile à la patrie. […] Il faut être à la patrie corps et âme.
Horace a prouvé, par le meurtre de sa sœur, que l’amour de la patrie triomphe des sentiments de la nature, mais périra-t-il lui-même ? […] Le sujet de l’Odyssée est le récit des erreurs et des souffrances d’Ulysse sur terre et sur mer, jusqu’à son retour dans sa patrie.
Massillon 1663-1742 [Notice] Né à Hyères, en Provence, dans une contrée qui fut la patrie de poëtes ou d’orateurs distingués ; entré en 1681 dans la savante congrégation de l’Oratoire ; devenu professeur de rhétorique au séminaire de Saint-Magloire ; plus effrayé qu’enhardi par ses premiers succès, Massillon parut quand Bourdaloue terminait sa carrière. […] Les uns passent toute la vie dans l’oisiveté et dans la paresse, inutiles à la patrie, à leurs concitoyens, à eux-mêmes ; les autres, dans le tumulte des affaires et des occupations humaines.
Ne serait-ce point parce que vous êtes ici-bas déplacé ; que vous êtes fait pour le ciel, que votre cœur est plus grand que le monde, que la terre n’est pas votre patrie, et que tout ce qui n’est pas Dieu n’est rien pour vous ? […] Les proscriptions, dont la coutume commença dans ces temps-là, obligèrent plusieurs Romains de quitter leur patrie. […] C’est pour les dieux de la patrie que nous « demandons la paix ; nous la demandons pour les dieux « indigètes. […] Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j’ai choisie auprès de votre patrie, où vous devriez être. […] ne prostituez pas ces mots de patrie et de patriotisme.
L'homme doit se souvenir qu’il n’est pas né pour lui seul, mais aussi pour la patrie et pour les siens. […] Quand la liberté de la patrie est opprimée, nous n’avons plus rien à espérer. […] Il convient que la patrie nous soit plus chère que nous-mêmes. […] Votre amour pour la patrie me fait concevoir de bonnes espérances. […] la patrie est personnifiée ; on se la figure comme animée et capable de parler au cœur d’un citoyen.
. — Enfin, Lally-Tollendal, plaidant pour la réhabilitation de son père, trace de cet honnête homme un portrait touchant ; au nom de l’honneur et des intérêts de la patrie, il exhorte les juges à revenir sur un arrêt inique ; voilà le démonstratif et le délibératif unis au judiciaire. […] Silvio Pellico dit, avec la double autorité du martyre patriotique et de la foi religieuse : Si un homme fait outrage aux autels, à la sainteté du lien conjugal, à la décence, à la probité et puis vient crier : Patrie, patrie ! […] Voilà un homme qui porte la patrie dans son cœur ; il ne cherche pas à plaire, maïs à être utile. […] puissance tribunitienne, ô institutions de la patrie, qu’êtes-vous devenues ? […] Son indignation n’est point aveugle ; elle se règle et se dirige en vue du succès et du salut de la patrie.
C’est ainsi que Cicéron, dans son Oraison pour Caïus Rabirius, chevalier romain, accusé de trahison par le tribun Labienus, pour avoir, dans une émeute populaire, participé à la mort d’un factieux nommé Saturnin, qui venait de s’emparer du Capitole ; c’est ainsi que Cicéron, s’adressant à Labienus lui-même, lui dit : « Je vous le demande : qu’eussiez-vous fait dans une circonstance aussi délicate, vous qui prîtes la fuite par lâcheté, tandis que d’un côté la fureur et la méchanceté de Saturnin vous appelaient au Capitole, et que d’un autre côté les Consuls imploraient votre secours pour la défense de la patrie et de la liberté ? […] Tu connais avec quelle furie Jadis Catilinab menaça sa patrie. […] Penses-tu qu’un moment ma vertu démentie Eût mis dans la balance un homme et la patrie ?
a ô ma chère patrie ! […] Mais comment voudraient-ils à travers les dangers, Poursuivre ma vengeance en des bords étrangers ; Eux que leur intérêt et que leur propre vie Ont à peine arrachés du sein de leur patrie ? […] Cette réponse si fière, où éclatent tout à la fois la surprise et l’indignation, est le sublime de l’amour de la patrie.
Telle est celle-ci de Salluste sur Catilina, tué dans une bataille que ce fier conspirateur contre Rome sa patrie, livra à l’armée de la république : son corps fut trouvé parmi ceux de ses ennemis ; et la fierté qui paraissait sur son visage pendant sa vie, y était encore empreinte . […] Les empereurs romains prenaient le nom de père de la patrie, dès qu’ils montaient sur le trône. […] Pline, son panégyriste, lui dit à ce sujet : vous êtes le seul à qui il soit permis d’être le père de la patrie, avant de le devenir . Cette pensée est très délicate : elle laisse plus de choses à entendre, qu’elle n’en dit ; savoir, que Trajan était en effet, et dans le cœur de ses sujets, le père de la patrie, avant qu’il en portât le nom.
Laissons-nous enflammer d’une noble ardeur pour la famille, la patrie et l’humanité. […] La patrie est une autre famille à laquelle nous devons aussi amour, dévouement et respect.