La mollesse est une langueur de l’âme qui l’engourdit, et qui lui ôte toute vie pour le bien ; mais c’est une langueur traîtresse qui la passionne secrètement pour le mal, et qui cache sous la cendre un feu toujours prêt à tout embraser. […] Elle fait même autant de mal selon le monde que selon Dieu. […] Un tel homme non-seulement sera incapable de tout bien, mais il tombera peu à peu dans les plus grands maux. […] La corruption de ce qu’il y a de meilleur est le plus pernicieux de tous les maux. […] Le misanthrope fait plus de peur et moins de mal.
que mes tristes pensées M’offrent des maux bien plus cuisants ! […] Mais nous payons, utiles spectateurs ; Et quand la farce est mal représentée, Pour notre argent nous sifflons les acteurs3.
L’émotion du cœur qui produit l’éloquence est le résultat d’une passion ; mais nous n’admettons comme bonnes et légitimes que les passions qui ont une noble aspiration vers le bien ; celles qui conduisent au mal peuvent avoir aussi une éloquence à elles ; mais cette éloquence, loin de pouvoir être proposée pour modèle, doit être combattue, comme tout ce qui a un principe vicieux et funeste. Le vice inspire mal l’orateur. […] Le passé, l’avenir, l’homme placé comme un point entre deux éternités , selon la belle expression de Pascal ; tous les mystères de la vie et de la mort, dont la religion nous soulève le voile ; le perpétuel combat du bien et du mal, dans lequel la foi chrétienne vient interposer sa morale divine et son autorité : voilà les grandes et sublimes questions sur lesquelles s’exerce l’éloquence sacrée.
Après lui avoir reproché sa mauvaise haleine, sa tête pelée, son visage pétri de boue et de sang, les monstres et les prodiges de ses débauches, en un mot les plus visibles défauts de sa personne et les crimes les plus connus de sa vie, cette grande lettre1, cette lettre injurieuse lui conseille, pour conclusion, de mettre fin par une mort volontaire à tant de maux qu’il souffre et qu’il fait souffrir, l’exhorte de donner par là à toute la terre la seule satisfaction qu’elle pouvait recevoir de lui. […] Il découvre à nu les inquiétudes et les peines d’une âme ennuyée de tout et mal satisfaite de soi-même, abandonnée de Dieu et des hommes, qui a perdu jusqu’à ses propres désirs, qui ne peut ni vivre ni mourir. […] Je vous exhorte d’en faire de même, mon cher monsieur, et de ne vous laisser point abattre aux appréhensions de l’avenir et aux prévoyances trop exactes des maux futurs.
Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du beau, du bon et du grand1. […] La vieille société française du dix-huitième siècle, si polie, mais si mal ordonnée, finit dans un orage épouvantable.
avons-nous assez tué de monde, et fait éprouver assez de maux à la triste humanité ? […] N’y a-t-il donc aucun espoir de nous entendre, et faut-il, pour les intérêts ou les passions d’une nation étrangère aux maux de la guerre, que nous continuïons à nous entr’égorger ?
Les jeunes gens qui se contentent de jeter leurs idées sur le papier, sans réflexion, sans ordre, qui ne relisent pas avec un soin scrupuleux leurs compositions, peuvent être assurés que leurs progrès seront nuls, et qu’ils écriront toujours mal. […] Souvent la peur d’un mal nous conduit dans un pire.
Sache que les dieux ne m’abandonnent jamais, et que la fortune me sert mal lorsqu’elle ne va pas au-devant de mes vœux. […] J veut dire réparer les maux de la guerre. […] Mal employée, elle nuit à la clarté ; on ne doit s’en servir pour cette raison qu’avec beaucoup de circonspection. […] Elle est d’un effet d’autant plus sûr que les maux sont plus prochains ou plus infaillibles. […] Par l’ imprécation, on fait tout le contraire en appelant sur soi ou sur les autres les maux les plus cruels.
Contemplateurs stoïques des maux incalculables que cette catastrophe vomira sur la France, impassibles égoïstes qui pensez que ces convulsions du désespoir et de la misère passeront comme tant d’autres, et d’autant plus rapidement qu’elles seront plus violentes, êtes-vous bien sûrs que tant d’hommes sans pain vous laisseront tranquillement savourer les mets dont vous n’aurez voulu diminuer ni le nombre ni la délicatesse ? […] Du sein des voûtes qui me couvrent, je puis mal voir ; mais ceux qui voient mieux que moi n’ont-ils pas l’obligation de me tendre la main, de guider mes pas, de me mettre en état, puisque j’en ai l’extrême désir, de mériter d’eux et de la société ? […] Bien loin de là, ils vérifieront, à qui mieux mieux, l’admirable axiome de ce Machiavel qui avait tout vu : Tout le mal de ce monde vient de ce qu’on n’est pas assez bon ou assez méchant , et leur molle indécision nous jettera dans la guerre civile, s’ils n’y prennent garde.
Quel sentiment veut-on inspirer à l’enfant qui a mal fait ? […] Ce sera votre tâche de lutter contre ce double mal, de retrouver pour vous-mêmes, et de répandre autour de vous des convictions fermes avec des désirs modérés, de la tempérance et de l’énergie.
Le commun des hommes nage entre les deux extrémités. » Le mot nager vient mal après ces deux classes d’esprits : cette figure avait besoin d’être préparée. […] Rousseau : Et les jeunes zéphyrs de leurs chaudes haleines Ont fondu l’écorce des eaux ; car si la glace qui couvre la surface de l’eau peut jusqu’à un certain point se comparer à une écorce, on se figure mal de l’écorce fondue comme du métal. […] Legendre qui dit au § xii : « Deux lignes sont dites parallèles, lorsqu’étant situées dans le même plan, elles ne peuvent se rencontrer à quelque distance qu’on les prolonge l’une et l’autre. » L’autre est d’un critique qui, dissertant sur les comédies de Molière, compare Agnès « à cette fleur exotique qui se développe en un moment, et qu’un jardinier mal avisé a mise sous cloche. Un beau jour, la fleur fait éclater sa prison de verre, sous les yeux de son gardien. » Connaissez-vous aucune fleur, même exotique, qui possède cette merveilleuse propriété, et aucun jardinier, bien ou mal avisé, qui ait jamais éprouvé pareille déconvenue ?
Sans doute elle renferme beaucoup de mal mais le mal y est moins mauvais qu’ailleurs, et c’est beaucoup.
Enfin, comme le remarquait Aristote, la bonne cause est plus facile à plaider que la mauvaise, et le bien se détend plus éloquemment que le mal. […] L’absence est le plus grand des maux. […] Sans leur aide, il ne peut entrer dans les esprits Que tout mal et toute injustice. […] — Voilà comme procède l’orateur quand il s’engage dans un pas difficile, et qu’il sent le terrain mal assuré sous ses pieds. […] En effet, quelque belle que soit une pensée en elle-même, si les mots qui l’expriment sont mal arrangés, la délicatesse de l’oreille en est choquée.
que de maux à souffrir ! […] Si l’on veut qu’elle soit concluante, l’énumération doit être exacte et entière ; sans quoi on tombera dans l’inconvénient de conclure du particulier au général, ce qui est mal raisonner. […] On a du penchant à croire ce qu’on a du plaisir à entendre ; comme on a mauvaise opinion de ce qui se présente mal. […] « Si nous avons besoin d’exciter la commisération, persuadons-nous bien que c’est à nous-mêmes que sont arrivés les maux dont nous parlons. […] Il ne faut pas non plus qu’elles soient mal assorties aux circonstances des temps, ni contraires aux égards que l’orateur se doit à lui-même, ni à ceux qu’il doit à la personne des juges.
Dans la fable charmante des Deux Pigeons : L’absence est le plus grand des maux. […] Portrait de cette jeune fille : timide, mal vêtue, et malgré cela d’une figure intéressante. […] « Voiture ressemble, disait-il, aux maîtres à danser, qui font mal la révérence à force de la vouloir trop bien faire. » 5° Qu’est-ce donc que l’esprit dans une lettre ? […] Montrez-lui ma lettre, afin qu’il voie que si je fais les maux, je fais aussi les médecines. » Lectures. — 1° Voltaire au marquis d’Argenson. […] Voyons-nous quelqu’un plongé dans l’infortune, le devoir nous impose obligation de chercher à alléger ses maux, à améliorer la proposition où il se trouve, et c’est ce que peut quelquefois accomplir une simple lettre.