Elle prête à cette contrée un étonnement mêlé de regrets pour avoir indisposé par des émanations odorantes l’étrangère qui venait admirer ses charmes. […] Il ne se mêle jamais des affaires d’état que pour chansonner, ou dire son épigramme contre les ministres. […] Je l’ai trouvé tantôt tout triste de je ne sais quoi que vous lui avez dit, où vous m’avez mêlé assez mal à propos ; et cherchant à divertir cette tristesse, nous nous sommes allé promener sur le port. […] Une grue, atteinte à la patte par la flèche d’un chasseur, se tenait à l’écart, muette et désolée, sans mêler sa voix aux cris sauvages que ses compagnes poussaient dans leurs joyeux ébats. […] Ici c’est la mort d’un cavalier que son cheval flaire avec douleur, là c’est le trépas de deux amis qui se tiennent embrassés, plus loin c’est la mêlée, puis enfin le champ de bataille.
La littérature forme donc la base essentielle de toutes nos connaissances ; elle se mêle à toute notre vie : c’est le flambeau de l’intelligence.
Nous ne pourrons appliquer les règles, parce que vous aurez mêlé les genres démonstratif, délibératif et judiciaire ; mais vous nous avez instruits, vous nous avez plu, vous nous avez touchés, vous êtes absous : car vous avez rempli votre triple devoir d’orateur.
Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.
La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux trompé par ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis, et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste.
J’ai réuni quelques exemples de ces vers mêlés, sans le savoir, à la prose, dans les notes de mon édition de Longin (1837), p. 143.
Quant au caractère général des problèmes qui y sont discutés, voy. l’Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 123, où je crois avoir montré combien de subtilités puériles se mêlaient à l’érudition d’Aristote et à sa philosophie.
L’unité n’empêche pas de mêler au sujet la variété, si cela est nécessaire : on évite ainsi l’uniformité et la monotonie ; c’est le bon sens et le goût qui doivent guider en cela.
De là cette confusion qui, s’élevant à la présence du désordre, trouble et mêle nos pensées, et les rend comme insaisissables à ses atteintes.
Il faut qu’il se renferme, comme l’a fait Lucain, dans l’enceinte de la vérité historique, au risque de rendre sa narration sèche et aride ; ou, s’il ose aller au delà, comme Voltaire dans la Henriade, il éprouve un autre inconvénient : c’est que, dans le récit d’événements très connus, la vérité et la fiction ne se mêlent pas d’une manière naturelle, et ne forment pas un seul tout intimement lié. […] Nous avons fait observer que le merveilleux épique doit être en harmonie avec les croyances religieuses de l’écrivain et des peuples, et qu’il n’est jamais permis, dans un sujet chrétien, de mêler les fables du paganisme au merveilleux que l’on aura demande respectueusement à la religion véritable. […] Dans le second cas, les êtres surnaturels se mêlent aux hommes ; ils prennent une voix, ou plus souvent une figure humaine, ordinairement même un visage connu, parce qu’un inconnu causerait du trouble dans l’action qui se fait.
Les couleurs se mêlent sans se confondre ; elles contrastent sans dureté, elles s’adoucissent mutuellement, elles se donnent mutuellement de l’éclat, et tout s’embellit. […] Personne ne croit assurément qu’une rivière, une fois mêlée à l’Océan, puisse y conserver la douceur et la limpidité de ses eaux ; mais dès que la fable a doué la fontaine Aréthuse de ce privilége, il est permis à Voltaire de dire à propos de Mornay, resté pur et intègre au milieu de la corruption des cours : Relie Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs Que jamais ne corrompt l’amertume des mers.
Ces amas précieux se mêlent et s’unissent, Et de l’astre du jour les ardeurs les mûrissent. […] Alors l’épique se trouve, comme je l’ai dit ailleurs, mêlé avec le dramatique. […] On peut mêler à l’action principale une action particulière et moins considérable, qu’on nomme épisode. […] Les trois genres sont mêlés et contrastent entr’eux dans le Festin de Pierre, où l’on voit deux villageoises crédules se laisser séduire par un scélérat, dont la magnificence les éblouit. […] Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que Duc, Prince, ou Princesse.
Au moment où Valons s’apprêtait à suivre lui-même l’armée en déroute, il fut blessé d’un coup de flèche, qui le mit hors d’état de se mêler aux fuyards. […] Ils étaient dévoués à leurs seigneurs, avec un respect mêlé de familiarité. […] Ainsi alarmés, les singes mêlent, du haut des arbres, leurs cris à ceux des grands quadrupèdes ; ils réveillent les troupes d’oiseaux perchés en société, et peu à peu l’alerte se communique à tous les animaux. […] Le bruit, l’éclat de l’eau, sa blancheur transparente, D’un voile de cristal alors peu différente, Font goûter un plaisir de cent plaisirs mêlé. […] La lumière et les ténèbres semblaient se mêler et comme s’entendre pour former le voile transparent qui couvre alors ces campagnes.
Le président du Harlay 3 M. de Harlay était un petit homme, vigoureux et maigre, un visage en losange4, un nez grand et aquilin, des yeux beaux, parlants perçants, qui ne regardaient qu’à la dérobée, mais qui, fixés sur un client ou sur un magistrat, étaient pour5 le faire rentrer en terre ; un habit peu ample, un rabat presque ecclésiastique, et des manchettes plates comme eux, une perruque fort brune et fort mêlée de blanc, touffue, mais courte, avec une grande calotte par dessus.
O champs de Pressagni, fleuve heureux, doux coteaux, Alors, peut-être, alors mon humble sépulture Se cachera sous les rameaux, Où souvent, quand mes pas erraient à l’aventure, Mes vers inachevés ont mêlé leur murmure Au bruit de la rame et des eaux.