Le vers hexamètre peut avoir trois césures, l’une au second pied, l’autre au troisième, et l’autre au quatrième. A leur défaut, il doit en avoir au moins une au troisième pied ; et, si cela n’était pas possible, il en faudrait deux dans le vers, l’une au second pied, l’autre au quatrième28, comme on le voit dans le vers suivant : Dēspĭcĭ ēns mărĕ υēlĭυŏlūm tērrāsqυĕ jăcēntēs . […] Les vers qui ont deux césures, l’une au second pied, l’autre au quatrième, offrent une heureuse harmonie.
Il s’est bien gardé d’employer dans son Odyssée toutes les aventures d’Ulysse, comme sa folie simulée, sa blessure au mont Parnasse, dont l’une n’est liée à l’autre ni nécessairement ni vraisemblablement. […] J’appelle action simple celle qui, étant une et continue, comme on l’a dit, s’achève sans reconnaissance ni péripétie ; et implexe, celle qui s’achève avec reconnaissance ou péripétie, ou avec l’une et l’autre. […] Mais dans cette espèce il y a deux manières, dont l’une est meilleure que l’autre. […] C’est pour cela que la poésie demande une imagination vive ou une âme susceptible d’enthousiasme : l’une peint fortement, l’autre sent de même. […] Ni l’une ni l’autre de ces raisons n’est reçue.
L’auteur a-t-il à exposer deux opinions contraires, deux ordres de faits opposés, qui amènent, pour s’y absorber, une opinion éclectique ou un fait conciliateur, il présentera, l’une après l’autre, la thèse, l’antithèse et la synthèse. […] Enfin, il est des cas où l’on peut supprimer l’une ou l’autre de ces parties, comme parfois on supprime l’exorde. […] Manque-t-elle de l’une ou de l’autre des vertus que lui demandent les rhéteurs, clarté, précision, vraisemblance, intérêt, le défaut influe souvent sur l’ouvrage entier. […] Tantôt il faut prémunir l’une ou l’antre partie de la narration par une discussion préalable, ou l’appuyer d’arguments spéciaux ; tantôt reprendre, en le combattant, l’exposé de la partie adverse et rétablir à notre avantage les faits qu’elle a présentés sous un jour défavorable pour nous ; en un mot, il faut souvent fondre le récit, soit dans la confirmation, soit dans la réfutation. […] Pour l’une comme pour l’autre, il faut faire un choix dans l’ensemble des objets, déterminer les points les plus saillants, les plus utiles ; à moins qu’il n’y ait quelque circonstance dominante et qui appelle tout d’abord les regards, distribuer le tout par groupes, le ciel, le terrain, les eaux, puis le feuillage et les fabriques, ou encore d’après les impressions des sens, les formes, les couleurs, les bruits, les odeurs ; si le sujet est vaste, préférer en général l’opposition des contrastes aux rapprochements des harmonies, les masses aux détails, et là même où les détails sont de mise, se restreindre à ceux qui ont un caractère assez tranché pour frapper l’esprit.
Pour obtenir votre assentiment, je cherche une idée intermédiaire dont la relation avec l’une et l’autre soit évidente ou préalablement démontrée, c’est-à-dire qui soit manifestement comprise dans innocent, et qui, à son tour, comprenne manifestement Milon, meurtrier de Clodius. […] Souvent l’une ou l’autre des prémisses a besoin elle-même d’une démonstration, d’un développement. […] Une autre méthode abrégée de raisonnement syllogistique est de réunir un assez grand nombre de propositions tellement liées ensemble que l’attribut de l’une devienne continuellement le sujet de celle qui la suit, jusqu’à ce qu’on arrive à une conclusion en réunissant le sujet de la première à l’attribut de la dernière. […] Ces deux parties, en effet, ont tant de rapports ensemble, que plusieurs rhéteurs ne les ont point distinguées l’une de l’autre. […] Si, pour donner plus d’énergie à des preuves individuellement insuffisantes, il les a réunies et accumulées, isolez à votre tour chacune d’elles et brisez-les l’une après l’autre.
L’une trace la méthode, et l’autre la suit ; l’une indique les sources, et l’autre y va puiser ; l’une enfin prépare les matériaux, et l’autre en fait le choix et les met en usage.
L’une et l’autre sont absolument nécessaires à tout homme qui veut avoir une foi éclairée et rendre à Dieu ce culte spirituel, cet hommage de l’être raisonnable à son auteur, qui est le premier et le principal devoir des créatures intelligentes ; mais l’une et l’autre sont encore plus essentielles à ceux qui sont destinés à vivre au milieu de la corruption du siècle présent, et qui désirent sincèrement d’y conserver leur innocence, en résistant au torrent du libertinage qui s’y répand avec plus de licence que jamais, et qui serait bien capable de faire trembler un père qui vous aime tendrement, si je ne croyais, mon cher fils, que vous le craignez vous-même. Vous ne sauriez mieux réussir à l’éviter qu’en vous attachant aux deux vues générales que je viens de vous marquer : l’une, de vous convaincre toujours de plus en plus du bonheur que vous avez d’être né dans la seule véritable religion, en vous appliquant à considérer les caractères éclatants qui en démontrent la vérité ; l’autre, de vous remplir le cœur et l’esprit des préceptes qu’elle renferme, et qui sont la route assurée pour parvenir au souverain bien, que les anciens philosophes ont tant cherché et que la religion seule peut nous faire trouver.
Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus. […] Cicéron, en effet, distingue, dans l’éloquence du barreau, deux espèces de péroraisons pathétiques : la péroraison véhémente, indignatio, et la péroraison suppliante, couquestio, commiseratio ; il développe les éléments de l’une et de l’autre, ne donnant pas moins de treize moyens pour soulever l’indignation, et de huit pour exciter la pitié. […] De l’ordre naissent la lumière et la chaleur ; la lumière, par l’unité du dessein, qui, bien comprise, répand sur toutes les idées le même jour avec des teintes variées, et donne à chacune sa valeur ; la chaleur, par l’étroit enchaînement de toutes les idées, qui, en les rapprochant, les fortifie et les échauffe l’une par l’autre. […] Le développement de ces préceptes démontre que la disposition ou l’art d’ordonner les idées n’est pas moins essentielle à l’écrivain que l’invention et l’élocution, qui l’aident l’une à les découvrir, l’autre à les formuler.
Dacier : « En composant son Odyssée, il n’y a pas fait entrer toutes les aventures d’Ulysse par exemple, il n’a pas mêlé la blessure qu’il reçut sur le Parnasse avec la folie qu’il feignit lorsque les Grecs assembloient leurs armées car de ce que l’une est arrivée, il ne s’ensuit ny nécessairement ny vraisemblablement que l’autre doive arriver aussi mais il a employé tout ce qui pouvoit avoir rapport à une seule et même action, comme est celle de l’Odyssée. » Batteux : « Il s’est bien gardé d’employer dans son Odyssée toutes les aventures d’Ulysse, comme sa folie simulée, sa blessure au mont Parnasse, dont l’une n’est liée à l’autre ni nécessairement ni vraisemblablement.
Et cependant de deux choses l’une : ou vous croyez qu’il éprouve à la fois des passions exclusives l’une de l’autre, puisqu’il les exprime également bien, et alors vous admettez l’impossible ; ou vous ne croyez pas qu’il les éprouve, quoiqu’il les exprime également bien, et alors votre précepte est obscur ou vide. […] Comparez ces compositions l’une à l’autre, c’est un exercice que je recommande d’ailleurs aux jeunes gens, vous remarquerez que cette matière, purement didactique pour les deux premiers, est animée par l’attendrissement dans M. de Fontanes, par l’enthousiasme dans Voltaire, par l’indignation contre l’opinion contraire dans Boileau, et plus vivement encore dans Corneille.
Quoi qu’il en soit, et que vous préfériez l’une ou l’autre dénomination, observez qu’il ne faut pas abuser de cette personnification des substantifs abstraits, ni employer non plus à tout propos le nom des parties du corps ou des qualités morales au lieu du sujet même ou des pronoms qui le remplacent. […] Mascaron en aurait signalé lui-même une sublime, lorsque, dans un de ses sermons, rappelant à Louis XIV l’histoire de Nathan, envoyé de Dieu pour annoncer à David le châtiment de son adultère, il ajouta ces remarquables paroles de saint Bernard : « Si le respect que j’ai pour vous ne me permet de dire la vérité que sous des enveloppes, il faut que vous ayez plus de pénétration que je n’ai de hardiesse, et que vous entendiez plus que je ne vous dis. » Je bornerais volontiers la métalepse à l’une de ses applications, la plus ingénieuse, et en même temps la plus hardie, à cette forme par laquelle un écrivain semble effectuer lui-même ce qu’il ne fait que raconter ou décrire. […] L’extension d’une idée dépend du nombre d’individus auxquels elle s’applique ; sa compréhension, de la quantité d’éléments qu’elle renferme ; et, comme on le prévoit aisément, l’une est toujours en raison inverse de l’autre. […] Tous les exemples donnés de ces deux figures prouvent qu’elles rentrent l’une et l’autre dans la catachrèse, la périphrase et la métalcpse.
C’est elle qui coordonne les pensées trouvées par l’invention ; qui révèle leur dépendance, leur déduction, leur génération successive ; qui descend d’un principe à ses dernières conséquences ; qui prépare, appuie, continue les idées l’une par l’autre du commencement à la fin de l’ouvrage, quelque long, quelque compliqué qu’il soit. […] Pour la parfaite symétrie du diseours, il eût fallu, sans doute, que l’opposition entre la condition des grands et celle des autres hommes eût été nettement dessinée des deux parts ; mais on peut dire, pour justifier l’écrivain, d’abord qu’il est aisé de conclure l’une de l’autre, et qu’en laissant ee soin à l’auditeur, l’orateur a acquis le mérite de la précision ; ensuite que l’antithèse prêtant à des développements plus brillants et plus complets dans les deux articles qui suivent, il pouvait se dispenser de la formuler ici, et que, en la supprimant ainsi d’un côté pour la conserver de l’autre, il a obtenu la variété. […] Jusqu’à présent, vous le voyez, les idées ont été successivement amenées l’une par l’autre ; la première a toujours contenu la seconde, celle-ci la troisième, et ainsi de suite. […] On comprend que l’exercice dont je viens de présenter l’essai serait singulièrement utile pour habituer nos jeunes gens à bien disposer à leur tour leurs propres idées, et à les faire dériver l’une de l’autre. […] Mais à quoi revient cette réflexion, puisque vous n’êtes vous-même ni dans l’une ni dans l’autre de ees catégories ?
Elle trace la méthode, et l’éloquence la suit ; l’une indique les sources, et l’autre y va puiser. […] Celles qui ont entre elles de l’analogie sont propres à se servir de preuves l’une à l’autre. […] Par conséquent, les argumens qui concernent la personne ou la chose se tirent de l’une ou de l’autre, et même de l’une et de l’autre tout ensemble. […] Cependant nous avons cru apercevoir une différence entre l’une et l’autre. […] Je réponds qu’il doit se servir de l’une et de l’autre.
Et néanmoins j’étais en l’une des plus célèbres écoles de l’Europe1, où je pensais qu’il devait y avoir de savants hommes, s’il y en avait en aucun endroit de la terre. […] J’estimais fort l’éloquence, et j’étais amoureux de la poésie ; mais je pensais que l’une et l’autre étaient des dons de l’esprit plutôt que des fruits de l’étude. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère2 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Puis, par l’hyperbole et la litote nous rapprochions deux idées toujours semblables, mais dont l’une était plus grande ou plus petite que l’autre. […] Deux vérités opposées s’éclairent en se rapprochant, comme deux couleurs opposées se font ressortir l’une l’autre ; exemples : La jeunesse vit d’espérance, la vieillesse de souvenir ; — ce ne sont pas les places qui honorent les hommes, mais les hommes qui honorent les places. — Pourquoi la forme de la phrase ne chercherait-elle pas à exprimer un contraste que comporte si bien le fond de l’idée ? […] Fait-on revenir les mots sur eux-mêmes dans deux propositions successives et opposées l’une à l’autre, l’antithèse prend le nom de réversion.
L’une comme l’autre s’occupe de certaines choses qui, communes par quelque point à tout le monde, peuvent être connues sans le secours d’aucune science déterminée. […] Ni l’une ni l’autre n’implique en soi la connaissance de quelque point déterminé, mais toutes deux comportent des ressources pour procurer des raisons. […] Lorsque telle chose est un principe et que l’autre n’est pas un principe ; lorsque l’une est une cause et que l’autre n’est pas une cause, pour la même raison. […] Il est donc évident, d’après ce qui précède, qu’une chose peut apparaître comme plus grande de l’une et de l’autre manière. […] L’une de ces passions peut guérir avec le temps, mais l’autre est incurable ; l’une cherche plutôt à causer du chagrin, et l’autre à faire du tort.