Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère ; Et mettant en nos mains, par un juste retour, Les armes dont se sert sa vengeance sévère, Il ne vous fasse, en sa colère, Nos esclaves5 à votre tour. […] Il n’est rien de moins ignoré ; Et, puisqu’il faut que je le die3, Rien où l’on soit moins préparé4 Un mourant, qui comptait plus de cent ans de vie1, Se plaignait à la Mort que précipitamment Elle le contraignait de partir tout à l’heure, Sans qu’il eût fait son testament, Sans l’avertir au moins. « Est-il juste qu’on meure Au pied levé ?
Le sujet est-il insignifiant et de mince valeur ; s’agit-il de délibérer sur un chemin vicinal ou de plaider pour un mur mitoyen ; ou, au contraire, la cause est-elle évidemment et de l’aveu de tous, juste et honnête, grande et intéressante, l’auditeur bien disposé et impatient de voir aborder la question ; dans l’un et l’autre cas, Cicéron supprime l’exorde.
Quel sujet peut inspirer des sentiments plus justes et plus touchants, qu’une mort soudaine et surprenante, qui a suspendu le cours de nos victoires, et rompu les plus douces espérances de la paix ?
Tels sont les chapitres où il inaugure la Renaissance par un système d’éducation tout pratique, digne d’inspirer Montaigne, mieux ménagé que celui de l’Emile, et dont le juste équilibre nous révèle le génie d’un moraliste éclairé par l’expérience d’un médecin.
Une juste armée (D’Aubigné, Hist.
Le juste s’abstient de tout péché. — 4. […] Le maître commande toujours à ses élèves des choses bonnes et justes. — 13. […] Un esclave peut être juste, il peut être courageux et magnanime. — 9.
. ; » 2° Le présent au futur ; dans Boileau : … Dès que nous l’aurons prise, Il ne faut qu’un bon vent et Carthage est conquise ; 3° Le passé au présent ou au futur ; dans Racine : Bientôt ton juste arrêt te sera prononcé ; Tremble !
Prenez bien garde de ne lui rien dire qui ne soit juste, précis et exactement raisonnable : il saurait bien en prendre avantage, et vous donner adroitement le change 6.
Je conviens à genoux que vous seul, Père auguste, Possédez l’infini, le réel, l’absolu ; Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu !
Si quelques morceaux paraissent, au premier abord, placés hors de la série qui leur convient, nous répondrons, d’un côté, qu’il est bon de surprendre quelquefois les jeunes gens par des difficultés qui les retrempent, qui les exaltent, qui les prémunissent contre une indolente sécurité : de l’autre, qu’il est juste de ménager, de loin en loin, par un travail plus facile, des moments de repos à l’intelligence, qui ne doit pas être tendue par de continuels efforts.
Le sujet est-il proportionné aux moyens de l’auteur : aussitôt il trouve sous sa plume l’expression juste, la clarté, et l’ordre, cet ordre lumineux, dont le mérite et la grâce consistent, je ne crois pas me tromper, à dire d’abord ce qui doit d’abord être dit, et à différer les détails pour les placer au moment favorable. […] 774Mais nos ancêtres 775ont loué et les vers 776et les bons-mots de-Plaute, 777l’une et l’autre chose 778trop complaisamment, 779pour ne pas dire sottement : 780pour-peu que vous et moi 781nous sachions distinguer 782un mot grossier d’un mot plaisant, 783 que nous sachions juger 784par les doigts et par l’oreille 785un son légitime (juste). […] Pleurez ne serait pas juste ; car enfin il y a de fausses larmes, et celles-là doivent nous trouver insensibles ; il y a les larmes comiques, et celles-là nous font rire.
Dans ce temps malheureux par le crime infecté, Potier fut toujours juste et pourtant respecté.
Nous voulons parler de Philippe de Comines (1445-1509), esprit robuste qui devance les temps, politique sage comme l’expérience, moraliste trop accommodant, mais d’autant plus vrai dans le récit et l’appréciation des faits qu’il est moins sévère sur les principes, et confond trop volontiers le juste avec l’utile.
Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir.
Oui, ma juste fureur, et j’en fais vanité1, A vengé mes parents sur ma postérité.