Mais entre Homère et Virgile, Démosthène et Cicéron, Corneille et Racine, qui oserait se faire juge en fait de mérite littéraire ?
. — Aussi sa renommée juge-t-elle souverainement ceux qui ne la respecteraient pas.
Il poussera encore plus loin ses conquêtes ; il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains en la personne d’un proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. […] Massillon devait parler à peu près de même, dans son discours de réception à l’Académie, en 1719 : « Le cardinal de Richelieu, à qui il était donné de penser au-dessus des autres hommes, comprit que l’inconstance de la nation avait besoin d’un frein, et que le goût n’aurait pas chez nous une destinée plus invariable que les usages, s’il n’établissait des juges pour le fixer. » 1.
Sous un dais de feuillage et sur un trône de gazon, comme sous les lambris dorés de son palais et sur son lit de justice, sans brigue, sans laveur, sans acception de qualité ni de fortune, il rendait sans délai ses jugements et ses oracles avec autorité, avec équité, avec tendresse ; roi, père et juge tout ensemble. […] Aussi, comme s’il eût été une sorte d’incarnation de l’équité suprême, il est choisi pour arbitre dans tous les grands procès de son temps, entre le pape et l’empereur, entre les savants d’Angleterre et leur roi, captif et enchaîné par les infidèles, c’est encore lui qu’ils prennent pour juge. […] Tremblez, humains ; voici de ce juge suprême Le redoutable tribunal. […] Ces juges trafiquaient du sang de l’innocence Avec ses fiers persécuteurs. […] Mais, madame, du moins tournez vers moi les yeux ; Voyez si mes regards sont d’un juge sévère, S’ils sont d’un ennemi qui cherche à vous déplaire.
. — « Aristote ne juge point à propos d’entrer dans cette question, que peut-être il traitait dans ce que nous avons perdu.
Dans l’Histoire de la Révolution française (1824), comme dans celle de Marie-Stuart (1851), et de Charles Quint (1854), nous admirons l’austérité d’un récit simple et pourtant dramatique, une belle ordonnance, la hauteur des aperçus, des portraits hardis, et la sûreté d’un juge qui domine son sujet.
L’homme froid et impassible juge froidement toutes choses ; l’homme passionné s’imagine que tout prend part à ses transports ; la terreur crée autour d’elle des fantômes ; l’homme affligé prête sa tristesse à la nature ; celui qui est agité de remords s’imagine que tout va prendre une voix pour l’accuser.
Vous estes juges du pré et du champ ; non de la vie, non des mœurs, non de la religion. […] Il est aulcungs juges qui craignent la reputation et opinion du peuple, disant : Si je juge aultrement que au desir du peuple, que dira le peuple ? […] Vous ne pouvez retenir le nom de senateurs, de preud’hommes et bons juges, avec la convoitise de vil gaing. […] C’est un bien par lequel les plus révérés juges se pourroient laisser corrompre, et dont un aussi honnête homme que vous doit être tenté. […] Le premier, ayant sondé les plaies, les juge mortelles, et lui déclare qu’il n’y a que Dieu qui lui puisse rendre ses forces perdues.
On pourrait d’ailleurs, dans ce cas, mettre le Traité de la poésie entre les mains des élèves comme livre de lecture : ce qui serait d’autant plus facile à faire que cet ouvrage est, au dire de beaucoup de juges compétents, agréable à lire.
Après ce court préambule, Florian commence sa narration : 168Lorsqu’autrefois un juge, au nom de l’Éternel, Gouvernait dans Maspha les tribus d’Israël, Du coupable Juda Dieu permit la ruine. […] » Je suis pécheur ; mais Dieu, s’il juge, est père aussi, » Et je sais qu’aisément un père est adouci.
L’Académie naissante se composa de Conrart, Chapelain, Gombault, Habert, Géry, l’abbé de Cerisy, Malleville et Serisay, auxquels Godeau ne tarda pas à se joindre, venant ainsi siéger parmi ses juges. […] Soit que l’on considère les Catilinaires, les Verrines ou les Philippiques, des exemples abondent, et seraient nombreux à citer, où Cicéron, trouvant dans une indignation sincère contre l’accusé des accents passionnés, pénètre les juges d’émotion et terrasse son adversaire, qui demeure sans réplique. […] La question oiseuse et puérile de la supériorité de l’imitation sur l’original, ou du modèle sur l’imitation doit être résolument écartée ; car chacun des deux poètes a écrit pour les hommes de son temps, et la stricte équité exige qu’on juge chacune des deux pièces dans l’esprit de l’époque où elle a été composée. […] Il est vrai qu’il est à la fois juge et partie en cette question, et qu’il se juge lui-même en homme qui se défie de la critique. […] Grâce à la réforme de Malherbe, et aux efforts de ceux qui cherchent à le continuer, la littérature devient le domaine de tous, et le public est le juge suprême : elle devient l’expression de la vie sociale, sous toutes ses faces, c’est vraiment une littérature mondaine, née du monde et pour le monde.
Cicéron, à la fin de son plaidoyer pour Milon, après avoir exhorté les juges à ne suivre que la voix de leur conscience en donnant leurs suffrages, fait aussi un appel à la faveur des soldats romains qui entourent le tribunal : Vos, vos appello, fortissimi viri, qui multum pro republicâ sanguinem effudistis ; vos, centuriones, vosque, milites, etc. […] Dès que nous fûmes arrivés à Bâle, avant d’aller trouver les juges, nous nous mîmes tous à genoux, et nous adressâmes à Dieu beaucoup de prières. […] Un citoyen de la naissance la plus distinguée, le défenseur du sénat, je dirai presque son protecteur, l’oncle de notre juge, d’un homme plein de courage, de M. […] Bien que je craigne, ô juges, qu’il ne soit honteux pour moi de manifester de la crainte, en commençant à défendre la cause du citoyen le plus courageux.
Son succès fut prodigieux, et jamais prédicateur plus grave ne passionna plus vivement de meilleurs juges, dans une société brillante et voluptueuse qu’il exhortait à la foi et à la pénitence.
Cousin juge ses modèles avec trop d’indulgence, on ne peut qu’admirer en lui le don d’animer tous les sujets qu’il traite.
La dissertation peut prendre pour sujets, soit les phénomènes physiques, tels que le lever et le coucher du soleil, qui atteste par l’exactitude de son cours l’existence d’un être régulateur et souverain ; la conscience, qui est notre juge intérieur dans toutes nos actions et nos sentiments. […] Le maréchal, après l’avoir lu, dit au roi : Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu. […] Si on le juge opportun, en complétera ensuite sa lettre en y ajoutant ce que la circonstance ou le cœur peuvent inspirer de nouveau ; de cette manière, on fournira matière à une nouvelle réponse, et l’on entretiendra ainsi avec ses amis ou ses connaissances un agréable échange de pensées et de sentiments.