Son vaste génie aspirait sans cesse à des choses immodérées, incroyables et trop élevées. […] Le génie du poëte consiste à amuser l’imagination par des images qui, au fond, se réduisent souvent à une seule pensée présentée sous une forme plus étendue, plus gracieuse ou plus noble. […] Hor. — Genius était regardé comme le dieu protecteur de chaque homme ; c’était comme son génie particulier, qui avait ses inclinations, naissait et mourait avec lui. On lui en donnait même deux, un bon et un mauvais génie.
Entre tant de pages, également inspirées par la vertu et le génie, notre choix était bien difficile.
Je plains tout être faible, aveugle en sa manie, Qui dans un seul objet confina son génie, Et qui, de son idole adorateur charmé, Veut immoler le reste au dieu qu’il s’est formé.
Parce que plusieurs modernes ont dit en latin des impertinences qu’ils n’auraient osé dire en français, on s’est imaginé que c’était là le génie de la langue latine, et on a pris à la lettre le vers de Boileau : Le latin dans les mots brave l’honnêteté.
De là cette étude profonde que recommandaient les anciens de l’intérieur d’une cause et de ses différentes faces ; de là leur attention à choisir leurs moyens, à s’attacher aux forts, à passer sur les faibles, à rejeter tous les mauvais ; de là l’importance qu’ils attachaient à ne jamais laisser échapper un mot qui donnât prise à l’adversaire, et non-seulement à dire ce qu’il fallait, mais sur toute chose, à ne jamais dire ce qu’il ne fallait pas ; de là le soin qu’ils prenaient de connaître le caractère, le génie, le tour d’esprit, et pour ainsi dire, le jeu de l’adversaire, et de cacher le leur, en variant leur marche et en déduisant leur dessein... […] Nos parents ou amis, à qui nos chefs-d’œuvre s’adressent, nous savent gré de notre bonne volonté ; ils n’exigent point de nous des efforts de génie, mais ils veulent que notre versification soit exacte ; car c’est là où se montre le mérite du travail.
C’est l’âme de son beau poème des nuits ; c’est cette touche d’originalité divine qui en a fait un ouvrage à part, qui n’avait point de modèles, et qui ne trouvera point de rivaux : c’est enfin le génie de l’immortalité chrétienne qui inspirait Young, comme c’est le sentiment et le désir de la gloire qui inspire les autres poètes.
L’homme d’esprit, de mérite, ou de valeur, devient en un instant un génie de premier ordre, un héros, un demi-dieu.
Les Épîtres de Boileau sont datées des conquêtes de Louis XIV ; Racine porte sur la scène les faiblesses et l’élégance de la cour ; Molière doit à la puissance du trône la liberté de son génie ; La Fontaine lui-même s’aperçoit des grandes actions du jeune roi et devient flatteur.
Mais, pour produire ces heureux effets, les tropes doivent être clairs, se présenter naturellement, être tirés du sujet et usités ou au moins conformes au génie de la langue dont on se sert. […] Pour réussir ici, l’écrivain doit parfaitement connaître le génie de la langue et la force des mots, et être doué d’un goût exquis.
Ton génie alarmé te parle par ma bouche : Il me pousse, il me presse, il me jette à tes pieds.
Mais dès que j’aurai cessé de vivre, tu m’adresseras des vœux, tu invoqueras le génie de ta mère, tu n’auras pas honte d’implorer ces divinités méconnues par toi, quand tu pouvais les implorer vivantes ! […] S’il en est ainsi, mes enfants, honorez-moi comme un génie immortel ; mais si l’âme doit périr en même temps que le corps, vous néanmoins, respectant les Dieux qui protègent et gouvernent toutes les merveilles de la nature, vous conserverez de moi un souvenir pieux et inviolable. » Traduit de Cicéron. […] « Croyez-moi, Romains : il n’est pas de génie assez fécond, pas d’éloquence assez riche, pas d’histoire assez puissante, pour être capable, je ne dirai pas d’embellir, mais seulement de raconter les actions guerrières de J.
Nous mentionnerons le début de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Celui qui règne dans les cieux… ; un passage du sermon de Fénelon pour l’Épiphanie, relatif à Mgr Pallu, évêque d’Héliopolis, missionnaire en Chine : Empire de la Chine… ; l’admirable prophétie de Joad : Cieux, écoutez ma voix…, et ces autres vers de Racine : Le jour annonce au jour… ; le discours de Norma aux Gaulois pour les exciter à prendre les armes contre les Romains : Oui, les Dieux à notre esclavage…, par Soumet ; un passage de la Prière, de Lamartine : L’univers est le temple…, et une strophe de la Méditation sur le génie, adressée à M. de Bonald : Assis sur la base immuable.
Qui croirait que l’homme capable de produire des tirades aussi fortes de choses et d’éloquence ; que l’auteur d’Électre, d’Atrée et de Rhadamiste ait été traité de barbare par Voltaire ; et que cette même tragédie de Catilina ait été présentée par M. de La Harpe, dans le Cours de Littérature, comme la conception la plus inepte qui ait jamais déshonoré la scène et les lettres françaises : Crébillon n’est pas, sans doute, un modèle de style ; mais c’était un génie d’une trempe ferme et vigoureuse, et vraiment né pour la tragédie.
L’une consiste à faire passer dans notre langue toute la pensée et jusqu’aux expressions de l’auteur traduit, avec un tel souci de la fidélité littérale, que l’on retrouve, dans le texte français, le génie même du texte original. […] Nous serions récompensé du nôtre si nous avions réussi à mettre le lecteur en communication avec l’auteur de ces deux chefs-d’œuvre, heureux de faire partager la jouissance que nous avons trouvée parfois clans le commerce du plus grand génie scientifique de l’antiquité et dans notre effort pour ressaisir sa pensée, voilée sous un texte obscur ! […] Homère, entre autres traits qui le distinguent des autres poètes, a celui-ci, qu’il a bien compris cela, soit par sa connaissance de l’art, soit par un génie naturel.
La correction est la pureté du langage, la pureté est le génie de la langue. […] Nos parents ou amis, à qui nos chefs-d’œuvre s’adressent, nous savent gré de notre bonne volonté ; ils n’exigent point de nous des efforts de génie, mais ils veulent que notre versification soit exacte ; car c’est là que se montre le mérite du travail.