Tels sont : frugifer, a, um (de ferre fruges), qui porte des fruits ; c’est-à-dire fécond, fertile, abondant en fruits. […] Le mot fruit est pris dans le sens propre, quand il désigne le produit d’un arbre ou d’une plante. Fructus terræ, les fruits de la terre. Pendent in arbore poma, les fruits pendent à leur arbre.
Le Télémaque fut composé pour concourir à cette œuvre dont les fruits, par l’effet d’une mort prématurée, furent perdus pour la France. […] Cette boue si sale se transforme en mille beaux objets qui charment les yeux : en une seule année elle devient branches, boutons, feuilles, fleurs, fruits et semences, pour renouveler ses libéralités en faveur des hommes. […] Les côtes mêmes qui paraissent les plus stériles et les plus sauvages offrent souvent des fruits délicieux, ou des remèdes très-salutaires, qui manquent dans les plus fertiles pays. […] Leurs espèces et leurs vertus sont innombrables : elles ornent la terre ; elles donnent de la verdure, des fleurs odoriférantes et des fruits délicieux. […] De plus, les arbres et les plantes, en laissant tomber leurs fruits ou leurs graines, se préparent autour d’eux une nombreuse postérité1.
. — La Préposition est un mot qui sert à joindre le nom ou pronom suivant au mot qui la précède ; par exemple, quand je dis : le fruit de l’arbre, de marque le rapport qu’il y a entre fruit et arbre ; quand je dis : utile à l’homme, à fait rapporter le nom homme à l’adjectif utile ; quand je dis : j’ai reçu de mon père ; de sert à joindre le nom père au verbe reçu, etc. ; de, à, sont des prépositions ; le mot qui suit s’appelle le régime de la préposition.
Il y a aujourd’hui un grand nombre d’ouvrages estimables faits pour ce but, et qui sont mis avec fruit entre les mains des jeunes gens ou des jeunes personnes. […] De l’autre côté, Minerve donnait aux habitants de sa nouvelle ville l’olive, fruit de l’arbre qu’elle avait planté. Le rameau auquel pendait son fruit représentait la douce paix avec l’abondance, préférable aux troubles de la guerre dont ce cheval était l’image.
Tendresse Tendresse des légumes, des fruits, de la viande. Tendreté des légumes, des fruits, de la viande.
Il est évidemment le fruit d’un consciencieux travail, d’une sérieuse application, d’une expérience longue et consommée. […] Votre Cours complet sera suivi avec fruit dans nos petits séminaires et nos colléges catholiques. […] L’auteur y donne le résumé de ses doctes leçons et le fruit de sa longue expérience dans la carrière de l’enseignement.
Ailleurs, un arbre s’étonne de se voir chargé de fruits étrangers : Miraturque novas frondes et non sua poma. […] Et, se couvrant des fruits d’une race étrangère, Admire ces enfants dont il n’est pas le père. […] C’est l’instant où la malheureuse Ève porte la main sur le fruit fatal. […] Sur le fruit tentateur porte une main coupable, Le saisit, le dévore ; à peine il est cueilli, D’épouvante et d’horreur la terre a tressailli. […] Malgré le mérite reconnu des deux grands écrivains que nous venons de citer, ils ont besoin l’un et l’autre d’être lus avec précaution, pour l’être avec fruit.
Jamais Flore chez lui n’osa tromper Pomone2 ; Chaque fleur du printemps était un fruit d’automne. […] Ce ruisseau dont mes yeux tyrannisaient les ondes1, Rebelles comme moi, comme moi vagabondes ; Ce jardin, ce verger, dont ma furtive main Cueillait les fruits amers, plus doux par le larcin2 ; Et l’humble presbytère, et l’église sans faste ; Et cet étroit réduit que j’avais cru si vaste3, Où, fuyant le bâton de l’aveugle au long bras, Je me glissais sans bruit, et ne respirais pas. […] C’est l’attrait du fruit défendu.
Si les arbres poussent leurs racines autant qu’il est convenable pour les soutenir ; s’ils étendent leurs branches à proportion, et se couvrent d’une écorce si propre à les défendre contre les injures de l’air ; si la vigne, le lierre et les autres plantes qui sont faites pour s’attacher aux grands arbres ou aux rochers en choisissent si bien les petits creux, et s’entortillent si proprement aux endroits qui sont capables de les appuyer ; si les feuilles et les fruits de toutes les plantes se réduisent à des figures si régulières, et s’ils prennent au juste, avec la figure, le goût et les autres qualités qui suivent de la nature de la plante, tout cela se fait par raison : mais, certes, cette raison n’est pas dans les arbres. […] Leurs fleurs tendres et délicates, et durant l’hiver enveloppées comme dans un petit coton, se déploient dans la saison la plus bénigne ; les feuilles les environnent comme pour les garder ; elles se tournent en fruits dans leur saison, et ces fruits servent d’enveloppes aux grains, d’où doivent sortir de nouvelles plantes. […] Celui-ci datait de 1671. — Un des principaux bienfaits de l’Académie française, qui a si glorieusement justifié toutes les espérances de son fondateur, a été, suivant l’observation de Bossuet lui-même, de fixer notre idiome, « qui devenait jusque-là barbare dans le cours de peu d’années. » Tel fut le fruit des modestes mais très-utiles discussions grammaticales qui occupaient cette assemblée dans le principe, et dont il nous reste un témoignage curieux dans les Remarques de Vaugelas sur la langue française.
Car, au nom des dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ? […] Un villageois considérant Combien ce fruit est gros, et sa tige menue : « A quoi songeait, dit-il, l’auteur de tout cela4 ? […] parbleu5, je l’aurais pendue A l’un des chênes que voilà ; C’eût été justement l’affaire ; Tel fruit,6 tel arbre, pour bien faire. […] Cela même est un fruit. […] Tel fruit.
J’estimais fort l’éloquence, et j’étais amoureux de la poésie ; mais je pensais que l’une et l’autre étaient des dons de l’esprit plutôt que des fruits de l’étude. […] Je sais bien que je ne vous apprends ici rien de nouveau, mais on ne doit pas mépriser les bons remèdes pour être vulgaires, et m’étant servi de celui-ci avec fruit, j’ai cru être obligé de vous l’écrire : car je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur. […] Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2.
Divinité poétique, représentée sous la figure d’un jeune homme qui tient d’une main une corbeille de fruits, et qui de l’autre caresse un chien. Mais c’est le plus souvent Pomone elle-même, déesse des fruits. […] Il n’avait pour tout bien qu’un champ qu’il cultivait de ses mains, et ne se nourrissait que des légumes des herbes et des fruits qu’il y recueillait. […] Elle était révérée chez les Romains comme la déesse des fruits et des jardins. On la représente avec une serpette à la main, et une couronne de fruits sur la tête.
Peut-être serait-ce là, et là seulement que l’on pourrait étudier avec fruit cette partie essentielle de l’histoire de l’homme en société. […] « Prince, tu vas attaquer des peuples qui ne sont vêtus que de peaux, qui mangent ce qu’ils peuvent, la stérilité de leur pays ne leur permettant pas de manger ce qu’ils veulent ; des peuples qui ignorent l’usage du vin, et n’ont que de l’eau pour boisson ; qui ne connaissent ni les figues, ni aucun autre fruit agréable. […] Insensé celui qui ne regarde que leurs fruits, sans mesurer leur hauteur ! […] À nos amis, nous donnons les fruits de la terre, produits par le travail de nos bœufs, etc
Le ciel sous lequel il vit n’est pas toujours serein ; ses champs ne sont pas à l’abri des vents pernicieux, de la grêle, des orages ; un souffle mortel peut dessécher ses fruits, et des maladies contagieuses frapper ses troupeaux. […] Cet esprit peut même être orné de certaines connaissances, mais toutes relatives à l’art champêtre, à la culture des terres et des fruits, aux maladies des troupeaux, à la qualité des pâturages, à l’influence des vents et des astres. […] Outre la grâce dont nous venons de parler, on trouve dans les descriptions pastorales des allusions fréquentes aux circonstances de la vie champêtre, comme dans ces beaux vers de Virgile, imités par Racan : Sepibus in nostris parvam te roscida mala (Dux ego vester eram) vidi cum matre legentem ; Alter ab undecimo tum me jam ceperat annus, Jam fragiles poteram & terra contingere ramos… Il me passait d’un an ; et de ses petits bras Cueillait déjà des fruits dans les branches d’en bas.
Le profit des bonnes études Pour que la culture de l’esprit produise ses fruits excellents, il faut entendre la langue des écrivains de génie. […] Il faut, dit Joubert, si l’on veut lire avec fruit, rendre son attention tellement ferme, qu’elle voie les idées comme les yeux voient les corps.