On a dit la fleur de l’âge, parce que l’éclat et la fraîcheur de la première jeunesse a rappelé les végétaux quand ils fleurissent. […] Si je dis avec Fénélon que le visage de Télémaque se flétrit, je rapproche la beauté et la fleur, et cet assemblage si naturel, si gracieux plaît à l’imagination. […] Virgile a dit : « O Ménalque, si nous vous perdions, qui émaillerait la terre de fleurs ? Qui ferait couler les fontaines sous une ombre verdoyante. » C’est une sorte d’hypotypose, le poète veut dire : Qui chanterait les beautés de la terre émaillée de fleurs ? […] Les bouquets de fleurs sont séparés entr’eux par un tendre gazon dont la fraîcheur est entretenue par une source vive.
II L’été Les fourriers57 d’Esté sont venus Pour appareillier son logis, Et ont fait tendre ses tappis De fleurs et verdure tissus58. […] … Combien leurs classes seraient plus décemment jonchées de fleurs et de feuillées452 que de tronçons d’osier sanglants ! […] De là j’entre en une prairie où je marche sur les tulipes et les anémones que j’ai fait mêler avec les autres fleurs, pour me confirmer en l’opinion que j’ai apportée de mes voyages que les françaises lieront pas si belles que les étrangères468. […] Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s’emmaillotent en chats fourrés663, les palais où ils jugent, les fleurs de lis664, tout cet appareil auguste était fort nécessaire : et si les médecins n’avaient des soutanes665 et des mules666, et que les docteurs n’eussent des bonnets carrés, et des robes trop amples de quatre parties667, jamais ils n’auraient dupé le monde, qui ne peut résister à cette montre668 si authentique669. […] Je me renferme dans votre807 parc : que d’animaux, que d’oiseaux, que d’insectes, que de plantes, que de fleurs et que de fruits !
Là est le point de départ de la poésie lyrique de notre siècle, la tige première de laquelle sortira la fleur, pour s’épanouir avec tant d’éclat. […] Il ressemblait à celui qui, dans un jardin, coupait avec son épée la tête des fleurs qui s’élevaient au-dessus des autres. […] Qui sema jamais tant de fleurs dans un style si naturel, si mélodieux et si tendre ? […] Chaque partie des fleurs doit leur offrir des spectacles dont nous n’avons point d’idée. […] S’ils ont des histoires, ils ont des mois, des années, des siècles, des époques proportionnées à la durée d’une fleur.
La fleur des champs brille à ta boutonnière : Mon vieil ami, ne nous séparons pas. […] Les nations, reines par nos conquêtes8, Ceignaient de fleurs le front de nos soldats.
Pour nous ces globes d’or qui roulent dans les cieux Épuraient leurs rayons et choisissaient leurs feux ; Les oiseaux par leurs chants, l’onde par son murmure, À fêter ce beau jour invitaient la nature ; Les coteaux, les vallons semblaient se réjouir, Les arbres s’incliner, les fleurs s’épanouir ; Zéphyre nous portait ses fleurs fraîches écloses ; De son aile embaumée il secouait les roses ; Des plus douces vapeurs l’encens délicieux En nuage odorant s’élevait vers les cieux47. […] Quel charme ajoute à cette belle description le sentiment si heureusement prêté à la terre, aux oiseaux, aux fleurs, etc., qui partagent le bonheur d’Adam ! […] Milton nous offre un bel exemple de cette figure, dans les adieux si touchants qu’Ève adresse aux fleurs d’Éden, au moment où l’arrêt et l’ange du ciel la forcent de les abandonner à jamais : Ô vous, objets chéris de mes soins assidus, Adieu, charmantes fleurs !
si tu prévois qu’indigne de sa race Il doive de David abandonner la trace ; 2° Qu’il soit comme le fruit en naissant arraché, Ou qu’un souffle ennemi dans sa fleur a séché. […] On se console pourtant, parce que, de temps en temps, on rencontre des objets qui vous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent ; on voudrait s’arrêter… Marche ! […] On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement, illusion ! […] déjà tout commence à se ternir ; les jardins sont moins fleuris, les fleurs moins brillantes, les couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires ; tout pâlit, tout s’efface ; l’ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord ; encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent… Il faut marcher ; on voudrait retourner en arrière ; plus de moyens : tout est évanoui, tout est tombé, tout est échappé. » L’allégorie personnifie aussi les idées, les sentiments et les passions. […] Si l’on dit la saison des roses pour le printemps, on emploie l’espèce rose pour le genre, c’est-à-dire, les fleurs.
Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s’emmaillottent en chats fourrés2, les palais où ils jugent, les fleurs de lis, tout cet appareil auguste était fort nécessaire : et si les médecins n’avaient des soutanes et des mules, et que les docteurs n’eussent des bonnets carrés, et des robes trop amples de quatre parties3, jamais ils n’auraient dupé le monde, qui ne peut résister à cette montre4 si authentique. […] Joubert a dit : « Il faut que les pensées naissent de l’âme, les mots des pensées, et les phrases des mots. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs.
Les fleurs favorites. […] Éloge de cette fleur, qui est le symbole de l’innocence. […] Éloge de cette fleur, qui est le symbole de la tendresse. […] » Ils rejettent leurs couronnes de fleurs et marchent avec Lucien au martyre. […] (Les abeilles ne piquent pas loin de leur ruche ; les fleurs qu’elles viennent de sucer sont aussi belles qu’auparavant.)
On pourrait, par exemple, faire une charade du mot polissoir, dont la première syllabe est Pô, nom d’un fleuve ; la seconde ; lis, nom d’une fleur ; la troisième, soir, nom d’une partie du jour, et le tout, un instrument. […] Mais si sur votre front je puis me voir un jour, La plus humble des fleurs sera la plus superbe. […] Mais votre destinée Ne vous permet d’aimer qu’à la saison des fleurs ; Et quand elle a passé, vous la cherchez ailleurs Afin d’aimer toute l’année.
Mais au sort des humains la nature insensible Sur leurs débris épars suivra son cours paisible : Demain, la douce aurore, en se levant sur eux, Dans leur acier sanglant réfléchira ses feux ; Le fleuve lavera sa rive ensanglantée ; Les vents balayeront leur poussière infectée, Et le sol, engraissé de leurs restes fumants, Cachera sous des fleurs leurs pâles ossements1. […] Elle nous entraînait partout d’un pas rêveur, Montrait du doigt, de loin, chaque arbre, chaque fleur ; Voulait s’en approcher, les toucher, reconnaître S’ils ne frémiraient pas sous l’œil qui les vit naître ; Voir de combien de mains avaient grandi leurs troncs, Les comparer de l’œil, comme alors, à nos fronts, En froisser une feuille, en cueillir une branche ; Appeler par son nom chaque colombe blanche, Qui, partant de nos pieds pour voler sur les toits, Rappelait à son cœur nos ramiers d’autrefois ; Écouter si le vent dans l’herbe ou la verdure, L’onde dans la rigole, avaient même murmure1 ; Éprouver si le mur de la chère maison Renvoyait aussi tiède au soleil son rayon ; Ou si l’ombre du toit, sur son vert seuil de mousse, Au penchant du soleil s’allongeait aussi douce. […] Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait.
Aucun talent moissonné dans sa fleur n’a dû laisser de plus longs souvenirs et de plus vifs regrets que celui d’André Chénier. […] Ajoutez cet amas de fleuves tortueux : L’indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine2, et la Saône, et mille autres enfin Qui nourrissent partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois, et pâturages, Rampent au pied des murs d’opulentes cités, Sous les arches de pierre à grand bruit emportés3.
j’érigerai un autel à côté de ta tombe ; et toutes les fois qu’il me luira un jour propice, où j’aurai pu faire du bien à quelque infortuné, ô mon père, je répandrai du lait et des fleurs sur ton monument. […] Enfin l’idylle peut rouler sur une allégorie soutenue, tirée de l’instinct des animaux ou, de la nature des choses insensibles, telles que les fleurs, les ruisseaux, les fontaines, etc. ; comme on va le voir dans ce morceau de l’idylle des Oiseaux de madame Deshoulières. […] L’émail des prairies, les bocages paisibles, les moissons jaunissantes, les fleurs, les fontaines, les oiseaux, la fraîcheur du matin, le soir d’un beau jour, en un mot, la scène variée des campagnes doit seule fournir au poète le sujet de ses tableaux et de ses images. […] Un souffle à ces boules légères Porte l’éclat brillant des fleurs : De leurs nuances passagères Un souffle nourrit les couleurs. […] Grotte, d’où sort ce clair ruisseau, De mousse et de fleurs tapissée !
Suivant cette définition, il ne suffira point d’attacher quelques guirlandes de fleurs à un sujet qui, par lui-même, n’aura rien de champêtre ; il sera nécessaire de montrer la vie champêtre elle-même, ornée seulement des grâces qu’elle peut recevoir. […] Les vers suivants, extraits de sa chanson à la reine Marie de Médicis, mère de Louis XIII, donneront une idée de sa poésie : Paissez, chères brebis, jouissez de la joie Que le ciel nous envoie ; À la fin sa clémence a pitié de nos pleurs : Allez dans la campagne, allez dans la prairie, N’épargnez point les fleurs ; Il en revient assez sous les pas de Marie. […] « Deux ruisseaux confondaient leur onde, Et, sur un pré semé de fleurs, Coulaient dans une paix profonde. […] Un souffle à ces boules légères Porte l’éclat brillant des fleurs. […] Ta jeunesse va se flétrir Dans sa fleur trop tôt moissonnée !
C’est, dit Boileau, une bergère qui se couronne de fleurs et qui n’a jamais connu les diamants. […] Scrupuleux dans le choix des mots, il n’admet que la fleur des expressions en usage, et souvent il remplace un terme familier par une ingénieuse : périphrase. » (Filon.) […] Le Paon Si l’empire appartenait à la beauté et non à la force, le paon serait sans contredit le roi des oiseaux ; il n’en est point sur qui la nature ait versé ses trésors avec plus de profusion : la taille grande, le port imposant, la démarche fière, la figure noble, les proportions du corps élégantes et sveltes, tout ce qui annonce un être de distinction lui a été donné ; une aigrette mobile et légère, peinte des plus riches couleurs, orne sa tête, et l’élève sans la charger ; son incomparable plumage semble réunir tout ce qui flatte nos yeux dans le coloris tendre et frais des plus belles fleurs, tout ce qui les éblouit dans les reflets pétillants des pierreries, tout ce qui les étonne dans l’éclat majestueux, de l’arc-en-ciel : non seulement la nature a réuni sur le plumage du paon toutes les couleurs du ciel et de la terre, pour en faire le chef-d’œuvre de la magnificence, elle les a encore mêlées, assorties, nuancées, fondues de son inimitable pinceau, et en a fait un tableau unique, où elles tirent de leur mélange avec des nuances plus sombres et de leurs oppositions entre elles, un nouveau lustre, et des effets de lumière si sublimes, que notre art ne peut ni les imiter ni les décrire. […] Enfin on voit au-dessous de ces pâturages le pied de la montagne, qui est comme un jardin : le printemps et l’automne y règnent ensemble, pour y joindre les fleurs et les fruits. […] Lecture. — Les Fleurs.
Pour vous l’amante de Céphale141 Enrichit Flore142 de ses pleurs ; Le zéphir143 cueille sur les fleurs Les parfums que la terre exhale. […] L’Aurore est une jeune déesse, qui ouvre avec ses doigts de roses les portes de l’Orient : ses pleurs sont la rosée qui humecte la terre, et qui redonne la vie aux fleurs. […] ——————————— J’aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé, qui, d’un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.