Les cygnes Ce n’est pas toujours en troupes que ces oiseaux visitent nos demeures ; quelquefois deux beaux étrangers, aussi blancs que la neige, arrivent avec les frimas : ils descendent, au milieu des bruyères, dans un lieu découvert, et dont on ne peut approcher sans être aperçu ; après quel ques heures de repos, ils remontent sur les nuages. […] La masse du fleuve, qui se précipite au midi, s’arrondit en un vaste cylindre, puis se déroule en nappe de neige ; et brille au soleil de toutes les couleurs : celle qui tombe au levant, descend dans une ombre effrayante ; on dirait une colonne d’eau du déluge1. […] Des aigles, entraînés par le courant d’air, descendent en tournoyant au fond du gouffre, et des carcajoux1 se suspendent par leurs longues queues au bout d’une branche abaissée, pour saisir dans l’abîme les cadavres brisés des élans2 et des ours. […] La scène sur la terre n’était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] Comparez le début de la méditation de Lamartine intitulée la Prière Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire ; Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux Conserve en sillons d’or sa trace dans les cieux, Et d’un reflet de pourpre inonde l’étendue Comme une lampe d’or dans l’azur suspendue.
Il est vrai qu’à cette heure du repos des campagnes, l’air ne retentit plus de chants bucoliques, les bergers n’y sont plus ; mais on voit encore les grandes victimes du Clytumne, des bœufs blancs ou des troupeaux de cavales demi-sauvages, qui descendent au bord du Tibre et viennent s’abreuver dans ses eaux. […] La scène sur la terre n’était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] Charriés par les vagues écumantes, ces radeaux descendent de toutes parts au Meschacebé. […] M. de Lamartine a dit : Des empires détruits je méditai la cendre ; Dans ses sacrés tombeaux Rome m’a vu descendre ; Des mânes les plus saints toublant le froid repos, J’ai pesé dans mes mains la cendre des héros : J’allais redemander à leur vaine poussière Cette immortalité que tout mortel espère. […] Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire ; Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux Conserve en sillons d’or sa trace dans les cieux, Et d’un reflet de pourpre inonde l’étendue.
Les uns la regardaient sans pouvoir en détourner les yeux, d’autres mettaient leurs beaux habits, comme s’ils avaient été au moment de descendre ; il y en avait qui parlaient tout seuls, et d’autres qui pleuraient. […] Rencontre d’un site assez remarquable pour sa sauvagerie : le chemin descend par une pente subite dans un petit ravin où coule un petit ruisseau sur un fond d’ardoise, qui donne à ses eaux une couleur noirâtre, désagréable d’abord, mais qui cesse de l’être quand on a observé son harmonie avec les troncs noirs des vieux chênes, la sombre verdure des lierres, et son contraste avec les jambes blanches et lisses des bouleaux. […] Ce grand voile sombre et flottant laissait parfois des défauts par où se glissait un rayon de soleil qui descendait comme un éclair au sein de la forêt », 1.
Suivez-moi l’un et l’autre aux remparts de Paris ; De la Ligue en marchant ramassez les débris : De Coligny vaincu surpassons le courage. » D’Aumale, en l’écoutant, pleure et frémit de rage Cet ordre qu’il déteste, il va l’exécuter : Semblable au fier lion qu’un Maure a su dompter, Qui, docile à son maître, à tout autre terrible, A la main qu’il connaît soumet sa tête horrible, Le suit d’un air affreux, le flatte en rugissant, Et paraît menacer, même en obéissant1… Des cieux en ce moment les voûtes s’entr’ouvrirent : Les mânes des Bourbons dans les airs descendirent. […] Mais à revoir Paris je ne dois plus prétendre : Vous voyez qu’au tombeau je suis prêt à descendre ; Je vais au Roi des rois demander aujourd’hui Le prix de tous les maux que j’ai soufferts pour lui Vous, généreux témoins de mon heure dernière, Tandis qu’il en est temps, écoutez ma prière : Nérestan, Châtillon, et vous… de qui les pleurs Dans ces moments si chers honorent mes malheurs, Madame, ayez pitié du plus malheureux père Qui jamais ait du ciel éprouvé la colère, Qui répand devant vous des larmes que le temps Ne peut encor tarir dans mes yeux expirants. […] Je te vois dans mes bras et pleurer et frémir ; Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir : Je vois la vérité dans ton cœur descendue ; Je retrouve ma fille après l’avoir perdue, Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l’infidélité1. […] Noradin ou Nour-Eddyn, dont celui-ci descendait, était monté sur le trône d’Alep en 1145 : il avait été très-funeste aux guerriers de la seconde croisade, et s’était distingué par plusieurs conquêtes.
Puis il m’a fait descendre ma guitare qui pend à la muraille pour voir ce que c’était ; il a mis sa petite main sur les cordes, et il a été transporté de les entendre chanter. […] Cette clarté l’embellit et m’y retient, quoique j’aie envie de descendre. […] Ce rayon qui va passer sur Maurice, je le vois descendre du ciel ; c’est le reflet de son auréole, de cette couronne qui brille au front des élus, des intelligences sauvées.
Mais les bois sont trop grands pour ses ailes naissantes, Et les fleurs du berceau de ces lieux sont absentes ; Sur la verte savane il descend les chercher ; Les serpents-oiseleurs qu’elles pourraient cacher L’effarouchent bien moins que les forêts arides. […] C’est en vain que d’eux tous le sang m’a fait descendre ; Si j’écris leur histoire, ils descendront de moi4.
Jusqu’au fond de leur sein lentement répandus, Dans leurs veines errants, à leurs pieds descendus, On les en voit enfin sortir à pas timides ; D’abord faibles ruisseaux, bientôt fleuves rapides. […] Je trouve donc qu’en moi, par d’admirables nœuds, Deux êtres opposés sont réunis entre eux : De la chair et du sang, le corps, vil assemblage ; L’âme, rayon de Dieu, son souffle, son image… Le corps, né de la poudre, à la poudre est rendu, L’esprit retourne au ciel dont il est descendu. […] Le Rhin, dont la source est en Suisse comme celle du Rhône, et qui descend de la même partie des Alpes.
Quand le soleil vient à descendre derrière ce magnifique réseau, on voit passer par tous ces losanges1 une multitude de rayons lumineux qui produisent un effet merveilleux ; les deux côtés de chaque losange en sont coloriés, paraissent relevés d’un filet d’or, et les deux autres qui devraient être dans l’ombre, sont teints d’un superbe nacarat. […] Rencontre d’un site assez remarquable pour sa sauvagerie : le chemin descend par une pente subite dans un petit ravin où coule un petit ruisseau sur un fond d’ardoise, qui donne à ses eaux une couleur noirâtre, désagréable d’abord, mais qui cesse de l’être quand on a observé son harmonie avec les troncs noirs des vieux chênes, la sombre verdure des lierres, et son contraste avec les jambes blanches et lisses des bouleaux. […] Ce grand voile sombre et flottant laissait parfois des défauts par où se glissait un rayon de soleil qui descendait comme un éclair au sein de la forêt. » 1.
Victor commande : la légion s’ébranle et descend en silence de la colline. […] Je descendis de la citadelle, et je marchai pendant un quart d’heure pour arriver à l’Eurotas. […] Le Céphise coule dans cette forêt, qui, par sa vieillesse, semble descendre de l’olivier que Minerve fit sortir de la terre. […] À près un moment de repos, on se remit en route, et on descendit, à Saint-Remy sans événement fâcheux. […] Il fallait cent hommes pour en traîner une seule, un jour pour la monter, un jour pour la descendre.
Les Ammonites, peuples voisins de la Judée, en descendaient. […] Les Iduméens, peuples qui occupaient une partie de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Arabie pétrée, en descendaient. […] Il prend sa source dans la grande Arménie, qu’il traverse d’Orient en Occident ; puis tournant vers le Midi, il va se joindre au Tigre, avec lequel il ne forme plus qu’un même lit, et de là descend à l’Océan, où il se décharge dans le golfe Persique à Bassora. […] Hercule, surnommé Alcide, parce qu’il descendait d’Alcée. […] Je dirai ici qu’il y a des auteurs qui prétendent que nos rois de la troisième race descendent des rois de la seconde, et ceux-ci des rois de la première.
La conscience dit à l’homme de bien qu’il est grand devant Dieu, parce qu’il est pur devant lui, et cette grandeur le soutient sans l’enorgueillir, parce que, étant fondée sur la vérité, elle retourne à Dieu bien plus qu’elle ne descend à l’homme. […] Tout à l’heure il descendra l’escalier paternel, il paraîtra dans la place publique ; son oreille entendra le choc douloureux des ambitions qui se heurtent, des idées qui se repoussent, et, comme une feuille tombée dans les flots d’une mer émue, il s’étonnera pour la première fois du prix que coûte la vie et des mystères qu’elle contient. […] Orphée est descendu des montagnes de la Thrace ; il a chanté, et la Grèce est sortie toute vivante des accents de sa lyre. […] En 1832, j’ai quitté le premier et à temps ce pauvre M. de Lamennais ; en 1836, je suis descendu de la chaire de Notre-Dame quand il le fallait, pour la reprendre un jour avec plus d’autorité ; en 1848, j’ai dit adieu à mon banc de législateur le lendemain de l’émeute qui avait brisé la République en la déshonorant, et, bien que tout le monde ne vit pas qu’elle était morte, j’ai eu à me louer de l’avoir aussi vite pressenti ; maintenant, je me retire devant d’autres écueils non par égoïsme, par lâcheté, pour vivre dans l’insouciance de Dieu et des hommes, mais pour les servir avec plus d’à-propos dans la mesure où je le puis encore.
Il semble savoir que sa mission sera courte, que le torrent qui descend de si haut s’écoulera vite ; il se hâte de jouir et d’abuser de sa gloire, comme d’une jeunesse fugitive. […] Montez à lui, rêveurs, il ne descendra pas. […] Mais, quand on descend dans ces lieux sans lumière, on est encore plus frappé de leur profondeur que de l’étendue sur laquelle ils se développent. […] Toutes les galeries descendent à deux, trois, quatre étages, au-dessous de la surface du sol, c’est-à-dire à quatre-vingts, à cent pieds et plus encore ; elles serpentent en détours infinis, tantôt montent, tantôt descendent, comme pour fuir les pas des persécuteurs qui y sont engagés, qui pressent la foule des fidèles, qu’on entend déjà venir à droite et à gauche. […] Jamais vaisseaux partis des rives du Scamandre Aux champs thessaliens osèrent-ils descendre ?
Nous admirons Homère, quand il fait descendre Apollon de l’Olympe, pour venger l’injure faite à son prêtre Chrysès. […] Descendrai-je dans les enfers ?
A sa voix les fleuves rebroussent leur cours, le ciel se roule comme un livre, les mers s’entrouvrent, les murs des cités se renversent, les morts ressuscitent, les plaies descendent sur les nations. […] Le Jupiter d’Homère, ébranlant le ciel d’un signe de ses sourcils, est sans doute fort majestueux ; mais Jéhovah descend devant le chaos, et lorsqu’il prononce le fiat lux, le fabuleux fils de Saturne s’abîme et rentre dans le néant. […] Pour nous, il nous semble que ces enfants de la vision feraient d’assez beaux groupes sur les nuées : nous les peindrions avec une tête flamboyante, une barbe argentée descendrait sur leur poitrine immortelle, et l’esprit divin éclaterait dans leurs regards. […] C’est ainsi que Virgile fait descendre Énée aux enfers, où il voit, dans les Champs-Élysées, son père Anchise qui lui fait connaître les héros les plus célèbres de la république romaine. […] Il est facile de voir que le poème burlesque est l’opposé du poème héroï-comique, puisque celui-ci élève ce qui est commun à la hauteur de l’épopée, tandis que celui-là, par le travestissement des mœurs et du langage, fait descendre les dieux et les héros au niveau de la populace.
. — Par les taillis couverts, Les vallons embaumés, les genêts, les blés verts, Le convoi descendit au lever de l’aurore : Avec toute sa pompe avril venait d’éclore, Et couvrait en passant d’une neige de fleurs Ce cercueil virginal, et le baignait de pleurs ; L’aubépine avait pris sa robe rose et blanche ; Un bourgeon étoilé tremblait à chaque branche ; Ce n’étaient que parfums et concerts infinis, Tous les oiseaux chantaient sur le bord de leurs nids2. […] Sur ses flancs écumeux Quel plaisir de descendre, et de bondir comme eux, Ou, mollement bercé, retenant son haleine, De céder, comme une algue4 au flux qui vous entraîne !