On dit : ne rien faire à autrui, reprendre les défauts d’autrui. […] Ce ne serait pas parler exactement, que de dire : on censure, dans les autres, les défauts que nous avons nous-mêmes : dites, qu’on a soi-même ; ou bien, nous censurons dans les autres les défauts que nous avons nous-mêmes. […] Mais suppléer, signifiant réparer le manquement, le défaut de quelque chose, est neutre, et a un régime composé qui prend à : = son mérite supplée au défaut de sa naissance. […] Il est assez important d’observer cette règle, parce que le défaut de répétition du verbe rend souvent le sens d’une phrase, louche et obscur ; comme on le voit dans ce vers de la tragédie du Cid : L’amour n’est qu’un plaisir, et l’honneur un devoir. […] L’Ellipse ou défaut, est le retranchement d’un ou de plusieurs mots, autorisé par l’usage : = puissiez-vous être heureux !
Ses mains, autour du trône avec confusion, Semaient la jalousie et la division, Opposant sans relâche, avec trop de prudence, Les Guises aux Condés et la France à la France ; Toujours prête à s’unir avec des ennemis, Et changeant d’intérêt, de rivaux et d’amis, Esclave des plaisirs, mais moins qu’ambitieuse, Infidèle à sa secte et superstitieuse, Possédant en un mot, pour n’en pas dire plus, Les défauts de son sexe et peu de ses vertus. […] La critique a relevé, dans l’Iliade et dans l’Odyssée, quelques longueurs, des détails inutiles, des écarts multipliés ; mais, malgré ces défauts, il y a près de trois mille ans que toutes les nations éclairées admirent ces deux poèmes ; ce qui a fait dire à Chénier : Trois mille ans ont passé sur la cendre d’Homère, Et depuis trois mille ans, Homère respecté, Est jeune encor de gloire et d’immortalité. […] Il a voulu suppléer au défaut d’invention par la grandeur des sentiments ; mais il a caché trop souvent sa sécheresse sous de l’enflure. […] Malgré ces défauts la fécondité, la force et la beauté d’imagination qui règnent dans tout cet ouvrage, font marcher l’auteur bien près d’Homère, de Virgile et de Tasse.
On conçoit que si la précision n’est qu’un parfait tempérament entre le défaut et l’excès, μετρίως, elle est par là même inséparable du naturel, de la vérité, de la justesse de style, trois qualités qu’on a distinguées et qui réellement ne sont qu’une. […] Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux70. » Il me semble que le défaut de naturel part de deux sources, la faiblesse, ou la vanité qui n’est elle-même qu’une faiblesse.
Mais il rachetait ces défauts par les qualités qui donnent le succès ; il était enjoué, plaisant, laborieux, d’une conversation légère et agréable, d’une repartie vive, quoiqu’il parlât sans feu et sans énergie ; enfin, à cette sagesse spécieuse qui plaît aux esprits modérés, il joignait les agréments variés qui usurpent si souvent la place des talents solides, et leur enlèvent la faveur du monde et les récompenses des princes1. […] Mais lorsque, malgré la fortune et malgré ses propres défauts, j’apprends que son esprit a toujours été occupé de grandes pensées et dominé par les passions les plus aimables, je remercie à genoux la nature de ce qu’elle a fait des vertus indépendantes du bonheur, et des lumières que l’adversité n’a pu éteindre. » 1.
. — Défauts à éviter8. […] On nomme déclamation le style des écrivains qui tombent dans les quatre défauts précédents. […] Quels sont les défauts opposés à l’ornement ? […] Passons en revue tous ces défauts : expliquez-nous brièvement ce que c’est que le trivial. — 3. […] Si une syllabe manque à un vers, il y a défaut de mesure, la mesure n’y est pas.
C’est même le défaut assez ordinaire des poètes comme des peintres. […] Ainsi lorsqu’un poète aura à peindre des hommes ou trop ardents ou trop timides, ou d’autres mœurs pareilles, loin de charger encore le défaut, il le rapprochera de la vertu, comme Homère et Agathon ont fait leur Achille. […] Aussi cette seconde reconnaissance a-t-elle quelque chose du défaut des premières ; car le poète l’eût pu tirer de son sujet. […] De certaines critiques sur les défauts de la poésie ; des raisons qu’on peut leur opposer. […] Nous bornons ici ce que nous avions à dire de la tragédie et de l’épopée ; de la nature de l’une et de l’autre ; de leurs formes et de leurs parties ; du nombre et des différences de ces parties : des beautés et des défauts de eux genres et de leurs causes, enfin des critiques et de la manière d’y répondre.
Il nous en montre le germe dans la jalousie des plébéiens contre les patriciens ; les discordes civiles qui s’en suivirent ; les différents partis qui agitèrent la république ; la domination des Césars ; le défaut d’institutions, la domination militaire ; la vénalité de l’empire ; le nombre considérable des empereurs ; puis enfin l’arrivée des Barbares. […] Section II. — Défauts du Style 1° Affectation et Recherche ou Style précieux. […] C’est un défaut qui se fait remarquer dans les écrits de Voiture, de Balzac, de Fontenelle et de La Motte. […] On ne saurait être trop en garde contre ce défaut, puisque nos meilleurs poètes y tombent souvent. […] 5° Trivialité et Bassesse Il faut craindre quelquefois, en voulant éviter l’affectation et la recherche, que la simplicité que l’on veut répandre sur ses écrits ne dégénère en trivialité et bassesse, Ces défauts consistent à employer des expressions de mauvais goût, que l’on doit bannir du style simple, même le plus familier.
Si le nominatif pluriel est privé de l’s, c’est qu’il se modèle sur la deuxième déclinaison latine où l’s fait défaut. […] A défaut de solides conquêtes, les aventureuses expéditions entreprises en Italie par des rois trop chevaleresques eurent du moins l’avantage de propager aussi parmi nous le culte des anciens. […] Mais les héritiers de son école ne tarderont pas à tourner ces qualités en défauts.
Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation. […] Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
Adroit à manier l’antithèse, la métaphore, l’hyperbole, il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut. […] Après lui avoir reproché sa mauvaise haleine, sa tête pelée, son visage pétri de boue et de sang, les monstres et les prodiges de ses débauches, en un mot les plus visibles défauts de sa personne et les crimes les plus connus de sa vie, cette grande lettre1, cette lettre injurieuse lui conseille, pour conclusion, de mettre fin par une mort volontaire à tant de maux qu’il souffre et qu’il fait souffrir, l’exhorte de donner par là à toute la terre la seule satisfaction qu’elle pouvait recevoir de lui.
Dans les Plaideurs, l’intimé donne l’exemple des deux défauts à éviter ; c’est ainsi qu’il mérite ce reproche de Dandin : Il dit fort posément ce dont on n’a que faire, Et court le grand galop quand il est à son fait. […] C’est le défaut qu’on a justement reproché à l’école descriptive des versificateurs de la fin du dix-huitième siècle. […] Un homme est indolent par indifférence, nonchalant faute d’activité, négligent par manque de soin, paresseux par défaut d’action, fainéant par crainte de fatigue. […] C’est le défaut de Fléchier et de Thomas qui donnent à tout une solennité fatigante. […] il y aurait un défaut de goût, dit Andrieux à- surcharger une étoffe de broderies, à couvrir un portique de bas-reliefs et de moulures ; les ornements doivent toujours être subordonnés au fond.
Comme il y a deux sortes de vices et de défauts, les uns plus blâmables et plus graves, les autres plus légers et plus tolérables, il y a aussi deux sortes de satire : la satire sérieuse ou virulente, et la satire enjouée ou badine. […] Le poète peut aussi, appréciant les choses en vrai philosophe, prendre on ton grave et sérieux, lancer des traite vifs et piquants contre les défauts et les vices des hommes, et les tracer avec des couleurs mâles et vigoureuses. […] Enfin, la moralité doit être vraie et utile, car la vérité doit naître de la fable, et, suivant Phèdre, le but que l’on se propose dans ces sortes d’ouvrages, c’est de corriger les défauts des mortels et de donner un nouvel élan aux hommes diligents. […] C’est le défaut de presque tous nos contes en vers.
L’allusion avait toujours eu le défaut d’être un peu vague, elle eut celui de devenir commune. […] Si l’on n’en perd de vue ni l’origine, ni la nature, il sera facile d’en apprécier le but, d’en déterminer et d’en limiter l’usage, d’en saisir et d’en signaler les défauts.
Une pareille haine ne serait pas un défaut, mais une dépravation de la nature et le plus grand de tous les vices. […] L’originalité, sans doute, ne s’emprunte pas : les secrets des écrivains de génie s’évanouissent, ou tournent en défauts sous la main des imitateurs. […] Ce n’est pas une qualité générale du style ; car elle n’est pas nécessaire et quelquefois même elle devient un défaut. […] De nos jours, une admiration puérile s’est attachée aux singularités et aux défauts des littératures modernes, plus encore qu’à leurs beautés. […] C’est un des défauts de Fléchier.
Cette dernière partie comprend : 1° Les qualités générales et les défauts de la phrase ; 2° L’harmonie et ses quatre espèces, qui sont : l’harmonie des mots, des phrases, imitative et des périodes ; 3° Le choix des pensées ; 4° Les rapports des pensées entre elles, qui sont : l’Unité, la Transition et la Gradation ; 5° Les figures de grammaire ou Tropes ; 6° Les figures en général ; 7° Les qualités particulières du style, qui caractérisent le style simple, le tempéré et le sublime.