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51. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

La race humaine, qui a l’audace de tout oser, se précipite à travers tous les crimes. […] On punit celui qui a fait un crime. […] Il se prend quelquefois dans le sens de crime. […] Il apprend la vie et les crimes de chacun. — Culpa est une faute légère ou de faiblesse. […] Fugere opprobria sceleris. — Probrum, action déshonnête, crime honteux.

52. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Apprends que la seule sagesse Peut faire les héros parfaits ; Qu’elle voit toute la bassesse De ceux que ta faveur a faits ; Qu’elle n’adopte point la gloire Qui naît d’une injuste victoire Que le sort remporte pour eux ; Et que, devant ses yeux stoïques, Leurs vertus les plus héroïques Ne sont que des crimes heureux. […] est-elle un crime,         Pour mériter de si cruels mépris2 ?

53. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

  Un mal qui répand la terreur,     Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre5, La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron1,     Faisait aux animaux la guerre. […] quel crime abominable3 !

54. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Jamais on n’entend parler d’un crime, rarement d’un procès. […] La frivolité qui nuit au développement de ses talents et de ses vertus le préserve en même temps des crimes noirs et réfléchis. […] Le Français est l’enfant de l’Europe ; si l’on a quelquefois vu parmi nous des crimes odieux, ils ont disparu plutôt par le caractère national que par la sévérité des lois. […] … Oui, voilà pour quel crime, au malheur destiné, Sur ce rocher fatal je demeure enchaîné ! […] Roi barbare, faut-il que mon crime l’entraîne ?

55. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Et que, voulant bien rompre un nœud si solennel, Vous vous abandonniez au crime en criminel. […] Me veut-on faire un crime d’avoir remporté deux victoires ? […] » Érox, qui de son maître a servi tous les crimes, Érox qui dans son sang voit ce monstre nager, Lève une main hardie, et pense le venger. […] Mais je ne trouve point de couleurs assez noires Pour en représenter les tragiques histoires ; Je les peins dans le meurtre à l’envi triomphants ; Rome entière noyée au sein de ses enfants : Les uns assassinés dans les places publiques ; Les autres dans le sein de leurs dieux domestiques ; Le méchant par le prix au crime encouragé, Le mari par sa femme en son lit égorgé, Le fils tout dégouttant du meurtre de son père, Et, sa tête à la main, demandant son salaire ; Sans pouvoir exprimer par tant d’horribles traits, Qu’un crayon imparfait de leur sanglante paix. […] Imprécation L’Imprécation est une malédiction, inspirée par l’horreur du crime ; elle est le plus souvent l’expression de la colère et du désespoir.

56. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Forfaits Crimes. […] Assassins effrontés ils dénient leurs crimes. […] J’ai horreur d’un succès qu’il faut qu’un crime achète. […] : Le crime fait la honte et non pas l’échafaud.

57. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Socrate, au contraire, et Platon, philosophes plutôt qu’artistes en cet endroit, proclament la loi que plus tard nos mélodrames du boulevard ont religieusement suivie : récompense pour la vertu, châtiment pour le crime, ut bono bene, malo male sit. […] Après avoir lancé contre ce dernier la plus terrible philippique, pendant laquelle il avait toujours tenu en réserve le nom maudit de son ennemi, comme s’il eût craint de souiller ses lèvres en le prononçant, Louvet termine ainsi : « J’insiste surtout pour qu’à l’instant vous prononciez sur un homme de sang, dont les crimes sont prouvés.

58. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Si l’on est maître de son sort, c’est la crainte du monde et de ses jugements qui en décide ; en un âge tendre, on regarde comme une loi la volonté de ceux de qui l’on tient la vie ; on n’ose produire des désirs qui contrediraient leurs desseins : on étouffe des répugnances qui deviendraient bientôt des crimes. […] notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter ce malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuie : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée.

59. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

En voyant ces exemples, on se sent tout naturellement embrasé d’admiration et d’amour pour les grands hommes, et on apprend à fuir le vice et à détester le crime. […] Un historien ne peut pas demeurer indifférent entre le crime et la vertu, entre l’erreur et la vérité, entre les bourreaux et les victimes. […] Si vous ne voulez pas vous faire complice du crime, flétrissez le scélérat, couronnez le héros ; vous n’avez pas le droit de rester neutre entre Néron ou Robespierre et leurs victimes. […] Corrompre avec le bien, c’est le plus grand des crimes. […] Tout poète tragique doit avoir pour fin d’inspirer l’admiration et l’amour des hautes vertus, l’horreur et la haine des grands crimes.

60. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Mais comme dans tous les genres de poésie, on doit avoir en vue l’utilité, il faut dans celui-ci ne choisir que des sujets, dans lesquels le changement de nature soit la punition du crime, ou la récompense de la vertu ; tels que Philémon et Baucis, et les filles de Minée, que La Fontaine a si bien traités. […] Il faut donc qu’il remonte à ces temps heureux, où les bergers dociles aux sages lois de la simple nature, ignorant le crime et l’artifice, occupés du soin de leurs troupeaux, de la culture de leurs fruits, de leurs innocentes amours, coulaient des jours dignes d’envie dans l’abondance et dans la liberté, dans le sein du repos et de la joie, au milieu des fêtes et des jeux. […] On a dû juger qu’il faut que les mœurs des personnages soient simples, pures et exemptes de crimes. […] Ainsi Horace, dans son Ode au vaisseau qui devait porter Virgile à Athènes, se déchaîne contre l’audace de celui qui affronta le premier sur un bois fragile les flots et les tempêtes, et contre l’impiété effrénée des mortels, qui bravant le ciel par leurs crimes, ne permettent pas à Jupiter de quitter un moment sa foudre. […] Crime impuissant !

61. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Le crime fait la honte, et non pas l’échafaud. […] quel crime abominable ! […] A ses mânes sanglants donne cette victime, Et ne t’arrête point au milieu de ton crime. […] Telle est l’imprécation de Cléopâtre contre son fils Antiochus, et contre la princesse son épouse : Règne : de crime en crime enfin te voilà roi… Telles sont les imprécations de Camille contre Rome, dans les Horaces : Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! […] … Quelquefois l’imprécation n’est dictée que par le zèle de la vertu, par l’horreur du crime.

62. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Des aventuriers, rebut de républiques en guerre les unes contre les autres, des gens perdus de dettes et de crimes, et faisant métier de vendre leur bravoure au plus offrant. […] Que de crimes commis au nom de la justice ! […] Mais le monde expia son crime : Des fléaux inconnus, ministres du trépas, S’échappèrent du sombre abîme ; Et, tardive autrefois à saisir sa victime, La mort précipita ses pas. […] parlez, devant quels crimes Ont reculé vos bras ? […] … Le crime est triomphant, sans remords, sans terreurs ; Mon père a succombé !

63. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

D’où vient donc qu’il n’a plus connu de Dieu ; que le crime lui a paru des polices humaines ; l’avenir, une chimère ; l’âme, un souffle qui s’éteint avec le corps ? […] Il sort de ses yeux mourans je ne sais quoi de sombre et de farouche qui exprime les fureurs de son âme ; il pousse, du fond de sa tristesse, des paroles entrecoupées de sanglots, qu’on n’entend qu’à demi, et qu’on ne sait si c’est le désespoir ou le repentir qui les a formées ; il jette sur un Dieu crucifié des regards affreux, et qui laissent douter si c’est la crainte ou l’espérance, la haine ou l’amour qu’ils expriment : il entre dans des saisissements ou l’on ignore si c’est le corps qui se dissout, ou l’âme qui sent l’approche de son juge : il soupire profondément, et l’on ne sait si c’est le souvenir de ses crimes qui lui arrache ces soupirs, ou le désespoir de quitter la vie.

64. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre. […] Voyez la manière dont Rousseau démontre, par l’amplification, que le duel est l’acte d’une bête féroce, que le suicide est un crime contre la société et contre Dieu, que l’homme ne doit pas se nourrir de la chair des animaux, etc.

65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Faut-il se plaindre de ce nouveau rôle de la littérature et lui en faire un crime ? […] On lui fit un crime de ne pas s’être tué comme Caton, ou, après avoir accepté le pardon de César, de s’être réjoui de sa mort, et d’avoir prolongé contre Antoine une lutte inutile.

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