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54. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Les vers plus courts sont plus rares. […] Enthymème. — L’éloquence, qui demande une arme plus maniable et plus rapide, rend le syllogisme plus court et plus vif. […] Nous les avons cités de préférence aux orateurs, parce que les exemples sont plus courts, plus faciles à retenir et plus familiers aux élèves. […] Si court et si simple qu’il soit, l’exorde est une partie essentielle. […] Mais, dans les grandes passions, l’éloquence se passe des préparations même les plus courtes : elle attaque et frappe sans avertir, c’est l’exorde brusque ou ex abrupto.

55. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Le Barbier de Séville (1775) et surtout le Mariage de Figaro (1784) sont l’image peu flattée d’une société qui court gaiement à une révolution où elle périra corps et biens. […] Signé Figaro, tout court. » Mes conclusions sont au payement du billet et à l’exécution de la promesse, avec dépens.

56. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Quant aux notices, elles sont très courtes dans ce volume, qui s’adresse en général à des élèves encore jeunes. […] Les caiges115 où il avoit tenu les aultres avoient quelques116 huict pieds en carré ; et luy, qui estoit si grant roy, avoit une bien petite court de chasteau à se proumener : encores n’y venoit il gueres, mais se tenoit en la gallerie, sans partir de là, sinon que par les chambres alloit à la messe, sans passer par ladicte court. […] Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis ; il court, il vole pour leur rendre de petits services. […] C’est alors que la meilleure éducation court risque d’échouer si on ne se hâte d’aller au-devant du mal dès la première enfance. […] » Le petit homme rebondi ne fait qu’un saut et court embrasser son ancien camarade.

57. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Mais cet empire formidable qu’il avait conquis ne dura pas plus longtemps que. sa vie, qui fut courte ; à l’âge de trente-trois ans, au milieu des plus vastes desseins qu’un homme eût jamais conçus, et avec les plus justes espérances d’un heureux succès, il mourut sans avoir eu le loisir d’établir ses affaires, laissant un frère imbécile et des enfants en bas âge, incapables de soutenir un si grand poids. […] Il nous reste seulement de lui deux ouvrages très courts, mais extrêmement précieux, la Conjuration de Catilina et la Guerre de Jugurtha. […] Donnons ici, comme exemple du charme que peut offrir ce genre d’histoire, un court passage tiré de l’Éloge de Marivaux par d’Alembert.

58. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Aux curieux L’on court les malheureux pour les envisager, l’on se range en haie, ou l’on se place aux fenêtres, pour observer les traits et la contenance d’un homme qui est condamné, et qui sait qu’il va mourir : vaine, maligne, inhumaine curiosité1. […] Si vous êtes si touchés de curiosité, exercez-la du moins en un sujet noble : voyez un heureux, contemplez-le dans le jour même où il a été nommé à un nouveau poste, et qu’il en reçoit les compliments ; lisez dans ses yeux, et au travers d’un calme étudié et d’une feinte modestie, combien il est content et pénétré de soi-même ; voyez quelle sérénité cet accomplissement de ses désirs répand dans son cœur et sur son visage ; comme il ne songe plus qu’à vivre et à avoir de la santé ; comme ensuite sa joie lui échappe, et ne peut plus se dissimuler ; comme il plie sous le poids de son bonheur ; quel air froid et sérieux il conserve pour ceux qui ne sont plus ses égaux ; il ne leur répond pas, il ne les voit pas : les embrassements et les caresses des grands, qu’il ne voit plus de si loin, achèvent de lui nuire2 : il se déconcerte, il s’étourdit ; c’est une courte aliénation3. […] Chacun ne court-il pas regarder les gerbes d’un incendie, voir le malheureux qu’on traîne à la mort ?

59. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats : Est-il rien qui fasse mieux comprendre la coquette assurance de la laitière Perrette que l’allure leste et dégagée de ces vers ? […] Mais déjà Alexandre réveillé s’est élancé dans les plaines d’Arbelle, et voilà que, brusquement, sans transition, la forme interrogative nous arrache aussi au lit du duc d’Enghien, et nous jette d’un seul bond à travers la mêlée où l’emporte la téméraire intrépidité de sa jeunesse ; et une fois là, voyez les phrases coupées, le cliquetis des antithèses, l’infinitif qui se multiplie et court de tous côtés comme le prince.

60. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

C’est un des plus courts et des meilleurs du recueil. […] Domairon, Rhét, courte digression sur le Dialogue oratoire.

61. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Ie croy bien que tous les officiers de sa court estoyent tant occupés au seruice du festin, que l’on ne se soucyoit du pauure Pantagruel, et demouroit ainsi à reculorum10. […] Court, cour (de cort, chortem, basse-cour, ferme, résidence rurale d’un grand seigneur).

62. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

« Il serait à souhaiter, dit Rollin, qu’on se servît dans l’Université d’une rhétorique imprimée, qui fût courte, nette, précise ; qui donnât des définitions bien exactes ; qui joignît aux préceptes quelques réflexions et quelques exemples, et qui indiquât sur chaque matière les beaux endroits de Cicéron, de Quintilien, de Longin, etc… » (Traité des études, l.  […] En ne prenant que la fleur de la plus pure antiquité, il ferait un ouvrage, court, exquis et délicieux… » (Lettre à l’Acad. […] Si cela est, c’est pour vous seuls qu’il vous a fait naître dans la prospérité et dans l’opulence ; jouissez-en, à la bonne heure ; faites-vous, si vous le pouvez, une juste félicité sur la terre ; vivez comme si tout était fait pour vous ; multipliez vos plaisirs ; hâtez-vous de jouir ; le temps est court ; n’attendez plus rien au-delà que la mort et le jugement : vous avez reçu ici-bas votre récompense. […] Racine orne de toute la pompe de la poésie l’induction par laquelle Abner, justifiant ses noirs pressentimens, représente au grand-prêtre Joad tous les dangers que court ce ministre des autels :… Pensez-vous être saint et juste impunément ? […] La définition est en elle-même une explication courte et claire de la nature d’une chose.

63. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Une tunique courte et serrée laissait voir toute la hauteur de leur taille et ne leur cachait pas le genou. […] Leur arme favorite était une hache à un ou deux tranchants, dont le fer était épais et acéré et le manche très court. […] Dieu qui nous humilie, N’a pas voulu sans doute, en cette courte vie, Nous accorder le prix qu’il doit à la vertu ; Vainement pour son nom nous avons combattu. […] Il porte avec sa gueule un mouton sans le laisser toucher à terre, et court en même temps plus vite que les bergers, en sorte qu’il n’y a que les chiens qui puissent l’atteindre et lui faire lâcher prise. […] Un hurlement sauvage retentissait ; parmi les voix nombreuses qui éclataient à la fois, les Indiens ne purent reconnaître que celles qui se faisaient entendre seules après un court temps d’arrêt.

64. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

La Définition n’est, en elle-même, qu’une explication courte, simple et claire de la nature d’une chose. […] » La vivacité de l’âge et la chaleur du sang, qui les tiennent toujours dans une espèce d’ivresse, les font vivre d’espérances, pour la plupart chimériques ; car, outre qu’ils ne se sont pas encore vus déchus de leurs espérances, le court espace qu’ils ont vécu, ne leur paraît rien : l’avenir qui leur paraît long, les frappe bien autrement. […] Que reste-t-il ensuite à l’art de la composition, sinon qu’il faut, 1º commencer par un exorde qui nous concilie la bienveillance des auditeurs, qui les rende attentifs, et qui les dispose à nous écouter favorablement ; 2º exposer le fait d’une manière claire, si courte et si plausible, que l’on comprenne aisément l’état de la question ; 3º établir solidement ses moyens, et renverser ceux de l’adversaire, par des raisonnements concluants et placés avec ordre, de manière que l’on sente la liaison des conséquences avec les principes ; 4º terminer le discours par une péroraison, qui puisse allumer ou éteindre les passions, selon le besoin. […] La narration oratoire considérée comme le récit d’un fait, ou comme l’exposition d’un sujet quelconque, doit être courte et simple. […] Il faut que l’orateur, en ne disant rien de faible, rien d’inutile, y fasse une courte récapitulation des preuves les plus solides qu’il a développées, de ce qu’il a dit de plus essentiel et de plus frappant, et qu’il représente dans un tableau raccourci, mais où les objets soient bien distingués, tout ce qui peut faire la plus vive et la plus forte impression sur l’auditeur.

65. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

On tombe dans ce défaut lorsqu’on court après les traits brillants et qu’on veut à tout prix dire du piquant ou du nouveau. […] L’érudition peut gagner quelque chose à une lecture plus variée, mais le goût court grand risque de s’altérer et de se corrompre. […] Les lettres d’affaires sont toujours simples, courtes, précises et très sérieuses. […] Cette proposition doit être simple, courte, sans pompe et sans affectation, selon le précepte d’Horace et de Boileau. […] En général, le monologue doit être court et rarement employé.

66. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il a le ventre court, l’encolure hardie, Une tête effilée, une croupe arrondie. […] Il y court en furieux, déterminé à s’immoler lui-même après avoir poignardé Octave. […] Il faut qu’il soit court : si l’on peut lui donner une certaine étendue, ce n’est que quand l’acteur est accablé sous le poids de son malheur, ou qu’il est dans une agitation violente. […] Rousseau 1, que dans des situations vives et touchantes, n’y mettre qu’un dialogue court, peu phrasé, formé d’interrogations, des réponses, d’exclamations vives et courtes. […] A cette nouvelle Clitemnestre éperdue, implore le secours d’Achille, et court aussitôt se présenter à Agamemnon.

67. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Une courte digression renferme l’histoire de la poésie française depuis Villon jusqu’à Malherbe. — Le second chant traite du genre pastoral, de l’élégie, de l’ode, du sonnet, de l’épigramme et de quelques autres poésies fugitives, et de la satire. — Dans le troisième chant, le poète expose en détail les règles relatives à la tragédie, à l’épopée et à la comédie. — Boileau est beaucoup plus complet que ses prédécesseurs ; cependant, il n’a parlé ni de la fable, ni de l’opéra, ni de la poésie didactique ; et cette regrettable lacune n’a pu être comblée jusqu’à ce jour, malgré les tentatives de quelques auteurs.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Ces sortes de lettres doivent être courtes. […] « J’allais mettre 5°., mon cher frère ; mais la crainte de faire un sermon m’arrête ; et puis je me persuade qu’il faut de courtes leçons aux grands courages.

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