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147. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Parfois même, il a glissé des interpolations dans son texte, en vue de le rendre plus clair. […] C’est la nature elle-même qui règle cette délimitation ; et à vrai dire, plus une tragédie est longue, tant qu’elle reste claire d’un bout à l’autre, plus elle est belle dans son étendue. […] La qualité principale de l’élocution, c’est d’être claire sans être plate. […] L’élocution la plus claire est celle qui consiste en termes propres, mais qui est terre à terre. […] Les explications qui précèdent donnent une idée claire des circonstances opposées.

148. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Le dur et âpre sectaire qui a fondé et gouverné le calvinisme, qui de 1541 à 1564 a exercé à Genève une dictature religieuse et politique, est un dialecticien serré, un écrivain clair, précis, nerveux, nombreux et éloquent. […] Horace ne se contente point d’une superficielle expression, elle le trahiroit ; il veoid plus clair et plus oultre dans les choses ; son esprit crochette et furette tout le magasin des mots et des figures, pour se representer ; et les luy fault oultre l’ordinaire, comme sa conception est oultre l’ordinaire. […] De ma part, je tiens, et Socrates l’ordonne, que qui a dans l’esprit une vifve imagination et claire, il la produira, soit en bergamasque, soit par mines, s’il est muet :   Verbaque provisam rem non invita sequentur106. […] Asservissement volontaire de tous à un Pauvres gents150 et miserables, peuples insensez, nations opiniastres en vostre mal, et aveugles en vostre bien, vous vous laissez emporter devant vous le plus beau et le plus clair de vostre revenu, piller vos champs, voler vos maisons et les dépouiller des meubles anciens et paternels ! […] Nous n’aurons plus ces chenilles qui succent et rongent les belles fleurs des jardins de France, et s’en peignent de diverses couleurs, et, en un moment, de petits vers rampants contre terre deviennent grands papillons volants, peinturez d’or et d’azur ; on retranchera le nombre effrené des financiers, qui font leur propre des tailles du peuple, s’accommodent du plus net et plus clair denier, et du reste taillent et cousent à leur volonté pour en distribuer seulement à ceux de qui ils esperent recevoir une pareille, et inventent mille termes elegants pour remontrer la nécessité des affaires, et pour refuser de faire courtoisie à un homme d’honneur.

149. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Cependant pour en donner une idée encore plus claire et plus juste, je vais rapporter la traduction littérale du texte sacré qui a fourni à Racine la matière des beaux vers que j’ai cités.

150. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Il est clair que, s’ils ont entre eux quelque liaison, quelque rapport de cause à effet, celui-là devra passer d’abord dont la connaissance est nécessaire à la parfaite intelligence de l’autre.

151. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Semblable à la foudre qui, retirée dans la profondeur des nuages, semble éclater avec plus de grandeur et de majesté ; c’était du fond de son labyrinthe que le monarque dictait ses volontés. » Les comparaisons doivent être claires et de nature à mieux faire concevoir l’objet auquel elles s’appliquent.

152. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Le timbre de la voix devra être clair, élevé, les intonations vives et très flexibles, la prononciation animée et assez rapide, le ton naturel et franc pour les sujets simples, gais ou spirituels. […] La prononciation des mots doit toujours être claire, distincte, articulée et plutôt lente que rapide ; l’oreille saisit avec peine des sons trop précipités et l’esprit se fatigue vite à les suivre. […] De la rapide faux l’éclair par instants brille : À travers la distance il éblouit nos yeux ; Par instants, une voix d’homme ou de jeune fille Arrive à notre oreille en sons clairs et joyeux. […] • Il est de son naturel aussi humble, aussi patient, aussi tranquille que le cheval est fier, ardent, impétueux ; il souffre avec constance, et peut-être avec courage, les châtiments et les coups : il est sobre et sur la quantité et sur la qualité de la nourriture ; il se contente des herbes les plus dures, les plus désagréables, que le cheval et les autres animaux lui laissent et dédaignent : il est fort délicat sur l’eau, il ne veut boire que de la plus claire, et aux ruisseaux qui lui sont connus : il boit aussi sobrement qu’il mange ; et n’enfonce point du tout son nez dans l’eau, par la peur que lui fait, dit-on, l’ombre de ses oreilles. […] Il est vrai, jusqu’ici j’ai cru la chose claire ;          Mais ton bâton sur cette affaire          M’a fait voir que je m’abusais.

153. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Quant au style de la comédie, il n’y a rien à ajouter à ce que nous avons déjà dit : qu’il soit simple, clair, familier sans pourtant être jamais ni bas, ni rampant, ni lâche ; assaisonné de pensées fines et délicates, d’expressions plus vives qu’éclatantes, sans grands mots, sans figures soutenues, sans tirades de morale ou de préceptes prétentieux : voilà certainement ce qu’il doit être en général.

154. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

C’est nourrissant, pratique, juste, clair et proportionné. « Je le lis, disait madame de Sévigné, avec un plaisir qui m’enlève ? […] Toujours entraîné, tu approches du gouffre affreux : déjà tout commence à s’effacer, les jardins moins fleuris, les fleurs moins brillantés, leurs couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires ; tout se ternit, tout s’efface. […] Ces deux villes625 sont éloignées de deux lieues l’une de l’autre, mais le chemin en est si beau, qu’il peut passer pour une longue allée de promenade ; il est bordé de faux626 des deux côtés, plantés à égale distance, qui sont arrosés continuellement de deux ruisseaux d’une eau fort claire et fort vive, qui se font comme deux canaux naturels, pour divertir la vue de ceux qui passent, et pour entretenir la fraîcheur et la verdure des arbres. […] Écrivain juste, clair, exact, uni, probe comme sa pensée, il a l’expression ferme, nette, appropriée, simple sans bassesse, noble sans recherche ; il songe à instruire plus qu’à plaire, et nous émeut par la force pénétrante de la vérité. […] Mais, répondez-vous, cela est bien uni et bien clair ; et, d’ailleurs, qui ne pourrait pas en dire autant ?

155. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Un bel esprit pense toujours noblement : il produit avec facilité les choses claires, agréables et naturelles ; il les fait voir dans leur plus beau jour, et il les pare de tous les ornements qui leur conviennent : il entre dans le goût des autres, et retranche de ses pensées ce qui est inutile ou ce qui peut déplaire. […] Car n’est-il pas plus clair que le jour, que nous sentons en nous-mêmes des caractères ineffaçables d’excellence ? […] L’ignorance, qui est leur caractère, les rend incapables des principes les plus clairs et des raisonnements les mieux suivis. […] Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair, qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits. […] C’est en cela que consiste la sévérité du style ; c’est aussi ce qui en fera l’unité et ce qui en réglera la rapidité, et cela seul aussi suffira pour le rendre précis et simple, égal et clair, vif et suivi.

156. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

1283L’homme bon et instruit 1284reprendra les vers plats ; 1285il blâmera les vers durs ; 1286il tracera une marque noire 1287de son style (de sa plume) renversé 1288sur les vers sans-élégance ; 1289il retranchera 1290les ornements prétentieux ; 1291il forcera de donner de la clarté 1292aux vers peu clairs ; 1293il critiquera ce qui sera dit 1294d’une-manière-équivoque ; 1295il indiquera-par-une-marque 1296les passages à-changer : 1297il se fera Aristarque. […] L’expression serait assez vague, si les détails qui précèdent ne la rendaient parfaitement claire.

157. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Quand Chimène dit, par exemple, que le sang de son père lui traçait son devoir sur la poussière, et lui parlait par sa plaie , il est clair que ce n’est plus une fille désolée qui pleure son père, mais Corneille qui traduit un poète espagnol : Escrivio en este papel, con sangre, my obligacion ; me hablo con la boca de la herida , etc.

158. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Un jour s’étant reposé sur le bord d’une claire fontaine, et ayant aperçu son image dans l’eau, il en devint si amoureux, qu’il sécha de langueur.

159. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

L’ode n’est pas toujours également passionnée : il est clair que dans les sujets moins élevés, le début n’aura point un ton si imposant, puisqu’il doit être en harmonie avec l’ensemble du morceau.

160. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Elle semblait vouloir honorer le soleil, en paraissant claire et illuminée par le côté qu’elle tournait vers lui ; tout le reste était obscur et ténébreux, et un petit demi-cercle recevait seulement dans cet endroit-là un ravissant éclat par les rayons du soleil, comme du père de la lumière. […] On gagne beaucoup en perdant tous les ornements superflus pour se borner aux beautés simples, faciles, claires, et négligées en apparence. […] Si j’osais vous donner un conseil, ce serait de songer à être simple, à ourdir votre ouvrage d’une manière bien naturelle, bien claire, qui ne coûte aucune attention à l’esprit du lecteur. […] Chacun croit, en le lisant, qu’il dirait en prose tout ce que Racine a dit en vers ; croyez que tout ce qui ne sera pas aussi clair, aussi simple, aussi élégant, ne vaudra rien du tout. […] Telle est la magie de ce style enchanteur qui, dans un juste tempérament entre la bassesse et l’élévation, est presque toujours élégant et clair, presque toujours harmonieux, coulant et si flexible, qu’il paraît se prêter sans efforts à tous les besoins de l’âme.

161. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Elle semblait vouloir honorer le soleil, en paraissant claire et illuminée par le côté qu’elle tournait vers lui ; tout le reste était obscur et ténébreux, et un petit demi-cercle recevait seulement dans cet endroit-là un ravissant éclat par les rayons du soleil, comme du père de la lumière.

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