Pourvu, vers 1554, d’un office de conseiller au Parlement de Bordeaux, marié vers la trentaine par convenance plus que par entraînement, honoré de relations illustres, étranger à toute passion, sauf à l’amitié, cette volupté choisie des cœurs épicuriens, privé par la mort de la Boétie d’une tendresse qu’immortalisa son deuil éloquent, ce magistrat philosophe soucieux avant tout de s’appartenir à lui-même, avait quarante-deux ans lorsqu’il se retira des affaires, sans autre ambition que celle de vivre chez lui et pour lui, dans sa tour de Montaigne, parmi ses livres et ses pensées.
Faites donc comme cet homme, tirez les mêmes conséquences, et songez que cette même ville a été autrefois baignée du sang d’un nombre infini de martyrs ; qu’aux premiers siècles toutes les intrigues du conclave se terminaient à choisir entre les prêtres celui qui paraissait avoir le plus de zèle et de force pour soutenir le martyre ; qu’il y eut trente-sept papes qui le souffrirent l’un après l’autre, sans que la certitude de cette fin leur fît fuir ni refuser cette place où la mort était attachée, et quelle mort !
La troisième4 sorte de critique choisit, parmi tous les objets d’étude qu’offrent les lettres, une question qu’elle traite à fond, en prenant grand soin de n’en avoir pas l’air.
Bien des gens mettent du soin à acheter leurs chevaux, et sont négligents à choisir leurs amis. — 11. […] Alexandre en mourant ôta son anneau de son doigt, et le remit à Perdiccas : par ce jugement, Perdiccas semblait avoir été choisi pour successeur. […] César choisit un emplacement pour camper à une distance de seize milles de Bourges. — 14. […] Choisissez, vous qui écrivez, un sujet proportionné à vos forces.
« Seulement, ajoute-t-il, nous ne sommes pas les maîtres, nous autres auteurs, de tailler les mots et de les polir pour les lier convenablement ensemble ; nous sommes forcés de les prendre tels qu’ils sont et de leur choisir une bonne place ; et l’un des moyens les plus efficaces pour rendre la phrase nombreuse, gracieuse, énergique, c’est de savoir intervertir à propos l’ordre des mots, nec aliud potest sermonem facere numerosum quam opportuna ordinis mutatio 121. » Naturellement les langues transpositives se prêtent beaucoup mieux à ces inversions que les langues analogues.
Si Troie succombe, il lui permettra de puiser à pleines mains l’or et l’argent dans le butin commun, et d’en charger ses vaisseaux ; il le laissera libre de choisir vingt captives Phrygiennes parmi les plus belles. […] S’il arrive que, dans vos écoles, vous ayez une réclamation à adresser à vos chefs, lequel choisissez-vous d’entre vos camarades pour en être l’interprète ?
Si les arbres poussent leurs racines autant qu’il est convenable pour les soutenir ; s’ils étendent leurs branches à proportion, et se couvrent d’une écorce si propre à les défendre contre les injures de l’air ; si la vigne, le lierre et les autres plantes qui sont faites pour s’attacher aux grands arbres ou aux rochers en choisissent si bien les petits creux, et s’entortillent si proprement aux endroits qui sont capables de les appuyer ; si les feuilles et les fruits de toutes les plantes se réduisent à des figures si régulières, et s’ils prennent au juste, avec la figure, le goût et les autres qualités qui suivent de la nature de la plante, tout cela se fait par raison : mais, certes, cette raison n’est pas dans les arbres.
Sainte-Beuve : « Je le comparerais volontiers à ces arbres dont il faut choisir les fruits ; mais craignez de vous asseoir sous leur ombre. » D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris ; que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche !
L’auteur doit choisir un sujet proportionné à ses forces. — 45. […] Vous qui écrivez, choisissez une matière proportionnée à vos forces ; essayez-vous longtemps, consultez bien vos épaules. […] 109Ni l’abondance, 110ni un ordre lumineux 111n’abandonnera celui 112par qui un sujet aura été choisi 113selon-ses-forces.
Bienfait du créateur, qui daigna nous choisir, Pour première vertu notre plus doux plaisir !
Je voudrais donc porter l’homme à désirer d’en trouver, à être prêt et dégagé des passions pour la suivre où il la trouvera ; sachant combien sa connaissance s’est obscurcie par les passions, je voudrais bien qu’il haït en soi la concupiscence qui le détermine d’elle-même, afin qu’elle ne l’aveuglât point pour faire son choix, et qu’elle ne l’arrêtât point quand il aura choisi.
Choisis ».
C’est au poète à choisir la plus agréable à l’oreille, et la plus convenable à son sujet.
Vous qui voulez pénétrer les secrets de Dieu, çà3 paraissez, venez en présence, développez-nous les énigmes de la nature ; choisissez ou ce qui est loin, ou ce qui est près, ou ce qui est à vos pieds, ou ce qui est bien haut suspendu sur vos têtes : quoi !
Soyez fidèles au nouveau roi que la France s’est choisi ; n’abandonnez pas notre chère patrie, trop longtemps malheureuse !