Boileau. […] Molière et Boileau ont également çà et là des traits hardis contre leur siècle. […] (Boileau, épître V, v. 64. […] Quand Boileau récita devant le roi sa première épître, celui-ci lui dit : « Je vous louerais davantage, si vous ne m’aviez pas tant loué », et il lui donna une pension de 2,000 livres. […] C’est ce qui fit dire à Boileau : Déjà de tous côtés la chicane aux abois S’enfuit au seul aspect de tes nouvelles lois.
Boileau en proclame l’importance dans ces vers déjà cités : Surtout qu’en vos écrits la langue révérée… 114. […] Le style de Quinault est plus facile que celui de Despréaux, d’après Voltaire, qui accordait le même avantage à Bossuet sur Fléchier. […] Cette qualité du style convient à tous les sujets, même aux plus simples ; et Boileau fait un devoir aux écrivains de dire les petites choses avec agrément et avec noblesse : Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse ; Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. […] Boileau, dans deux vers d’une extrême concision, a caractérisé Perse, le plus concis des poètes latins : Perse, en ses vers obscurs, mais serrés et pressants, Affecta d’enfermer moins de mots que de sens. […] Boileau.
L’école de Boileau et de Racine la lui avait léguée, mais il a dissipé l’héritage avec une inconcevable profusion. […] Boileau traduit : Tandis que, libre encor, malgré les destinées, Mon corps n’est point courbe sous le faix des années, Qu’on ne voit point mes pas sous l’âge chanceler, Et qu’il reste à la Parque encor de quoi filer. On peut soutenir, sans être trop rigoriste, que le premier vers de Juvénal et le second de Boileau suffisaient pour exprimer complétement l’idée ; le troisième surtout paraît tout à fait superflu dans les deux poëtes. […] J’en citerai un seul exemple, le vers de Boileau : Sans songer où je vais, je me sauve où je puis.
En admirant le philosophe, que Boileau surnomma le contemplateur, on aime le comédien qui mourut victime de son art et de sa bienfaisance. […] Sa langue, vive, franche, nette, vigoureuse, hardie, énergique, pittoresque, indépendante, vraiment nationale, ne rappelle point la sagesse économe et sobre de Boileau, si patient à attendre, au coin d’un bois, la rime, ou le mot qui l’avait fui. […] Il faut en rapprocher aussi la satire de Boileau sur la Noblesse. […] Boileau dit aussi : L’autre fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Voulait venger la cour immolée au parterre.
Horace, ou Despréaux, l’a dit avant vous. […] Despréaux, par un ordre exprès du dieu du Goût, se réconciliait avec Quinault, qui est le poëte des grâces comme Despréaux est le poëte de la raison. […] M. Despréaux que d’avoir été commentés par vous, et lus par Charles XII. […] M. Despréaux le même honneur que les Chapelain faisaient à ses écrits, de son vivant. […] M. Despréaux les eût connus, il les aurait méprisés autant qu’ils méritent de l’être.
(Boileau). […] (Boileau). […] (Boileau). […] Boileau a très bien dit dans une ode : Des sons que ma lyre enfante Ces arbres sont réjouis. […] (Boileau).
Boileau, l’ayant appris, en fit aussitôt prévenir le roi, qui s’empressa d’envoyer deux cents louis à ce grand homme. […] Boileau, Art poétique, fin du chant IV : Muses, dictez sa gloire à tous vos nourrissons, etc. […] Un Précis historique devait être placé au début de ce livre : Racine, qui avait reçu avec Boileau, l’année précédente, la charge d’historiographe du roi, fut naturellement chargé, à ce titre, de rédiger ce travail, sur l’origine et les destinées singulières duquel on peut voir l’avertissement mis en tête du t.
Ainsi en était-il de Boileau, de Racine, de Rousseau, de M. de Bonald, etc. […] Tout le monde connaît les préceptes de Quintilien, d’Horace et de Boileau sur ce point. […] En cela, il ne fera que suivre l’exemple d’un grand nombre d’écrivains célèbres, entre autres de Tacite et de Pline le Jeune, de Boileau et de Racine, qui se corrigeaient réciproquement leurs écrits. […] Pour se faire une idée de la brièveté qui convient à la narration, on peut comparer deux fables composées sur le même sujet, La Mort et le Bûcheron, par La Fontaine et par Boileau. […] Boileau a exposé ce précepte après Horace et La Fontaine : Que le début soit simple et n’ait rien d’affecté.
Hugo en a judicieusement rapproché (Préface de Cromwell, à la fin) une pensée de Boileau : « Ils prennent pour galimatias tout ce que la faiblesse de leurs lumières ne leur permet pas de comprendre. […] ) Boileau, il est vrai, ne parle pas tout à fait aussi nettement que le laisserait croire cette habile citation.
Ne perdez pas de vue ce second point dont Boileau ne parle pas, mais qu’il supposait sans doute. […] Tout le monde connaît les vers de Boileau : Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée… Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme : Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain. Dans ces vers où Boileau distingue, comme on le voit, celui qui invente et dispose, l’auteur, de celui qui exprime et formule, l’écrivain, il distingue aussi, d’après Cicéron, entre les diverses fautes de langue.
Mais dit Boileau, Art. poét. […] Boileau, le poète du bon sens, à la fois écrivain satirique, didactique et philosophe, remet en lumière les mérites d’Horace, de Juvénal, de Perse ; Rousseau, pour la verve, le même Horace et Pindare, l’incomparable Pindare. […] Le précepte de Boileau ne s’adresse pas moins à l’orateur qu’au poète (Art poét. […] Boileau (Art poét. […] Boileau, dans sa satire IXe, exalte ironiquement certains auteurs de son temps : Pradon, comme un soleil, en nos jours a paru.
Telle est, semble-t-il, la doctrine de Boileau et de M. de la Harpe, quand ce dernier dit à propos de la Bruyère et de la Rochefoucauld : « En écrivant par petits articles détachés, et faisant ainsi un livre d’un recueil de pensées isolées, ils s’épargnèrent, comme l’observait Boileau, le travail des transitions, qui est un art pour les bons écrivains, et un écueil pour les autres. » Je n’en disconviens pas ; mais cet art, et c’est là précisément ce qui le rend si difficile, ne me parait autre chose que la fusion même des pensées diverses. […] L’école appelée romantique, qui pourtant ne pactisait guère avec Boileau et tenait ses préceptes en médiocre estime, s’avisa de prendre celui-ci à la lettre, et substituant la confusion à la variété, poussa jusqu’aux dernières limites de l’hyperbole le passage du grave au doux et du plaisant au sévère.
Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable, dit Boileau, et dès lors il est inintelligible. […] Boileau a dit encore à propos du récit : Soyez vif et presse dans vos narrations ; et Horace à propos de la thèse : Quicquid præcipies, esto brevis… Je reviendrai sur la précision, quand il sera question du style. […] On se rappelle les vers de Boileau : S’il rencontre un palais, il m’en dépeint la face, Il me promène après de terrasse en terrasse ;… Il compte des plafonds les ronds et les ovales ; Ce ne sont que festons, ce ne sont qu’astragales, … Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin.
Bien que l’on ait accusé Boileau d’avoir moins connu l’antiquité française que l’antiquité grecque et latine, ce jugement qu’il a porté sur les débuts de notre poésie paraîtra encore aujourd’hui assez fondé.
De son côté, Boileau a su donner de l’élégance et de l’agrément à cette autre pensée, déjà relevée par Horace, et qui est très commune : Le chagrin nous suit partout : L’homme, dit-il, En vain monte à cheval pour tromper son ennui, Le chagrin monte en croupe et galope avec lui. […] Boileau. […] Boileau. […] Il est de même de ce vers de Boileau : C’est à vous, mon esprit, à qui je veux parler. […] Boileau nous met en garde contre la diffusion, lorsqu’il nous dit : Un auteur quelquefois trop plein de son objet, ………………………………………………………………………… L’esprit rassasié le rejette à l’instant.